lundi 31 octobre 2011

L’Afrique résiste bien à la crise économique mondiale


La plupart des pays d’Afrique subsaharienne se sont rapidement remis de la crise financière mondiale et la croissance économique de la région devrait atteindre 5,5% en 2011. 
 Les pays à faible revenu devraient atteindre quant à eux une croissance de 6,5 %.
En effet, les pays africains ont d'ores et déjà retrouvé leur taux de croissance d’avant la crise. Le resserrement des liens commerciaux avec l’Asie a joué un rôle non négligeable dans la reprise de la région, essentiellement par le biais des marchés des produits de base, allié à une gestion saine des finances publiques.
Avant la crise financière mondiale, l’Afrique subsaharienne a connu une période de forte croissance
Ainsi, les pays à faible revenu de la région ont affiché un taux de croissance de plus de 6 % entre 2004 et 2008, une performance que seuls les pays asiatiques en voie de développement ont put atteindre
.
Ces résultats s’expliquent par le climat politique, une conjoncture extérieure favorable à la croissance et une bonne gestion macroéconomique. 
Forts de ces atouts, la plupart des pays de la région ont pu résister aux pires effets de la flambée du prix des denrées alimentaires, de la hausse du pétrole, et de la crise financière mondiale. 

Un grand nombre de pays ont soutenu leur production en prenant des mesures de relance budgétaire et en abaissant les taux d’intérêt. De ce fait, les pays à faible revenu de la région ont encore affiché un taux de croissance de près de 5 % en 2009, bien que la production ait chuté dans les pays à revenu intermédiaire de la region.
L’afrique poursuit ses objectifs de développement malgré la crise
En général l’Afrique a mieux résisté à la crise économique que prévu, grâce notamment à des finances publiques saines. Les systèmes bancaires et financiers africains étaient mieux tenus que dans d’autres parties du monde. Par ailleurs, le coût du risque africain commence à être évalué à sa juste valeur par les investisseurs.
Toutefois, le rythme de la reprise est variable d’un pays à l’autre. Dans la plupart des pays exportateurs de pétrole et pays à faible revenu, la croissance a aujourd’hui presque retrouvé son niveau d’avant la crise. 
En revanche, la reprise est plus lente pour l’Afrique du Sud et ses pays voisins qui ont davantage souffert de l’effondrement du commerce international.

Les marchés financiers africains se comportent bien
Les marchés se comportment bien face à la crise, grâce à une bonne régulation, une bonne supervision et des mécanismes de résolution des difficultés qui ont bien fonctionné. Pour la Banque africaine de développement (BAD), le continent n’as pas connu de faillites à grande échelle comme ce fut le cas ailleurs. Malgré la crise, le taux d’impayés des prêts de la BAD n’a pas augmenté.
Concernant le financement du développement africain, l’aide publique au développement est de 40 milliards de dollars par an. Les moyens propres mobilisés par l’Afrique sont de 400 milliards de dollars. Ainsi, contrairement aux idées recues, le continent finance petit à petit son propre développement.

Par Afrique avenir

Progression démographique: l'Afrique placée à la tete

La Terre compte désormais 7 milliards d’habitants. 

 

 

 

 

Ça y est !D'après de nombreuses études,nous sommes dorénavant sept milliards d'êtres humains. Un seuil encore jamais atteint dans l'histoire de l'humanité, marquée ces dernières décennies par une forte accélération de la démographie mondiale. Mais cette tendance aujourd’hui est en train de s’inverser et nous observons maintenant un ralentissement de cette croissance qui s’exprime dans des proportions très différentes d’un continent à l’autre. Un phénomène qui place l’Afrique aujourd’hui en tête de la progression démographique avec le plus fort taux de fécondité mondial.

