samedi 6 octobre 2012

L'économiste Kako Nubukpo parle du franc Cfa et son audience cinquante ans après

L'économiste et universitaire togolais Kako Nubukpo, président de l'Association africaine d'économie politique a fait état de sa tendance à penser que le franc Cfa commun à l'Union économique et monétaire ouest- africaine (Uemoa-huit Etats) est « instrument de domination avec une soumission volontaire des Africains » de cette zone franc, en invité spécial jeudi d'une émission sur la radio locale Kanal Fm de la capitale togolaise.

« J'ai tendance à penser que c'est un instrument de domination mais, je vais plus loin, un instrument de domination avec une soumission volontaire des Africains de la zone Franc qui sont sensés gérer cette monnaie », a déclaré avec amertume l'économiste et universitaire togolais.

« C'est ce que j'appelle, finalement au plan monétaire, la servitude monétaire des banquiers centraux d'Afrique zone franc », a-t-il ajouté.

La réaction de Kako Nubukpo intervient dans un contexte de préparation d'un symposium, les 5 et 6 novembre sur le 50e anniversaire de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO) à Dakar au Sénégal au siège de cette institution de l'Uemoa.

Il dénonce le fait que, soient effacés, des communications à ce symposium les intellectuels et universitaires de l'Union monétaire ouest-africain (Umoa) spécialisés sur la problématique de la monnaie en Afrique de l'Ouest. « Pas un seul universitaire de l'espace UMOA comme intervenant principal et le seul à avoir été invité à prendre la parole devant cette auguste assemblée se contentera de commenter un exposé d'une universitaire française dont les liens consanguins avec la zone Franc sont avérés », a déploré M. Nupukpo dans une lettre ouverte au gouverneur de la BCEAO, qualifiant cela de braderie de délégation de souveraineté concédée par les Etats à la BCEAO.

Sa désapprobation vient du fait que, sont plutôt retenus, à « cette grand-messe programmée » des personnalités dont le gouverneur de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, le gouverneur de la Banque centrale américaine (la FED), Ben Bernanke, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, le Prix Nobel d'Economie, Paul Krugman, le Prix Nobel d'Economie, Joseph Stiglitz.

« A l'extraversion réelle et monétaire de nos économies, vous ne pouvez pas ajouter l'extraversion intellectuelle, plus de cinquante ans après l'indépendance de nos Etats », a relevé l'économiste Nubukpo dans la lettre ouverte.

« A la servitude monétaire issue du pacte colonial, vous ne pouvez pas ajouter la servitude volontaire de la délocalisation de la pensée sur le bilan et les perspectives de la gestion de notre monnaie commune », a-t-il poursuivi dans cette lettre ouverte au gouverneur de la BCEAO.

Interrogé sur la question par la radio locale, Kako Nubukpo indique que dans le fait le franc existe depuis 1945, bien avant les indépendances et que c'est une affaire qui dure depuis « quasiment un siècle ».

« Tout le monde peut observer que nos économies ne se sont pas diversifiées, que les taux de croissance sont désespérément bas et que nous n'arrivons absolument pas à gérer les questions liées à la pauvreté, à l'emploi des jeunes », a-t-il déploré.

« La question, elle est simple, est ce que cette monnaie est un outil de développement ou un instrument de domination », a-t-il laissé interrogateur.

Selon cet économiste, la place des doyens des facultés des sciences économiques et de gestion des universités de l'espace UEMOA audit Symposium ne devrait pas être celle qui leur est assignée « à savoir celle de spectateurs disciplinés de discussions qui les concernent au premier chef ».

« Elle devrait au contraire être celle des conducteurs du véhicule de la pensée sur notre avenir commun. La recherche africaniste est vieille de ses écoles de pensée et riche des faits stylisés issus de ses multiples terrains de recherche », a-t-il fait noter.

« Il n'y a aucune raison que les solutions aux problèmes que vivent les populations africaines soient corsetées par les recettes du prêt-à-penser idéologique, provenant de Washington, de Francfort, de Paris, et nous en oublions », a indiqué l'économiste et enseignant chercheur à l'Université de Lomé, M. Kako Nupukpo.

lundi 27 août 2012

Togo: Faure face à son peuple et à… son destin politique

Si la vigueur d’une opposition se mesure à l’aune de sa ténacité et de son courage, alors celle du Togo possède cette qualité. En effet, depuis des décennies, cette opposition a payé un lourd tribut pour son combat pour l’avènement d’un des fondamentaux de la démocratie : l’alternance.

C’est que cette dernière est composée d’une race de politiques, espèce d’ailleurs en voie de disparition sur le continent, prête à tous les sacrifices face à un pouvoir qui a longtemps cultivé l’autisme et l’autoritarisme.

Opposants blessés comme «Gil» (1992), tués comme le jeune Tavio Amorin en 1994, embastillés (Yawo Aghoyibo (1994). On ne saurait oublier le dernier bombardement du domicile de Jean-Pierre Fabre en juillet dernier. La liste est loin d’être exhaustive ; autant d’actes qui auraient pu calmer les velléités de changement de ces adversaires du pouvoir. Las !

Ces dernières semaines, notamment depuis la mi-juin, et deux ans après ces itératives marches et sit-in contre ce qu’elle appelle le «coup d’Etat permanent», elle a encore haussé le ton et redoublé d’ardeur.

Requinquée par le mouvement «Sauvons le Togo», conglomérat de 9 organisations de la société civile et de 7 partis d’opposition, ces adversaires ont rappelé au mauvais souvenir du pouvoir, que, même si le printemps arabe n’a pas atteint le Sahel, les peuples ne peuvent plus être gouvernés contre leur gré.

Gilbert Bawara, qui succède à Pascal Bodjona au très sensible ministère de l’Administration territoriale, fait là son baptême du feu.

Il doit gérer les humeurs d’une opposition qu’il connaît bien, des adversaires qui, quoique affaiblis par les scissions et les fusions-absoptions de leurs partis, n’en continuent pas moins de donner des estocades au régime de Faure.

Dispersés le 21 août 2012, pour avoir voulu marcher dans le quartier Deckon, les militants de «Sauvons le Togo», par la voix de son coordonnateur, Zeus Ajevon, exigent, ni plus ni moins, le départ du chef de l’Etat. Désormais, selon ce mouvement, leurs marches ne seront plus précédées de demandes d’autorisation, et elles seront régulières.

Bien que Faure Gnassingbé sache que, pour le moment, il n’y a pas véritablement péril en la demeure, il a été bien inspiré d’inviter les marcheurs à des échanges, invitation déclinée par les empêcheurs de gouverner en rond. Il a bien joué également en les laissant marcher ce 23 août 2012.

A vrai dire, si dès avril 2005, à son premier mandat, le jeune président a cultivé l’humilité, la compassion, la tolérance, bref si Faure a un peu fait la cour à ses opposants, c’était juste pour conjurer le spectre du chaos ethnique, bien réel à l’époque. Les deux Togo n’ont d’ailleurs pas totalement disparu, loin s’en faut.

