mercredi 27 juin 2012

Les 10 pays les moins heureux d'Afrique:un passé démocratique exemplaire ne suffit pas à faire le bonheur des populations


Le Happy Peace Index publie un palmarès des pays des plus heureux aux plus malheureux. Une bonne dizaine de pays du continent se retrouvent dans le peloton de queue.

Botswana, Tchad, République Centrafricaine, Mali, Niger, Afrique du Sud et Togo figurent en queue de peloton, parmi les 10 pays les moins heureux du monde, selon le Happy Planer Index (HPI).

Suivent dans ce classement la Sierra Leone, la Guinée et le Burundi, juste avant la République démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie, le Bénin et l’Ouganda.

L’Afrique du Sud, opulente mais peu heureuse

Le résultat du palmarès de HPI a choqué en Afrique du Sud, où l’on n’a pas l’habitude de se percevoir comme l’un des pays les moins bien lotis du continent.

Pourtant, la nation arc-en-ciel arrive en 142e position sur une liste de 151 pays. A titre de comparaison, l’Afrique du Sud occupe le 123e rang au classement 2011 de l’Indice de développement humain (IDH) des Nations unies, sur un total de 187 pays.

La piètre perfomance dans l’indice HPI fait d’autant plus mal aux Sud-Africains qu’elle est encore moins bonne que celle du Zimbabwe voisin (classé 115e par HPI et 173e par l’IDH).

Pourtant, la sévère crise économique et politique qui sévit depuis 1999 a poussé des millions de Zimbabwéens à se réfugier en… Afrique du Sud.

Depuis 2006, l’index HPI, mis au point le think tank britannique New Economics Foundation (NEF), mesure le bonheur “durable” partout dans le monde, en mettant l’accent sur l’écologie.

Trois facteurs jouent dans ce palmarès: l’espérance de vie, l’empreinte carbone (mesurée en nombre hectares nécessaires pour soutenir le niveau de consommation du pays), et une note “bonheur” comprise entre 1 et 10, donnée par un échantillon d’un millier d’habitants dans chaque pays.

Alors, pourquoi cette si mauvaise note de l’Afrique du Sud? L’épidémie du sida fait que l’espérance de vie n’y dépasse pas 52,8 ans, avec une note “bonheur” de 4,7 et une empreinte carbone relativement élevée de 2,6 hectares par habitant.

Zimbabwe, le boulet du sida

Les Zimbawéens font mieux, malgré une espérance de vie de 51,4 ans, elle aussi réduite par le sida, mais une note bonheur de 4,8 et une empreinte carbone de seulement 1,2 hectares.

La note “bonheur” de l’Afrique du Sud est sans doute un bon indicateur de l’insatisfaction et du pessimisme ambiant, alors que le niveau de vie des Sud-Africains s’est beaucoup amélioré ces vingt dernières années, avec l’émergence d’une classe moyenne et d’une bourgeoisie noires.

En revanche, la perception du bien-être des Zimbabwéens est sans doute biaisée par la peur de déplaire aux autorités.

Depuis la crise économique de 1999, le quotidien des Zimbabwéens a empiré, chaque année, sous le régime dictatorial de Robet Mugabe, l’un des hommes les moins populaires d’Afrique.

L’empreinte carbone du Zimbabwe, elle, est liée à une activité économique centrée sur l’agriculture, et non l’industrie comme en Afrique du Sud. Un secteur qui tourne au ralenti depuis les invasions de fermes détenues par des propriétaires blancs, à partir de 2000.

Botswana, la pauvreté malgré le diamant

L’Afrique australe se trouve décidément dans une mauvaise passe, si l’on s’en tient au classement “vert” de HPI. Le Botswana, l’un des très rares exemples de réussite africaine, se classe au tout dernier rang de cet index (151e, contre le 118e rang dans l’IDH 2011).

Pourtant, cette petite démocratie qui fonctionne sans problème depuis son indépendance en 1966, est peuplée par 1,8 million d’habitants réputés pacifiques. Des bergers dans l’âme qui comptent toujours leur patrimoine en vaches et gèrent tranquillement leur manne diamantaire.

Paradoxe étonnant: la note “bonheur” ne dépasse pas 3,6 au Botswana. Un pays où les diamants, il est vrai, n’empêchent pas le chômage (17,5% des actifs), la pauvreté (20,7% de la population) et de fortes inégalités de persister, selon le rapport 2012 de l’OCDE sur les perspectives économiques de l’Afrique.