Il y a 2000 ans, nous étions environ 300 millions d'êtres humains, et il faudra attendre 1600 ans pour que ce chiffre double. En 1804, nous atteignons le premier milliard d’habitants sur Terre, et à partir de 1950, nous allons connaitre une progression démographique extrêmement rapide. En 1987, nous sommes cinq milliards, en 1999 nous passons à six et aujourd’hui, en 2011, nous sommes dorénavant sept milliards. Donc en moins de 25 ans, la population mondiale s’est accrue de deux milliards de personnes, une croissance sans précédant que les experts des Nations unies expliquent par la diminution de la mortalité dans les régions les moins développées.
Une nouvelle tendance
Le seuil de sept milliards d’hommes marque aussi la fin de cette accélération : il nous faudra attendre dorénavant des périodes de plus en plus longues pour arriver aux milliards suivants. Nous atteindrons le seuil des dix milliards seulement à la fin de ce siècle. Ce ralentissement de la croissance démographique est dû, d’après le dernier rapport de l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la population, à une baisse globale du taux de fécondité qui serait passé de six enfants par femmes à 2,5 aujourd’hui en moyenne dans le monde. Ce taux de fécondité, qui est pour l’UNFPA le facteur le plus déterminant pour l’augmentation de la population -et qui est calculé sur la base du nombre d’enfants vivants par femme durant sa vie féconde entre 15 et 49 ans- connaît évidemment des variations régionales importantes même s'il est sur toute la planète en nette diminution, révélant ainsi de nombreuses inégalités et de grandes disparités d’un continent à l’autre.
La carte de la fécondité
Dans 83 pays du monde, la fécondité est au niveau du remplacement de deux enfants par femme ou bien en de ça de ce niveau, alors que dans beaucoup de pays les taux de fécondité sont encore très élevés. Taïwan connaît par exemple le taux de fécondité le plus bas avec moins d’un enfant par femme alors que le Niger a le taux le plus élevé au monde. Pour Gilles Pison chercheur à l'INED, l'Institut National d'Etudes Démographiques, « parmi les régions ou ce taux est encore très élevé, supérieur à quatre enfants, on trouve pratiquement toute l’Afrique subsaharienne, et quelques pays de la péninsule arabique et quelques pays d’Asie : en gros, une bande allant de l’Afghanistan au nord de l’Inde en passant par le Pakistan. Et donc, c’est là que le gros de la croissance mondiale aura lieu dans l’avenir. Et l’un des grands changements à venir c’est le formidable accroissement en Afrique, qui Afrique du Nord comprise, pourrait quadrupler d’ici un siècle, passant de 800 millions en 2000 à 3,6 milliards en 2100 et ceci malgré le sida. L’Afrique, avec l’Afrique du Nord comprise, représente aujourd’hui un homme sur sept sur la planète et ce chiffre sera probablement de 1 sur 3 dans un siècle ».
Une forte fécondité africaine
La forte fécondité sud-africaine, qui est de cinq enfants en moyenne par femme, mais qui est en baisse par apport à il y a trentaine d’années ou ce taux était encore de sept enfants par femme, diminue plus doucement que ce que l’on a pû observer en Asie ou en Amérique latine. Un phénomène qu’explique Gilles Pison car la mortalité des enfants est encore élevé en Afrique « et c’est sur que d’avoir beaucoup d’enfants est une façon de s’assurer qu’il y en aura au moins quelques uns qui vont survivre si encore une partie des enfants meurent malheureusement en bas âge. et puis il y a aussi des progrès sociaux économiques qui sont en cours mais qui ne sont peut être pas encore assez avancés, car il y a un lien entre la fécondité et le développement, mais ils ne faut pas penser qu’il y aurait en Afrique un refus ou une résistance à la limitation volontaire des naissances, beaucoup souhaiteraient pouvoir espacer ces naissances voir les limiter mais souvent ne bénéficient pas de services pour y arriver ».
Les recommandations des Nations Unies
Le chiffre record atteint par la population mondiale peut être perçu à bien des égards comme une réussite pour l’humanité car les gens vivent plus longtemps et leurs enfants sont plus nombreux à survivre. Mais tout le monde n'a pas bénéficié de ces améliorations, il y a encore de grandes disparités. 215 millions de femmes en âge de procréer n’ont pas accès aux services de planification familiale volontaire et de nombreux jeunes ne disposent pas d’informations pour éviter les grossesses ou se protéger de maladies comme le sida constate l’UNFPA qui en substance préconise, dans son dernier rapport, la baisse du taux de fécondité en encourageant un développement économique et social plus équitable.

Par Arnaud Jouve

vendredi 28 octobre 2011

Egypte: une armée critiquée, des islamistes favoris (L'Express 28/10/2011)

Au Caire, depuis la chute d'Hosni Moubarak, les militaires gèrent les affaires courantes. Des élections législatives sont prévues à partir du 28 novembre prochain. Selon les premiers sondages, les islamistes devraient remporter le scrutin.

Sa légitimité s'affaiblit au fil des mois. Le Conseil suprême des forces armées, présidé par le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, au pouvoir depuis la démission d'Hosni Moubarak, a tendance à "céder" face aux mobilisations populaires.

"L'armée égyptienne a été contrainte de virer Moubarak, président pendant près de trente ans, mais aussi de changer de gouvernement et d'organiser le procès de l'ancien chef d'Etat, souligne Alain Gresh, directeur adjoint du Monde diplomatique et spécialiste du monde arabe. Ce n'était pas son premier choix." Au pouvoir, les militaires ont, en effet, découvert les vertus du pragmatisme.

Par exemple, sur le mode de scrutin pour les élections législatives, prévues entre fin novembre et début mars 2012. Plusieurs partis politiques, dont les Frères musulmans, avaient critiqué une loi qui prévoyait un système mixte entre scrutin proportionnel et uninominal réservé aux indépendants. Ils redoutaient que ce système favorise le retour aux affaires d'anciens membres du régime Moubarak.

Au final, seul un tiers des députés sera élu au scrutin uninominal; les autres, à la proportionnelle. Par ailleurs, les dirigeants de l'ancien parti officiel, le Parti national démocrate [PND], dissous depuis, pourraient se voir interdire le droits de se présenter.