Une câlinothérapie qui s’est poursuivie au second mandat, et qui a finalement convaincu, pour ne pas dire vaincu le sphinx d’Aneho, Gilchrist Olympio, qui s’est rallié à l’Union pour la République (UNIR), l’ex-RPT, le Parti présidentiel ; une victoire qui signe la fin d’une lutte politique de l’ennemi de son père et qui a eu des conséquences très fâcheuses sur l’opposition.

Il est vrai que certaines méthodes du président togolais rappellent qu’il est bien le légataire d’un système qui n’a pas disparu. Cependant, pour négligeables qu’elles soient, ces actions de «Sauvons le Togo» signifient une chose : la victoire de Faure est toujours contestée par une partie de son peuple ; ensuite, on ne peut pas gouverner un pays avec des marches, des sit-in, des casses, des courses-poursuites et des emprisonnements permanents. Ça vous pourrit un mandat.

Quand bien même on sait que le pouvoir peut compter aussi sur le temps, qui ramolit tout, Faure se retrouve aujourd’hui face d’abord à son peuple. Plus de 30% de votants, officiellement selon les résultats de la présidentielle de 2010, ne le reconnaissent pas comme président élu. C’est énorme quand on connaît le contexte togolais et les conditions du scrutin. Des contestations perpétuelles sont dangereuses quel que soit le pays.

Le n°1 togolais est également face à son destin politique. De sa capacité à surmonter ces péripéties politiques, et surtout à brûler les scories de l’époque d’Eyadéma dépendra son avenir politique. 2015, c’est politiquement loin en temps d’accalmie, mais lorsqu’il y a la tempête…

La Rédaction ( africatime.com)

mercredi 22 août 2012

Le fils de Martin Luther King attendu à Liverpool pour la commémoration de l’esclavage

Le fils aîné de l’un des plus grands dirigeants des droits civiques au Etats-Unis, le Dr Martin Luther King est attendu à Liverpool en Angleterre pour participer à la cérémonie annuelle du souvenir de l’esclavage, qui fait également office de mois consacré à l’histoire des Noirs. Des délégués du monde entier ont également commencé à arriver dans cette ville connue pour son grand rôle dans l’odieux commerce de l’esclavage qui a duré plus de 400 ans. 


L’itinéraire de la visite de Luther King et des évènements devant jalonner cette cérémonie indique que Martin Luther King III et son importante délégation doivent arriver mercredi soir à Liverpool pour prendre part à cet évènement historique. Au cours de son séjour spécial de trois jours à Liverpool, Luther King va diriger le Cours prévu à l’occasion de la Journée du souvenir de l’esclavage ; il fera également les ‘Libations’ usuelles au Musée international de l’esclavage de Liverpool, avant de procéder à l’inauguration officielle du nouveau bâtiment dédié à la mémoire des victimes de la Traite négrière. 
Depuis 1997 lorsque l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) a déclaré le 23 août Journée spéciale de commémoration de l’abolition de l’esclavage et de tous les vices qui lui sont associés, Liverpool est devenu un lieu de pèlerinage pour les Noirs de la diaspora et les descendants des anciens marchands d’esclaves en provenance des Etats-Unis, du Canada, d’Europe, d’Afrique, entre autres régions. Ces évènements au cours desquels sont prévus des cours, des expositions artistiques et d’autres manifestations culturelles, dureront plusieurs semaines

jeudi 26 juillet 2012

Valls tend la main aux immigrés


Le ministre de l’Intérieur remet à plat la politique de l’immigration instituée par Claude Guéant.

Depuis son arrivée à la Place Beauvau, Manuel Valls n’a de cesse de remettre à plat la politique de l’immigration instituée par Claude Guéant. Le nouveau ministre de l’Intérieur plaide pour l’ouverture des frontières et davantage de naturalisations.

Depuis le 16 mai, date de son investiture, Manuel Valls n’a de cesse de remettre à plat la politique de l’immigration instituée par Claude Guéant, son prédécesseur. Après avoir abrogé le circulaire du 31 mai 2011, limitant la régularisation des étudiants extra-communautaires, et remis en cause le contrôle au faciès, le nouveau ministre de l’Intérieur s’oppose au rétablissement du contrôle aux frontières en vue de la lutte contre une « Europe passoire ». Une proposition du candidat Sarkozy lors de la présidentielle.

« Je suis très attaché au principe de libre circulation et je serai très scrupuleux quant à la préservation de l’acquis Schengen. Je refuse la fermeture unilatérale des frontières », a déclaré ce mercredi Manuel Valls lors de son allocution devant la commission des Lois du Sénat. Et de déconstruire les nouvelles règles de naturalisation mises en place par Claude Guéant : Je compte « revenir sur les critères [...] introduits subrepticement par mon prédécesseur [...] (relevant d’une, ndlr) « course d’obstacles aléatoire et discriminante ».

Plus de naturalisations

Lors de ses précédents discours, Manuel Valls avait manifesté sa volonté d’accorder au cas par cas des titres de séjour aux immigrés en situation irrégulière. Ce mercredi, le ministre de l’Intérieur appelle de ses vœux une politique plus souple en matière de naturalisation.

« Le nombre de naturalisations est en chute libre (et) si rien n’est fait, ce nombre va chuter de 40 % entre 2011 et 2012 après une chute de 30 % entre 2010 et 2011 », a mis en garde le locataire de la Place Beauvau, en pointant du doigt la « politique délibérée » de Claude Guéant « d’exclure de la nationalité des gens méritants et ne posant aucune difficulté ». S’élevant contre le test à questions à choix multiples (QCM), chapeauté par son prédécesseur pour des immigrés désirant accéder à la nationalité française, le ministre de l’Intérieur pense que « Le défi de l’immigration sera relevé si la naturalisation n’est plus vécue, ou perçue, comme la fin d’un parcours du combattant, mais comme l’issue d’un processus d’intégration qui a sa part d’exigences ».

