dimanche 29 avril 2012

Le spectre de l’instabilité remet en cause l’autonomie de l’Afrique

Le cycle infernal de la violence qui a élu domicile en Afrique constitue, de nos jours, une entrave au développement et à la stabilité du continent. Cependant, les Africains devront repenser leurs stratégies pour interpeller les Etats considérés comme pôles intégrateurs et s’inscrire dans la dynamique de la nouvelle géopolitique.

Au lendemain des indépendances de la plupart des Etats africains, et pendant que une lueur d’espoir s’ouvrait en perspective d’une nouvelle Afrique, forte et développée, un cycle infernal des rivalités et conflits armés est venu s’ériger contre ce bel élan. Dès lors cette instabilité politique a pris des racines et continue à détruire le tissu économique, aggravant ainsi la pauvreté en Afrique en dépit de nombreuses potentialités économique que recèle son sol et sous-sol.

A noter qu’en la décennie 60, ces Etats africains qui ont récemment accédé à leur souveraineté internationale ont adhéré à l’Onu et au Groupe des pays dits de non alignés.

Ils ont, à cet effet, réclamé à cor et à cri l’avènement d’un nouvel ordre international mondial, en cela dans un contexte de la Guerre froide caractérisée par les rivalités Est-Ouest.

Ainsi, après le démembrement de l’empire soviétique et la démocratisation des pays socialistes de l’Europe, le monde est aujourd’hui entré dans une phase de mutation avec l’émergence de nouvelles puissances asiatiques.

POLES INTEGRATEURS

Cette nouvelle donne devra amener le continent africain à s’accommoder à une autre dynamique qui nécessiterait sans une nouvelle géopolitique dominée par la production et l’exploitation de l’or noir.

En dépit de la mutation de la société internationale, les Africains ont, dans leurs stratégies et politiques d’intégration, identifié certains pays qui devaient servir des pôles intégrateurs, c’est-à-dire qui devaient régenter les autres Etats du continent. Il s’agit, notamment de l’Afrique du Sud, la RD Congo et le Nigeria.

Cependant, force est de constater que les pays cités comme déclencheurs du développement de l’Afrique, à l’exception de la RSA, sont tous en proie d’instabilité et de convoitises des puissances étrangères.

Ce qui accrédite la thèse selon laquelle l’Afrique en tant que région autonome reste encore une illusion. Une situation qui devra influencer l’Union africaine à mettre en place une géopolitique africaine dynamique, active, et capable de rivaliser avec les puissances occidentales.

CYPRIEN KAPUKU

jeudi 26 avril 2012

Vive la démocratie en Afrique

La démocratie a perdu deux batailles: au Mali puis en Guinée-Bissau. Mais elle n’a pas perdu la guerre et reste la seule voie d’avenir pour le continent, comme l’a démontré si brillamment le Sénégal.

 

 

 

 

 Vents mauvais sur la démocratie en Afrique. Au Mali, des militaires mutins vite transformés en putschistes en goguettes ont renversé un symbole (même imparfait) de la démocratie africaine : Amadou Toumani Touré (ATT).

Un putsch juste avant la fin du deuxième et dernier mandat d’un ancien militaire démocratiquement élu: les putschistes n’ont pas eu peur du ridicule…
Le ridicule, justement, ne tue pas et se propage même très vite puisque quelques jours plus tard, des hommes en kaki interrompaient un paisible processus électoral en Guinée-Bissau en prenant le pouvoir dans l’entre-deux-tours de la présidentielle.
Comme si l’ancienne colonie portugaise, devenu ces dernières années le premier narco-Etat africain en plus d’être un des pays les plus pauvres du monde, avait besoin de cela.

            Acquis démocratiques

Faut-il alors désespérer de la démocratie en Afrique, deux décennies après la grande vague de démocratisation du début des années 90 et un an après les « révolutions arabes »? La Kalashnikov sera-t-elle toujours plus forte que le bulletin de vote sur le continent de Nelson Mandela?
Les vents contraires, venus de Bamako et de Bissau, ne doivent pas faire oublier les acquis démocratiques d’un continent en pleine ébullition, portée par une robuste croissance économique, qui a favorisé l’émergence d’un classe moyenne forte de dizaines de millions de citoyens responsables.
Aucune digue idéologique, aucun caporal énervé, ne peut durablement stopper l’aspiration d’un milliard d’Africains vers plus de liberté. La démocratie africaine est aussi puissante que le fleuve Congo.
Aucun régime ne peut brouiller longtemps les radios, télévisions, les sites internet qui informent l’Afrique de la marche du monde, de la lutte des peuples arabes, notamment en Syrie. 
Si la « Révolution du jasmin » tunisienne n’a pas encore traversé le Sahara, les progressistes ont bien « secoué le cocotier » en Ouganda, au Burkina Faso et dans d’autres pays. Même si les cinq « dinosaures africains », au pouvoir depuis un quart de siècle, sont  toujours aux manettes.
Alors, où se cachent les démocrates africains? Un peu partout sur le continent, mais les trains qui arrivent à l’heure marquent moins les esprits que ceux qui déraillent.
Au Malawi par exemple, la vice-présidente Joyce Banda a été investie présidente après le décès début avril du chef de l’Etat Bingu wa Mutarika. Ce n’était pas gagné d’avance car elle avait été exclue du parti au pouvoir il y a deux et était passée dans l’opposition.
Mais la Constitution a été respectée et Joyce a eu la joie de devenir la première femme à accéder à la magistrature suprême en Afrique australe. Pas mal non ?
Et qui se souvient que l’opposant Mahamadou Issoufou a été élu en mars 2011 à la présidence au Niger à l’issue d’un scrutin exemplaire? Même situation au Cap-Vert, où l’opposant Jorge Carlos Fonseca est entré au palais présidentiel par la voie des urnes et pas juché sur un char.