Recrudescence des violences communautaires

Outre la dissolution du parti unique, Alain Gresh évoque, comme "avancée démocratique", la création de syndicats libres et le procès d'anciens responsables. Les généraux ont promis de ne présenter aucun candidat à l'élection présidentielle, censée se tenir vers la fin de l'année 2012, et de rendre le pouvoir aux civils après les législatives. "Mais rien n'est moins sûr", glisse Alain Gresh. Ils ne géraient pas les affaires pendant 'le règne du raïs' mais certains cadres des services de renseignement et des gouverneurs, ainsi que des chefs d'entreprises publiques sont issus de leurs rangs.

Instaurer la stabilité en Egypte figure parmi les objectifs déclarés de l'armée. Or, les affrontements, survenues le 10 octobre au Caire entre les forces de l'ordre et des coptes, qui ont fait près de 24 morts et 213 blessés, ont surpris. Face à la recrudescence des violences communautaires depuis la chute de Moubarak, le pouvoir militaire est montré du doigt pour sa lenteur de réaction...

Dans ses conditions, faut-il craindre une large victoire des islamistes? Une dizaine de formations, des salafistes aux libéraux, sont en lice pour les prochaines élections législatives. C'est pourtant le Parti de la liberté et de la justice, issus des Frères musulmans égyptiens, qui devrait remporter le scrutin.

"Défaite relative" des islamistes

"Il est difficile de faire un pronostic, nuance Alain Gresh, mais les islamistes restent une composante politique majeure". En 2005, déjà, sous la bannière des indépendants, ils avaient remporté 20% des sièges.

"Certains, à la base du parti, veulent le changement", souligne le journaliste. Les militants islamistes mènent ainsi des actions d'aide aux plus défavorisés. Populaires dans les mosquées, ils prônent aussi le respect de la charia - "le Coran est notre loi", clament-ils - mais "cela reste flou", glisse Alain Gresh. Et selon lui, le blasphème, par exemple, ne pourrait être accepté par leurs électeurs.

Par ailleurs, la confrérie égyptienne vient de subir "une défaite relative" - dixit le directeur adjoint du Monde diplomatique - lors des récentes élections des représentants du syndicat des médecins: au sein des instances régionales, les candidats indépendants ont souvent remporté la majorité des sièges.

Une chose est sûre, conclut Alain Gresh, la participation citoyenne sera importante, comme lors des élections de l'Assemblée constituante en Tunisie.


Par Philippe Lesaffre

Fin de l'opération de l'Otan

Malgré les demandes de prolongation du Conseil national de transition, l'ONU met fin à l'intervention de l'Otan au 1er novembre.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, hier, à l'unanimité, une résolution qui met fin au mandat autorisant le recours à la force en Libye, malgré les appels du gouvernement de transition.

Mercredi, le Conseil national de transition (CNT) avait demandé le maintien des forces armées dans le pays au moins « jusqu'à la fin de l'année », craignant des représailles des derniers fidèles de Mouammar Kadhafi. Il a déclaré la « libération » formelle du pays le dimanche 23 octobre, trois jours après la mort de l'ex-dirigeant libyen.

Sept mois après le début de l'intervention contre le régime de Kadhafi, la résolution met fin à la zone d'exclusion aérienne et à l'autorisation du recours à la force pour protéger les civils, à compter du 1er novembre. Elle allège également l'embargo international sur les armes, afin que le CNT puisse en acquérir pour assurer la sécurité nationale.

Par ailleurs, cette décision met fin au gel des avoirs de la compagnie nationale du pétrole, la Zueitina Oil Company, de même qu'aux restrictions visant la banque centrale, la Libyan Arab Foreign Bank, la Libyan Investment Authority et le fonds d'investissement Libyan-African Investment Portfolio.

Le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, en février et en mars, pour une zone d'exclusion militaire et des frappes aériennes, avait divisé les 15 pays membres. La Russie, la Chine, l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Inde avaient accusé l'Otan d'outrepasser le mandat qui lui avait été donné.

L'Otan, qui avait pris en charge les opérations militaires, doit se réunir aujourd'hui à Bruxelles pour déclarer officiellement la fin des frappes aériennes. Elle a indiqué qu'elle chercherait de nouvelles voies pour aider le CNT dans le domaine de la sécurité.

Une période transitoire
Dans sa résolution, le Conseil réitère la nécessité d'une période de transition « orientée vers l'engagement à la démocratie, la bonne gouvernance, l'exercice de la loi, la réconciliation nationale et le respect des droits de l'homme et les libertés fondamentales du peuple de Libye ». De son côté, Alain Juppé avait estimé, mercredi, qu'il fallait trouver « une autre façon d'accompagner la transition » en Libye.