Manuel Valls, dénotant une politique de l’immigration « purement discrétionnaire (pour) 15 000 » immigrés, signale qu’une concertation se tiendra durant l’été avec les associations et syndicats concernés, pour statuer sur la nouvelle politique de l’immigration. Cette nouvelle donne profiterait, en toute évidence, aux immigrés africains.


par Sébastien Badibanga

mardi 17 juillet 2012

Deux africains parmi les 32 meilleurs joueurs de l'UEFA

L'UEFA vient de dévoiler sa liste des 32 footballeurs nommés pour l’élection du meilleur joueur de la saison. Et aucun Français n'est de la partie !
Les distinctions individuelles ne manquent sur la planète football. Et si le Ballon d'Or représente bien évidemment le nec plus ultra en la matière, d'autres récompenses sont prisées par les footballeurs. Et c'est ainsi que le trophée de meilleur joueur UEFA ne laisse personne de marbre. Certes moins glamour, ce titre reste apprécié. La saison dernière, c'est Lionel Messi qui avait là encore raflé la mise, s'offrant la première place devant Xavi et Cristiano Ronaldo.
Alors, qui aura droit aux faveurs de l'instance européenne pour la saison 2011-2012 ? Bien évidemment, les trois tauliers cités ci-dessus font partie de la liste des 32 joueurs présélectionnés publiée ce jour par l'UEFA. Une liste qui fait la part belle à l'Espagne, championne d'Europe en titre. Mais quelques surprises sont à noter malgré tout, avec notamment la présence du méconnu Leslie Davies, Gallois évoluant au Bangor City FC. En revanche, si même un tel élément s'offre une place de choix, aucun joueur français n'est de la fête. De quoi les faire méditer.
La liste des 32 joueurs :
Gardiens de but : Gianluigi Buffon - Iker Casillas - Petr Cech - Joe Hart
Défenseurs : Fabio Coentrão - Vincent Kompany - Pepe - Sergio Ramos
Milieux de terrain : Xabi Alonso - Jakub Blaszczykowski - Leslie Davies - Cesc Fabregas - Andres Iniesta - Shinji Kagawa - Frank Lampard - Luka Modric - Mesut Özil - Andrea Pirlo - David Silva - Yaya Touré - Xavi Hernandez
Attaquants : Sergio Agüero - Mario Balotelli - Didier Drogba - Falcao - Zlatan Ibrahimovic - Lionel Messi - Raul Gonzalez - Cristiano Ronaldo - Wayne Rooney - Fernando Torres - Robin van Persie

Les transferts financiers des diasporas résistent à la crise

Une étude récente de la Banque mondiale indique la résilience des envois de fonds des diasporas vers les pays émergents et en voie de développement. Malgré la crise qui touche les pays occidentaux, ces diasporas ont développé des capacités d’adaptation afin de pouvoir maintenir les flux financiers en direction de leur pays d’origine.

En 2011, 220 millions de migrants ont transféré par les circuits officiels 372 milliards $ soit une croissance de 13%. Ce montant représente 3 fois l’aide public au développement (APD) mais il pourrait représenter jusqu’à 6 fois l’APD en raison de la non comptabilisation des opérations informelles.

Ces flux financiers pourraient connaitre une progression annuelle de 7% pour atteindre 467 milliards $ en 2014.

10 pays accueillent principalement ces flux financiers de leurs diaspora : l'Inde (64 milliards $), Chine (62), Mexique (24), Philippines (23), Egypte (14), Pakistan (12), Bangladesh (12), Nigeria (11), Vietnam (9) et le Liban (8).

Les diasporas représentent 3% de la population mondiale.

lundi 16 juillet 2012

Union Africaine : les petites erreurs de la diplomatie gabonaise

Le face à face tant redouté entre Madame Dilami Zuma et Jean Ping a connu son épilogue. L’Afrique du Sud s’impose à l’arraché, piétinant au passage quelques principes sacro-saints de l’organisation continentale. Les erreurs de la diplomatie gabonaise ont joué un rôle clé dans ce scrutin.

Les chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union Africaine se sont prononcé au terme de quatre (4) tours de scrutin au cours en faveur Candidate Sud Africaine Dilami Zuma. Président sortant, Jean Ping qui a été éliminé dès le troisième tour du scrutin. La candidate sud-africaine s’est donc présentée seule au quatrième tour pour obtenir les 2/3 requis. La sagesse africaine a prévalu. En janvier dernier, Jean Ping s’était retrouvé seul au quatrième tour mais le boc des Etats de la SADC avait exercé une minorité de blocage empêchant la reconduction du Gabonais.

Madame Zuma a recueilli à l’issue du dernier round 37 voix contre 14 sur les 51 Etats votants car 3 sont sous le coup des sanctions à savoir le Mali, la Guinée Bissau et Madagascar. ; Il sied de noter dès le premier tour Madame Zuma a devancé Jean Ping en obtenant 27 voix pour contre 24. Au second tour, elle a creusé l’écart en obtenant 29 voix contre 22 voix pour Jean Ping. Au troisième tour, elle a obtenu 33 voix contre 18 pour Jean Ping ; c’est à l’issu de ce troisième tour que Jean Ping a été éliminé de la course.

Au regard de tout ce qui précède, force est de remarquer que le pire à certes été évité mais l’Afrique sort à notre avis divisée et plus ou moins affaibli ; car les principes du panafricanisme qui ont toujours fais la fierté du continent à savoir le consensus et le compromis ont été battu en brèche durant cette bataille entre les différentes régions du continent. Cette bataille a fait émerger plusieurs courants avec d’un côté le bloc Francophone qui s’est fissuré. Comment ne le serait-il pas d’ailleurs sans idéologie propre, avec comme seule référence le partage d’une commune ancienne puissance coloniale ? De l’autre, il y a le bloc Anglophone qui a fait bloc au fur et à mesure en faveur de l’Afrique du sud et qui se présente en fait comme le bloc de l’émancipation africaine.

Cette bataille rangée a certes connu un dénouement en faveur de la candidate sud Africaine qui a bénéficié du soutien total de son pays. Le président Jacob Zuma a mis les bouchées doubles pour ratisser large en faveur du soutient de sa candidate. Il faut le dire, le Rimbow Country n’a pas lésiné sur les moyens. Toutes les formes de pressions diplomatiques ont été mises en œuvre par l’Afrique du Sud qui a profité de la faiblesse du bloc de l’Afrique Centrale et qui a enregistré plusieurs ralliements en faveur de la candidate Sud Africaine. A commencé par le Tchad, la Guinée Equatoriale et la RDC.

Du côté de la zone Cédéao qui avait pourtant fait bloc autour de la candidature de Ping, l’armature n’a pas non plus résisté aux pressions sud-africaines. Dans la zone de l’Afrique de l’Est, on a vu avec surprise le Kenya céder à son tour aux sirènes du pays de Nelson Mandela alors que le colistier de Jean Ping était pourtant Kenyan. L’Afrique du Nord a voté pour l’ex femme de Zuma sans état d’âmes.

Les Raisons de la défaite de Ping.

Le candidat du Gabon qui en 2007 était le candidat de la région de l’Afrique Centrale n’a pas été présenté à la région par le président Ali Bongo comme ce fut le cas en 2007: Lors du dernier sommet de la Ceeac à Ndjamena, le Président Ali Bongo s’était fait représenté par le président du conseil économique et social du Gabon à un sommet des chefs d’Etat.. Un changement de style peut–être des us et coutumes du Palais au bord de la mer. Jamais de son temps, feu Omar Bongo qui savait manager les subtilités de ses pairs de la sous région, ne se serait permis une telle liberté.

Aussi, malgré le communiqué final annonçant le soutien de la candidature de la région en faveur de Jean Ping, certains chefs d’Etat comme le président Idriss Debby n’ont pas digéré cette manière diplomatique propre au Gabon; Puis entre le sommet de janvier et celui de juillet, le Gabon a changé de ministre des Affaires Etrangères. De plus, le président Ali Bongo n’a pas beaucoup fait bouger sa diplomatie pourtant efficace pour venir au secours de Jean Ping, auréolé d’un bilan plus qu’honorable à la tête de l’institution panafricaine.

