mardi 29 novembre 2011

Guéant : la France accueille " trop" d'étrangers en situation régulière

La France accueille chaque année 200.000 étrangers en situation régulière, et c'est "trop", a estimé dimanche le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, en rappelant son objectif de diminuer en un an de 10% cette immigration.


"Nous acceptons sur notre sol chaque année 200.000 étrangers en situation régulière. C'est l'équivalent d'une ville comme Rennes, c'est deux fois Perpignan", a dit le ministre lors de l'émission Le Grand rendez-vous Europe 1/I-télé/Le Parisien.
"Moi aussi je trouve que c'est trop", a dit M. Guéant alors qu'on lui rappelait le point de vue de la présidente du Front national, Marine Le Pen, à cet égard.
"Pourquoi est-ce trop ? Parce que je souhaite comme le gouvernement, comme le président de la République, que les étrangers qui viennent chez nous soient intégrés, adoptent nos lois, adoptent notre mode de vie", a dit le ministre.
Il a rappelé son "objectif de diminuer en un an de 10% -- de 20.000 -- (cette immigration légale) et nous allons tenir cet objectif", a-t-il ajouté.
"La France n'est pas fermée, la France n'est pas un pays xénophobe", a affirmé M. Guéant.
Par ailleurs, il a dit être opposé à des élections de maires étrangers, en citant notamment la Seine-Saint-Denis. Le ministre a critiqué "l'accord du Parti socialiste et des Verts" qui "devient le programme du Parti socialiste (et) va plus loin que la proposition de loi qui va être discutée au Sénat puisque cet accord prévoit l'éligibilité".
"Cela veut dire que nous pourrions avoir des maires étrangers. Très franchement, je n'ai pas envie de voir dans le département de la Seine-Saint-Denis qui a une forte population étrangère, la majorité des maires devenir étrangers", a-t-il dit.
Sur le droit de vote des étrangers, M. Guéant a rappelé que ce droit était "depuis 1789 indissociable de la nationalité".
"J'ai une autre raison pour être contre ce droit de vote (des étrangers) qui est de circonstance: il y a des sujets plus importants aujourd'hui que celui-là qui se posent à notre pays", a-t-il dit. "C'est un sujet qui peut diviser et le Parti socialiste joue avec le feu", a ajouté le ministre.
Selon un sondage réalisé par BVA à paraître lundi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, 61% des Français sont favorables au vote des étrangers. Cette enquête, réalisée par téléphone les 25 et 26 novembre sur un échantillon de 980 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus, révèle que 75% des 25-34 ans sont pour le vote des étrangers, tout comme 51% des seniors.
 

Par diasporaenligne.net

Les opérations de vote se poursuivent, participation massive

Les premières opérations de vote se poursuivent mardi en Egypte, où les habitants ont participé lundi en grand nombre pour le début des premières élections depuis la chute d'Hosni Moubarak en février, dans un contexte de crise politique.

Le vote, qui se déroule sans problème de sécurité, concerne un tiers des gouvernorats en Egypte, soit 17,5 millions sur quelque 40 millions d'électeurs

La Haute commission électorale a affirmé que les législatives avaient connu une participation plus importante que prévu et décidé de prolonger de deux heures les opérations de vote. Les bureaux de vote , qui ont ouvert à 08H00 (06H00 GMT), ont fermé à 21H00 (19H00 GMT), selon les médias officiels.

"Nous avons été surpris par le nombre d'électeurs qui ont participé, qui est plus important que prévu", a déclaré le chef de la Haute commission électorale, le juge Abdel Moez Ibrahim lors d'une conférence de presse au Caire. "Il n'y a pas eu de problème de sécurité jusqu'à présent Dieu merci. C'était pourtant notre principale préoccupation", a-t-il ajouté, alors que les bureaux de vote seront encore ouverts mardi.

De longues files se sont formées dès les premières heures du matin pour voter en particulier au Caire et à Alexandrie, deuxième ville du pays, pour le premier tour de ce scrutin législatif étalé sur près de quatre mois. De nombreux électeurs se félicitaient de pouvoir déposer un bulletin qui compte, après des décennies d'élections acquises d'avance au parti de M. Moubarak, régulièrement accusé de fraudes massives.

A l'attention des illettrés -près de 40% de la population-, chaque parti ou candidat indépendant est identifié par un emblème -la balance de la justice pour le parti des Frères musulmans, un ballon de football, une pyramide...- ou des symboles plus surprenants comme une brosse à dents ou un mixeur.

Le vote de lundi concerne un tiers des gouvernorats (17,5 millions d'électeurs sur environ 40 millions), en particulier Le Caire, Alexandrie et Louxor, pour élire 168 des 498 députés de la nation. Le système électoral complexe prévoit un découpage en trois régions du pays, le plus peuplé du monde arabe avec plus de 80 millions d'habitants.

Le vote pour l'Assemblée du peuple se déroulera jusqu'au 11 janvier et les résultats complets seront connus deux jours plus tard. Viendra ensuite l'élection de la Choura, la chambre haute consultative, du 29 janvier au 11 mars.

La campagne électorale a été éclipsée par une poussée de contestation du pouvoir militaire qui gouverne le pays depuis la chute de Moubarak, émaillée ces derniers jours de violences qui ont fait 42 morts et plus de 3.000 blessés.

Sur la place Tahrir au Caire, épicentre de la mobilisation, une partie des manifestants affirmaient lundi ne pas croire au pouvoir des urnes pour obtenir le départ des militaires au pouvoir.

"Ce qu'on demande ici à Tahrir, c'est la chute du maréchal Tantaoui (le chef du pouvoir militaire), donc évidemment je ne participerai pas aux élections qu'il organise", a affirmé Omar Hatem, étudiant de 22 ans.

"Je vote pour l'avenir de l'Egypte. Ce sont les premières élections libres de mon pays", soulignait en revanche Youssouf, un informaticien de 25 ans devant un bureau de vote à Alexandrie.

"Pendant trente ans nous sommes restés silencieux, maintenant c'est fini", renchérit de son côté Samira, 65 ans, à Zamalek, le quartier huppé du Caire.

Après les élections en Tunisie et au Maroc, l'Egypte est le troisième pays à connaître un scrutin majeur dans une région bouleversée par le "Printemps arabe".

Le mouvement des Frères musulmans, la force politique la mieux structurée du pays et son parti, "Liberté et Justice", s'estiment en position de force face à des dizaines de partis salafistes (fondamentalistes musulmans), libéraux ou de gauche, le plus souvent récents et encore mal implantés.

De nombreux élus de l'ancien parti de M. Moubarak, aujourd'hui interdit, tentent également leur chance comme indépendants ou sous des bannières politiques nouvelles.

Selon l'agence officielle Mena, 161 plaintes ont été déposées en raison du retard dans l'ouverture des bureaux ou l'arrivée des bulletins de vote. Des électeurs se sont plaints de bulletins ne portant pas de tampon valable, et des observateurs n'ont pas été autorisés dans certains bureaux.

Sept ONG étrangères, dont le Centre Carter de l'ex-président américain Jimmy Carter, surveillent ces législatives.

Le futur Parlement devra nommer une commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution, une étape décisive dans la transition du pays vers la démocratie promise.

Ces élections doivent être suivies avant la fin juin 2012 par une présidentielle, après laquelle le pouvoir militaire a promis de rendre le pouvoir aux civils.

Par Rana MOUSSAOUI

lundi 28 novembre 2011

La France veut bien des étudiants étrangers, mais juste les riches

Je suis étrangère et je prépare l'examen d'avocat en France. Ce que l'Education nationale m'a apprise depuis mon enfance – j'ai été scolarisée dans un lycée français à l'étranger –, c'est qu'apprendre est une chance qui devrait être offerte à tous.
Mais depuis quelques années, ce sacro-saint principe du droit à l'éducation pour tous semble voler en éclats, non seulement pour les Français, mais aussi pour ceux qui ne le sont pas et ont choisi d'étudier en France.
Pourtant, l''inégalité d'éducation est, en effet, un des résultats les plus criants et les plus fâcheux, au point de vue social, du hasard de la naissance », comme le déclamait Jules Ferry il y a cent quarante et un ans.

Moins de 410 € ? Allez étudier ailleurs

Il y a peu, le centre de réception des étudiants étrangers de la préfecture de police de Paris a sursis à statuer sur ma demande de renouvellement de titre de séjour « étudiant ». Je disposais de moins de 450 euros sur mon compte bancaire ce jour-là.
Comprenez qu'après avoir payé mon loyer, mes frais de scolarité et être allée au cinéma, il est difficile pour moi de disposer de cette somme à la fin du mois.
En fait, l'agent de la préfecture s'est trompée : depuis un décret signé par le ministre français de l'Intérieur le 6 septembre 2011, il me faut justifier désormais d'au moins... 615 euros par mois pour pouvoir prétendre obtenir le précieux sésame.
Parions que la prochaine fois le même agent administratif me demandera de revenir avec la preuve que je dispose de cette somme exacte, qu'il y avait méprise.
Le message est donc clair, la France veut des étudiants issus de pays considérés aujourd'hui comme émergents ou non, pour assurer son rayonnement. Mais elle les veut riches de naissance.