L'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, a exprimé la « fierté » de son pays pour avoir pris part aux opérations. « Il s'agissait de la libération de la Libye avec le soutien de tous les pays qui voulaient être partie prenante à cette expérience magnifique », a-t-il dit. L'ambassadrice américaine Susan Rice a, quant à elle, parlé d'« une perspective d'une Libye libre et participative avec la participation de tout le peuple, quels que soient le sexe et la religion ».

Sans référence explicite aux conditions floues de la mort du colonel Kadhafi, les Quinze « exhortent les autorités libyennes à se garder de toutes représailles, y compris les détentions arbitraires (et) les exécutions extrajudiciaires ».

Tunisie : Ennahda devient la première force politique du pays (Le Monde 28/10/2011)

Le parti Ennahda a remporté les élections en Tunisie avec 41,70 % des voix et obtient 90 sièges sur les 217 sièges de la future Assemblée constituante, selon les résultats définitifs publiés, jeudi 27 octobre, par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). Les islamistes, qui avaient déjà revendiqué la victoire, deviennent de loin la première formation politique du pays. Ils sont suivis du Congrès pour la république (CPR) de Moncef Marzouki (13,82 % des voix), qui obtient 30 sièges. En troisième position, le parti de gauche Ettakatol (9,68 %) obtient 21 sièges.

La surprise vient des listes Al-Aridah Chaabia, conduites par l'homme d'affaires Hechmi Haamdi, avec 8,19 % des voix et 19 sièges à l'Assemblée. L'ISIE a pourtant invalidé les listes d'Al-Aridah dans six circonscriptions, à Sidi Bouzid, Tatatouine, Sfax, Kasserine, Jendoub et dans la circonscription France-2. Les autorités électorales évoquent notamment "des irrégularités de financement". L'annonce des invalidations a provoqué des heurts dans la ville de Sidi Bouzid, où est né le soulèvement qui a renversé l'ancien président Ben Ali.

Viennent ensuite le Parti démocrate progressiste (PDP) – 7,86 % des voix et 17 sièges – la coalition de gauche du Pôle démocratique moderniste (PDM) – 5 sièges – et l'Initiative, parti dirigé par Kamel Morjane, ex-ministre de Ben Ali, avec 5 sièges.

LE TEMPS DES ALLIANCES

Les résultats définitifs ont tardé à être publiés, et les autorités tunisiennes peuvent désormais s'atteler à la formation du nouveau gouvernement. L'Assemblée constituante sera chargée de former ce nouveau gouvernement et de rédiger la nouvelle Constitution, avant des élections législatives et présidentielle qui devraient intervenir dans un délai d'un an environ.

Avant même la publication des résultats définitifs, Ennahda, qui revendiquait la victoire, avait tendu la main aux partis laïques de centre-gauche qui, selon les estimations, arrivaient derrière lui. Moncef Marzouki du CPR a indiqué cette semaine qu'il était prêt à participer à "un gouvernement de coalition le plus large, dès que possible". Le chef d'Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar, a également confirmé l'ouverture de discussions avec les islamistes d'Ennahda.

Les discussions portent notamment sur la désignation du prochain président de la République provisoire, étant entendu qu'Ennahda revendique depuis le début le poste de chef de gouvernement pour leur numéro deux, Hamadi Jebali.

"CONSENSUS"

M. Jebali avait en revanche exclu toute alliance avec Hachmi Hamdi, homme surprise du scrutin. Ennahda lui reproche notamment d'être soutenu par des nostalgiques du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti de Ben Ali. Sa chaîne basée à Londre, Al-Mostakilla, est accusée d'avoir adopté ces dernières années une ligne éditoriale favorable à l'ancien autocrate.

Pour dissiper la vive appréhension que suscite sa prochaine accession au pouvoir, Ennahda multiplie les déclarations selon lesquelles la future Constitution ne pourra voir le jour "sans un consensus avec les partis et les partenaires qui y sont représentés". Il n'est pas question, pa martelé Hamadi Jebali, d'"imposer une Constitution (...) qui abroge certaines libertés comme la liberté de croyance, les libertés individuelles, la situation juridique de la femme et sa place dans la société", un des acquis de l'indépendance tunisienne.
 
LeMonde.fr

mercredi 26 octobre 2011

Miss Cap-Vert privée de concours Miss Monde faute de visa

Autant le dire d'emblée : je ne suis pas une fanatique des concours de beauté (je ne pourrais pas gagner). Par contre je suis obsédée par ce concept flou (pour ne pas dire abstrait) qu'on nomme « justice ».

Miss Cap-Vert (MissWorld.com)
En gros, voici les faits : à en croire les journaux capverdiens, le concours de Miss Monde aura lieu le 1er novembre à Londres et se déroulera sans la présence de Miss Cap-Vert... qui n'a pas de visa pour l'Europe.
L'obtention du précieux petit timbre n'est pas chose simple pour qui est né en Afrique...