             Miracle sénégalais

Prenons alors le cas, beaucoup plus médiatisé, du Sénégal. Sous forte pression internationale, Abdoulaye Wade a sauvé in-extremis sa place dans l’Histoire en reconnaissant en mars la victoire de Macky Sall, son ancien Premier ministre devenu opposant.
Mais plus que la victoire de  «Macky », dont l’opposition à Wade ne remonte qu’à 2008, c’est bien la victoire du peuple sénégalais qui a été saluée dans le monde entier. Quelle est donc la recette du « miracle sénégalais »?
Avant tout, la force de la société civile. Un ensemble composite formé de journalistes, ONG, fonctionnaires, chefs d’entreprise, étudiants, professeurs et autres citoyens « éclairés ». Il y a une chose qu’on ne pourra jamais enlever au Sénégalais, c’est une exceptionnelle liberté d’expression.
Au Pays de la Teranga, on adore discuter autour d’un tiep (riz au poisson) et critiquer les puissants. Cette liberté s’est encore accrue sous les deux mandats de Wade (2000-2012) avec la multiplication de radios privées à la langue bien pendue et, plus récemment, de télévisions privées.  Qui sont venues appuyer un large éventail de journaux.
Ces médias ont ces 20 dernières années conforté la place du Sénégal comme vitrine de la démocratie sur le continent, surtout depuis les troubles qui ont déchiré le voisin ivoirien pendant la décennie 2000.
Le Sénégal est encore et toujours un des rares pays africains à ne pas avoir connu de coups d’Etat depuis son indépendance. Et son armée républicaine sert sous le drapeau de l’ONU dans de nombreuses missions de maintien de la paix en Afrique.
A Dakar, Saint-Louis, Thiès, Tambacounda ou Ziguinchor, en allumant la radio chaque matin, on doit se féliciter de la stabilité du pays lorsque tombent les nouvelles en provenance des voisins maliens et bissau-guinéens…

               Descendre dans la rue

Pour défendre la démocratie, il faut descendre dans la rue, manifester contre les bidouillages constitutionnels ou les scrutins volés. Les Sénégalais l’ont fait, en faisant reculer en juin 2011 le régime Wade, tenté par une transmission du pouvoir de père en fils.
Des opposants l’ont même payé de leur vie, lors des manifestations anti-Wade avant la présidentielle.
Dans d’autres pays, le journaliste burkinabè Norbert Zongo  et le militant congolais des droits de l’Homme Floribert Chebaya ont été assassinés pour leur engagement, leur combat pour plus de liberté. Mais à Ouagadougou comme à Kinshasa, d’autres militants ont repris le flambeau. Pour que la flamme de l’espoir ne s’éteigne jamais. Parce que l’avenir de l’Afrique est d’abord et surtout aux mains des Africains.
Mais certains progressistes, notamment au Maghreb, s’interrogent: pourquoi organiser des élections démocratiques si c’est pour installer des islamistes au pouvoir, comme en Tunisie et au Maroc? 
Ces inquiétudes peuvent paraître légitimes pour des citoyens attachés à la laïcité, mais rien ne vaut des élections libres. Même si ce sont vos adversaires qui remportent le scrutin. Il faut alors s’organiser comme contre-pouvoir, se rassembler dans une opposition responsable et critique en attendant son tour.
Le prochain test pour la démocratie africaine aura lieu dans un des pays les plus importants du continent, l’Algérie.
Les législatives du 10 mai diront si le Front de libération nationale (FLN), solidement vissé au pouvoir depuis l’indépendance de 1962, conserve ou non sa position dominante.
Et surtout si le « printemps arabe » qui a soufflé sur les voisins tunisiens et marocains atteindra la kasbah d’Alger.
Les coups d’Etat militaires à Bamako et Bissau ne sont que des accidents de parcours. La démocratie a toujours un avenir en Afrique.
Adrien Hart

 

mercredi 25 avril 2012

Kofi Annan veut déployer 300 observateurs en Syrie

La journée de lundi, avec 59 morts, dont 31 civils à Hama, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), a été la plus meurtrière depuis l’entrée en vigueur le 12 avril d’un cessez-le-feu violé quotidiennement.

« Le déploiement rapide de la Mission de supervision de l’ONU en Syrie (MISNUS) est crucial », a affirmé M. Annan au Conseil de sécurité, même si « aucune solution n’est sans risques ». « Nous avons besoin d’avoir des yeux et des oreilles sur le terrain, capables de se mouvoir librement et rapidement », a-t-il souligné. Mais il s’est déclaré « particulièrement inquiet » de l’entrée dans Hama des troupes gouvernementales, qui auraient « fait un nombre important de victimes », et a jugé que la situation en Syrie continuait d’être « inacceptable ».

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a exprimé mardi son indignation au sujet de la possible répression par Damas de citoyens ayant coopéré avec les observateurs de l’ONU envoyés en Syrie, estimant que cela pourrait saper le plan de paix.

Des observateurs déjà sur le terrain sont retournés mardi à Hama, pour la seconde fois en trois jours, selon l’OSDH.

Cette équipe avancée d’observateurs circule depuis le 16 avril dans les villes touchées par la répression de la contestation, préparant le terrain aux 300 observateurs internationaux qui doivent être déployés à partir de la semaine prochaine.