Par ailleurs, le sida réduit sérieusement l’espérance de vie (53,2 ans), tandis que le secteur minier ne va pas sans dommages pour l’environnement.

L’énorme gisement de diamants d’Orapa, exploitée par Debswana, la joint-venture formée par De Beers (un conglomerate diamantaire sud-africain) avec l’Etat du Botswana, génère une pollution qui passe en général sous silence, mais qui est cette fois épinglée par HPI.

L’empreinte carbone du Botswana s’élève à 2,8 hectares, une anomalie compte tenu de la faible densité de peuplement de ce pays.

Tchad, Mali et Niger, le bonheur est encore loin

Le Tchad (150e), le Mali (147e) et le Niger (144e), sahéliens et notoirement pauvres, arrivent aussi en queue de peloton, de manière moins surprenante.

Ces trois pays se classent respectivement aux 183e, 175e et 186e rangs dans le rapport 2011 sur l’IDH. Quant à la République centrafricaine (RCA), largement ignorée des médias occidentaux, à cause ou en dépit de ses innombrables problèmes, elle se distingue aussi par son mauvais score (148e au classement HPI et 179e pour l’IDH).

Pour le Mali et le Bénin, dont les ressortissants ont été interrogés par les enquêteurs d’HPI en 2011, ce classement joue comme une piqûre de rappel: un passé démocratique exemplaire ne suffit pas, loin s’en faut, à faire le bonheur des populations.

Les événements dramatiques du Mali, depuis le réveil de la rébellion touarègue en janvier 2012, sont malheureusement là pour le prouver.

Source : slateafrique

lundi 25 juin 2012

Comment nourrir dix milliards d'humains ?


Deux siècles après l'Europe, l'Asie et l'Afrique ont entamé leur « transition démographique ». D'abord, la mortalité, notamment infantile, recule, et la population augmente. Puis, les femmes procréent moins. Et l'équilibre revient. Cette stabilité retrouvée, les démographes la prévoient autour de 2100, à l'échelle de la planète. Mais, d'ici là, le nombre des humains va continuer de croître. 

En 1800, la Terre ne supportait qu'un milliard d'habitants. Après, la démographie s'est emballée : 2 milliards vers 1920, 6 milliards en 2000, 7 milliards l'an dernier... Le scénario « moyen » de l'Onu promet 9 milliards en 2050 et 10 milliards en 2100. La transition démographique sera alors achevée partout.

« Le taux de fécondité devrait converger partout vers deux enfants par femme », estime Gilles Pison, chercheur à l'Institut national d'études démographiques (Ined). Indicateur de cette tendance : le taux de croissance de la population a atteint son pic dans les années 1960. Depuis, il diminue (1 % par an actuellement). « L'humanité ne comptera pas des dizaines ou des centaines de milliards d'habitants », assure le chercheur.

Apprendre à partager

Les accidents restent possibles : épidémies, guerre, famines, catastrophes.... Ils peuvent coûter des centaines de milliers, voire des millions de vies. Mais il en faudrait beaucoup pour que la trajectoire soit sérieusement déviée. « Peu crédible », estime Henri Leridon, autre chercheur de l'Ined.

Le plus prudent est donc de se préparer à vivre avec 10 milliards de congénères. Il faudra apprendre à partager la soupe. Près d'un milliard d'humains ne mangent toujours pas à leur faim. Pour assurer les 3 000 kilocalories (kcal) par jour nécessaires aux 9 milliards attendus en 2050, il faudra 70 % d'aliments de plus qu'aujourd'hui. Colossal, mais pas hors de portée, assure Henri Leridon qui a fait l'inventaire des garde-manger potentiels. Les agronomes jugent possible d'étendre de 10 % les surfaces cultivées, d'accroître de 50 % les rendements. Gains possibles aussi sur le gaspillage qui, entre le champ et l'assiette, évapore jusqu'à 50 % de la production.

Il faudra aussi changer nos habitudes. Un quart de la population est en surpoids. Les pays riches mangent trop de viande. Or, il faut 8 calories végétales pour produire une calorie de steak. « Il n'est pas nécessaire d'en manger à tous les repas », rappelle Henri Leridon. La révolution alimentaire sera d'abord culturelle. Mais « si on a résolu le problème en 2050, il sera définitivement résolu », pense le démographe.