Bref, la diplomatie gabonaise a commis des erreurs d’appréciations stratégiques à un moment crucial, misant aveuglement sur un compromis et le retrait de la candidature de Madame Zuma par l’Afrique du Sud ; De son côté, Jean Ping a trop misé sur les relations personnelles qu’il avait tissé avec certains chefs. Reste à savoir si l’Afrique a gagné une victoire ou enregistré une défaite dans cette chaude et froide nuit de dimanche à lundi.


Rodrigue Fénelon MASSALA Envoyé spécial

lundi 9 juillet 2012

Le groupe 30 Afrique organise une session de formation "Futur Académy"

du 16 au 20 Juillet 2012, au CIRLAC (Centre International d'Etudes, de Recherches et de Réactiviation sur la Littérature, les Arts et la Culture) de Saint-Louis, se tiendra la première session de formation "FUTUR ACADEMY" organisée par le Groupe 30 Afrique.
Ce projet, soutenu par le Fonds International pour la Diversité Culturelle (FIDC), est une université mobile dédiée à la production de connaissance et au management et Leadership culturel.
Après Saint-Louis en Juillet, Dakar, Fatick et Ziguinchor accueilleront les sessions suivantes en septembre et mars 2013.

Cette formation est destinée aux 14 Directeurs des Centres Culturels régionaux ainsi qu'à 5 opérateurs culturels sélectionnés sur la base de 85 dossiers reçus.
L'objectif de départ était de sélectionner un opérateur culturel par région. Nous n'avons malheureusement eu les profils correspondants qu'au niveau des régions de Matam, Bignona, Thiès, Dakar et Kaolack.

L'objectif de ces formations est de renforcer, dans chaque région, deux personnes ressources dont le Directeur du Centre culturel pour faire de leur lieu des espaces d'offre de formation pointue. Le Groupe 30 Afrique s'engageant à trouver les ressources financières pour pérenniser "Futur Academy".

Le corps professoral est composé d'éminents intellectuels, historiens et artistes majeurs de la scène sénégalaise : Le Professeur Ibrahima Thioub (Département d'Histoire de l'UCAD), Boubabar Boris Diop (UGB), Alioune Badiane (ancien directeur des arts), Amadou Kane Sy (Artiste peintre), Viyé Diba (artiste plasticien et géographe), Fatou Kandé (Photographe et vidéaste), Ousmane Faye (Régisseur et Agent d'artistes, Directeur artistique de Banlieue Rythmes Factory), Ndiawar Mboup (Ministère de la Culture), Amady Baro Diouf (Ville de Dakar) et Abdoul Aziz Mbaye (Communicateur traditionnel).

Oumar Sall
Groupe 30 Afrique
Réseau Interafricain d'échanges culturels
BP 2801 Dakar RP - Sénégal
tél/ : +221.77.235.98.12 ou Gsm +221.77552.73.37

mercredi 4 juillet 2012

Les islamistes sèment le chaos à Tombouctou

Les destructions de l'inestimable patrimoine de Tombouctou ont repris à l'aube. Lundi, devant un petit groupe d'habitants effarés, cinq combattants d'Ansar Dine, le mouvement salafiste qui contrôle la ville depuis le 1er avril, ont rasé l'une des entrées de la mosquée Sidi Yeyia. La porte de ce bâtiment du XVe siècle n'a tenu que quelques minutes.

Les jours précédents, les soldats des Partisans de la religion s'en étaient pris à sept des seize mausolées que compte «la cité des 333 saints», même si ni ce nombre ni l'ampleur exacte des destructions n'avaient pu être confirmés. Ces lieux sont sacrés aux yeux des Maliens de rite malékite, mais Ansar Dine, tenant d'une lecture ultra-rigoriste de l'islam, les juge impies. Un proche de l'iman de la mosquée Sidi Yeyia affirme que les profanateurs auraient été motivés par l'envie d'éradiquer une croyance locale voulant que l'ouverture de cette porte conduise à la fin du monde.

Dans Tombouctou, privé d'eau courante et d'électricité plus de quinze heures par jour, les habitants terrorisés se cloîtrent chez eux. «C'est terrible. On a peur, mais on ne peut rien faire. On n'a pas d'arme et s'opposer aux vues d'Ansar Dine est pour ses combattants un signe d'impiété qui est très sévèrement puni», souligne, anonymement un ancien employé d'une ONG en rappelant la proximité d'Ansar Dine avec al-Qaida au Maghreb islamiste (Aqmi). Un autre résident, revenu depuis peu à Bamako, s'est réfugié dans la prière: «Comment peuvent-ils faire cela? Ils piétinent Allah et nous serons maudits». Ces attaques ont suscité une émotion énorme à travers le monde. L'Unesco, qui venait de classer Tombouctou au Patrimoine mondial de l'humanité, s'est dite «horrifiée». L'Association des leaders religieux du Mali a condamné «le crime de Tombouctou» comme le gouvernement malien. Jusqu'à la Cour pénale internationale, qui, par la voix du procureur Fatou Bensouda a déclaré envisager des poursuites pour crime de guerre.

Ce tollé n'a pas ébranlé Sanda Ould Bouamama, qui se dit porte-parole d'Ansar Dine à Tombouctou. Selon lui, les destructions sont même une réponse à l'Unesco et elles continueront «au nom de Dieu». Une détermination qui étonne. Il y a deux mois, après une première profanation, Iyad ag Ghaly, chef d'Ansar Dine et Touareg comme la plupart de ses hommes, avait laissé entendre qu'il ne s'agissait que d'un dérapage. «Ces raids sont une stratégie dangereuse. En cassant ces lieux saints, Ansar Dine et Aqmi prennent le risque de s'opposer aux habitants bercés par un islam populaire. C'est exactement le contraire de leur conduite passé», analyse Dominique Thomas, chercheur à l'EHESS.

Opération de propagande

Présent depuis plus de dix ans au Sahel, Aqmi avait jusqu'alors tout fait pour s'infiltrer en douceur dans le tissu local, en prêtant de l'argent aux nécessiteux, en montant de petits programmes humanitaires voire en contractant des mariages comme Mokhtar Belmokhtar, l'un des principaux chefs d'Aqmi. Pour Ahmedou Ould Abdallah, président du Centre de stratégie et de sécurité pour le Sahel et le Sahara, le revirement est le signe qu'Ansar Dine et Aqmi se «sentent très forts». «Ils envoient ainsi un message de peur aux cheikhs locaux: “nous sommes les nouveaux maîtres”. En ce sens, ce sont de vrais révolutionnaires qui cherchent à détruire les structures traditionnelles pour séduire les plus pauvres, les opprimés, qui forment 80 % de leurs affidés, comme le faisaient les communistes en leur temps.» Ce spécialiste insiste aussi sur les vertus de propagande d'une telle opération. «Grâce aux médias qui ont parlé de Tombouctou plus personne au monde n'ignore que de “vrais” croyants sont dans la ville».

