jeudi 24 novembre 2011

Démocratie et vision panafricaine: Me WADE lauréat du prix « Prestige d’Afrique »

Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, est lauréat du Prix du Prestige d’Afrique. La cérémonie de remise de cette distinction est prévue en décembre, lors du colloque international sur : «La prévention des conflits postélectoraux quelles solutions ?»

Le président de la République, Abdoulaye Wade, sera honoré, à Yamoussoukro, au mois de décembre prochain. L’Union fraternelle des populations de l’Afrique de l’Ouest (Ufrapao) a décidé de lui décerner le Prix du Prestige d’Afrique. Cette distinction est attribuée à la personnalité ou à l’autorité africaine qui se distingue par ses œuvres de bienfaisance et son engagement pour l’unité du continent.

L’Ong, portée sur les fonts baptismaux en 1991, sous les auspices du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, a porté son choix sur le président Wade pour son combat pour l’approfondissement de la démocratie au Sénégal et en Afrique, et surtout pour son engagement pour l’unité du continent.

« Le premier Prix de Prestige d’Afrique sera remis au président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade. Par ses actions, par ses œuvres de bienfaisance, il a contribué au développement de l’Afrique. Nous pensons que c’est un grand démocrate, c’est un légaliste. Il est de notre devoir de l’honorer», défend le président de l’Ufrapao, Koffi Jean Etienne, l’ancien premier adjoint au maire d’Abidjan qui était en visite au «Soleil», hier.

Le prix sera remis lors du colloque international qui porte sur : «La prévention des conflits postélectoraux quelles solutions ?» le 15 et 16 décembre 2011. Au-delà de la radioscopie de ce phénomène, les organisateurs de ce colloque cherchent à poser des jalons pour prévenir de façon durable les crises postélectorales. «Nous avons constaté que beaucoup d’élections débouchent sur des crises, des conflits. Il faut donc trouver des réponses à cette question. C’est pour cela que nous avons décidé d’organiser ce colloque», justifie Koffi Jean Etienne. Faudrait-il le rappeler, l’Ufrapao a conduit plusieurs missions d’observation des élections aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger.

Le spécialiste de la prévention des risques et catastrophes, Koffi Jean Etienne, est convaincu qu’il est possible d’éviter les contestations après les élections. «Si la Constitution est respectée, si tous les partis respectent la règle de jeu, il y aura moins de problèmes après les élections. Mais on ne peut aller aux élections en brandissant des arguments de va-t-en guerre», prévient Koffi Jean Etienne qui était accompagné par une délégation composée, entre autres, de Mme Diezou Louise Mondésir.

Idrissa SANE

Yahya Jammeh, de militaire putschiste à président mystique de la Gambie

Porté à la tête de la Gambie en 1994 par un coup d'Etat, Yahya Jammeh a troqué sa tenue militaire contre le boubou et clame pouvoir guérir le sida par des plantes et incantations mystiques, peu perturbé par les ONG qui l'accusent de violations des droits humains. 





M. Jammeh, 46 ans, se dit sûr d'être élu président une quatrième fois jeudi, fort de ses larges scores en 1996, 2001 et 2006.
Leader et candidat de l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), cet homme au physique de lutteur est né le 25 mai 1965, selon sa biographie officielle.
Marié et père d'un garçon et une fille, Yahya Abdulaziz Jemus Junkung Jammeh est issu d'une famille paysanne du village de Kanilai (ouest), près de la frontière avec la Casamance, dans le sud Sénégal. Il est diola, une ethnie commune à ces deux pays.
Après des études secondaires à Banjul, il s'engage en 1984 dans la gendarmerie. Gravissant progressivement les échelons, il commande la police militaire à deux reprises en 1991 et 1992.
Le 22 juillet 1994, après un stage de formation de police militaire aux Etats-Unis, Jammeh renverse sans effusion de sang, avec quatre lieutenants, le président Dawda Jawara, "père de la Nation" au pouvoir depuis près de 30 ans.
Il prend sa retraite de l'armée en 1996 avec le grade de colonel pour créer son parti. La même année, il remporte à 31 ans la présidentielle dès le premier tour.
Il sera réélu en 2001, puis en 2006. Entre-temps, en 2002, un amendement constitutionnel supprime toute limite aux mandats présidentiels.
Au fil des ans, l'ancien militaire a changé d'habit et n'arbore désormais que le boubou, généralement blanc, avec chéchia, écharpe, chapelet au cou et sceptre en main, cultivant l'image d'un président pieux, bâtisseur, dans un pays prisé des touristes européens.
Ses partisans mettent en avant plusieurs projets d'infrastructures réalisés avec des partenaires internationaux: aéroport, routes, université, hôpitaux, écoles...
Selon son CV officiel, il aime le tennis, le football, la chasse, la lecture, les comédies musicales, et a comme "disposition particulière" d'avoir "une vaste connaissance dans la médecine traditionnelle, surtout dans le traitement de l'asthme et de l'épilepsie".
Ces dernières années, la stérilité et le sida se sont ajoutés à la liste des maux que Jammeh prétend pouvoir "guérir" avec des plantes et des incantations mystiques lors de séances collectives diffusées par les médias publics.
Sourd au tollé qu'il a suscité au sein des acteurs de la lutte contre le VIH-sida, il poursuit ses "traitements" controversés qui sont même brocardés par des scénaristes américains: dans un épisode de la série "New York Unité Spéciale", un couple de Gambiens explique à la police qu'un bébé séropositif était malade faute du remède miracle de son "docteur président"...
Yahya Jammeh - qui aime à se faire appeler "Son Excellence Cheikh Professeur El Hadj Docteur Yahya AJJ Jammeh" - demeure également imperturbable face aux Ong locales et étrangères qui l'accusent de violations des droits de l'Homme, dénonçant des assassinats, disparitions forcées et tortures contre des défenseurs des droits humains, journalistes, opposants. Reporters sans frontières (RSF) le classe parmi les "prédateurs de la liberté de la presse".
Par Afriquinfo.com