Serge POIROT.

jeudi 21 juin 2012

Journée mondiale des réfugiés: 2011, une année record




Selon le Haut commissariat des réfugiés, l’année 2011 est la pire année pour les déplacements forcés depuis une décennie, avec plus de 800 000 nouveaux réfugiés.

Une fois de plus, à l’occasion de la Journée mondiale du réfugié, organisée hier 20 juin, le Haut commissariat des réfugiés (HCR) a publié son rapport annuel. Selon ce document, l’année 2011 culmine en termes de déplacements forcés avec le plus grand nombre de réfugiés jamais enregistré depuis 2000.
Le rapport statistique du HCR «Tendances mondiales pour 2011» met en avant, pour la première fois, l’étendue du déplacement forcé généré par une série de crises humanitaires majeures qui a commencé à la fin 2010 en Côte d’Ivoire, rapidement suivie par d’autres en Libye, en Somalie, au Soudan et ailleurs. Au total, quelque 4,3 millions de personnes ont été nouvellement déracinées, dont 800 000 d’entre elles ont fui leur pays et sont devenues réfugiées.

«L’année 2011 a été le théâtre de profondes souffrances. Tant de déracinés happés dans la tourmente en un laps de temps très court entraînent un coût élevé au plan personnel pour toutes les personnes affectées», a indiqué António Guterres, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés et chef du HCR. Et d’ajouter : «Nous ne pouvons qu’être reconnaissants au système de protection internationale d’avoir tenu bon et sur le fait que les frontières soient restées ouvertes. Cette année a été particulièrement difficile».

L’année écoulée a vu 15,2 millions de personnes devenir des réfugiés, 26,4 millions des déplacés internes et 895 000 demandeurs d’asile. Malgré le nombre important de nouveaux réfugiés, le chiffre total est inférieur à celui de 2010, année pendant laquelle 43,7 millions de personnes sont devenues des réfugiés, principalement en raison du retour chez elles de nombreux déplacés internes (3,2 millions), le nombre le plus important de retours enregistré depuis plus d’une décennie, indique le rapport du HCR. Celui-ci dévoile également une évolution inquiétante au cours de la décennie passée, à commencer par le nombre croissant de personnes déracinées à travers le monde, avec un chiffre dépassant les 42 millions de personnes pour chacune des cinq dernières années.

Ainsi, une personne qui devient réfugiée aujourd’hui le restera sans doute pour de nombreuses années. Elle vit le plus souvent dans des conditions précaires dans un camp situé en milieu urbain.
Sur les 10,4 millions de réfugiés relevant de la compétence du HCR, près des trois quarts d’entre eux (7,1 millions) vivent en exil prolongé depuis au moins cinq ans, en l’attente d’une solution. C’est l’Afghanistan qui compte le plus grand nombre de réfugiés (2,7 millions) suivi de l’Iraq, de la Somalie, du Soudan et de la République démocratique du Congo. Quatre réfugiés sur cinq fuient vers des pays voisins. Ils sont nombreux, par exemple, au Pakistan, en Iran, au Kenya et au Tchad.

Parmi les pays industrialisés, l’Allemagne demeure le plus important pays d’accueil avec 571 700 réfugiés. Parallèlement, l’Afrique du Sud a reçu le plus grand nombre de demandes d’asile individuelles, 107 000 demandes, et ceci depuis les quatre dernières années.

Le mandat initial du HCR consistait à aider les réfugiés. Toutefois, depuis la création de l’agence il y a 60 ans, son travail s’est élargi à l’aide apportée à travers le monde à de nombreux déplacés internes ainsi qu’aux apatrides, c’est-à-dire aux personnes dépourvues de citoyenneté reconnue. Le rapport souligne que seulement 64 États ont fourni des statistiques sur les apatrides, ce qui signifie que le HCR n’a pu obtenir des chiffres que pour un quart des 12 millions d’apatrides à travers le monde.

Sur les 42,5 millions de déplacés à la fin 2011, certaines ne sont pas prises en charge par le HCR : environ 4,8 millions de réfugiés, par exemple, sont enregistrés auprès de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).