Ansar Dine, qui entend imposer la charia à tout le Mali et, au-delà, à la région, cherche à gagner une image internationale. «Ils ont déjà dans leurs rangs de nombreux Sénégalais, des Nigériens ou des Nigérians», souligne un proche du dossier. Outre Aqmi, Ansar Dine a lié des liens avec la secte nigériane Boko Haram ainsi qu'avec des Somaliens. La présence d'Afghans ou d'anciens d'Irak dans le nord du Mali a aussi souvent été évoquée sans jamais avoir été prouvée. «Il n'y a qu'une chose certaine, les salafistes recrutent beaucoup.»

Les errements stratégiques dénotent aussi des rivalités qui opposent les différents chefs au sein des mouvements qui occupent l'Azawad. Sur fond de rivalités tribales, Iyad ag Ghaly, qui tient à rester un interlocuteur pour les pays de la région, serait défié tout à la fois par les tenants d'une ligne plus dure et par des Touaregs désireux de calmer cette fuite en avant.

En visite lundi à Paris, le président guinéen Alpha Condé s'est prononcé pour une «solution militaire» menée par des «troupes africaines». «Il est évident que la solution avec le mouvement islamiste n'est pas de négocier. Il faut une solution militaire», a-t-il affirmé espérant «rapidement une résolution du Conseil de sécurité» de l'ONU dans ce sens. Le Maroc a également appelé lundi dans un communiqué à «une action déterminante» pour mettre fin aux destructions.
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mercredi 27 juin 2012

Les 10 pays les moins heureux d'Afrique:un passé démocratique exemplaire ne suffit pas à faire le bonheur des populations


Le Happy Peace Index publie un palmarès des pays des plus heureux aux plus malheureux. Une bonne dizaine de pays du continent se retrouvent dans le peloton de queue.

Botswana, Tchad, République Centrafricaine, Mali, Niger, Afrique du Sud et Togo figurent en queue de peloton, parmi les 10 pays les moins heureux du monde, selon le Happy Planer Index (HPI).

Suivent dans ce classement la Sierra Leone, la Guinée et le Burundi, juste avant la République démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie, le Bénin et l’Ouganda.

L’Afrique du Sud, opulente mais peu heureuse

Le résultat du palmarès de HPI a choqué en Afrique du Sud, où l’on n’a pas l’habitude de se percevoir comme l’un des pays les moins bien lotis du continent.

Pourtant, la nation arc-en-ciel arrive en 142e position sur une liste de 151 pays. A titre de comparaison, l’Afrique du Sud occupe le 123e rang au classement 2011 de l’Indice de développement humain (IDH) des Nations unies, sur un total de 187 pays.

La piètre perfomance dans l’indice HPI fait d’autant plus mal aux Sud-Africains qu’elle est encore moins bonne que celle du Zimbabwe voisin (classé 115e par HPI et 173e par l’IDH).

Pourtant, la sévère crise économique et politique qui sévit depuis 1999 a poussé des millions de Zimbabwéens à se réfugier en… Afrique du Sud.

Depuis 2006, l’index HPI, mis au point le think tank britannique New Economics Foundation (NEF), mesure le bonheur “durable” partout dans le monde, en mettant l’accent sur l’écologie.

Trois facteurs jouent dans ce palmarès: l’espérance de vie, l’empreinte carbone (mesurée en nombre hectares nécessaires pour soutenir le niveau de consommation du pays), et une note “bonheur” comprise entre 1 et 10, donnée par un échantillon d’un millier d’habitants dans chaque pays.

Alors, pourquoi cette si mauvaise note de l’Afrique du Sud? L’épidémie du sida fait que l’espérance de vie n’y dépasse pas 52,8 ans, avec une note “bonheur” de 4,7 et une empreinte carbone relativement élevée de 2,6 hectares par habitant.

Zimbabwe, le boulet du sida

Les Zimbawéens font mieux, malgré une espérance de vie de 51,4 ans, elle aussi réduite par le sida, mais une note bonheur de 4,8 et une empreinte carbone de seulement 1,2 hectares.

La note “bonheur” de l’Afrique du Sud est sans doute un bon indicateur de l’insatisfaction et du pessimisme ambiant, alors que le niveau de vie des Sud-Africains s’est beaucoup amélioré ces vingt dernières années, avec l’émergence d’une classe moyenne et d’une bourgeoisie noires.

En revanche, la perception du bien-être des Zimbabwéens est sans doute biaisée par la peur de déplaire aux autorités.

Depuis la crise économique de 1999, le quotidien des Zimbabwéens a empiré, chaque année, sous le régime dictatorial de Robet Mugabe, l’un des hommes les moins populaires d’Afrique.

L’empreinte carbone du Zimbabwe, elle, est liée à une activité économique centrée sur l’agriculture, et non l’industrie comme en Afrique du Sud. Un secteur qui tourne au ralenti depuis les invasions de fermes détenues par des propriétaires blancs, à partir de 2000.

Botswana, la pauvreté malgré le diamant

L’Afrique australe se trouve décidément dans une mauvaise passe, si l’on s’en tient au classement “vert” de HPI. Le Botswana, l’un des très rares exemples de réussite africaine, se classe au tout dernier rang de cet index (151e, contre le 118e rang dans l’IDH 2011).

Pourtant, cette petite démocratie qui fonctionne sans problème depuis son indépendance en 1966, est peuplée par 1,8 million d’habitants réputés pacifiques. Des bergers dans l’âme qui comptent toujours leur patrimoine en vaches et gèrent tranquillement leur manne diamantaire.

Paradoxe étonnant: la note “bonheur” ne dépasse pas 3,6 au Botswana. Un pays où les diamants, il est vrai, n’empêchent pas le chômage (17,5% des actifs), la pauvreté (20,7% de la population) et de fortes inégalités de persister, selon le rapport 2012 de l’OCDE sur les perspectives économiques de l’Afrique.

Par ailleurs, le sida réduit sérieusement l’espérance de vie (53,2 ans), tandis que le secteur minier ne va pas sans dommages pour l’environnement.

L’énorme gisement de diamants d’Orapa, exploitée par Debswana, la joint-venture formée par De Beers (un conglomerate diamantaire sud-africain) avec l’Etat du Botswana, génère une pollution qui passe en général sous silence, mais qui est cette fois épinglée par HPI.

L’empreinte carbone du Botswana s’élève à 2,8 hectares, une anomalie compte tenu de la faible densité de peuplement de ce pays.

Tchad, Mali et Niger, le bonheur est encore loin

Le Tchad (150e), le Mali (147e) et le Niger (144e), sahéliens et notoirement pauvres, arrivent aussi en queue de peloton, de manière moins surprenante.