Ils sont chargés de surveiller le cessez-le-feu prévu dans le cadre d’un plan de sortie de crise proposé par l’émissaire international Kofi Annan, et d’aider à en faire appliquer les autres points : retour de l’armée dans les casernes, libération des détenus politiques, ouverture d’un dialogue politique entre pouvoir et opposition.


lundi 23 avril 2012

Alimentation : le monde aura besoin de l'Afrique dans la prochaine décennie, selon un chercheur Sénégalais

Le marché mondial aura ''besoin de l'Afrique dans 10 à 15 ans pour satisfaire à la demande globale internationale'' en nourriture, a déclaré à Dakar, le chercheur sénégalais Ousmane Badiane, directeur Afrique de l’Institut international de recherches sur les politiques alimentaires (IFPRI, sigle en anglais).
M. Badiane qui d'adressait à la presse, a ajouté: ''si l'Afrique réussit à produire davantage et à être beaucoup plus compétitive, elle aura des revenus d'exportation à réaliser''. ''Si par contre, l'Afrique se focalise sur l'aspect prix et non l’aspect opportunité, elle aura à importer davantage de la nourriture à des prix beaucoup élevés'', a souligné le chercheur en réponse à une question sur la flambée des prix des denrées alimentaires dans plusieurs pays africains.
Selon lui: ''La norme pour les deux, trois prochaines décennies, est une croissance progressive des prix des denrées alimentaires''. ''Donc, les gouvernements devraient développer leurs programmes non en termes de gestion des prix, mais en termes d'exploitation d’opportunités, de compétition, de concurrence sur les marchés aussi bien nationaux qu'internationaux'', a-t-il suggéré.
Un document remis à la presse indique que la Journée mondiale de la terre va constituer "une opportunité pour réfléchir aux nombreux défis planétaires que sont les changements climatiques, les questions d'eau, de terres arables ou encore la sécurité alimentaire".

Yaya Jammeh aux occidentaux : « Si vous voulez nous aider pour que les hommes se marient avec des hommes et les femmes avec des femmes, retournez chez vous »

L’homme fort de Gambie a encore manifesté son opposition à l’homosexualité. Yaya Jammeh a fait savoir aux occidentaux que son pays n’a pas besoin d’aide dont la contrepartie serait la promotion des contrevaleurs.
Après avoir lancé une fatwa contre Pape Mbaye et sa clique, le président de la Gambie remet ça. Samedi dernier, il a lancé un message ferme à la communauté internationale. Cela fait suite à l’interpellation d’une dizaine d’homosexuels dont un sénégalais et un nigérian, dans la banlieue de la capitale gambienne. Il s’est adressé aux ambassadeurs des Etats-Unis et de la Grande Bretagne en ces termes : « Si vous voulez nous aider pour que les hommes se marient avec des hommes et les femmes avec des femmes, retournez chez vous ».

Une position qui met à l’eau tous les espoirs de notre compatriote alpagué par la police gambienne pour activité contre nature.

L’homosexuel sénégalais qui a, selon le quotidien Libération demandé une liberté provisoire, a été débouté.


vendredi 20 avril 2012

Cinéma : trois films pour raconter l'Afrique en compétition à Cannes

Le festival de Cannes a rendu publique ce jeudi 19 avril 2012 sa sélection, à quelques jours du début de sa 65ème édition. 54 films de 26 pays, sont en sélection dont 22 candidats à la Palme d'Or.  Dans cette sélection on trouve trois films africains.

Un est en compétition pour la Palme d'or : Après la bataille, de l'Egyptien Yousri Nasrallah, et deux figurent dans la section officielle Un certain regard : Les chevaux de Dieu du Marocain Nabil Ayouch, et La pirogue du Sénégalais Moussa Touré.
 

mercredi 18 avril 2012

Mobiles : la percée africaine des marques chinoises

Les téléphones d’origine des marques Samsung, Motorola ou Nokia éprouvent toutes sortes de difficultés à s’imposer ces derniers mois sur le marché camerounais. «Seuls les nantis et les connaisseurs s’y intéressent encore», souligne K. Constant, dit Consty, vendeur de téléphone portable au marché congo à Douala.

Depuis plus d’un an environ, de nouveaux téléphones grand public fabriqués en Chine ont fait irruption sur le marché camerounais et proposent des téléphones mobiles à bas coûts, avec options (appareil photo, radio FM, vidéo, Bluetooth, etc.) et surtout avec une particularité : la garantie offerte. Il s’agit de téléphones portables de marque Itel, Tecno, Bird, ou encore le X-Net Phone de conception camerounaise.

Avec environ 10 000 FCFA au moins, on peut s’offrir un téléphone portable neuf avec une garantie d’un an en cas de problème. «En achetant un téléphone, on est rassuré quant à la qualité. Car, on peut revenir changer en cas de problème. Surtout, les prix sont attrayants», se réjouit Steve, étudiant.

Au marché central de Yaoundé, la société chinoise Tecno Telecom Limited a installé un centre d’écoute et de réparation de téléphones portables. C’est dans ce service après vente, situé non loin de la représentation locale d’Orange Cameroun, que se dirigent tous ceux qui rencontrent des problèmes avec un téléphone de marque Tecno. C’est toujours là où se trouve le service après-vente des téléphones portables de marque Itel, également consommés en Chine, d’où leur «grand succès au Cameroun», pour reprendre Henry Enyegue, responsable marketing à Tecno Telecom Limited.

«Ils ont une batterie qui a six jours d’autonomie et plusieurs options en fonction des prix qui varient entre 10000 et 25000 FCFA (15 à 40 €). Ce qui intéresse la majorité des Camerounais. Nous avons déjà cinq grands distributeurs au Cameroun avec près de 5000 téléphones de marque Itel distribués chaque mois», confie Henry Vidal Enyegue.

A côté de Techno et Itel, une autre marque de téléphone portable fait fière allure. C’est Bird. Ici, avec 9500 F Cfa, on peut se procurer un mobile de cette marque dont le service d’après vente est situé au lieu-dit montée Abbia. Anelka, vendeur de téléphones à l’avenue Kennedy, certifie écouler des centaines de téléphones de marque chinoise Bird au quotidien.