Une rupture avec la tradition française

Le décret de Claude Guéant augmente de 30% le montant minimum de ressources mensuelles exigé pour les étudiants étrangers, et revient sur une tradition datant d'un décret de la IVe République, qui faisait correspondre cette somme au maximum alloué aux boursiers français sur critères sociaux. Ce qui garantissait une égalité réelle, dans la tradition française d'accès à l'éducation pour tous.
Pendant mes dernières années d'études, je justifiais de 430 euros mensuels de ressources. Cette année, il m'en faut au moins 200 de plus.
Tout comme ces milliers d'étudiants qui se sont engagés auprès des consulats français de leur pays d'origine, sous une condition de ressources de 430 euros par mois en août, et qui ont du être bien surpris de constater à leur arrivée sur place qu'ils allaient devoir trouver plus d'argent pour pouvoir rester étudier.
Notons enfin la cacophonie incroyable dans l'information délivrée aux étudiants sur la question du montant mensuel minimum nécessaire aux étudiants pour bénéficier de ce titre de séjour ;
  • Le site du ministère des Affaires étrangères avance un total de 430 euros,
  • Le site de Campus France, établissement public chargé de promouvoir l'éducation supérieure française à l'étranger, donne le chiffre de 455 euros minimum.
  • Le décret Guéant de septembre précise quant à lui que ce montant varie entre 615 et 770 euros, en fonction de l'État d'origine de l'étudiant.

RDC: Portraits des candidats à la présidentielle

Onze candidats se présentent à la présidentielle de ce 28 novembre en RDC, contre 33 en 2006. Rfi.fr vous propose les portraits de chacun des prétendants à la magistrature suprême. Portraits signés de nos correspondants et envoyés spéciaux et présentés dans l'ordre proposé par la Commission électorale indépendante.

Jean Andeka Djamba

Jean Andeka Djamba.
Radio Okapi/Ph.John Bompego
« Nous savons que ceux qui sont dans l’opposition, comme ceux de la majorité sont les mêmes qui ont été aux affaires dans ce pays, jusqu’à l’amener là où nous sommes arrivés. » Jean Andeka Djamba n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a déposé sa candidature pour la présidentielle du 28 novembre. Il faut dire que le leader de l’Alliance des nationalistes croyants congolais (ANCC) a été échaudé par la précédente élection. Faisant allusion à la majorité, il raconte : « Nous avons lutté ensemble pour gagner les élections de 2006 et avons même apporté deux députés à la majorité parlementaire. Hélas, nous n’avons pas géré avec celle-ci comme initialement convenu ! ». Où se situe-t-il sur l’échiquier politique ? « Nous sommes des nationalistes croyants, donc au centre », a indiqué l’avocat de la commune huppée de la Gombe, à Kinshasa, né il y a 49 ans dans la province du Kasaï Oriental (centre). « Cela fait 50 ans qu’on nous a toujours présenté le clivage opposition-pouvoir, mais le Congo n’a jamais décollé. Donc, le problème du Congo se trouve ailleurs : dans le clivage lumière-ténèbres », a conclu le chantre du « nationalisme croyant », concept qui doit « montrer au peuple la voie de la sortie ». Jean Andeka Djamba est le premier candidat à la magistrature suprême dans l’ordre alphabétique des onze prétendants, ainsi que le premier à avoir déposé son dossier à la Commission électorale nationale indépendante, organisatrice des élections présidentielle et législatives, à un seul tour. H.B
Adam Bombole Intole
Adam Bombole Intole.
DR
Adam Bombole Intole, 54 ans, joue sur les deux tableaux. Alors que son mandat de député national à Kinshasa arrive à son terme, l’homme d’affaires prospère brigue un autre mandat… et se lance en même temps dans la course à la présidence. Une ambition qui lui a coûté cher. Natif de Mbandaka (nord-ouest), le numéro 1 de l’interfédérale du Mouvement de libération du Congo (MLC) à Kinshasa a été exclu en septembre du parti pour avoir maintenu sa candidature alors que le premier et unique choix de la formation se portait sur Jean-Pierre Bemba, détenu et jugé à la Cour pénale internationale de la Haye. Résultat, l’ex-président du conseil d’administration de l’Office congolais des postes et télécommunications, originaire de la Province orientale (nord-est), a dû se présenter en tant que « candidat indépendant par la force de la situation », expliquait-il le 26 septembre sur sa page Facebook. « Le grand Saoudien, l’homme qui affronte la conjoncture quelle que soit la hausse ou la baisse du dollar », comme le célébrait une chanson, a cependant souligné qu’il était « toujours dans l’opposition ». La radiation du MLC n’a semble-t-il pas affecté sa campagne. Son slogan « Ensemble, changeons la RDC » s’est affiché un peu partout dans la capitale congolaise dès le départ de la campagne pour la présidentielle et les législatives, lancée le 28 octobre. Et à part lui et le chef de l’Etat sortant Joseph Kabila, les autres candidats ont souvent commencé plus tard l’opération séduction. H.B
Joseph Kabila
Joseph Kabila.
Mark Renders/Getty Images
Joseph Kabila a brisé la glace tout récemment. On le disait secret, mutique; on n’entendait sa voix que lors des cérémonies du 30 juin (fête nationale), ou lorsqu’il lui arrivait de lire un discours à de très rares occasion. Le 18 octobre dernier, il a surpris en se prêtant au jeu d’une conférence de presse débridée, une première au Palais de la Nation. Pendant près de trois heures, il a affiché sa totale confiance dans l’issue du scrutin. « Je ne sais pas qui va gagner, mais je sais que je ne vais pas perdre », s’amuse-t-il. Ses affiches de campagne sont encore plus optimistes, promettant une victoire « sûre à 100% ». La province du Katanga au sud du pays lui est réputée favorable, c’est le fief de son père feu Laurent Désiré Kabila. Aux dernières élections de 2006, les régions de l’Est, meurtries par les guerres, avaient massivement voté Kabila. En sera-t-il de même aujourd’hui ? Pourra-t-il compter sur le reste du pays ? Ses adversaires jurent du contraire. L’absence de sondages d’opinion rend toute prévision hasardeuse. Joseph Kabila, 40 ans, est le plus jeune des candidats à cette élection. Il est marié et père de deux enfants. Son épouse, Olive, l’accompagne dans ses tournées et prend parfois la parole. Il veut donner l’image d’un candidat jeune, dynamique; comme s’il entendait faire oublier aux congolais qu’il est au pouvoir depuis plus dix ans. Ses arguments de campagne sont essentiellement des promesses de routes, de ponts, et d’électrification. Pour lui le développement, passe d’abords par les infrastructures. C’est ce qu’il affirmait déjà en 2006, ce qui fait dire à un ses détracteurs: « le Président tient à ses promesses. La preuve : il les renouvelle à chaque élection ». B.M
François Nicéphore Kakese Malela