Ces trois pays se classent respectivement aux 183e, 175e et 186e rangs dans le rapport 2011 sur l’IDH. Quant à la République centrafricaine (RCA), largement ignorée des médias occidentaux, à cause ou en dépit de ses innombrables problèmes, elle se distingue aussi par son mauvais score (148e au classement HPI et 179e pour l’IDH).

Pour le Mali et le Bénin, dont les ressortissants ont été interrogés par les enquêteurs d’HPI en 2011, ce classement joue comme une piqûre de rappel: un passé démocratique exemplaire ne suffit pas, loin s’en faut, à faire le bonheur des populations.

Les événements dramatiques du Mali, depuis le réveil de la rébellion touarègue en janvier 2012, sont malheureusement là pour le prouver.

Source : slateafrique

lundi 25 juin 2012

Comment nourrir dix milliards d'humains ?


Deux siècles après l'Europe, l'Asie et l'Afrique ont entamé leur « transition démographique ». D'abord, la mortalité, notamment infantile, recule, et la population augmente. Puis, les femmes procréent moins. Et l'équilibre revient. Cette stabilité retrouvée, les démographes la prévoient autour de 2100, à l'échelle de la planète. Mais, d'ici là, le nombre des humains va continuer de croître. 

En 1800, la Terre ne supportait qu'un milliard d'habitants. Après, la démographie s'est emballée : 2 milliards vers 1920, 6 milliards en 2000, 7 milliards l'an dernier... Le scénario « moyen » de l'Onu promet 9 milliards en 2050 et 10 milliards en 2100. La transition démographique sera alors achevée partout.

« Le taux de fécondité devrait converger partout vers deux enfants par femme », estime Gilles Pison, chercheur à l'Institut national d'études démographiques (Ined). Indicateur de cette tendance : le taux de croissance de la population a atteint son pic dans les années 1960. Depuis, il diminue (1 % par an actuellement). « L'humanité ne comptera pas des dizaines ou des centaines de milliards d'habitants », assure le chercheur.

Apprendre à partager

Les accidents restent possibles : épidémies, guerre, famines, catastrophes.... Ils peuvent coûter des centaines de milliers, voire des millions de vies. Mais il en faudrait beaucoup pour que la trajectoire soit sérieusement déviée. « Peu crédible », estime Henri Leridon, autre chercheur de l'Ined.

Le plus prudent est donc de se préparer à vivre avec 10 milliards de congénères. Il faudra apprendre à partager la soupe. Près d'un milliard d'humains ne mangent toujours pas à leur faim. Pour assurer les 3 000 kilocalories (kcal) par jour nécessaires aux 9 milliards attendus en 2050, il faudra 70 % d'aliments de plus qu'aujourd'hui. Colossal, mais pas hors de portée, assure Henri Leridon qui a fait l'inventaire des garde-manger potentiels. Les agronomes jugent possible d'étendre de 10 % les surfaces cultivées, d'accroître de 50 % les rendements. Gains possibles aussi sur le gaspillage qui, entre le champ et l'assiette, évapore jusqu'à 50 % de la production.

Il faudra aussi changer nos habitudes. Un quart de la population est en surpoids. Les pays riches mangent trop de viande. Or, il faut 8 calories végétales pour produire une calorie de steak. « Il n'est pas nécessaire d'en manger à tous les repas », rappelle Henri Leridon. La révolution alimentaire sera d'abord culturelle. Mais « si on a résolu le problème en 2050, il sera définitivement résolu », pense le démographe.



Serge POIROT.

jeudi 21 juin 2012

Journée mondiale des réfugiés: 2011, une année record




Selon le Haut commissariat des réfugiés, l’année 2011 est la pire année pour les déplacements forcés depuis une décennie, avec plus de 800 000 nouveaux réfugiés.

Une fois de plus, à l’occasion de la Journée mondiale du réfugié, organisée hier 20 juin, le Haut commissariat des réfugiés (HCR) a publié son rapport annuel. Selon ce document, l’année 2011 culmine en termes de déplacements forcés avec le plus grand nombre de réfugiés jamais enregistré depuis 2000.
Le rapport statistique du HCR «Tendances mondiales pour 2011» met en avant, pour la première fois, l’étendue du déplacement forcé généré par une série de crises humanitaires majeures qui a commencé à la fin 2010 en Côte d’Ivoire, rapidement suivie par d’autres en Libye, en Somalie, au Soudan et ailleurs. Au total, quelque 4,3 millions de personnes ont été nouvellement déracinées, dont 800 000 d’entre elles ont fui leur pays et sont devenues réfugiées.

«L’année 2011 a été le théâtre de profondes souffrances. Tant de déracinés happés dans la tourmente en un laps de temps très court entraînent un coût élevé au plan personnel pour toutes les personnes affectées», a indiqué António Guterres, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés et chef du HCR. Et d’ajouter : «Nous ne pouvons qu’être reconnaissants au système de protection internationale d’avoir tenu bon et sur le fait que les frontières soient restées ouvertes. Cette année a été particulièrement difficile».

L’année écoulée a vu 15,2 millions de personnes devenir des réfugiés, 26,4 millions des déplacés internes et 895 000 demandeurs d’asile. Malgré le nombre important de nouveaux réfugiés, le chiffre total est inférieur à celui de 2010, année pendant laquelle 43,7 millions de personnes sont devenues des réfugiés, principalement en raison du retour chez elles de nombreux déplacés internes (3,2 millions), le nombre le plus important de retours enregistré depuis plus d’une décennie, indique le rapport du HCR. Celui-ci dévoile également une évolution inquiétante au cours de la décennie passée, à commencer par le nombre croissant de personnes déracinées à travers le monde, avec un chiffre dépassant les 42 millions de personnes pour chacune des cinq dernières années.

Ainsi, une personne qui devient réfugiée aujourd’hui le restera sans doute pour de nombreuses années. Elle vit le plus souvent dans des conditions précaires dans un camp situé en milieu urbain.
Sur les 10,4 millions de réfugiés relevant de la compétence du HCR, près des trois quarts d’entre eux (7,1 millions) vivent en exil prolongé depuis au moins cinq ans, en l’attente d’une solution. C’est l’Afghanistan qui compte le plus grand nombre de réfugiés (2,7 millions) suivi de l’Iraq, de la Somalie, du Soudan et de la République démocratique du Congo. Quatre réfugiés sur cinq fuient vers des pays voisins. Ils sont nombreux, par exemple, au Pakistan, en Iran, au Kenya et au Tchad.

Parmi les pays industrialisés, l’Allemagne demeure le plus important pays d’accueil avec 571 700 réfugiés. Parallèlement, l’Afrique du Sud a reçu le plus grand nombre de demandes d’asile individuelles, 107 000 demandes, et ceci depuis les quatre dernières années.

Le mandat initial du HCR consistait à aider les réfugiés. Toutefois, depuis la création de l’agence il y a 60 ans, son travail s’est élargi à l’aide apportée à travers le monde à de nombreux déplacés internes ainsi qu’aux apatrides, c’est-à-dire aux personnes dépourvues de citoyenneté reconnue. Le rapport souligne que seulement 64 États ont fourni des statistiques sur les apatrides, ce qui signifie que le HCR n’a pu obtenir des chiffres que pour un quart des 12 millions d’apatrides à travers le monde.