Ghana puis Londres ? Trop cher

Par exemple, dans ce cas précis, l'organisation qui s'occupe de l'élection de miss Cap-Vert aurait dû, outre le financement du voyage et du séjour à Londres de la candidate, trouver préalablement de quoi lui payer un vol pour le Ghana (lieu où se trouve la plus proche ambassade d'Angleterre) et l'argent nécessaire pour qu'elle y séjourne quinze jours, le délai minimum pour l'obtention d'un visa. Une vrai petite fortune à dépenser en plus de ce que dépensent les candidates en provenance des autres continents !
Peu importe de savoir si mademoiselle Tirzah Evora aurait pu, ou non, gagner : elle était en droit de participer à cette compétition au même titre que toutes les autres gagnantes. Sinon, ce n'est plus « Miss Monde » mais « Miss Premier Monde » ou « Miss Pays Riches ».
A travers cette exclusion, ce petit coup de tampon que l'on s'ingénie à rendre si cher, c'est tout un peuple qui se sent humilié et rejeté car, si l'exemple de ce concours de beauté est d'actualité, il en existe de nombreux autres (compétitions sportives, rencontres internationales...) dont les Capverdiens sont exclus faute de visas !

Avant elle, un champion de Kitesurf

Ce n'est pas Mitu Monteiro qui me contredira : ce champion du monde de kitesurf avait bien failli rater les compétitions d'Australie, en 2010, ce qui aurait été bien dommage puisque c'est là qu'il s'est classé premier dans la Red Bull Kite Cross.
Ici tout le monde ne s'appelle pas Cesaria, c'est vrai, mais on parle de gens avec des rêves et des projets qui sont en droit d'espérer que l'on respecte leur dignité. Entrouvrir la porte à une seconde mademoiselle Evora serait déjà un premier pas.
Certains penseront « voilà beaucoup de mots pour un sujet futile » mais de futilité en futilité c'est beaucoup de mépris dont font preuve certains pays qui s'estiment supérieurs. De quoi ? Vous dites ? « Les hommes naissent libres et égaux en droits. » Z'êtes sûrs ? Ah bon.... peut être, mais certainement pas les peuples !

Commerce international : le Canada mise-t-il suffisamment sur l’Afrique ?

Serge TchahaSerge Tchaha - Le 14 octobre dernier, à l’hôtel Holiday Inn Sélect de Montréal, s’est déroulée la 6ème Tribune interactive, placée sous le thème « Programmes financiers, avantages fiscaux, et immigration sont-ils vraiment un soutien à la croissance économique? ». Cette activité était organisée par l’Association des Maisons de Commerce Extérieur du Québec (AMCEQ) et le Carrefour des Communautés du Québec en collaboration (CCQ) avec les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ)

L’évènement, qui rassemblait plus d’une centaine de personnes, a réuni un parterre de conférenciers de haut vol notamment Christian Martin, Président de l’AMCEQ; Duarte da Ponte Miranda, VP à la retraite, commerce international Banque Royale du Canada; Riccardo Magini, 1er VP, Services aux particuliers et immigrants investisseurs, Banque Laurentienne;  et Steve Gauthier, VP, Développement corporatif Centre financier international de Montréal.
Les nombreux débats soulevés lors des différents ateliers commandent de réfléchir à la place qu’accorde le Canada à l’Afrique dans sa volonté d’occuper une plus grande place dans les chaînes de valeur mondiales.
La stratégie commerciale mondiale du Canada…
Le Canada a adopté en 2009 une nouvelle stratégie commerciale mondiale. Celle-ci a été baptisée : « Saisir les avantages globaux – La stratégie commerciale mondiale pour assurer la croissance et la prospérité du Canada ».
Les principaux objectifs de cette stratégie sont les suivants :
  • Stimuler la participation des entreprises canadiennes aux chaînes de valeur mondiales;
  • Obtenir des conditions d’accès concurrentielles aux marchés et aux réseaux mondiaux pour les entreprises canadiennes;
  • Accroître l’investissement étranger direct au Canada et l’investissement direct du Canada à l’étranger;
  • Tisser des liens plus étroits entre les milieux scientifiques et technologiques du Canada et les réseaux d’innovation internationaux.
Il y a, par ailleurs, deux chiffres-clés qui montrent combien le Canada est un joueur majeur du commerce international. Les exportations des marchandises et services canadiens se sont élevés à 557.9 milliards $ en 2008 et les importations s’établissaient à 533.3 milliards $. Afin de mesurer l’impact de ce chiffre, il faut se souvenir que selon McKinsey, en 2008, l’Afrique a généré un PIB de 1 600 milliards $.
… fait-elle suffisamment de place à l’Afrique?
Le même document nous explique que ce pays identifie comme prioritaires les 13 marchés suivants :
  • Americas : Brésil, Amérique latine et Caraïbes, Mexique et États-Unis;

  • Asie Pacifique : Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), Australie et Nouvelle-Zélande, Chine, Inde, Japon et Corée;

  • Europe et le Moyen-Orient : Europe, Russie et Conseil de coopération du Golfe (CCG).
L’on constate ainsi à première vue que le continent noir n’est pas tout à fait au cœur des priorités, pour le moment, du Canada.