François Nicéphore Kakese Malela.
Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
« Je suis né dans la politique », lâche François Nicéphore Kakese. Agé de 55 ans, le natif de la province du Bandundu (ouest) se souvient encore de sa résistance au régime de l’ex-dictateur zaïrois Joseph Mobutu Sese Seko. « Quand les gens dansaient devant son drapeau, j’étais tout le temps puni parce que, moi, je ne dansais pas ! J’ai senti en moi une révolte quand il a dit que l’enseignement de la religion serait remplacé par le mobutisme, parce que j’aimais déjà beaucoup la bible. » En 1984, il refuse de voter pour Mobutu, alors candidat unique, en « déchirant » le carton vert des partisans, préférant le carton rouge des opposants – ce qui lui valu des « actes de représailles » qui perturbèrent ses études de médecine vétérinaire à Lubumbashi, capitale de la province du Katanga (sud-est). Avec le soutien d’un professeur belge, François Nicéphore Kakese obtient finalement son diplôme et s’exile en Afrique du Sud, où il exerce notamment comme inspecteur au ministère de l’Agriculture. Marié et père de trois enfants, il y vit toujours et retourne régulièrement au Katanga, où il a construit « beaucoup de fermes » via sa société de consultance ACF Agro-Vet International, qui mène aussi des projets de développement rural en Arabie Saoudite, en Angola, en Zambie, au Zimbabwe et au Nigeria. « Interpellé par l’état malheureux de son pays », il crée en 2009 l’Union pour le réveil et le développement du Congo (URDC). Son atout pour la présidentielle ? Sa « popularité exceptionnelle », affirme-t-il. H.B
Vital Kamerhe
Vital Kamerhe
RFI/Bruno Minas
Les câbles de Wikileaks ont révélé que Vital Kamerhe est le chouchou des américains. Ce n’est pas une surprise. L’ancien président de l’Assemblée nationale devenu opposant a toujours séduit les diplomates – pas seulement américains – par son éloquence, sa vivacité d’esprit, et sa connaissance des dossiers. Principal artisan de la victoire de Kabila en 2006, Kamerhe s’affirme comme un esprit libre. De son perchoir au parlement, il n’a pas hésité à critiquer les travers du régime. Ses relations avec le président se sont dégradées jusqu’à la rupture en 2009. Vital Kamerhe est alors débarqué, ce qui aura peut-être accentué sa popularité. C’est ce qu’il entend mesurer lors de l’élection présidentielle. Sa province d’origine, le Sud-Kivu est son principal réservoir de voix. Au Nord-Kivu il est aussi perçu comme un enfant du pays. Ailleurs, les avis sont partagés. Les opposants de longue date nourrissent des doutes sur son réel ancrage dans l’opposition à Kabila. Certains le soupçonnent même de vouloir revenir aux affaires en cas de réélection du président sortant. Son acharnement à maintenir sa candidature au risque de disperser les voix de l’opposition nourrissent ces soupçons. Vital Kamerhe n’en a cure, selon lui Kabila serait battu dans tous les cas de figure, opposition unie ou pas. 52 ans, marié et père de 8 enfants, Vital Kamerhe évoque chaque jour son rêve : faire du Congo un nouveau Brésil. Il se présente comme un disciple d’Ignacio Lula Da Silva. « Le Congo ressemble au Brésil », dit-il, « nous pouvons faire de même ». Mais la différence entre Lula et Kamerhe, note un observateur, « c’est que l’un s’est construit dans la lutte d’opposition, et pas l’autre ». B.M
Oscar Kashala Lukumuena
Oscar Kashala Lukumuena.
http://www.urec-congo.org/
Oscar Kashala tente à nouveau sa chance. Le cancérologue né à Lubumbashi, dans la province du Katanga (sud-est), avait brigué la présidence en 2006 et était arrivé cinquième. Il avait soutenu au deuxième tour Jean-Pierre Bemba, leader du Mouvement de libération du Congo (MLC), qui récolta 42% face à l’actuel président Joseph Kabila, candidat à sa succession. Après le scrutin, le médecin de 57 ans marié et père de huit enfants – trois adoptifs et cinq biologiques, dont l’un est récemment décédé – est retourné vivre aux Etats-Unis, où il est installé depuis 1987. Il est revenu le 15 juillet dernier pour briguer la présidence – à un seul tour depuis une réforme constitutionnelle polémique votée en janvier. « J’irai avec ma candidature jusqu’au bout, sans me rallier à quiconque », a affirmé à la presse l’enseignant en Caroline du Nord, originaire du Kasaï-Oriental (centre). « Quand on est venu en 2006, il faut avouer que l’on n’était pas aussi connu », confie le leader de l’Union pour la reconstruction du Congo (UREC), qui connut des déboires politico-financiers lorsqu’il était outre-Atlantique. Selon lui, la donne a désormais changé, d’autant qu’il n’a jamais cessé de soutenir son pays sur les plans médical (formation, dons…) ou économique (recherche d’investisseurs). Choisir entre politique et médecine ? Il n’y pense même pas : s’il est élu, il mènera les deux activités de front. H.B
Léon Kendo Wa Dondo

Léon Kengo Wa Dondo.
DR
« C’est un technocrate. Contre moi, il n’a aucune chance », dit l’un de ses adversaires. « Attention, pas si simple. L’homme est habile », répond un autre. Certes, Léon Kengo Wa Dondo, né il y a 76 ans d’un père polonais et d’une mère congolaise originaire de l’Equateur, a quelques handicaps. Il n’a pas de base électorale connue. Son parti, l’Union des forces du changement (UFC), n’a été lancé qu’en juillet dernier. Docteur en droit maritime et aérien, il est brillant mais un rien hautain. Il n’a pas le tutoiement facile comme Jean-Pierre Bemba. Il n’a pas non plus le charisme d’un Etienne Tshisekedi. Mais l’homme a quelques sérieux atouts. Trois fois Premier ministre de Mobutu, il est parvenu à ne pas couler avec le régime du maréchal grâce à une qualité que tous les Congolais lui reconnaissent : sa rigueur de gestionnaire dans l’un des pays les plus corrompus du monde. En mai 2007, il réussit un coup d’éclat. Elu sénateur quelques mois plus tôt, il bat le kabiliste She Okitundu dans la bataille pour la présidence de la Chambre haute. Par quel miracle ? Son habileté a payé, mais plus encore peut-être sa réputation d’homme d’Etat. « Kengo n’est pas ma tasse de thé, mais je dois reconnaître qu’il a le sens de l’Etat », souffle l’un de ses adversaires. Comment passer du respect à l’adhésion populaire ? C’est le défi que Kengo doit relever. En dehors de son fief de l’Equateur, il risque d’être devancé par les poids lourds, Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi. Mais dans une élection à haut risque comme celle-ci, tous les dérapages sont possibles. Et qui sait si le deuxième personnage de l’Etat congolais ne s’imagine pas comme un recours…C.B
Antipas Mbusa Nyamwisi
Antipas Mbusa Nyamwisi.
DR
A discuter aujourd’hui avec cet homme aimable, fin et souriant, on oublie presque qu’il a été chef rebelle lors d’une guerre cruelle. En 1998, Antipas Mbusa Nyamwisi est l’un des fondateurs du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie), mouvement anti-Kabila soutenu par le Rwanda. Un an plus tard, il crée une dissidence, le RCD-KML (Kisangani-Mouvement de libération), afin de protéger la région de Béni et de Butembo, son fief du Nord Kivu, des offensives de l’armée comme de celles des rebelles. Evidemment, « Mbusa », l’ancien élève des bons pères catholiques qui s’est converti au protestantisme, n’est pas un chien de guerre. Simplement, dans les collines fertiles du Nord Kivu, les populations nandé repèrent très vite cette intelligence vive et raffinée qui peut les défendre dans les multiples tables rondes où se partage le « gâteau congolais ». C’est ainsi que Mbusa rentre dans un gouvernement de transition, puis se rallie, en 2006, à la candidature de Joseph Kabila. En 2007-2008, comme ministre des Affaires étrangères, il négocie pied à pied le retrait des Rwandais et de leurs supplétifs de l’est du Congo. L’ex-rebelle nandé devient un farouche patriote congolais. Pourquoi rompt-il avec Joseph Kabila en septembre dernier ? « Parce qu’il veut se faire réélire député par les populations nandé qui ne veulent plus entendre parler du régime Kabila », confie l’un de ses proches. Mbusa mesure ses ambitions. Mais à 52 ans, l’homme ne s’interdit rien. Depuis trois mois, il essaie obstinément de convaincre ses partenaires de l’opposition de désigner un candidat unique. Pour l’instant, c’est l’échec. Mais l’homme s’est posé en arbitre. Et demain, il pourrait bien en récolter les fruits. C.B
François-Joseph Nzanga Mobutu
François-Joseph Nzanga Mobutu.
DR
François-Joseph Nzanga Mobutu porte un nom qui ne passe pas inaperçu. Fils du Maréchal qui a régné 31 ans sur le Zaïre, il a commencé sa carrière comme conseiller en communication de son père. Après la chute du régime en 1997, il s’exile au Maroc où il monte une entreprise de communication. En 2005, il revient au pays pour se présenter à l’élection présidentielle l’année suivante. Il obtient près de 5% des voix (sur 33 candidats) et appelle à voter Kabila au deuxième tour. Il en sera récompensé par un poste ministériel. Les raisons de sa brouille avec le président Kabila sont difficiles à déterminer. Lui parle de différent politique, d’autres évoquent des histoires d’argent... En mars 2011, il est limogé du gouvernement pour absentéisme à la suite d’un voyage officiel à Rome, prolongé de plusieurs semaines de congés imprévus. Nzanga Mobutu garde une certaine aura dans l’Equateur, fief de feu le Maréchal. Son parti porte une appellation qui aurait pu faire sourire à l’époque du règne sans partage du « Président Fondateur »: « L’Union des Démocrates Mobutistes ». Mais selon lui l’image de Mobutu a évolué positivement dans le pays. « Il incarne aujourd’hui la sécurité, l’union de la Nation », dit-il. Le mobutisme n’est plus un tabou, et Nzanga compte surfer sur la vague nostalgique qui emporte beaucoup de congolais appauvris. « C’était mieux avant… », entend-t-on souvent dans les conversations. Dans sa grande villa surplombant le fleuve Congo, Nzanga Mobutu, reçoit beaucoup de visiteurs. Aimable et attentionné, il prend le temps d’écouter chacun, de répondre au téléphone, de présenter son épouse avec laquelle il a eu trois enfants. Il ne donne pas l’impression de vivre le stress d’une campagne électorale. Ses chances de retrouver bientôt le fauteuil paternel sont minces, mais à 41 ans il a tout le temps de peaufiner sa vision d’un Congo moderne bâti sur les bases du Zaïre de papa. B.M
                                                                  Josué Mukendi Kamama
Josué Alex Mukendi Kamama.
DR
Josué Mukendi, 61 ans, s’est présenté à la présidentielle après une « succession de révélations divines » prédisant qu’il devait « sortir le Congo de ses souffrances ». Candidat indépendant originaire du Kasaï-Oriental (centre), ce licencié en économie a étudié à Kinshasa et, notamment, en Belgique, aux Etats-Unis, au Japon et en Allemagne. Marié et père de cinq enfants, l’ex-représentant de l’armement maritime en RDC est aujourd’hui directeur à la Compagnie maritime congolaise et pasteur au Camp-Luka, un quartier démuni de la capitale congolaise où il officie depuis onze ans. « J’incarne une nouvelle émergence politique. Le Congo a besoin de ce type d’hommes qui peuvent le faire émerger », dit-il, avant de se qualifier d’« Obama du Congo », en référence au président américain. « Je me suis occupé du ministère des délaissés. Je suis connu de toutes ces mamans et tous ces papas que j’ai aidés avec mes fonds propres », poursuit-il, ajoutant qu’il compte sur le « bouche à oreille » pour convaincre. « Ma gouvernance, c’est de détendre l’atmosphère sociale au niveau de la collectivité nationale. (…) Je peux commencer mon mandat en reconstruisant les routes et les infrastructures, mais si les gens ne sont pas payés (les militaires, les enseignants, le corps médical), il y aura toujours des grèves », avait-il déclaré en déposant sa candidature. Comme pour critiquer le chef de l’Etat Joseph Kabila qui s’est fait élire sur un programme de reconstruction des infrastructures délabrées. H.B