Sur les 42,5 millions de déplacés à la fin 2011, certaines ne sont pas prises en charge par le HCR : environ 4,8 millions de réfugiés, par exemple, sont enregistrés auprès de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).


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La situation des réfugiés au Maroc
Le Maroc a été le premier pays africain à signer la Convention relative au statut et aux droits des réfugiés en 1957. Il s’est donc engagé à protéger les demandeurs d’asile et les réfugiés, à leur offrir le droit de rester sur son territoire et l’accès aux mêmes services publics que les citoyens marocains (droit à l’éducation de base, à la santé, à pouvoir travailler en toute légalité…).
Malheureusement, nous ne disposons toujours pas d’une loi sur l’asile ni d’un bureau pour recevoir les demandes d’asile et les examiner. C’est le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) qui, de par son mandat international, enregistre et examine les demandes d’asile. En l’absence d’une unité administrative marocaine pouvant délivrer une autorisation de séjour aux réfugiés, c’est également l’UNHCR qui leur remet une carte de réfugié. Cependant, seul un document de séjour délivré par les autorités marocaines pourra légalement garantir aux réfugiés un accès aux services élémentaires, la possibilité de se reconstruire une vie digne et leur intégration dans la société marocaine. Actuellement, 686 réfugiés (dont 169 mineurs et 133 femmes) reconnus par l’UNHCR vivent au Maroc. Ils proviennent principalement de Côte d’Ivoire, du Congo et d’Iraq. L’UNHCR a également sous sa protection plus de 1 100 demandeurs d’asile venant principalement de Cote d’Ivoire, du Congo et de la Syrie.

Repères
Parmi les 26,4 millions de personnes déplacées internes, 15,5 millions d’entre elles bénéficient de l’aide et de la protection assurées par le HCR.
Le nombre de bénéficiaires du HCR, réfugiés ou déplacés internes, s’élève à 25,9 millions de personnes en 2011.
Il s’est accru de 700 000 personnes par rapport à l’année 2010.
Publié le : 20 Juin 2012 - Hajjar El Haiti, LE MATIN

dimanche 17 juin 2012

Bravo au jeune réalisateur sénégalais Pape Lopy

Le panafricaniste et son personnel félicitent le lauréat du festival 7 jour pour un film, Pape Bounama Lopy.Dans des conditions de création et de tournage difficiles, le jeune réalisateur sénégalais est arrivé à remporter le prix du meilleur film devant plusieurs jeunes africains tous méritants.

Occasion de demander les nouvelles autorités sénégalaises d'investir d'avantage dans le secteur du 7éme art qui a du mal à trouver le bout du tunnel. Bravo Pape Lopy, bravo le cinéma africain.


Fuite des cerveaux : 17% des Marocains les plus instruits quittent leur pays

Officiellement, lorsque plus de 10 % de la part la plus instruite de la population émigre il y a une fuite de cerveaux.

Le taux d’émigration des Marocains ayant fait des études supérieures en 2000 était de 17 %, de 13 % pour les Tunisiens et de 9 % pour les Algériens. L’exode des professionnels hautement qualifiés génère non seulement des rendements de l’éducation négatifs car les investissements consacrés à l’éducation, financés par le pays d’origine, profitent au pays de destination, mais aussi un stock réduit de main-d’oeuvre qualifiée disponible pour les entreprises, affectant ainsi les possibilités pour les pays d’attirer l’investissement direct étranger et de promouvoir des branches d’activité exigeant un haut niveau de connaissances.
Toutefois, les gouvernements et les autres parties prenantes doivent veiller à ce que les migrants ne perdent pas leurs liens avec leur pays d’origine après avoir émigré, car la probabilité du retour ainsi que la probabilité d’expédier de l’argent au pays diminuent à mesure que le migrant prolonge son séjour dans son pays de destination. Près de 62 % des migrants venus d’Algérie, 53 % de ceux venus de Tunisie et 39 % de ceux venus du Maroc sont restés dans leur pays de destination pendant plus de 20 ans. Ainsi, s’il est possible d’accroître le rôle des migrants dans la lutte contre le chômage des jeunes dans le pays d’origine, les gouvernements doivent se montrer plus volontaristes dans la gestion du processus.D’autres formes de migration affectent également les performances en matière d’emploi des jeunes. L’arrivéeou le transit des migrants peuvent accroître les pressionssur les marchés de l’emploi, en fonction de la durée duséjour et des intentions des immigrants.
Le récent afflux de réfugiés vers la Tunisie doit être examiné sous cet angle.La migration interne – le mouvement dans un même pays, par exemple, des zones rurales vers les zones urbaines, peut entraîner la concentration des jeunes sans emploi, aggravant les tensions sociales à travers, par exemple, le surpeuplement des zones urbaines ou la non-satisfaction des besoins en matière de logement.En résumé, le chômage des jeunes en Afrique du Nord est largement répandu et ses causes sont multiples, complexes et imbriquées
. Face à la croissance rapide de la population jeune, les gouvernements éprouvent des difficultés à leur procurer une éducation et des emplois, particulièrement dans un contexte de transition vers des économies basées sur le marché qui coïncide incidemment avec l’émergence de la poussée démographique des jeunes. Ni les systèmes éducatifs, ni les environnements de l’emploi dans la région ne se sont pleinement adaptés aux besoins d’une économie internationale concurrentielle, une situation qui doit changer rapidement si les pays de l’Afrique du Nord entendent capitaliser sur la marge de possibilités que leur offre la poussée démographique des jeunes.La crise économique mondiale a entraîné une augmentation du chômage des jeunes et de la pauvreté qui a eu pour effet de créer l’instabilité politique et sociale dans la région, ébranlant ainsi la confiance des investisseurs et mettant en péril la capacité de création d’emplois. L’instabilité politique récente a malheureusement fait rendu la question du chômage des jeunes encore plus critique, mais aussi plus problématique. Comme dans les cas de l’Egypte et la Tunisie suggèrent, le tourisme et les flux d’IED ont considérablement diminué en raison de la prudence des investisseurs et des visiteurs potentiels
. Les gouvernements d’Afrique du Nord ont besoin de compenser cette perte supplémentaire avant que le problème du chômage des jeunes puisse être considérablement amélioré.Cependant, il existe des possibilités qui méritent d’être explorées afin de faire face à cet important défi régional. Les recommandations ci-dessous sont peuvent être utilisés comme feuille de route pour la lutte contre le chômage des jeunes dans le court et le moyen terme.
Réformer le système éducatifLes programmes d’études des écoles et universités doivent être réformés pour fournir les compétences qui sont prisées sur le marché de l’emploi. Aux niveaux de l’enseignement primaire et secondaire, les élèves doivent être instruits aux compétences de base de haut niveau et aux compétences non techniques. Les compétences non techniques requièrent que l’on mette l’accent sur la résolution des problèmes et le travail de groupe créatif. Les programmes d’échanges d’enseignants et de migration circulaire peuvent permettre que les réformes soient menées de façon relativement peu coûteuse et efficace. Au niveau universitaire, il convient de mettre davantage l’accent sur la formation technique et les qualifications professionnelles. Une solution possible serait d’impliquer les entreprises du secteur privé dans la conception des programmes d’études et de classer les projets et les activités.
Les programmes de bourses d’études financés et d’autres programmes encourageant les étudiants de l’université à s’engager dans les filières scientifiques et techniques pourraient également s’avérer utiles, mais doivent être liés à des réformes sur les liens entre l’enseignement général et la spécialisation par matière. Le jumelage entre les universités et d’autres types d’échanges de savoir peuvent permettent de promouvoir des normes internationalement compétitives.Des directives officielles et des moyens d’évaluation de la qualité doivent être mis en place pour assurer que les programmes répondent à des normes de base convenues et sont appliquées de manière uniforme.
Les disparités entre les zones rurales et les zones urbaines en matière d’éducation doivent être comblées. Les gouvernements ont également besoin de trouver des moyens de réduire les taux d’abandon scolaire parmi les élèves du primaire et du secondaire. Les programmes de transfert conditionnel de fonds, qui ont été appliqués avec succès dans d’autres pays en développement, sont une solution possibleLes systèmes éducatifs du Maghreb doivent être mieux alignés sur les normes internationales. Pour tirer au mieux parti des possibilités d’emploi à l’étranger, les demandeurs d’emploi doivent être capables de signaler leurs qualifications aux employeurs potentiels à l’étranger.13/6/2012
 