Oui mais…
Mais la vérité des faits est plus nuancée. En effet, le 11 octobre dernier, le Canada a engagé la première ronde de négociations avec le Maroc dans la perspective d’établir avec celui-ci un Accord de Libre Échange. Ce serait une première entre le Canada et un pays africain.
En plus, le Canada négocie présentement avec plusieurs pays africains des accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers. Il s’agit du Ghana, du Mali, de la Tanzanie et de la Tunisie. Le Gouvernement canadien précise par ailleurs qu’il a récemment conclu une entente avec Madagascar.
Par ailleurs, Canada et Afrique sont souvent évoqués quand l’on parle des mines. Et cela, à juste titre. En effet, l’Afrique est un coffre-fort planétaire de matières premières et le pays à la feuille d’érable a une expertise dans le domaine des mines qualifiée de world class.
… Cependant, il peut en faire plus Ce pays regorge d’autres atouts qui susciteraient le plus vif intérêt des Africains. Deux exemples fort illustratifs : hydroélectricité et foresterie.
Le Canada, bordé par 3 océans et comptant l’une des premières réserves d’eau douce du monde, maîtrise superbement la production d’électricité par l’eau. Il est clair que des affaires avec des pays comme la RDC serait possible.
Monsieur AL WARD, Président du CA de FPInnovations, dans le magazine Opérations forestières et de scieries, écrit ceci : « l’industrie forestière canadienne demeure un acteur de premier plan dans l’économie canadienne. Elle compte à elle seule pour 12% du produit domestique brut manufacturier et emploie plus de 235 000 personnes dans près de 200 communautés d’un bout à l’autre du pays. ». Les pays de la COMIFAC ne pourraient-ils pas bénéficier de ce savoir-faire? Et les Canadiens n’y voient-ils pas des parts de marché potentiels? Alors que l’on sait par exemple qu’un pays comme le Cameroun désire passer vers les 2ème et 3ème transformations de son bois?
Finalement, du haut de son bilinguisme qui lui ouvre la porte à des dizaines de marchés africains, fort de son image dans le monde et en Afrique – absence de passé colonial notamment – riche de vieilles relations avec l’Afrique, le Canada peut et doit en faire plus en Afrique s’il ne veut pas se faire marginaliser par les BRICs. Car ces derniers y vont à tout va. Il faudrait déjà, peut-être un Forum Canada-Afrique et assurément moins de fermetures d’ambassades canadiennes sur les terres de MTN et Dangote.
Serge TCHAHA

La diaspora tunisienne lève la voix

Les Tunisiens de France se sont déplacés en masse pour l'élection de l'Assemblée constituante. Mais comment ont-ils fait pour s'y retrouver parmi les dizaines de partis en lice?
A Paris, les Tunisiens ont le doigt tout bleu! Ils sont très nombreux à avoir trempé leur index dans de l'encre en guise de preuve de leur vote, lors du dernier jour du scrutin de la diaspora tunisienne en France. Un scrutin qui doit permettre de désigner une Assemblée constituante. il s'agit de la première élection depuis la chute de Ben Ali. La première élection tout court pour certains, très jeunes, ou d’autres qui n’ont jamais participé à la « mascarade » que représentaient pour eux les élections sous l'ancien régime.
Le taux de participation de la diaspora est de 40%, selonl’Instance supérieure pour les élections (Isie) de Tunisie. Un taux « très élevé comparativement au vote de la diaspora qui se situe généralement autour de 10% », a déclaré Kamel Jendoubi, président de l’Isie.
Au Consulat général de Tunisie, c’est l’effervescence. Dans la file d’attente qui ne désemplit pas, les quelques centaines d’électeurs présents restent enthousiastes, malgré le froid glacial qui fouette leur visage. Toutes les générations sont représentées. Chacun donne volontiers son avis. Seule une dame assez âgée qui discute avec ses amies semble quelque peu réticente à l’idée de dire ce qu’elle pense ouvertement. Elle ne veut pas donner son prénom, non plus. Elle craint pour sa réputation: « J’ai encore de la famille en Tunisie, je ne veux pas de problème », bredouille-t-elle. Des vieux réflexes, probablement.
Les Tunisiens, venus par centaines, au Consulat général de Tunisie. Paris, 22 octobre. © Fanny Roux

Le « tout sauf Ennahdha »