Etienne Tshisekedi
Etienne Tshisekedi.
RFI/Bruno Minas
Jamais en repos, rarement détendu – y a-t-il une seule photo de lui où on le voit sourire ? –, Etienne Tshisekedi est un homme en colère. Une colère qui s’est d’abord manifestée contre la dictature Mobutu – l’ex-ministre de l’Intérieur du maréchal fonde l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) en 1982. Une colère qui, aujourd’hui, l’amène à appeler le peuple à « casser les portes des prisons » où sont détenus ses militants. Incitation à la violence ? « Non », répond le vieil opposant. « Toute dictature est basée sur la peur. Il faut enlever la peur dans la tête du peuple en le mobilisant pour aller terroriser ceux qui l’ont terrorisé ». En fait, pour le « lider maximo » (l’un de ses surnoms), le peuple et lui ne font qu’un : « le souverain dans ce pays, c’est le peuple congolais, qui m’a proclamé depuis longtemps ». C’est pourquoi, ces six derniers mois, le premier docteur en droit du Congo indépendant n’a pas voulu entrer dans les discussions sur un éventuel candidat unique de l’opposition. Il est vrai qu’il a 78 ans. Cette élection est, pour lui, celle de la dernière chance. Peut-il gagner ? Grâce à son courage physique (au temps de Mobutu) et à son train de vie modeste, « Tshitshi » est très populaire à Kinshasa et dans les deux provinces du Kasaï, sa région natale. Il l’est beaucoup moins au Katanga et dans les deux provinces du Kivu. Mezzo voce, les conseillers de Joseph Kabila admettent que le chef de l’UDPS est leur principal adversaire. Pour les lendemains d’élection, la sécurité présidentielle a élaboré sept scénarios de crise. Dans ces scénarios, les mots d’ordre du « vieux lion » sont un paramètre essentiel. C.B



Par rfi.fr

Journée de vote et premiers incidents en RDC

 Les Congolais votent, ce lundi 28 novembre 2011, pour élire leur président et leurs députés. A Lubumbashi, les bureaux de vote ont ouvert souvent avec retard par rapport à l’horaire prévu (06h locales, 04h TU). Dans certains bureaux, les opérations de vote n’avaient toujours pas commencé en milieu de matinée, le matériel électoral n’étant toujours pas arrivé. Une journée de vote marquée par de nombreux incidents à Lubumbashi (sud-est) mais aussi à Kananga (centre).

Des cendres volent. La foule se presse et s’agite dans l’odeur de fumée. Beaucoup tiennent entre leurs mains des bulletins de vote brulés, tachés de boue. Au Camp est, un quartier situé dans le centre ville de Lubumbashi, deux pick-up de la Commission électorale, la Céni, brûlent encore sur le bord de la route. A l’intérieur des piles de bulletins calcinés.
Vers 3 heures du matin, le convoi qui transportait le matériel électoral a été attaqué. Un habitant raconte qu’il a été réveillé par des coups de feu et qu’il a vu des hommes en tenue militaire s’en prendre au convoi. Mais il est trop tôt pour dire qui se trouve derrière cette attaque. Le gouverneur de la province Moïse Katumbi, parle de bandits armés. Cet incident renforce encore le sentiment populaire que l’élection est entachée de fraudes. Des habitants nous montrent des bulletins déjà cochés mais il est impossible de dire quand cela a été fait.
Ailleurs en ville, des tirs ont été entendus dans la matinée et le sentiment de frustration va croissant. Il reste encore des bureaux de vote où le scrutin n’a pas démarré, faute de matériel électoral. Dans certains bureaux de vote du centre ville, comme à l’école Jean Calvin dans le quartier Gambera 2 par exemple, il n’y avait ce matin ni urnes ni isoloirs ni bulletins de vote. Les bulletins pour l’élection présidentielle seulement ont fini par arriver un peu avant midi comme nous a expliqué Athanase Kalubi l’un des observateurs pour l’UDPS, le grand parti de l’opposition.
Dans le centre du pays, à Kananga plusieurs incidents ont été signalés. Des bureaux de vote ont été incendiés, des bulletins volés et d'autres mis dans les urnes avant l'ouverture du scrutin dans ce fief de l'opposant Etienne Tshisekedi.

Par RFI.FR

samedi 26 novembre 2011

L'Egypte, terrain « plus dangereux » pour les femmes journalistes


Place Tahrir :"J'ai subi une agression sexuelle" par LePostfr

Deux journalistes agressées sexuellement ces dernières 24 heures... Cette triste nouvelle d'Egypte, qui rappelle celle de février dernier, lorsque Lara Logan, journaliste vedette de CBS, avait été violée place Tahrir par plusieurs hommes après avoir été encerclée par une « bande de plus de 200 personnes survoltées jusqu'à la frénésie », a d'abord poussé Reporters Sans Frontières (RSF) à recommander aux rédactions de ne pas envoyer des femmes couvrir les événements en Egypte :
« Reporter sans frontières (RSF) déconseille aux médias d'envoyer en Egypte des femmes journalistes après l'agression dont a été victime jeudi une journaliste française de télévision.
C'est au moins la troisième fois qu'une femme reporter est agressée sexuellement depuis le début de la révolution égyptienne. Les rédactions doivent en tenir compte et cesser momentanément d'envoyer des femmes journalistes en reportage en Egypte.
“C'est malheureux d'en arriver là, mais face à la violence de ces agressions, il n'existe pas d'autre solution.”

Des mesures de protection pour les femmes

L'organisation a ensuite, en appelant les rédactions à prendre des mesures de protections spécifiques pour les femmes :
“Nous appelons les rédactions à la prudence et à se soucier en priorité de la sécurité de leurs envoyés spéciaux et de leurs correspondants. Il est plus dangereux pour une femme que pour un homme de couvrir les événements de la place Tahrir. C'est une réalité à laquelle les rédactions doivent faire face.
C'est la première fois que des agressions sexuelles répétées sont commises dans un même lieu contre des femmes journalistes. Les rédactions doivent se poser la question lorsqu'elles envoient des équipes sur place et prendre des mesures de protection particulières.”
Ce jeudi, après une nuit passée au ministère de l'Intérieur, Mona Eltahawy, blogueuse américano-égyptienne, a accusé la police égyptienne d'agression sexuelle. Elle a de sa détention.
“Ils m'ont fait subir la pire des agressions sexuelles [...] en plus de m'avoir battue, les chiens [de policiers anti-émeutes] m'ont fait subir la pire des agressions sexuelles. [...]
Cinq ou six (policiers) m'ont touché et pincé les seins et mes parties génitales et je ne pouvais plus compter le nombre de mains qui essayaient d'entrer dans mon pantalon.”
Dans une interview accordée à CNN, la journaliste dénonce les violences faites aux femmes par les forces de l'ordre égyptienne, estimant qu'elle n'est pas une victime isolée.
Mona Eltahawy raconte son agression (en anglais)
Quelques heures plus tard, c'est de Patrick Baz, responsable photo pour le Moyen-Orient de l'AFP, que l'on a appris l'agression de Caroline Sinz, journaliste à France 3. Elle déclaré avoir été frappée violemment et agressée sexuellement.
Caroline Sinz : “J'ai subi une agression sexuelle”
Une vidéo, diffusée à la télévision égyptienne, la montrait encerclée par une centaine d'hommes.
Une femme bousculée place Tahrir.
Par rue89.com

Gestion concertée des migrations : Le Sénégal souffle le chaud et le froid

Pendant qu’il salue l’initiative Frontex décriée pour ses pratiques aux antipodes du respect des droits des migrants, le ministre des Affaires étrangères invite au respect de la dignité due à tout homme et en tout lieu auquel chacun des Etats doit œuvrer.