samedi 16 juin 2012

Journée de l'Enfant africain: La lutte contre le travail des enfants ne fait que commencer

A l'instar de la communauté internationale, le Bénin célèbre le 16 juin la Journée de l'Enfant africain couplée dans sa 22ème édition avec celles relatives à la lutte contre le travail des enfants et aux réfugiés. Mais, l'enfant africain a bien besoin de mieux qu'une Journée pour sa survie.

En Afrique comme partout dans le monde, le travail fait partie intégrante de la vie, qui ennoblit l'homme et participe à l'édification de l'économie et de la société. Il contribue également à la socialisation de l'enfant et permet de transmettre les qualifications des parents aux enfants. De ce fait, il n'est pas rare de rencontrer dans les ateliers de métiers, les usines de type familial, des enfants de bas âge. Pris sous cet angle, le travail constitue un sérieux handicap pour l'enfant qui est privé de ses droits fondamentaux, notamment l'accès à l'éducation, à la santé, au développement physique, mental, moral, spirituel et au plein épanouissement.

Comment l'enfant pourrait-il assumer toutes ses responsabilités, s'il ne jouit pas de la plénitude de ses droits fondamentaux en tant que personne humaine ?

Le travail des enfants, en Afrique plus qu'ailleurs, est une réalité structurelle et non conjoncturelle. Car en fait, la monétisation des rapports sociaux, la détérioration sans cesse croissante des conditions financières et matérielle des ménages, la dette extérieure des Etas, les programmes d'ajustement structurel (PAS) et leurs contraintes, les conflits armés, les guerres avec leurs conséquences (morts, enfants soldats, exilés, déplacés et autres mutilés), ainsi que la pauvreté extrême qui assaille les populations, sont autant de causes de la dégradation de la situation des enfants et de leur mise au travail précoce.

Au Bénin, une étude réalisée par l'Observatoire de la famille de la mère et de l'enfant en 2010 révèle que sur un total de 10440 enfants accueillis par 163 structures de protection des enfants, 98 % sont Béninois, 1% Togolais et le reste de nationalités malienne, ghanéenne, ivoirienne, burkinabè, nigérienne, nigériane et congolaise (entre 0,04% et 0,2%). Selon la même étude, près de la moitié de ce nombre (42%) ont entre 10 et 14 ans et 15% ne sont pas en âge d'être scolarisés.

Selon une autre étude réalisée par le Bureau international du travail (BIT), 60% de quelques 115 millions d'enfants de moins de 18 ans qui travaillent sont utilisés dans l'agriculture. 30 % dans le commerce et le reste sur tout autre lieu où la force de travail qu'on exige d'eux, contraste étrangement avec leur âge. L'Afrique, le continent le plus pauvre, utilise une forte proportion de ce nombre, environ 40%.

Ces enfants, placés auprès des tuteurs connus ou non connus, sont utilisés comme des bêtes de somme, ne profitant généralement pas des fruits de leur travail.

Célébrer la Journée de l'enfant africain, c'est bien; commémorer la journée de lutte contre le travail des enfants, c'est louable.

mardi 12 juin 2012

La Suisse conclut un accord migratoire avec la Tunisie




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Le renvoi facilité de requérants d'asile tunisiens déboutés par la Suisse est assuré. La Suisse et la Tunisie ont également conclu un partenariat migratoire ainsi qu'un accord relatif à l'échange de jeunes professionnels, indique le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué.

Accord de réadmission
L'accord de coopération en matière de migration règle en détails les questions liées à la réadmission et à la réintégration. Il encourage et assiste les retours volontaires. La Tunisie s'engage par ailleurs à réadmettre sur son territoire ses ressortissants qui n'ont pas ou plus le droit de séjourner en Suisse.
L'accord sur l'échange de jeunes professionnels s'adresse à des jeunes de 18 à 35 ans, titulaires d'une formation complète, qui désirent parfaire leurs connaissances professionnelles et linguistiques dans le pays partenaire. L'autorisation de séjour et de travail est valable pour une durée de douze mois, prolongeable de six mois.
L'autorisation est octroyée sous réserve d'avoir trouvé un stage dans le pays partenaire, dans le domaine où le jeune a acquis ses connaissances professionnelles ou techniques. Le contenu de cet accord correspond à celui des 35 accords conclus par la Suisse à ce jour dans le domaine des stagiaires, précise le DFAE.
Engagement en Afrique du Nord
Le renforcement de la coopération migratoire avec la Tunisie fait partie de l'engagement renforcé de la Suisse en Afrique du Nord suite aux bouleversements politiques de l'année passée, souligne le DFAE.
Le 11 mars 2011, le Conseil fédéral avait adopté une stratégie interdépartementale pour l'Afrique du Nord mettant l'accent sur trois domaines: le soutien à la transition vers la démocratie et les droits humains; le développement économique et la création d'emplois; la gestion durable des migrations et la protection des groupes de population les plus exposés.
Afflux de Tunisiens en Suisse
Suite à la révolution en Tunisie début 2011, les nombre de migrants tunisiens en Suisse a considérablement augmenté, rappelle encore le DFAE. Le nombre de demandes d'asile déposées par des ressortissants tunisiens a représenté 18% de toutes les demandes contre 6,4% en 2010.(ats/Newsnet)