L’autre téléphone à bas coût qui dispose, lui, de six mois de garantie et le X-Net Phone, un téléphone conçu par une équipe d’ingénieurs camerounais et fabriqué en Chine. Dans le magasin X-Net Phone à l’avenue Kennedy, qui sert également de service après-vente, le X1 et le X1+ qui coûtent respectivement 10500 et 12500 F Cfa est déjà épuisé. Pour le moment, en attendant l’arrivée d’importantes cargaisons, le X-Net Phone de 19500 et 20000 F Cfa sont proposés.


Guy C. Moussi

mardi 17 avril 2012

DIRECTION GENERALE DE L'OIT : Assane Diop annonce sa candidature au poste



Candidat au poste de Directeur général du Bureau international du travail (Bit), Assane Diop syndicaliste et ancien ministre sous Abdou Diouf, mise sur sa triple expérience, sur l’efficacité de la diplomatie sénégalaise et l’appui des importantes ressources humaines du pays. Face à la presse, Assane Diop a annoncé sa décision de battre campagne dans toute l’Afrique et dans les pays du Sud pour demander à tous les pays du Tiers monde d’appuyer sa candidature.


Face à la presse, Assane Diop haut fonctionnaire du Bit depuis sa sortie du gouvernement sous Diouf a annoncé sa candidature à la tête de l’Organisation internationale du Travail. Il compte ainsi sur sa triple expérience, sur l’efficacité de la diplomatie sénégalaise et la forte mobilisation des ressources humaines du pays pour valoir son élection au poste. «Je m’appuie sur ma triple expérience de leader syndical, d’ancien ministre et de directeur exécutif du Bit» a affirmé Assane Diop tout en expliquant les raisons qui motivent sa candidature. «L’Etat du Sénégal m’a assuré qu’il va mettre tout ce qui est possible pour appuyer ma candidature. Nous sollicitons aussi l’appui des ressources humaines de notre pays afin de faire une bonne campagne et avoir un maximum de soutiens».


Le candidat Sénégalais au poste de Directeur général, Assane Diop compte s’appuyer sur la diplomatie sénégalaise pour appuyer sa candidature. « J’ai confiance en la diplomatie sénégalaise et le président Macky Sall m’a rassuré sur ce point […]. Nous sommes dans un moment décisif où nous avons besoin de la grande offensive diplomatique de la part de nos autorités pour appuyer ma candidature », a déclaré Assane Diop. Ainsi il compte aller le plus loin pour battre campagne. Car « En plus du Sénégal et de l’Afrique je vais battre campagne dans les autres pays du sud et mettre à contribution les réseaux diplomatiques » avant a-t-il de révéler qu’il vient du Brésil et qu’il va se rendre en Inde dès à partir d’hier soir.


Il a annoncé qu’il compte mettre en place dans son programme, une politique régionale en matière d’emploi des jeunes dont la priorité sera l’Afrique mais également la mise en œuvre de la protection sociale parmi ses urgences.

Il a rappelé que le processus de nomination du directeur général sera mené par le Conseil d’administration. Il est composé de 56 membres dont 28 représentants des gouvernements, 14 représentants des employeurs et 14 représentants des travailleurs. Sur les 56 membres dudit conseil, 12 de ces membres sont des Africains.


En remplacement de Juan Somavia, élu depuis 1999, celui-ci a décidé d’anticiper sur la fin de son mandant qui devait se terminer en 2014. Assane Diop est prétendant à la direction générale de l’Oit avec Ibrahim Assane Mayaki, Gilles de Robien, Angelino Garzón, Jomo Kwame Sundaram, Ad Melkert, Mona Sahlin, Guy Ryder et Charles Dan,


Rappelons que Assane Diop est un ancien professeur de portugais, syndicaliste et ministre du Travail et de la Fonction publique, mais aussi un ancien ministre de la Santé dans des gouvernements de l’ancien président sénégalais Abdou Diouf de 1990 à 2000. Assane Diop compte briguer les voix du Conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (Oit). Le point de presser a été présidé par le ministre de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les Institutions, Mansour Sy en présence des leaders syndicaux.

dimanche 15 avril 2012

La Diaspora malienne au chevet d'un pays malade

Déjà en proie à de graves troubles dans le Nord, le Mali doit faire face à une profonde crise politique. Une situation qui inquiète la diaspora malienne de France.

Les premiers mois de 2012 sont plus qu'agités au Mali. Mi-janvier, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), territoire situé dans le nord du Mali, lance une offensive et s'en prend à plusieurs villes du pays. 
Cette série d’attaques marque le début d’une nouvelle rébellion touarègue.Le 22 mars, la junte malienne menée par le capitaine Amadou Aya Sanogo renverse le président Amadou Toumani Touré (ATT).

Le motif invoqué par les militaires pour effectuer ce putsch, la mauvaise gestion de la crise du Nord-Mali par le chef de l’Etat.Montreuil, le petit Mali de FranceEn France, la diaspora malienne suit avec attention l’évolution de la crise, particulièrement à Montreuil. Parfois surnommé «Bamako-sur-Seine», cette ville de Seine-Saint-Denis située près de Paris compte un nombre important de ressortissants maliens. Une grande partie de cette population vit dans des foyers.

samedi 14 avril 2012

Crises malienne et bissau-guinéenne : la CEDEAO à rude épreuve ?

La crise malienne qui a éclaté le 22 mars dernier avec la prise du pouvoir par une junte militaire dirigée par le capitaine Amadou Sanogo a suscité une réaction ferme et rigoureuse de la part de la Communauté économique des Etas d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Sous la houlette du président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la structure, l'organisation sous- régionale a affiché dès les premières heures sa détermination à tout mettre en oeuvre pour le retour de l'ordre constitutionnel au Mali.

"Il était question pour la CEDEAO de développer des initiatives pour que les belligérants arrêtent les hostilités et que la légalité constitutionnelle soit rétablie", avait déclaré le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, s'exprimant devant la presse sur la crise malienne au nom du médiateur Blaise Compaoré, président du Burkina Faso.