Contrairement à l’opinion de la société civile africaine et européenne sur l’initiative, le Frontex est à saluer, selon le ministre d’Etat, Me Madické Niang, ministre des Affaires étrangères du Sénégal. ‘L’Agence pour le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne (Frontex) est une initiative heureuse’, déclare Madické Niang lors d’une conférence de presse sanctionnant le sommet interministériel euro-africain sur migration et développement tenu hier à Dakar.
Le ministre d’Etat qui procédait auparavant à l’ouverture de cette rencontre de haut niveau entre ministres européens et africains d’évoquer, cependant, la nécessité du respect des droits des migrants et des membres de leurs familles comme principes de base partagés pouvant servir à établir les fondements solides d’une gestion commune des migrations. ‘Du respect effectif, par tous les Etats, des normes internationales relatives aux droits des migrants et à la protection des femmes, enfants et filles issus de la migration, contre toutes formes de discrimination, d’exploitation, d’abus et de traites, dépendra le succès de notre entreprise’, croit savoir M. Niang. Selon qui, ‘il y va de la préservation de la dignité due à tout homme et en tout lieu, à laquelle chacun de nos Etats doit œuvrer’.
A l’en croire, tous les pays partenaires de l’Ue sont contre l’immigration clandestine et entendent combattre le phénomène. Soulignant l’accord signé entre la France et le Sénégal, M. Niang rassure que l’obtention du visa trouve un sort heureux au même titre que la liste des métiers dressée par la France qui a été révisée en tenant compte des besoins du Sénégal. Selon la secrétaire d’Etat française chargée de la Jeunesse et de la Vie associative, Jeannette Bougrab, ‘2 millions de visas sont délivrés chaque année aux émigrés parmi lesquels on compte un grand nombre d’étudiants, soit 250 mille en 2008, 46 mille en 2009, 60 mille en 2010’.

A. SIDY
 


1 200 personnes fuient chaque jour l'État du Nil Bleu au Soudan, selon le HCR

Les affrontements entre l'armée soudanaise et des groupes rebelles du Mouvement pour la libération des peuples soudanais-Nord (SPLM-N) se poursuivent dans l'État du Nil Bleu. 

Depuis le mois d'août, le conflit a déplacé près de 76 000 personnes, qui ont trouvé refuge en Ethiopie ou au Soudan du Sud. Le Soudan accuse son voisin, qui a proclamé son indépendance en juillet dernier, de soutenir la rébellion. L'armée de Khartoum s'est emparée le 6 novembre dernier de Kurmuk, la ville frontalière avec l'Éthiopie. 

Par ailleurs, l'État voisin, le Sud-Kordofan (Soudan) est toujours sous tension, en dépit d'un accord signé il y a plusieurs mois. 

Des troupes de la Force de sécurité par intérim des Nations unies  se sont en partie déployées dans la zone d'Abyei mais Khartoum interdit l'accès de l'État aux organisations humanitaires internationales. Il y a quelques jours, Khartoum bombardait un camp de réfugiés situé au Soudan du Sud. 

Les Haut commissariat aux réfugiés craint que la situation empire pour les populations d'ici la fin de l'année.

 Par RFi.fr

vendredi 25 novembre 2011

Les 20 Africains les plus riches Pour la première fois, le magazine américain Forbes a établi le classement des plus grandes fortunes du continent africain.

Aliko Dangote, l'homme le plus riche d'Afrique selon Forbes. REUTERS/Mike Hutchings
partager
taille du texte
 
Si les richesses de l'Afrique ne profitent pas à tous les habitants du continent, plusieurs individus sont parvenus à devenir millionnaire, voire milliardaire (en dollars ou en euros) dans des secteurs divers (télécommunications, immobilier, pétrole, mines). Voici le premier classement des Africains les plus riches selon le magazine américain Forbes.

20. Stephen Saad, Afrique du Sud

Co-fondateur du groupe pharmaceutique Aspen Pharmacare, Stephen Saad, 47 ans (marié, quatre enfants), est crédité d'une fortune estimée à 640 millions de dollars (472 millions d’euros). En 1997, la création de son entreprise lui coûte 6,3 millions de dollars (4,6 millions d’euros). Aujourd’hui Aspen est l’une des plus importantes sociétés cotées à la bourse de Johannesburg.
A 29 ans, le natif de Durban devient millionnaire après avoir vendu ses parts de l’entreprise de médicaments Covan Zurich pour 3 millions de dollars (2,23 millions d'euros). L’année dernière, Aspen a acquis les droits leur permettant de fabriquer des produits de la marque du laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline.

19. Shafik Gabr, Egypte

Shafik Gabr, 59 ans (marié, un enfant), a fait fortune grâce à son conglomérat Artoc présent dans l’industrie de l’acier, les usines préfabriquées et les services logistiques pour les compagnies de gaz et de pétrole. Bien implanté en Egypte, Gabr souhaiterait s’imposer dans le secteur de l’automobile de la Tunisie, un marché laissé vacant depuis la chute du clan Ben Ali et Trabelsi. Amateur d’art, Gabr possède également l’une des plus grandes collections de peintures orientalistes. Sa fortune est évaluée à 730 millions de dollars (540 millions d'euros).

18. Lauritz «Laurie» Dippenaar, Afrique du Sud

Président du Conseil d’Administration de la banque FirstRand, Laurie Dippenaar, 63 ans (marié, trois enfants), a une fortune estimée à 750 millions de dollars (555 millions d'euros). En 1977, il fonde avec deux associés la Rand Consolidated Investing qui sera plus tard rejointe par la Rand Merchant Bank de Johann Rupert. En 1992, Rand Merchant Bank rachète l’assureur Momentum Life et va finalement fusionner avec la First National Bank pour devenir la First Rand Group.

17. Jim Ovia, Nigeria

Le premier noir du classement des 20 plus riches Africains est le parrain du secteur bancaire au Nigeria. En 1990, Jim Ovia, 57 ans (marié), fonde le Zenith Bank Group. En 2007, il lance Visafone, un opérateur de téléphonie mobile qui compte aujourd’hui plus d’un million d’abonnés. Ovia a également investi dans le secteur de l’immobilier et dirige Quantum, une société de capital-investissement. Jim Ovia est la tête d’une fortune de 775 millions de dollars (574 millions d'euros).

16. Mohamed Al Fayed, Egypte

Mohamed Al Fayed (2010) REUTERS/Luke MacGregor
Avec une fortune estimée à 1,3 milliard de dollars (970 millions d'euros), Mohamed Al Fayed, 78 ans (marié, cinq enfants), est le premier milliardaire en dollars du classement. En 2010, il vend son célèbre magasin londonien Harrod’s à une holding qatari pour 2,4 milliards de dollars. En juillet, il rachète le site de mode Cocosa. Il est propriéatire de l'Hotel Ritz à Paris et du club de football anglais Fulham.

15. Youssef Mansour, Egypte

Youssef Mansour, 66 ans (marié, cinq enfants) dirige Metro, la plus grande chaîne de supermarchés égyptiens. Aujourd'hui, il consacre une partie de son temps à sa fondation qui lutte contre l'analphabétisme et pour un meilleur accès à l'éducation. Il doit l'esssentiel de sa fortune aux affaires de la famille.
Les Mansour sont les plus grands vendeurs au monde de voitures General Motors. La famille est également impliquée dans la vente d'engins de construction. Ses biens immobiliers, notamment ceux du groupe Palm Hills Developments ont perdu de leur valeur depuis la révolution égyptienne. Sa fortune est estimée à 1,55 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros).

14. Yasseen Mansour, Egypte

Après des études à l'université de Washington, Yasseen Mansour, 50 ans (marié, quatre enfants), prend la tête de la compagnie immobilière Palm Hills Developments. Le plus jeune des trois frères Mansour avait été placé par Interpol dans une liste pour fraudes avant d’être finalement blanchi. En juin, Yasseen a démissionné de son poste de PDG mais reste président de la société. A l'image de son frère, il doit l'essentiel de sa fortune à l'entreprise familiale. Ses biens sont également estimés à 1,55 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros).

13. Mohamed Mansour, Egypte

Mohamed, 63 ans (marié, deux enfants), est le plus riche de la fratrie Mansour, sa fortune est estimée à 1,7 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros). Mise à part l'entreprise familiale, Mohamed Mansour a des intérêts dans la plus grande chaîne de supermarchés d'Egypte et la marque de cigarettes Philip Morris.

12. Anas Sefrioui, Maroc

Anas Sefrioui, 54 ans (marié, trois enfants), s’est enrichi dans le secteur de l’immobilier. En 1988, il forme le groupe Addoha et dix ans plus tard il remporte un appel d’offres pour la construction d’HLM parrainés par le roi de l’époque, Hassan II. En 2005, il décroche un contrat d’un milliard de dollars pour construire de nouveaux HLM. On évalue sa fortune à 1,75 milliard de dollars (1,3 milliards d'euros).

11. Othman Benjelloun, Maroc

Othman Benjelloun, 79 ans (marié, deux enfants), a démarré dans les assurances. En 1988, il reprend en main une petite compagnie d’assurance dans laquelle son père était un actionnaire majoritaire, RMA Watanya. Par la suite, Benjelloun décide d’étendre son activité en se lançant dans le secteur bancaire. Sa banque BMCE est présente dans plus d’une douzaine de pays africains et a une capitalisation boursière de 4 milliards de dollars.
Sa holding est également implantée dans les secteurs des télécommunications, des compagnies aériennes, et les technologies de l’information. Sa fortune culmine à 2,4 milliards d'euros (1,7 milliards d'euros).

10. Patrick Motsepe, Afrique du Sud

Nelson Mandela et Patrice Motsepe (2008) REUTERS/Siphiwe Sibeko
Patrice Motsepe, 49 ans (marié, trois enfants) est le seul milliardaire noir d’Afrique du Sud. Sa fortune de 2,5 milliards de dollars (1,8 milliards d’euros), il la doit au secteur minier. Son conglomérat African Rainbow Minerals (ARM) a des intérêts dans plusieurs industries minières. Depuis février 2011, l’action du groupe a chuté de plus de 20%.
Né dans le township de Soweto, Motsepe débute sa carrière en tant qu’avocat. Spécialiste du droit minier, il devient le premier associé noir du cabinet Bowman Gilfillan à Johannesburg. En 1994, il achète des puits de mines d’or peu productifs pour en faire des sites de production rentable. Motsepe a également des intérêts dans Sanlam, entreprise sud-africaine implantée dans le secteur des assurances et des services financiers.