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La situation des réfugiés au Maroc
Le Maroc a été le premier pays africain à signer la Convention relative au statut et aux droits des réfugiés en 1957. Il s’est donc engagé à protéger les demandeurs d’asile et les réfugiés, à leur offrir le droit de rester sur son territoire et l’accès aux mêmes services publics que les citoyens marocains (droit à l’éducation de base, à la santé, à pouvoir travailler en toute légalité…).
Malheureusement, nous ne disposons toujours pas d’une loi sur l’asile ni d’un bureau pour recevoir les demandes d’asile et les examiner. C’est le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) qui, de par son mandat international, enregistre et examine les demandes d’asile. En l’absence d’une unité administrative marocaine pouvant délivrer une autorisation de séjour aux réfugiés, c’est également l’UNHCR qui leur remet une carte de réfugié. Cependant, seul un document de séjour délivré par les autorités marocaines pourra légalement garantir aux réfugiés un accès aux services élémentaires, la possibilité de se reconstruire une vie digne et leur intégration dans la société marocaine. Actuellement, 686 réfugiés (dont 169 mineurs et 133 femmes) reconnus par l’UNHCR vivent au Maroc. Ils proviennent principalement de Côte d’Ivoire, du Congo et d’Iraq. L’UNHCR a également sous sa protection plus de 1 100 demandeurs d’asile venant principalement de Cote d’Ivoire, du Congo et de la Syrie.

Repères
Parmi les 26,4 millions de personnes déplacées internes, 15,5 millions d’entre elles bénéficient de l’aide et de la protection assurées par le HCR.
Le nombre de bénéficiaires du HCR, réfugiés ou déplacés internes, s’élève à 25,9 millions de personnes en 2011.
Il s’est accru de 700 000 personnes par rapport à l’année 2010.
Publié le : 20 Juin 2012 - Hajjar El Haiti, LE MATIN

dimanche 17 juin 2012

Bravo au jeune réalisateur sénégalais Pape Lopy

Le panafricaniste et son personnel félicitent le lauréat du festival 7 jour pour un film, Pape Bounama Lopy.Dans des conditions de création et de tournage difficiles, le jeune réalisateur sénégalais est arrivé à remporter le prix du meilleur film devant plusieurs jeunes africains tous méritants.

Occasion de demander les nouvelles autorités sénégalaises d'investir d'avantage dans le secteur du 7éme art qui a du mal à trouver le bout du tunnel. Bravo Pape Lopy, bravo le cinéma africain.


Fuite des cerveaux : 17% des Marocains les plus instruits quittent leur pays

Officiellement, lorsque plus de 10 % de la part la plus instruite de la population émigre il y a une fuite de cerveaux.