LA FORCE DES PRESSIONS ET SANCTIONS

Les pressions de l'Organisation sous-régionale entremêlées de sanctions avec l'embargo "total" décrété contre le Mali ont fini par amener les "putschistes" à plier l'échine et à accepter de passer la main à un pouvoir civil dirigé par le président de l'Assemblée nationale Dioncoundé Traoré qui a été officiellement investi jeudi après qu'un accord-cadre eut été signé avec la junte.

Toutefois, la CEDEAO qui joue sa crédibilité n'est pas au bout de ses peines, confrontée encore à la gestion de l'avancée des rebelles Touareg et des milices armées dans le nord du pays.

L'épreuve continue pour l'organisation sous-régionale qui doit mettre en place de nouvelles stratégies pour dénouer cette autre énigme.

"Nous devons faire face à la crise au Nord à travers des négociations avec la rébellion ou en prenant des dispositions militaires", a expliqué Djibril Bassolé.

Dans la perspective de l'intervention militaire d'une force de la CEDEAO, des réunions des chefs d'état-major des pays membres de l'organisation se sont succédées.

La réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des pays de l'espace sous-régional qui s'est tenue mercredi et jeudi à Abidjan s'inscrit également dans le sens d'un règlement efficace de la crise malienne.

"Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à cette situation. La mainmise par des Touareg sur des villes au nord du pays est inacceptable pour la CEDEAO. C'est la raison pour laquelle l'on assiste à la montée en puissance de ses forces pour parer à toute éventualité", a expliqué le président de la Commission de la CEDEAO Kadré Désiré Ouédraogo.

UNE AUTRE CRISE APPARAIT

A peine les sommités ouest-africaines se retrouvent pour plancher sur l'épineuse question de la crise malienne qu'une autre tentative de coup d'Etat a vu le jour en Guinée Bissau, mettant de nouveau à l'épreuve la CEDEAO.

Selon le constat de certains observateurs, l'organisation sous- régionale est mise à rude épreuve avec cette pluralité de crises.

"L'on constate tout de même qu'elle a fait preuve de promptitude dans sa réaction de condamnation et qu'elle garde le même ton de fermeté face à cette autre crise en Guinée Bissau", soutient Justin Kiéffoloh, secrétaire exécutif du Mouvement citoyen pour la paix (MCP).

Pour le président du comité de médiation et de sécurité de l'organisation sous-régionale, le ministre ivoirien des Affaires étrangères Daniel Kablan Duncan, les crises malienne et bissau- guinéenne mettent à mal la démocratie.

"C'est triste et inacceptable pour la CEDEAO qu'après le Mali l'on ait un autre coup de force en Guinée Bissau", s'est offusqué M. Duncan qui a condamné avec énergie la tentative de coup d'Etat.

La crise malienne a connu un début de dénouement avec le retrait de la junte militaire au profit d'un pouvoir civil qui a commencé à exercer de manière officielle depuis jeudi.

En revanche, une crise voit le jour en Guinée Bissau après qu'un groupe de militaires eut occupé la radio et la télévision nationales et attaqué la résidence du Premier ministre Carlos Gomez Junior.

LA CEDEAO a été créée en 1975 avec pour but de promouvoir la coopération et l'intégration entre ses membres.

En 1990, son pouvoir a été étendu au maintien de la stabilité sous-régionale avec la création d'un groupe militaire d'intervention.

La CEDEAO compte à ce jour 15 Etats membres dont le Mali et la Guinée Bissau.

vendredi 13 avril 2012

Mali: le président intérimaire investi, l'Union africaine exprime sa "satisfaction"

Dioncounda Traoré a été investi jeudi comme président intérimaire au Mali et a d'emblée menacé d'une "guerre totale et implacable" les rebelles touareg et les groupes islamistes armés qui occupent tout le nord du pays.

Peu de temps après son investiture, les neuf responsables politiques maliens détenus à la suite du coup d'Etat militaire, dont cinq ex-ministres, ont été libérés.

L'Union africaine "a exprimé sa satisfaction" devant ce retour à l'ordre constitutionnel consacré à Bamako après le putsch du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré (ATT). Washington a également salué l'investiture de M. Traoré.

Mais la crise au Nord s'aggrave. Des ministres ouest-africains se sont retrouvés jeudi à Abidjan pour envisager l'envoi d'une force militaire régionale.

Le président français Nicolas Sarkozy a de son côté estimé vendredi qu'il fallait "tout faire" pour éviter que ne se forme un "Etat terroriste ou islamique" au Sahel, tout en excluant une intervention militaire française directe.

"Il faut tout faire pour éviter la constitution d'un Etat terroriste ou islamique au coeur du Sahel", a déclaré sur I-Télé M. Sarkozy. "Je ne pense pas que ce soit à la France" d'intervenir militairement, a-t-il ajouté, précisant toutefois que la France pouvait "aider" une telle opération.

Ex-président de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré a prêté serment dans la matinée lors d'une cérémonie au Centre international de conférence de Bamako, devant plusieurs centaines de personnes.

Le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Sanogo, en uniforme, était à ses côtés. Egalement présents: des représentants des institutions, des partis politiques et de la société civile, ainsi que des membres de la médiation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

"Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver le régime républicain", de "respecter et faire respecter la Constitution" et "l'intégrité du territoire du Mali", a lancé solennellement le nouveau chef de l'Etat, sur une estrade aux couleurs vert-jaune-rouge du drapeau malien.

Des mots qui ont une résonance particulière alors que le Mali traverse sa plus grave crise depuis la prise du Nord il y a moins de deux semaines par des groupes armés.

"J'ai conscience d'être président d'un pays en guerre", a déclaré M. Traoré dans son discours.