9. Onsi Sawiris, Egypte

Onsi Sawiris, 81 ans (marié, trois enfants) est le patriarche de l’une des familles les plus riches d’Egypte. Après la nationalisation, en 1971, de sa première entreprise de bâtiment par le gouvernement égyptien, il ne se décourage pas et crée l’Orascom Construction Industries. En 1995, son fils Nassef lui succède à la tête de la compagnie. Ses autres enfants ont pris des voies différentes. Naguib a créé une société de télécommunications, et Samih dirige des hôtels et un groupe immobilier. Toutes ces sociétés forment le conglomérat Orascom. Depuis avril 2011, Onsi Sawiris détient des parts de VimplelCom, opérateur mobile russe. Sa fortune est estimée à 2,6 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros).

8. Christoffel Wiese, Afrique du Sud

A 70 ans (marié, trois enfants), Christoffel Wiese est le président et l’actionnaire unique le plus important de la plus grande chaîne de supermarché à bas prix du continent africain: Shoprite. Il siège également au conseil d’administration de la chaîne de magasins de vêtement discount Pepkor dont il détient 44% des parts. En mars, Wiese a acheté 100 millions de dollars d’actions de la société de capital-investissement Brait.
Le Sud-Africain a également restauré une ferme pour en faire un hôtel cinq étoiles, le Lanzerac. Ce dernier a planté autour de l’établissement des vignobles et fabrique son propre vin. Son activité dans le vin ne s’arrête pas là puisqu’il est propriétaire de la marque Lourensford Estate. Wiese a aussi fait l’acquisition d’une réserve dans la région du Kalahari. Toutes ces activités font culminer sa fortune à 2,7 milliards de dollars (2 milliards d’euros).

7. Naguib Sawiris, Egypte

Naguib Sawiris (2010) REUTERS/Cynthia Karam
Fils aîné d’Onsi, Naguib, 57 ans (marié, quatre enfants) est le fondateur d’Orascom Telecom. En avril 2011, il vend les intérêts de la famille à VimpelCom pour un montant de 6,5 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) et fusionne avec le géant russe, faisant de lui l’un des actionnaires majoritaires de ce groupe de télécommunications. Si Sawiris ne compte pas se détourner de ce secteur d’activité, il a également décidé de se lancer en politique en créant en avril le parti Free Egyptians qui prône notamment le marché libre.
En juin, il publie un tweet illustrant un Mickey barbu et une Minnie voilée. A la suite de cela, il reçoit des menaces de mort de musulmans extrémistes. La fortune de Sawiris est estimée à 2,9 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros).

6. Miloud Chaabi, Maroc

Avec une fortune estimée à 3 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros), Miloud Chaabi, 82 ans (marié, six enfants) est l’homme le plus riche du Maroc. Comme Anas Sifroui, il a construit sa fortune dans l’immobilier. Il commence par construire des HLM puis diversifie son activité grâce sa holding Ynna. Chaabi construit des hôtels, des supermarchés. Une partie de sa société est également consacrée aux énergies renouvelables.
A l’instar de Sawiris, le Marocain de 82 ans est également impliqué en politique. Son alliance avec le parti socialiste lui vaut le surnom de «capitaliste rouge». Après la révolte tunisienne, Chaabi n’a pas hésité à déclaré que le Maroc avait ses propres Trabelsi. En février 2011, il faisait partie des manifestants qui réclamaient la fin de la corruption en politique et dans le milieu des affaires.

5. Mike Adenuga, Nigeria

Mike Adenuga, 58 ans (marié), est le président de Conoil Producing. Au début des années 1990, c’est la première entreprise à jouer un rôle conséquent dans l'industrie pétrolière nigériane. Aujourd'hui Conoil Producing est la première compagnie d'exploration pétrolière, avec une production évaluée à 100.000 barils par jour. Surnommé «The Guru», Adenuga est également propriétaire de Globalcom, deuxième plus grand opérateur de téléphonie mobile du pays, qui regroupe 13 millions d'abonnés.
A l'âge de 26 ans, il remporte son premier million de dollars notamment en vendant des sodas. Aujourd'hui, Adenuga est milliardaire et ses biens sont estimés à 4,3 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros).

4. Johann Rupert & family, Afrique du Sud

Johann Rupert, 61 ans (marié, trois enfants) a fait fortune dans l’industrie du luxe. Les biens du Sud-africain s’élèvent à 4,7 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros). Rupert est le président de Richemont, société holding qui contrôle de prestigieuses marques telles Vacheron Constantin, Cartier, Alfred Dunhill, Montblanc ou encore Chloé. En 2010, Rupert a fait l’acquisition du portail en ligne Net-a-Porter pour 343 millions de dollars. Depuis le début de l’année, les ventes de Richemont ont augmenté de 30% grâce à une forte demande venue d’Asie.

3. Nassef Sawiris, Egypte

Avec une fortune estimée à 4,75 milliards de dollars (3,55 milliards d’euros), Nassef, 50 ans (marié, quatre enfants) est l’homme le plus riche de la famille Sawiris. En 1995, il succède à son père, Onsi, à la tête d’Orascom Construction. Durant la révolution égyptienne, les parts de la société ont chuté de près d’un tiers, puis ont remonté à leur niveau initial avant de rechuter de nouveau.

2. Nicky Oppenheimer & family, Afrique du Sud

Nicky Oppenheimer (2011) REUTERS/Stefan Wermuth
Nicky Oppenheimer, 66 ans (marié, un enfant) est le premier Sud-Africain du classement. Sa fortune est évaluée à 6,5 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros). Au début du mois de novembre, ce magnat du diamant a vendu 40% des actions qu'il avait chez le bijoutier De Beers, le premier producteur mondial de diamant, au géant de l'industrie minière Anglo American pour 5,1 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros). Cette transaction marque la fin du contrôle de la famille Oppenheimer sur la société De Beers. La famille avait repris la compagnie en 1927.

1. Aliko Dangote, Nigeria

10,1 milliards de dollars (7,7 milliards d’euros). Cette somme permet à Aliko Dangote, 54 ans (marié, trois enfants), de siéger à la première place des Africains les plus riches. Il y a 30 ans, le Nigérian se lance dans les affaires grâce à un prêt de son oncle. Il commence par vendre des produits alimentaires. L’entreprise de Dangote se développe et ce dernier finit par créer le Dangote Group, un conglomérat présent dans l’industrie des denrées alimentaires et du ciment. A la fin de l’année 2010, son entreprise Dangote Cement est cotée à la bourse nigériane (la Nigeria Stock Exchange). Avec une capitalisation boursière de 10 milliards d’euros, Dangote Cement est devenu l’une des principales sociétés de la Nigeria Stock Exchange. Il est aujourd'hui le roi du ciment en Afrique et possède des usines de nombreux pays dont la Zambie, le Sénégal, la Tanzanie et l'Afrique du Sud.
Au Cameroun, il est en charge de la construction d’une usine de ciment estimée à 115 millions de dollars (84 millions d’euros). En août dernier, il investit 4 milliards de dollars (2,9 milliards d’euros) dans la construction d’un complexe de fabrication de ciment en Côte d’Ivoire. Philantrope, Aliko Dangote a donné des millions de dollars pour la santé et l’éducation.
Jacques-Alexandre Essosso

LA DIASPORA SENEGALAISE : Halte a la contribution sans retribution

Parmi les différentes couches de la population sénégalaise, les sénégalais de l’extérieur jouent un rôle de plus en plus prépondérant. Estimée aujourd’hui à près de 3 millions soit 20% de la population nationale, la diaspora est maintenant de loin le principal bailleur de fonds du Sénégal. Par les sacrifices consentis pour assister leurs familles restées au pays, les sénégalais de l’extérieur transfèrent chaque année une manne financière qui stimule directement l’économie de leur pays et en même temps constitue un atout majeur pour la société sénégalaise dans la lutte contre la pauvreté.

Le Sénégal est aujourd’hui l’un des pays africains qui re?oivent le plus de fonds de sa diaspora. Selon une étude de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), depuis 2006 les transferts officiels de fonds des sénégalais de l’étranger ont atteint 500 milliard de fcfa. Et cela sans compter les envois de fonds effectués par des canaux non-officiels, c’est-à-dire de fa?on informelle par l’intermédiaire des relations familiales, amicales ou autres. La voie informelle demeure très prisée de nos jours car elle permet à ses usagers de réduire sensiblement le coût souvent exorbitant des frais d’envoi et de change. D’ailleurs la BCEAO considère que le total des transferts par canaux informels représentent au moins 40% des envois formels. Cela porte le total des fonds transférés par la diaspora sénégalaise à plus de 700 milliards chaque année.

Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), depuis 2005 le Sénégal est l’un des pays africains dont le principal bailleur de fonds est sa diaspora. Les transferts de fonds des sénégalais de l’extérieur dépassent aujourd’hui de loin le montant combiné de l’Aide Publique au Développement (APD) et des Investissements Directs Etrangers (IDE), ce qui est essentiel. Car les aides et investissements ensemble sont souvent prévus et budgétisés à l’avance. De ce fait les populations qui en ont vraiment besoin, souvent ne sentent pas les effets de cette assitance dans leur vie de tous les jours.

Par contre les fonds transférés par la diaspora ont un effet immédiat sur les ménages qui les re?oivent et sur l’économie sénégalaise qui est alors stimulé. Les fonds vont directement à des milliers et des milliers de familles qui automatiquement dépensent cette manne financière dans les différents secteurs économiques tels que les denrées alimentaires, les vêtements, les « petits métiers », etc… sans oublier l’électrification et les forages dans les zones rurales.

Une autre étude de la Banque Mondiale en 2006 a révélé que chaque année le Sénégal re?oit de sa diaspora des envois officiels qui, à eux seuls sans compter les transferts informels, sont équivalents à 19% de son Produit Intérieur Brut(PIB). La Banque Mondiale a conclu que ces fonds envoyés constituent un atout majeur pour le Sénégal dans la lutte contre la pauvreté. Les ménages bénéficiaires de ces envois parviennent souvent à maintenir un niveau de vie supérieur à la moyenne nationale.

D’autre part la diaspora sénégalaise recèle de ressources de qualité, de compétences intellectuelles, techniques, artistiques, etc… La double culture du pays d’origine et du pays d’accueil favorise une ouverture d’esprit et développe une culture de tolérance au sein de la diaspora. L’expérience des marchés internationaux et les relations avec les différents systèmes de bureaucratie peuvent en cas de retour aider à compenser la « fuite des cerveaux »dont le Sénégal est victime comme beaucoup d’autres pays africains.

Mais à une communauté de près de 3 millions de membres qui injectent environ 700 milliards de fcfa dans l’économie sénégalaise chaque année, est attribuée un « petit » ministère avec un budget d’à peine 1 milliard de fcfa qui ne peut pratiquement rien accomplir pour la diaspora. Par comparaison le Ministère des Marocains de l’Extérieur dispose d’un budget annuel de fonctionnement de 26 milliards de fcfa. Le Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur(CSSE) était une bonne initiative de la part de l’Etat sénégalais après mûre réflexion. Une étude sérieuse de sa nature, de sa composition, de ses objectifs et de son règlement intérieur avait été réalisée à l’avance. Mais le choix des membres du CSSE fut irresponsable et complètement partisan. D’ailleurs ce choix fut vigoureusement contesté par la majorité des associations de la diaspora. Dès lors sa mission était déjà compromise. Aujourd’hui on n’entend même plus parler du CSSE. N’empêche l’Etat prend souvent des mesures qui affectent directement la diaspora sans aucune interaction avec ses membres. Comme exemples, on peut citer les mesures relatives à l’interdiction d’importations de véhicules de plus de 5ans et à la surtaxe sur les appels téléphoniques internationaux entrants. Ces décisions affectent directement la diaspora sénégalaise. Pourtant ses membres ne furent jamais associés, consultés ou même informés.

La raison pour laquelle une telle situation perdure est tout simplement la non-inclusion des sénégalais de l’extérieur dans les structures de gestion de notre Cité. Par non-inclusion, il faut entendre absence de représentation. Et tant que la diaspora ne disposera pas d’une représentation proportionnelle à son nombre, la même situation risque de se répéter dans le futur.

Les membres de la diaspora sont pourtant politiquement engagés. On en voit de toutes les couleurs de parti. Les uns soutiennent les partis au pouvoir et les autres adhèrent aux partis de l’opposition et à la Société Civile. Certains s’activent au sein de mouvements de soutien tandis que d’autres expriment leurs désapprobations par des manifestations publiques (marches et sit-ins) et des lettres de dénonciation. Mais la distance qui sépare le Sénégal de sa diaspora semble toujours être un handicap qui semble isoler les sénégalais de l’Etranger. Et cet isolement constitue un obstacle à leur implication dans la gestion de la Cité.

Mais avec l’aide des progrès technologiques et l’émergence des différents réseaux sociaux, ce frein, que constitue la distance, est appelé à disparaître pour faire place à une connexion constante entre le Sénégal et sa diaspora et entre les différentes membres de la diaspora. Ainsi il nous reviendra, à nous membres de la diaspora, de mettre un terme à cet isolement en manifestant notre désir profond et notre disposition à accompagner les autres composantes de notre population sur le chemin vers la démocratie et le développement. Il est vrai que dans le cadre de la vie quotidienne chacun d’entre nous fait de son mieux de son côté. Mais cela ne devrait jamais nous empêcher de faire l’effort de nous organiser en Associations, Amicales, Clubs, etc… pour jouer collectivement le rôle qui est le nôtre, étant une  communauté de près de 3 millions de citoyens actifs. Si nous ne parvenons pas à le faire, d’autres segments de la population dont l’Etat, vont continuer seuls d’animer les débats et de prendre seuls des décisions qui souvent vont à l’encontre des intêrets des sénégalais de l’extérieur.
Il nous revient donc de nous prendre en charge collectivement pour atteindre pleinement nos potentiels. La diaspora sénégalaise peut constituer un véritable poids politique. D’abord étant pour la plupart des soutiens de familles dans leur pays d’origine, les sénégalais de l’extérieur sont en même temps des leaders d’opinion au sein de ces mêmes familles. Ensuite en maintenant les contacts entre les différentes associations de sénégalais en Afrique, En Europe, en Amérique et en Asie, la diaspora peut créer un rassemblement massif de citoyens actifs dans le but de protéger leurs intérêts dans leurs pays d’origine et d’accueil. Les sénégalais de l’Etranger peuvent beaucoup gagner aussi en unifiant leurs différentes associations et divers groups dans une large organisation pour avoir une influence sur la vie politique, économique et sociale de leur pays d’origine. La diaspora doit refuser d’être per?ue comme un simple bailleur de fonds, mais plutôt de fa?on abstraite comme une région supplémentaire avec une population au nombre seulement comparable à celui de la région du Cap-Vert.
D’ailleurs le nombre d’adultes actifs dans la diaspora est de loin supérieur. Il est donc temps d’adopter une politique juste de représentation qui se traduit par une inclusion proportionnelle de la diaspora dans les différents organes institutionnels de décisions et de consultations tels que l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Economique et Social, etc… Et nous dites pas que c’est impossible car on ne l’a jamais vu. Gouverner n’est pas seulement copier ce qui se fait ailleurs et rejeter ce qu’on n’a jamais vu. L’Etat doit d’abord avoir la lucidité de tenir compte des diversités démographiques et géographiques de l’ensemble de la population. Ensuite à partir des données relevées, l’Etat doit prendre l’initiative d’une politique d’inclusion des diversités. Ce caractère inclusif pourra de fa?on démocratique impliquer directement ou indirectement toutes les composantes de la population, les sénégalais de l’extérieur compris, dans la gestion de la Cité.

C’est de cette fa?on que la diaspora aura les moyens d’identifier des objectifs à courts et à moyens termes, établir et développer des collaborations étroites et des partenariats durables avec le Gouvernement du Sénégal. Un dialogue constant avec des termes définis de réciprocité pourra être maintenu entre les éventuels représentants (députés, sénateurs et conseillers) de la diaspora et les autorités publiques, civiles, religieuses, confrériques, etc… pour la construction d’un Sénégal qui avance.

Il est bien possible de travailler ensemble, d’identifier des projets et des démarches qui faciliteront la promotion de notre pays. Mais il faudra d’abord donner à la diaspora sénégalaise les moyens de jouer son rôle. Et cela passe forcément par la satisfaction de ses revendications légitimes telles que :.

1. Une représentation proportionnelle des sénégalais de l’extérieur dans les institutions nationales telles que l’Assemblée Nationale, le Sénat et le Conseil Economique et Social. Ceci assurerait une implication directe et juste de la diaspora dans la gestion de leur pays et dans les processus de prise de décisions qui souvent les affectent.

2. La révision de la loi sur la nationalité au Sénégal qui aujourd’hui porte préjudice inutilement aux sénégalaises mariées à des non-sénégalais. La loi sur la nationalité doit simplement être la même pour tous sans distinction de sexe.

3. Une proximité des consulats aux membres de la diaspora. Par exemple un service consulaire dans une ville majeure comme Los Angeles-Californie aurait l’avantage de servir une large partie de la diaspora dans les Etats de l’Ouest des Etats-Unis d’Amérique tels que Californie 6e Economie du monde et l’Etat le plus riche des USA, Nevada, Arizona, Utah, Oregon, Washington, etc…

4. La révision de la loi sur les importations de véhicules au Sénégal. Il est vrai qu’une totale libéralisation des importations même commerciales de véhicules serait contraire aux intérêts surtout écologiques et environnementaux du Sénégal. Mais une limite systématique de 5 ans, qui s’applique aussi à la diaspora, porte préjudice inutilement aux membres de la diaspora quand ils retournent au pays. Une politique plus équilibrée et une professionnalisation de la « visite technique » des véhicules au Sénégal seraient plus appropriée.

