lundi 12 mars 2012

En 2007, Kadhafi aurait financé la campagne de Sarkozy

Mediapart révèle le contenu d'une note de synthèse, versée au dossier d'instruction de l'affaire Karachi, qui semble établir que le régime libyen de Mouammar Kadhafi a versé 50 millions d'euros pour financer la précédente campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Cette note contient le témoignage d'un médecin, le docteur Didier Grosskopf, ex-médecin personnel de l'intermédiaire en armement Ziad Takieddine.
A plusieurs reprises, Grosskopf a accompagné Takieddine en Libye, où celui-ci déblayait le terrain pour divers contrats et, donc, pour cet éventuel financement. Il l'aurait préparé avec le fils du défunt dictateur, Saïf al-Islam.

« Financement de la campagne totalement réglé »

Le 6 octobre 2005, affirme Grosskopf, le « financement de la campagne » de « NS » (Nicolas Sarkozy) a été « totalement réglé » lors d'une visite officielle de ce dernier, alors ministre de l'Intérieur.
Les 50 millions d'euros auraient transité par une banque suisse non déterminée, ainsi que par une société panaméenne de « BH », soit Brice Hortefeux, qui accompagnait le ministre.
Hortefeux a confirmé à Mediapart sa présence en Libye à cette date, mais dit tout ignorer ce cette société panaméenne.

Saïf al-Islam : « C'est nous qui avons financé sa campagne »

Nos confrères mettent en relation la note avec différents documents de Ziad Takieddine, ainsi qu'avec des déclarations de Saïf al-Islam Kadhafi à la chaîne Euronews, en mars 2011 :
« Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler.
La première chose que l'on demande à ce clown, c'est de rendre l'argent au peuple libyen. Nous lui avons accordé une aide afin qu'il œuvre pour le peuple libyen, mais il nous a déçus. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement. »
Emprisonné en Libye depuis la chute de son père, Saïf al-Islam a, jusqu'ici, gardé le silence.

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