Elle est un peu perdue: « Je ne connais personne », avoue-t-elle, en parlant des partis en lice. Voir clair dans un scrutin qui enregistre 117 partis en tout relève du défi. Ici, dans la première circonscription de France, les Tunisiens ont un peu moins le choix. Mais ils doivent tout de même cocher une case parmi les 49 listes proposées. Comment ont-ils fait pour s’y retrouver? Quels critères ont guidé leur choix?
« Je pense que l’on veut tous la même chose, une vraie démocratie », explique Hafed, agent de sécurité à la RATP.
Sur ce point, après 23 ans de dictature, tous les partis sont d’accord. En écoutant ces citoyens, on se rend compte que le débat politique se cristallise sur deux grandes questions qui déterminent leur choix. La première, c’est la place du parti islamiste Ennahdha, qui a le vent en poupe, si l’on en croit les sondages. Pour Mohammed, la quarantaine, l’important, c’est le « respect » de sa religion. Il votera donc pour « un parti politique qui va ancrer l'islam en tant que religion officielle de la République tunisienne ». Alors qu'Hafed a choisi un parti qui prône « la liberté du culte, comme la liberté de ne pas pratiquer », en opposition à Ennahda, qui veut instaurer un islam politique en Tunisie. Selon Marouan, le parti islamiste a réussi a transformé le débat politique en débat religieux, pour ou contre l’islam: 
« Ils ont réussi à tout réduire à la question simpliste "est-on musulman ou pas?" Pour lui, c'est une supercherie, car les sujets socio-économiques ont été mis sur la touche.
Comme Marouan, beaucoup de gens ont cherché à voter pour le parti qui pourrait battre Ennahdha. Beaucoup mettent leur espoir dans la coalition progressiste, «le Pôle démocratique moderniste» (PDM). Toute la famille Sdiri a fait le choix pragmatique du «tout sauf Ennahda». L’une des deux filles, Nadia, explique sa démarche:
«J'ai demandé à mes amis sur place de prendre la température. Je leur ai posé une question simple: quel parti est assez fort pour battre Ennahdha? C'est mon premier critère de sélection, parce que moi je ne veux pas d'une Tunisie islamiste. Pays musulman, je suis d'accord. Mais je suis pour la liberté de culte, et je ne veux pas que la femme soit réduite à rester au foyer, même si elle touche un salaire.»
Ses parents et sa sœur acquiescent. Ils sont venu voter pour la première fois, tous ensemble, avec le même espoir.
Cette élection est déjà une fête démocratique pour la famille Sdiri, 22 octobre, Paris. © Fanny Roux

Rupture ou continuité

La nouveauté ou non des formations politiques apparaît comme une seconde ligne de clivage important entre les partis. Ali est jeune, il fait plus confiance aux partis nés de la révolution, pour rompre avec l’ancien système:
«Pour choisir un parti, je me suis dit: est-ce qu'il était là avant, pendant l'ancien régime? Je ne peux pas voter pour quelqu'un qui a travaillé avec Ben Ali, il n'en est pas question. Je choisis plutôt les technocrates qui peuvent aider le pays intellectuellement, et avec leur expérience économique et sociale
Pour Nadia. A, il faudra du temps pour que le système tombe totalement. En attendant, la jeune femme pense que l’on a besoin de formations politiques solides:
«Je recherche un parti constitué de personnes qui ont de l'expérience en politique. Il y a énormément de partis qui ont vu le jour, mais sans formation derrière. Ils ne sont pas viables et n’ont pas assez de recul pour pouvoir proposer aux Tunisiens une constitution.»
Beaucoup font ce choix de la continuité en se référant aux partis qu’ils connaissaient déjà. En tant qu’opposant réprimé de l’ère Ben Ali, Ennahdha a pu ainsi servir de repère. Pour Mohammed, c’est de cette façon que les gens s’y retrouvent parmi tous les candidats:
«Une opposition existe, même si elle n'était pas trop présente sous Ben Ali, parce que les partis étaient poussés à l'exil. On les connaît tous, leurs opinions et leurs courants politiques. Aujourd’hui, les Tunisiens savent à qui donner leur voix.»

Une jeune génération informée

Face une génération qui se réfère à des partis qu’elle connait déjà, se développe une jeunesse qui s’informe, échange et communique. Ali brasse des informations sur Internet. Il s'est rendu à des conférences de plusieurs partis pour connaître leur programme économique et social, et leurs solutions contre le chômage:
«On parle entre nous aussi. On se dit: que va faire tel ou tel parti? Comment vas-tu choisir? On ne peut pas tous les connaître. Mais il y en a huit ou dix qui sont plus connus que les autres», explique-t-il très enthousiaste.
Cette jeunesse s’engage, même si elle est à quelques milliers de kilomètres de Tunis. Nadia A. fait partie de l'association Uni'T, Union pour les Tunisiens, qui a participé à l'effort d'information, en interrogeant les dirigeants des principaux partis afin d’en faire des vidéos d'une minute postées sur Internet. Le badge autour du cou, elle veille au bon déroulement du scrutin en guidant les gens vers le bon bureau de vote. Elle se réjouit de l’implication des jeunes:
«beaucoup de jeunes bénévoles se sont mobilisés pour venir aider ce matin. Cela montre déjà un changement.»
Et pas un d’entre eux n’omet de citer l’importance des réseaux sociaux, dans la quête, mais aussi dans le partage de l’information.
«J’ai beaucoup utilisé Twitter et Facebook. Je regardais des vidéos de gens sur place sur Youtube, pour voir leurs revendications», affirme Leila Sdiri.
Ali explique qu’il a été mis au courant des conférences et meeting à Paris, grâce aux invitations Facebook lancées par les différents partis.