5. L’annulation de la surtaxe sur les appels téléphoniques internationaux entrants. L’intention de l’Etat de vouloir taxer les revenus astronomiques des compagnies téléphoniques au profit du Sénégal est juste et justifiée. Mais taxer par minute les appels entrants n’est pas une bonne solution. Car ces compagnies vont tout simplement faire payer les taxes aux sénégalais de l’Extérieur et de ce fait rendre plus difficiles leurs contacts avec leur pays d’origine. La solution se trouve dans une meilleure maîtrise des négociations, des contrats et des lois qui régissent les marchés de télécommunications pour un partage raisonnable des revenus entre l’Administration et les compagnies privées.

 Il y a d’autres revendications de nature différente qui varient d’un groupe de sénégalais de l’extérieur à un autre. Mais elles sont tout aussi légitimes. La satisfaction des revendications énumérées ici serait un bon départ pour une implication effective de l’ensemble des membres de la diaspora dans la gestion de notre pays. Ce serait une bonne fa?on de réaliser un Sénégal et sa diaspora unis et intégrés, avec une vision partagée, pour une démocratie épanouie et un développement durable qui visent à relever les défis communs à tous les sénégalais.
Par Yaré Mbaye(Los Angeles, CA et Dial Diagne(San Diego, CA)
Avec les contributions de Babacar Fall(Los Angeles, CA) et Khadim Dioum(Oakland, CA)

COUP DE GUEULE DE DUGGY TEE, RAPPEUR-COMPOSITEUR : « Les leaders africains ne sont là que pour eux-mêmes, leurs familles et leurs amis et se f… royalement du sort du peuple »

Le rappeur sénégalais Duggy Tee qui a sorti l’album «Fit», il y a quelque temps, revient sur un de ses titres phares «On n’en veut plus» où il pointe un doigt accusateur sur les Européens qui ont contribué à la descente aux enfers de l’Afrique, mais aussi à certains dirigeants africains qui sont de connivence avec eux. Pour ce qui est de la candidature de Wade, il affirme que tout ce bruit autour est inutile et qu’«il ne faut pas qu’ils brouillent les Sénégalais avec leurs débats». 

Eternel défenseur de l’Afrique, Duggy Tee aborde dans son nouvel album qui s’intitule «Fit», plusieurs sujets qui font mal à l’Afrique et son clip- vidéo du titre «On n’en veut plus», tourné sur l’île de Gorée en est une parfaite illustration. «Dans ce clip, il y a des images de ce qui s’est passé au Sénégal le 23 juin, en Libye et en Tunisie. Des choses dont on ne veut pas, pour dire que nous sommes des pays qui veulent avancer. On a besoin d’aucun souvenir qui nous fait revenir dans le passé», dit le rappeur, amer. 
Selon lui, tout le monde remarque que les Africains sont des victimes, mais qu’ils jouent un grand rôle dans le retard de l’Afrique. «Parce que les peuples sont fatalistes et très laxistes. Nous voulons beaucoup nous plaindre, mais on ne cherche pas de solution et pour un peuple qui veut avancer, il faut lâcher du lest pour affronter le futur», clame Duggy Tee qui affirme que même si les coupables de cette situation sont les Européens, les Africains les y ont aidés quelque peu. «Les principaux fautifs, c’est d’abord tous ceux qui se sont servis de l’Afrique pour s’enrichir en soulevant les révolutions, en amenant la guerre. Parce que tout le monde sait que la guerre, c’est un gros business. Les Occidentaux sèment la discorde pour s’emparer des richesses du continent afin de se développer et nous laisser au bord du trou. Leurs complices, c’est tous des leaders africains qui ne sont là que pour eux-mêmes, leurs familles et leurs amis et qui se f… royalement du sort du peuple», tempête l’interprète de «Wadiour», non sans ajouter qu’ils ne sont pas tous comme cela. L’ancien membre du Pbs de jeter qu’il est obligatoire que les dirigeants exigent des choses en retour aux occidentaux. 

«Les vrais colons et esclavagistes sont des Africains de connivence avec des sociétés européennes qui sucent l’Afrique» 
«Il faut qu’ils soient coopératifs certes, parce qu’on ne peut pas se développer tout seul. Mais il faut être ferme : tu veux quelque chose chez moi, qu’est ce que tu me donnes en retour. C’est du ‘win win’ (gagnant-gagnant), parce que l’esclavagisme et le colonialisme continuent toujours, mais sous une autre forme», explique-il. Mieux il affirme que «les vrais colons et esclavagistes sont des Africains qui sont de connivence avec des gouvernements, des entreprises, des sociétés européennes qui sucent l’Afrique comme des vampires juste pour renflouer leurs comptes en banque». 
Durcissant le ton, le rappeur de lancer que ces dirigeants se moquent complètement du jeune qui a son diplôme et qui veut travailler. Il affirme que nos gouvernants ne «supportent pas» du tout ceux qui se battent pour s’en sortir et qui nous représentent. «Il y a le laxisme et je trouve que ce n’est pas du tout patriote», lâche-t-il en résume le tout par un : «on ne veut plus de tout cela. On veut avancer. On ne veut plus continuer à vivre dans la morosité, la tristesse, se morfondre ou pleurer sur notre sort Non ! L’avenir du monde, c’est l’Afrique, tout le monde le sait. Il y a une compétition entre l’Orient et l’Occident pour s’installer ici parce qu’il n y a plus de ressources chez eux. Maintenant le peu que nous avons, c’est à nous». 

«Si Wade aussi a peur de quelqu’un ou qu’eux ont peur de lui, il y aura peut-être de la polémique, mais il n’y aura pas d’élections» 
Se prononçant en tant que citoyen sur l’actualité politique avec la candidature controversée de Me Wade aux présidentielles 2012, Duggy Tee estime que c’est son droit de se représenter comme tout citoyen. «Maintenant, ceux qui ne veulent pas qu’ils se présentent n’ont qu’à battre campagne et gagner c’est tout», dit-il avant d’indiquer que «toute cette polémique autour de la candidature de Wade, c’est du bruit pour rien du tout. Quand on est sûr de soi, on ne s’attarde pas à faire des commentaires. Ceux qui veulent l’affronter n’ont qu’à le faire et le peuple choisira. La Constitution et tout cela, eux ils savent, entre eux ils se connaissent et tout le monde sait qui est qui». 
Le rappeur de prévenir toutefois que «si Wade aussi a peur de quelqu’un ou qu’eux ont peur de lui, il y aura peut-être de la polémique, mais il n’y aura pas d’élections. Il ne faut pas qu’ils brouillent les Sénégalais avec leurs débats sur cela. Ces politiques n’ont qu’à aller battre campagne et le jour des élections, le peuple choisira le meilleur pour le Sénégal». 

jeudi 24 novembre 2011

Démocratie et vision panafricaine: Me WADE lauréat du prix « Prestige d’Afrique »

Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, est lauréat du Prix du Prestige d’Afrique. La cérémonie de remise de cette distinction est prévue en décembre, lors du colloque international sur : «La prévention des conflits postélectoraux quelles solutions ?»

Le président de la République, Abdoulaye Wade, sera honoré, à Yamoussoukro, au mois de décembre prochain. L’Union fraternelle des populations de l’Afrique de l’Ouest (Ufrapao) a décidé de lui décerner le Prix du Prestige d’Afrique. Cette distinction est attribuée à la personnalité ou à l’autorité africaine qui se distingue par ses œuvres de bienfaisance et son engagement pour l’unité du continent.

L’Ong, portée sur les fonts baptismaux en 1991, sous les auspices du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, a porté son choix sur le président Wade pour son combat pour l’approfondissement de la démocratie au Sénégal et en Afrique, et surtout pour son engagement pour l’unité du continent.

« Le premier Prix de Prestige d’Afrique sera remis au président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade. Par ses actions, par ses œuvres de bienfaisance, il a contribué au développement de l’Afrique. Nous pensons que c’est un grand démocrate, c’est un légaliste. Il est de notre devoir de l’honorer», défend le président de l’Ufrapao, Koffi Jean Etienne, l’ancien premier adjoint au maire d’Abidjan qui était en visite au «Soleil», hier.

Le prix sera remis lors du colloque international qui porte sur : «La prévention des conflits postélectoraux quelles solutions ?» le 15 et 16 décembre 2011. Au-delà de la radioscopie de ce phénomène, les organisateurs de ce colloque cherchent à poser des jalons pour prévenir de façon durable les crises postélectorales. «Nous avons constaté que beaucoup d’élections débouchent sur des crises, des conflits. Il faut donc trouver des réponses à cette question. C’est pour cela que nous avons décidé d’organiser ce colloque», justifie Koffi Jean Etienne. Faudrait-il le rappeler, l’Ufrapao a conduit plusieurs missions d’observation des élections aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger.

Le spécialiste de la prévention des risques et catastrophes, Koffi Jean Etienne, est convaincu qu’il est possible d’éviter les contestations après les élections. «Si la Constitution est respectée, si tous les partis respectent la règle de jeu, il y aura moins de problèmes après les élections. Mais on ne peut aller aux élections en brandissant des arguments de va-t-en guerre», prévient Koffi Jean Etienne qui était accompagné par une délégation composée, entre autres, de Mme Diezou Louise Mondésir.

Idrissa SANE