Il a appelé "avec insistance" et "avec fermeté" les groupes armés à "rentrer dans les rangs", à "arrêter toutes ces exactions, ces pillages, ces viols", à quitter "pacifiquement les cités qu'ils ont occupées".

Bouter Al-Qaïda hors du Mali

Ils refusent, "nous n'hésiterons pas à mener une guerre totale et implacable" et à "bouter hors de nos frontières tous ces envahisseurs porteurs de désolation et de misère, que sont Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique)" et ses "preneurs d'otages", ainsi que "tous ces trafiquants de drogue", a-t-il averti.

"Nous ne négocierons jamais la partition du Mali", a-t-il promis.

Les ministres des Affaires étrangères du G8 réunis à Washington se sont eux dits "profondément préoccupés" par la "détérioration de la situation" dans le nord du Mali, tandis que des ministres de la Cédéao ont rappelé "l'intangibilité des frontières" du pays.

Sur le plan politique, les responsables politiques détenus à la suite du putsch ont été libérés. Le capitaine Moussa Dindo, proche de la junte qui vient de transférer officiellement le pouvoir aux civils, a déclaré à l'AFP: ""Conformément à nos engagements, nous venons de libérer tous les détenus".

Les familles de deux détenus ont confirmé ces propos.

Ces personnalités et anciens ministres du régime déchu d'Amadou Toumani Touré, parmi lesquels celui des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, et le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, étaient détenus au camp militaire de Kati, près de Bamako, quartier général des putschistes.

Le président par interim doit de son côté nommer un Premier ministre doté des "pleins pouvoirs" et former un gouvernement d'"union nationale", auquel pourraient participer des membres de l'ancienne junte, selon la médiation.

Les "modalités" de la transition, dont la durée reste inconnue, doivent être définies lors d'une réunion ce week-end à Ouagadougou entre le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur nommé par la Cédéao, et la classe politique et les ex-putschistes.

A Abidjan, des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Cédéao étaient réunis pour réfléchir à l'envoi d'une éventuelle force militaire régionale au Nord.

Le Nord est entre les mains des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), de groupes islamistes armés, Ansar Dine en particulier, qui est appuyé par Aqmi, de trafiquants et de divers groupes criminels, plongeant dans l'inquiétude toute l'Afrique de l'Ouest.

La situation humanitaire est chaque jour plus alarmante.

"A moins de progrès rapides dans les prochains jours pour ouvrir un espace humanitaire et permettre des approvisionnements en nourriture et médicaments dans le nord du Mali, il y aura une catastrophe humanitaire majeure qui pourrait se répercuter sur les pays voisins", a averti la Commission européenne.

De Genève, la Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est déclarée "vivement préoccupée par les rapports ininterrompus faisant état de graves violations de droits de l'homme" dans le Nord, mentionnant "des civils tués, dépouillés, violés et forcés de fuir" ainsi que des pillages, un exode de populations et des "tensions accrues entre groupes ethniques".

Et les islamistes d'Ansar Dine ont pris le contrôle du plus important centre de manuscrits historiques de Tombouctou (nord-ouest du Mali), classé au patrimoine mondial de l'Unesco, selon des sources concordantes.

© Copyright Le Nouvel Observateur

Les deux Soudans en guerre larvée pour le pétrole

Des combats ont éclaté ces derniers jours dans plusieurs zones contestées où se concentrent d'importantes réserves de brut.

Les deux Soudans sont en guerre. Une guerre encore larvée mais une guerre tout de même. Les discours martiaux des dirigeants du Soudan du nord et ceux du Sud, indépendant de son frère ennemi seulement depuis juillet, ne trompent pas. Jeudi, à Khartoum, le président Omar el-Béchir a accusé son voisin d'avoir «choisi la voie de la guerre». Peu avant à Juba, devant un Parlement surchauffé, son homologue sudiste, Salva Kiir, avait affirmé qu'il tiendrait bon et «qu'il ne donnerait pas l'ordre à (ses) forces de se retirer» des zones contestées.

Les deux pays n'en sont pas restés aux mots. Depuis trois jours des combats opposent les deux armées, les plus violents des derniers mois, et impliquent l'artillerie lourde et l'aviation. Mardi, les troupes du Sud se sont emparées, pour la seconde fois en quinze jours, d'Heglig. Cette ville, officiellement située au nord, ouvre la porte des champs pétroliers du même nom. Une occupation pour le moins étonnante, les troupes du nord étant réputées être à la fois plus nombreuses et mieux équipées. L'armée de Khartoum, active sur de nombreux fronts tant au sud qu'au Darfour, a peut-être besoin de temps pour contre-attaquer. En attendant, l'aviation, en guise de réponse, aurait bombardé jeudi Bentiu, la capitale de l'État sudiste de Unity. Ce raid, le premier de ce type depuis la fin de vingt ans de guerre civile en 2005, visait une zone pétrolière, sudiste cette fois.

Le partage de la manne pétrolière est le cœur de cette crise. En accédant à l'indépendance, le Sud est devenu maître d'environ 75 % des réserves de brut de l'ex-Soudan. Mais la frontière entre les deux pays n'a jamais été précisément tracée, pas plus que n'a été réglée la question des droits de passage. Pour exporter son pétrole, le Sud, État enclavé, doit en effet utiliser des oléoducs qui traversent le Nord. En dépit de cinq ans de négociations molles, ces deux dossiers, qui s'ajoutent à d'autres contentieux portant notamment sur la nationalité, n'ont jamais connu de début de solution.