Tous ne sont pas optimistes quant à l’issue du scrutin. Mais tous sont fiers et heureux de pouvoir s’exprimer librement et ont apparemment réussi à faire un choix. Ces Tunisiens de France donnent l’image d’une génération dynamique qui se saisit de son droit de vote parce qu’elle croit à nouveau en la possibilité d’une démocratie. La plupart d’entre eux n’ont pas fait la révolution sur place, ce que leurs compatriotes peuvent parfois leur reprocher. Mais nombreux sont ceux qui, à l’image de ce jeune artiste qui a recueilli sur des toiles les dédicaces des électeurs de Paris à ceux de Tunisie, leur envoient de chaleureux messages d’espoir.
Fanny Roux

lundi 24 octobre 2011

Côte d'Ivoire: arrivée à Abidjan de Bert Koenders, nouveau chef de l'Onuci










Le nouveau représentant du secrétaire général de l’ONU et chef des casques bleus de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) arrive à Abidjan ce lundi 24 octobre 2011. Le Néerlandais Albert Gerard Koenders avait été nommé au mois de juillet, en remplacement du Sud-Coréen Choi Young-jin.

Pour ne pas se perdre dans le labyrinthe de la politique ivoirienne, un des atouts d’Albert Gerard Koenders est d'être passionné par la gestion des conflits. Ce Néerlandais est connu dans son pays pour être droit et pragmatique. Mais en cas de difficultés majeures, le franc-parler qu’on lui prête pourrait le desservir dans sa mission, même si le nouveau patron de l’Onuci a plus de 25 ans d’expérience dans les affaires internationales.
Albert Gerard Koenders était encore récemment aux Pays-Bas, de 2007 à 2010, ministre de la Coopération pour le développement. Il avait ainsi réduit ou conditionné l’aide budgétaire à des pays comme le Burkina Faso, le Bénin et le Sénégal, pour leurs lacunes dans la lutte contre la corruption.
A la tête de l’Onuci, le rôle d’Albert Koenders est d’accompagner la Côte d’Ivoire dans sa quête de sécurité et de stabilité. Abidjan est sa première affectation sur le terrain. Il hérite, à 53 ans, d’un poste délicat, mais il devrait être moins difficile pour lui, comparé à son prédécesseur.
D’ici quelques semaines, Koenders doit aider la Côte d’Ivoire à assurer la sécurité lors des législatives du 11 décembre. Et il doit en certifier les résultats avant la fin de l’année, alors que le Sud-Coréen Choi Young-jin a eu pendant quatre ans la lourde tâche d’accompagner le processus qui a abouti à la présidentielle d’octobre-novembre l’année dernière. Présidentielle suivie d’une crise violente qui aura duré plus de quatre mois.

Procès de la banqueroute de la Banque congolaise en RDC: des personnalités appelées à la barre

 

 

 

 

 

 

 

En RDC, plusieurs personnalités congolaises, parmi lesquelles des politiques, sont appelées à comparaître ce lundi 24 octobre 2011 devant le tribunal de grande instance de la Gombe pour l’affaire de la banqueroute de la Banque congolaise. Jean-Claude Masangu (gouverneur de la Banque centrale), Pierre Lumbi (conseiller spécial du chef de l'Etat en matière de sécurité) ainsi que d'autres responsables, ont été cités par  Roger Yaghi. L'homme d'affaires d'origine libanaise est le seul prévenu de ce procès qui se déroule au centre hospitalier Nganda. Vendredi 21 octobre, lors de la première audience, le ministère public a été malmené par les avocats de la défense.

Avec notre correspondant à Kinshasa
Le gouverneur de la Banque centrale Jean-Claude Masangu, le conseiller spécial en matière de sécurité Pierre Lumbi, l’ancien ministre des Finances Athanase Matenda, ainsi qu’un ancien et l’actuel directeur de cabinet du chef de l’Etat, figurent parmi les témoins dans l’affaire de la Banque congolaise. Ils devront comparaître ce lundi 24 octobre devant le tribunal de grande instance de la Gombe.
C’est le prévenu Alfred Roger Yaghi qui les a cités. Chacune des personnalités concernées disposerait d’importantes informations pour expliquer la banqueroute, fin 2010, de la Banque congolaise.
La Banque congolaise avait été placée sous tutelle de la Banque centrale fin 2010, ce qui avait entraîné la suspension du président du conseil d’administration de cette institution, Roger Yaghi.
A la première audience, vendredi dernier, l’homme d’affaires d’origine libanaise a plaidé non coupable, se disant victime d’un complot destiné à faire main basse sur la Banque congolaise. L’accusé est malade. Le tribunal lui a refusé la liberté provisoire, et c’est sur une chaise roulante qu’il comparaît dans ce procès qui se déroule dans un hôpital.


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