Le taux d’émigration des Marocains ayant fait des études supérieures en 2000 était de 17 %, de 13 % pour les Tunisiens et de 9 % pour les Algériens. L’exode des professionnels hautement qualifiés génère non seulement des rendements de l’éducation négatifs car les investissements consacrés à l’éducation, financés par le pays d’origine, profitent au pays de destination, mais aussi un stock réduit de main-d’oeuvre qualifiée disponible pour les entreprises, affectant ainsi les possibilités pour les pays d’attirer l’investissement direct étranger et de promouvoir des branches d’activité exigeant un haut niveau de connaissances.
Toutefois, les gouvernements et les autres parties prenantes doivent veiller à ce que les migrants ne perdent pas leurs liens avec leur pays d’origine après avoir émigré, car la probabilité du retour ainsi que la probabilité d’expédier de l’argent au pays diminuent à mesure que le migrant prolonge son séjour dans son pays de destination. Près de 62 % des migrants venus d’Algérie, 53 % de ceux venus de Tunisie et 39 % de ceux venus du Maroc sont restés dans leur pays de destination pendant plus de 20 ans. Ainsi, s’il est possible d’accroître le rôle des migrants dans la lutte contre le chômage des jeunes dans le pays d’origine, les gouvernements doivent se montrer plus volontaristes dans la gestion du processus.D’autres formes de migration affectent également les performances en matière d’emploi des jeunes. L’arrivéeou le transit des migrants peuvent accroître les pressionssur les marchés de l’emploi, en fonction de la durée duséjour et des intentions des immigrants.
Le récent afflux de réfugiés vers la Tunisie doit être examiné sous cet angle.La migration interne – le mouvement dans un même pays, par exemple, des zones rurales vers les zones urbaines, peut entraîner la concentration des jeunes sans emploi, aggravant les tensions sociales à travers, par exemple, le surpeuplement des zones urbaines ou la non-satisfaction des besoins en matière de logement.En résumé, le chômage des jeunes en Afrique du Nord est largement répandu et ses causes sont multiples, complexes et imbriquées
. Face à la croissance rapide de la population jeune, les gouvernements éprouvent des difficultés à leur procurer une éducation et des emplois, particulièrement dans un contexte de transition vers des économies basées sur le marché qui coïncide incidemment avec l’émergence de la poussée démographique des jeunes. Ni les systèmes éducatifs, ni les environnements de l’emploi dans la région ne se sont pleinement adaptés aux besoins d’une économie internationale concurrentielle, une situation qui doit changer rapidement si les pays de l’Afrique du Nord entendent capitaliser sur la marge de possibilités que leur offre la poussée démographique des jeunes.La crise économique mondiale a entraîné une augmentation du chômage des jeunes et de la pauvreté qui a eu pour effet de créer l’instabilité politique et sociale dans la région, ébranlant ainsi la confiance des investisseurs et mettant en péril la capacité de création d’emplois. L’instabilité politique récente a malheureusement fait rendu la question du chômage des jeunes encore plus critique, mais aussi plus problématique. Comme dans les cas de l’Egypte et la Tunisie suggèrent, le tourisme et les flux d’IED ont considérablement diminué en raison de la prudence des investisseurs et des visiteurs potentiels
. Les gouvernements d’Afrique du Nord ont besoin de compenser cette perte supplémentaire avant que le problème du chômage des jeunes puisse être considérablement amélioré.Cependant, il existe des possibilités qui méritent d’être explorées afin de faire face à cet important défi régional. Les recommandations ci-dessous sont peuvent être utilisés comme feuille de route pour la lutte contre le chômage des jeunes dans le court et le moyen terme.
Réformer le système éducatifLes programmes d’études des écoles et universités doivent être réformés pour fournir les compétences qui sont prisées sur le marché de l’emploi. Aux niveaux de l’enseignement primaire et secondaire, les élèves doivent être instruits aux compétences de base de haut niveau et aux compétences non techniques. Les compétences non techniques requièrent que l’on mette l’accent sur la résolution des problèmes et le travail de groupe créatif. Les programmes d’échanges d’enseignants et de migration circulaire peuvent permettre que les réformes soient menées de façon relativement peu coûteuse et efficace. Au niveau universitaire, il convient de mettre davantage l’accent sur la formation technique et les qualifications professionnelles. Une solution possible serait d’impliquer les entreprises du secteur privé dans la conception des programmes d’études et de classer les projets et les activités.
Les programmes de bourses d’études financés et d’autres programmes encourageant les étudiants de l’université à s’engager dans les filières scientifiques et techniques pourraient également s’avérer utiles, mais doivent être liés à des réformes sur les liens entre l’enseignement général et la spécialisation par matière. Le jumelage entre les universités et d’autres types d’échanges de savoir peuvent permettent de promouvoir des normes internationalement compétitives.Des directives officielles et des moyens d’évaluation de la qualité doivent être mis en place pour assurer que les programmes répondent à des normes de base convenues et sont appliquées de manière uniforme.
Les disparités entre les zones rurales et les zones urbaines en matière d’éducation doivent être comblées. Les gouvernements ont également besoin de trouver des moyens de réduire les taux d’abandon scolaire parmi les élèves du primaire et du secondaire. Les programmes de transfert conditionnel de fonds, qui ont été appliqués avec succès dans d’autres pays en développement, sont une solution possibleLes systèmes éducatifs du Maghreb doivent être mieux alignés sur les normes internationales. Pour tirer au mieux parti des possibilités d’emploi à l’étranger, les demandeurs d’emploi doivent être capables de signaler leurs qualifications aux employeurs potentiels à l’étranger.13/6/2012
 

samedi 16 juin 2012

Journée de l'Enfant africain: La lutte contre le travail des enfants ne fait que commencer

A l'instar de la communauté internationale, le Bénin célèbre le 16 juin la Journée de l'Enfant africain couplée dans sa 22ème édition avec celles relatives à la lutte contre le travail des enfants et aux réfugiés. Mais, l'enfant africain a bien besoin de mieux qu'une Journée pour sa survie.

En Afrique comme partout dans le monde, le travail fait partie intégrante de la vie, qui ennoblit l'homme et participe à l'édification de l'économie et de la société. Il contribue également à la socialisation de l'enfant et permet de transmettre les qualifications des parents aux enfants. De ce fait, il n'est pas rare de rencontrer dans les ateliers de métiers, les usines de type familial, des enfants de bas âge. Pris sous cet angle, le travail constitue un sérieux handicap pour l'enfant qui est privé de ses droits fondamentaux, notamment l'accès à l'éducation, à la santé, au développement physique, mental, moral, spirituel et au plein épanouissement.