Référendum à venir

Jeudi, la crise s'est envenimée en se déplaçant vers Abyei, une enclave hautement contestée. Ce territoire, riche en brut mais aussi en eau et en pâturage, fait théoriquement l'objet d'un sort à part. Un référendum doit y être organisé pour laisser le choix aux habitants de se lier à l'un ou à l'autre des Soudans. Or Khartoum et Juba s'opposent sur la constitution du corps électoral. Jeudi, la capitale du Sud a donc affirmé être prête à une intervention militaire à Abyei pour en chasser les troupes nordistes. Une menace bien pesée. Dans la foulée, Salva Kiir s'est dit prêt à retirer ses hommes d'Helgig si le nord fait de même à Abyei.

Cette proposition a peu de chances de se concrétiser. Les autres tentatives de médiations organisées par l'Union africaine (UA) pour renouer les discussions ont échoué, avant même d'avoir pu s'ouvrir. Les deux pays, qui n'ont aucun intérêt à une guerre, semblent en fait chercher à se placer en position de force pour de futurs pourparlers. Jeudi, la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Catherine Ashton, s'est faite plus menaçante, jugeant «inacceptable» l'occupation d'Heglig après des appels similaires de l'ONU et de l'UA.



Par Tanguy Berthemet

mercredi 4 avril 2012

Présidentielle en Guinée-Bissau: l'opposant Yala rejette le médiateur de la Cédéao

L'opposant bissau-guinéen Kumba Yala, qui refuse de participer au second tour de la présidentielle devant l'opposer le 22 avril à Carlos Gomes Junior (pouvoir), a affirmé mercredi "ne pas reconnaître" le médiateur des dirigeants ouest-africains, le président guinéen Alpha Condé.
"Je ne reconnais pas le président Alpha Condé comme médiateur. Il s'est disqualifié lui-même en s'inclinant devant nos adversaires. Nous ne pouvons pas accepter qu'il vienne faire la médiation" pour dénouer la crise post-électorale en Guinée-Bissau, a affirmé M. Yala.
Le chef de l'Etat guinéen avait été choisi lundi à Dakar par ses pairs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) pour une médiation dans la crise en Guinée-Bissau après le premier tour de la présidentielle le 18 mars.
"Je ne me présenterai pas à une élection entachée de fraudes massives, à un scrutin où des milliers de Bissau-Guinéens n'ont pas été recensés. Nous ne pouvons pas accepter que dans une démocratie, des citoyens soient exclus", a estimé M. Yala, réaffirmant son refus de participer au scrutin du 22 avril.
Kumba Yala, arrivé deuxième au premier tour de la présidentielle avec 23% des voix, est qualifié pour affronter Carlos Gomes Junior (du parti au pouvoir), arrivé en tête avec 49% des voix. Mais, avec quatre autre des neuf candidats en lice, il a demandé l'annulation du scrutin, jugé "frauduleux".
Le principal opposant bissau-guinéen, porte-parole de ce groupe des cinq, a retiré son représentant dans la Commission nationale des élections (CNE).
Ce refus de Kumba Yala de participer au scrutin prévu le 22 avril fait craindre des violences dans cette ex-colonie portugaise dont l'histoire est jalonnée de coups, tentatives de coups d'Etat militaires et autres violences politiques depuis son indépendance en 1974.
Ce pays est en outre devenu ces dernières années une plaque tournante du trafic de drogue entre l'Amérique du Sud et l'Europe.
Mercredi, une manifestation a réuni des centaines d'opposants devant l'ambassade d'Angola à Bissau, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient les cinq candidats exigeant l'annulation de la présidentielle du 18 mars, ont scandé des slogans appelant au "retrait de la mission militaire angolaise" en Guinée-Bissau (Missang).
"Les Angolais n'ont jamais donné le nombre exact de leur effectif en Guinée-Bissau de même que le type de leur armement", a déclaré à l'AFP Fernando Mansonts, un responsable des jeunes d'un parti d'opposition.
L'armée bissau-guinéenne avait demandé la présence militaire angolaise, puis exigé son départ, après le survol de Bissau par deux hélicoptères angolais "sans autorisation préalable" le 18 mars.
Les Angolais avaient évoqué une aide au transport des urnes dans des lieux de vote.
Dans un communiqué publié mardi, le gouvernement bissau-guinéen a "manifesté sa ferme détermination à maintenir et renforcer le contingent" angolais, fort de 200 hommes et présent à Bissau depuis mars 2011 dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays.
Les Angolais ont depuis notamment formé plus de 400 policiers, réhabilité et équipé plusieurs casernes.

IZF.net

mardi 3 avril 2012

La Cédéao annonce un embargo "total" contre le Mali

Alors que l'on se demande qui gouverne aujourd'hui Bamako, la capitale malienne, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a annoncé, lundi 2 avril au Sénégal, de nouvelles mesures pour tenter de trouver une issue à la crise.

Elle a tout d'abord décidé un "embargo total" contre la junte au pouvoir depuis le coup d'état du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré (ATT). "Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd'hui (lundi) et ne seront levées que quand l'ordre constitutionnel (sera) effectivement rétabli", a annoncé le chef d'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao. "Nous avons demandé que l'embargo soit total".

FORCE MILITAIRE D'ATTENTE

Il y a quatre jours, la Cédéao avait donné aux "tombeurs" du président Amadou Toumani Touré jusqu'à lundi pour opérer un retour à l'ordre constitutionnel, sous peine de lourdes sanctions économiques.

La Cédéao a par ailleurs décidé "de la mise en place immédiate" de sa force militaire "d'attente". "Nous avons décidé de la mise en place immédiate de la force d'attente de la Cédéao, en demandant au comité des chefs d'état-major de se réunir dès cette semaine à Abidjan pour voir les modalités d'activation de cette force", a précisé M. Ouattara.

LES ISLAMISTES PRENNENT TOMBOUCTOU


La rébellion touareg et les groupes armés islamistes qui ont pris le contrôle de la quasi-totalité du nord du pays ce week-end (près de la moitié du territoire), ont devant eux un boulevard presque vide de forces armées, si elles souhaitent poursuivre leur avancée vers des villes voisines.