Comment l'enfant pourrait-il assumer toutes ses responsabilités, s'il ne jouit pas de la plénitude de ses droits fondamentaux en tant que personne humaine ?

Le travail des enfants, en Afrique plus qu'ailleurs, est une réalité structurelle et non conjoncturelle. Car en fait, la monétisation des rapports sociaux, la détérioration sans cesse croissante des conditions financières et matérielle des ménages, la dette extérieure des Etas, les programmes d'ajustement structurel (PAS) et leurs contraintes, les conflits armés, les guerres avec leurs conséquences (morts, enfants soldats, exilés, déplacés et autres mutilés), ainsi que la pauvreté extrême qui assaille les populations, sont autant de causes de la dégradation de la situation des enfants et de leur mise au travail précoce.

Au Bénin, une étude réalisée par l'Observatoire de la famille de la mère et de l'enfant en 2010 révèle que sur un total de 10440 enfants accueillis par 163 structures de protection des enfants, 98 % sont Béninois, 1% Togolais et le reste de nationalités malienne, ghanéenne, ivoirienne, burkinabè, nigérienne, nigériane et congolaise (entre 0,04% et 0,2%). Selon la même étude, près de la moitié de ce nombre (42%) ont entre 10 et 14 ans et 15% ne sont pas en âge d'être scolarisés.

Selon une autre étude réalisée par le Bureau international du travail (BIT), 60% de quelques 115 millions d'enfants de moins de 18 ans qui travaillent sont utilisés dans l'agriculture. 30 % dans le commerce et le reste sur tout autre lieu où la force de travail qu'on exige d'eux, contraste étrangement avec leur âge. L'Afrique, le continent le plus pauvre, utilise une forte proportion de ce nombre, environ 40%.

Ces enfants, placés auprès des tuteurs connus ou non connus, sont utilisés comme des bêtes de somme, ne profitant généralement pas des fruits de leur travail.

Célébrer la Journée de l'enfant africain, c'est bien; commémorer la journée de lutte contre le travail des enfants, c'est louable.

mardi 12 juin 2012

La Suisse conclut un accord migratoire avec la Tunisie




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Le renvoi facilité de requérants d'asile tunisiens déboutés par la Suisse est assuré. La Suisse et la Tunisie ont également conclu un partenariat migratoire ainsi qu'un accord relatif à l'échange de jeunes professionnels, indique le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué.

Accord de réadmission
L'accord de coopération en matière de migration règle en détails les questions liées à la réadmission et à la réintégration. Il encourage et assiste les retours volontaires. La Tunisie s'engage par ailleurs à réadmettre sur son territoire ses ressortissants qui n'ont pas ou plus le droit de séjourner en Suisse.
L'accord sur l'échange de jeunes professionnels s'adresse à des jeunes de 18 à 35 ans, titulaires d'une formation complète, qui désirent parfaire leurs connaissances professionnelles et linguistiques dans le pays partenaire. L'autorisation de séjour et de travail est valable pour une durée de douze mois, prolongeable de six mois.
L'autorisation est octroyée sous réserve d'avoir trouvé un stage dans le pays partenaire, dans le domaine où le jeune a acquis ses connaissances professionnelles ou techniques. Le contenu de cet accord correspond à celui des 35 accords conclus par la Suisse à ce jour dans le domaine des stagiaires, précise le DFAE.
Engagement en Afrique du Nord
Le renforcement de la coopération migratoire avec la Tunisie fait partie de l'engagement renforcé de la Suisse en Afrique du Nord suite aux bouleversements politiques de l'année passée, souligne le DFAE.
Le 11 mars 2011, le Conseil fédéral avait adopté une stratégie interdépartementale pour l'Afrique du Nord mettant l'accent sur trois domaines: le soutien à la transition vers la démocratie et les droits humains; le développement économique et la création d'emplois; la gestion durable des migrations et la protection des groupes de population les plus exposés.
Afflux de Tunisiens en Suisse
Suite à la révolution en Tunisie début 2011, les nombre de migrants tunisiens en Suisse a considérablement augmenté, rappelle encore le DFAE. Le nombre de demandes d'asile déposées par des ressortissants tunisiens a représenté 18% de toutes les demandes contre 6,4% en 2010.(ats/Newsnet)