Mais les islamistes d'Ansar Dine (Défenseur de l'islam) et d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ont pris le contrôle de Tombouctou et en ont chassé les rebelles touareg, selon des sources concordantes.

Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine "est venu ce matin avec cinquante véhicules. Ils ont pris la ville, chassé les gens du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui étaient là, ont brûlé le drapeau du MNLA et ils ont mis leur drapeau au camp militaire de la ville", a affirmé Moussa Haïdara, caméraman qui a filmé l'entrée dans la ville d'Iyad Ag Ghaly. Cette information a été confirmée par des habitants de la ville, dont le responsable d'un des principaux hôtels de Tombouctou.

Des centaines d'habitants de la ville de Mopti, au centre du pays, ont déjà fui devant leur avancée, selon des témoignages d'habitants. La ville est proche de la route qui relie Bamako à Gao, capitale d'une des trois régions du nord du pays désertées par les forces de l'ordre durant le week-end. "Les gens sont paniqués, même les militaires fuient", a affirmé une mère de famille travaillant à Sévaré, ville proche de Mopti abritant un camp militaire.

PARIS RECOMMANDE AUX FRANÇAIS DE QUITTER LE PAYS

"La situation se dégrade très rapidement", a déclaré Alain Juppé qui a conseillé aux Français "dont la présence n'est pas indispensable" de quitter le Mali, où la France "ne s'engagera pas militairement". Le Quai d'Orsay a par ailleurs annoncé que le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait être saisi par Paris des éventuels "besoins" de la Cédéao pour régler la crise.

Sous pression, la junte avait promis dimanche le retour à un pouvoir civil et une transition vers des élections à une date non précisée. Elle a aussi pris "l'engagement solennel" de rétablir immédiatement la Constitution de février 1992, ainsi que les institutions républicaines dissoutes lors du coup d'Etat. Elle n'a pas pour autant l'intention de laisser le pouvoir immédiatement, mais souhaite "permettre une transition dans de bonnes conditions" jusqu'à l'organisation d'élections.

Lire : "Au Mali, l'armée en fuite se replie sur Bamako"



L'avancée fulgurante de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et des groupes islamistes qui la soutiennent a été en grande partie rendue possible par l'armement lourd ramené de Libye par des centaines d'ex-rebelles des années 1990. Accueillis à Tripoli du temps de Mouammar Kadhafi, ils ont combattu à ses côtés avant la chute de son régime en août 2011.

La junte au pouvoir, dirigée par le capitaine Amadou Sanogo, avait justifié son coup d'Etat du 22 mars par "l'incompétence" du président ATT à combattre la rébellion dans le nord et par le manque de moyens donnés à l'armée pour les combattre. L'armée avait été particulièrement choquée par l'exécution sommaire, en janvier, d'une centaine de soldats à Aguelhok (nord-est).

La commission d'enquête mise en place par le gouvernement du président ATT avait affirmé avoir recueilli "des preuves et des témoignages des rescapés militaires et civils" corroborant "un mode d'exécution" pratiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), très présent depuis 2007 dans le nord du Mali. Mais le coup d'Etat du 22 mars a eu pour effet d'accélérer l'offensive du MNLA et de ses alliés du moment.

dimanche 1 avril 2012

Le putsch au Mali pris entre deux feux


La junte militaire qui a pris le pouvoir le 22 mars à Bamako, chassant le président Amadou Toumani Touré, est en mauvaise posture. Profitant du chaos ambiant, des séparatistes touaregs ont attaqué, hier, la ville de Gao à bord de pick-ups armés de mitrailleuses. Les insurgés appartenant au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) s’étaient déjà emparés vendredi de la ville de Kidal. Mais Gao, 90 000 habitants, possède la plus grande garnison du nord du pays et la résistance de l’armée est plus forte.

Après l’évacuation par l’armée de Kidal, mais aussi d’Ansogo et Bourem, c’est désormais l’essentiel du nord-est du pays qui est entre les mains des rebelles touareg. Aidés par des éléments islamistes d’Al Qaïda au Maghreb (Aqmi), ils mènent depuis janvier une vaste offensive pour « libérer » les territoires de l’Azawad, berceau des Touareg. Ces avancées rebelles sont un coup d’autant plus rude pour la junte qu’elle avait justement invoqué l’échec du régime en place à mater la rébellion pour renverser le président Amadou Tamani Touré.

Pressions

L’autre gros souci, pour le capitaine putschiste Amadou Sanogo, vient de ses voisins africains. Le Niger et la Côte d’Ivoire, en particulier, n’apprécient pas du tout le coup d’Etat. Ils craignent un effet de contagion. Les quinze pays du Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ont d’abord menacé les mutins d’un embargo diplomatique et financier, si l’ordre constitutionnel n’était pas rétabli d’ici lundi.

Ils ont franchi un nouveau pas hier en mettant en alerte une force d’intervention de 2 000 hommes. Et en demandant, par la voix du président ivoirien Alassane Ouatara, l’appui de la communauté internationale. Mais les missions de cette force d’intervention, comme ses modalités de déploiement, restent floues : s’agirait-il de mettre la junte au pas ou de stopper l’avancée de la rébellion dans le Nord ?

Sous la pression, une délégation de la junte a fait patte de velours, hier, à Ougadougou, lors de la réunion de médiation placée sous la houlette du président burkinabé. Ils ont promis de proposer « très rapidement » des mesures pour rétablir un pouvoir civil à Bamako et revenir à un « ordre constitutionnel normal » réclamé par les chefs d’Etat ouest-africains.

Hier, à l’appel de religieux musulmans, catholiques et protestants, 20 000 personnes ont participé dans un stade de Bamako à un rassemblement pour la paix. « Nous devons nous donner la main, taire nos différences et sauver le Mali », a plaidé le président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko.

Par africatime