vendredi 18 novembre 2011

« Kadhafi m'a violée pendant cinq ans » : le calvaire d'une esclave sexuelle

A 15 ans, Safia a été kidnappée par Mouammar Kadhafi 
pour devenir sa « pute ». 
Pendant cinq ans, elle a été violée et tabassée par le « Guide ». 
Elle raconte aujourd'hui ses « souillures ».

Par rue89.com

Election américaine : Obama et la chemise à fleurs, le piège hawaïen

Le week-end dernier, Barack Obama a mis un terme à une très vieille habitude qui enchantait les photographes et nettement moins les 21 chefs d'Etat et de gouvernement réunis pour leur sommet annuel de l'Apec (Asia-Pacific economic cooperation) : tous alignés pour une photo-souvenir dans la tenue traditionnelle de l'hôte du sommet.
Une habitude née de l'imagination, fertile, de Bill Clinton en 1993 à Seattle et qui eut des résultats pour le moins surprenants...

Georges W. Bush et Vladimir Poutine en poncho à Santiago, au Chili, en 2004 (Jason Reed/Reuters)

Barack Obama dans la tenue de Magnum ?

On pourrait s'arrêter là et prendre acte de la décision de Barack Obama si le sommet n'avait pas eu lieu à Hawaï et si l'élection présidentielle n'avait pas lieu dans moins d'un an.
Depuis plusieurs semaines, beaucoup spéculaient sur la tenue que porterait celui qui est né sur l'archipel (même si certains continuent d'en douter). Sur internet, le site non-officiel de la Maison Blanche s'est même amusé à imaginer une photo dans différentes tenues traditionnelles. Le résultat (montage en haut d'article) est plutôt amusant.
Si le ridicule ne tue pas, une chemise hawaïenne sur le dos d'Obama aurait pu contribuer à le faire, politiquement.


Calvin Coolidge, président sioux en 1927 (Library of Congress)
Ô, le Président démocrate n'aurait pas été le premier Président à se ridiculiser dans un déguisement peu adapté à la sacralité de la fonction présidentielle.

En témoigne le sinistre Calvin Coolidge qui, en 1927, avait voulu signifier aux Indiens d'Amérique qu'il comprenait leurs problèmes en arborant une sublime coiffe sioux. Sublime, mais absolument grotesque, Coolidge, dans son éternel costume gris ne sachant que faire de ses bras.

Le risque de l'exotisme

Une photo de Barack Obama en chemise hawaïenne au mieux, en tenue traditionnelle au pire, aurait eu un poids politique non négligeable dans une campagne qui s'annonce très violente et, comme à chaque fois, autour de la capacité de l'un ou de l'autre à incarner l'Amérique.
Or, contrairement aux autres candidats et a fortiori présidents, Barack Obama n'a jamais pu faire de son lieu de naissance et là où il a passé la plus grande partie de son enfance un atout politique, un enracinement qui valait certificat de normalité et plus encore d'américanité.
Obama n'a pas eu la chance d'un Bill Clinton né dans la ville de Hope – quitte à réinventer ses origines –, ou d'un George W. Bush exaltant son enfance texane.
Pire encore, Hawaï n'est pas un lieu neutre en Amérique. C'est un Etat à part, pas vraiment américain même. Dernier Etat intégré dans l'Union en août 1959, soit seulement deux ans avant la naissance de Barack Obama, Hawaï a un petit air de vacances. Ainsi, même pour les Américains qui ne doutent pas de la nationalité américaine de Barack Obama, le fait qu'il soit né à Hawaï jette un voile sombre, ou plutôt fleuri, sur son identité américaine.
Pendant la dernière campagne présidentielle, le 10 août 2008, dans l'émission ‘This Week’ sur ABC, la commentatrice politique et conservatrice Cokie Roberts revenait sur la décision d'Obama de partir en vacances à Hawaï, un Etat qui ‘ donne l'impression d'aller dans un pays lointain, exotique’.
A moins d'un an de l'élection, Obama a surtout besoin de donner l'impression d'avoir l'Amérique dans la peau.


rue89.com

Zimbabwe : Le secteur diamantifère relance l’économie

 L’approbation de la vente des diamants du Zimbabwe par le processus de Kimberley aurait suscité l’espoir d’une amélioration de l’économie. La vente des diamants alluviaux avait été interdite en 2009 à la suite des révélations de violation flagrante des droits humains des mineurs par des militaires assignés à la sécurité du site minier de Marange. Cependant au cours de cette année 2011, l’interdiction a été levée lors d’une réunion intergouvernementale du processus de Kimberley, à Kinshasa en République Démocratique du Congo. Le Conseil Mondial du Diamant a déclaré pour sa part que les sociétés minières installées au Zimbabwe pourraient désormais commencer à exporter des diamants bruts. Ceci rendrait l’économie prompte à prendre un virage brusque dans la meilleure direction. Toutefois les analystes ont prévenu que tant que l’argent du secteur diamantifère ne sera pas canalisé de manière transparente, l’économie nationale continuera à saigner. Il est estimé que le Zimbabwe ait en stock près de 4,5 millions de carats de pierres précieuses équivalent à environ 2 milliards de dollars US. Le ministre des finances Tendai Biti est certain que le produit de l’exportation des diamants stimulera le budget de 3,4 milliards $ US de l’année prochaine. Cependant l’expérience nous indique que le Zimbabwe s’est illustré par des détournements des fonds de la trésorerie nationale. Les analystes craignent donc que la même chose se reproduise car l’année passée, le pays n’ a empoché que 15 millions de dollars d’ une vente de 900 000 carats des diamants estimés par le processus de Kimberley à 45 millions de dollars US. En outre s’il y a de la transparence et si l’argent du diamant tout comme le fonds de crédit sont bien gérés, le pays connaitra une amélioration économique.

Auteur : Sumai Issa

Bénin Bénin : le pape Benoît XVI à la rencontre d'une Église africaine fragmentée Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Bénin : le pape Benoît XVI à la rencontre d'une Église africaine fragmentée Attendu vendredi après-midi au Bénin, pour sa deuxième visite sur le continent, le pape Benoît XVI trouvera une Église africaine à l’influence croissante, bien qu’à la réputation entachée par plusieurs scandales de mœurs et de corruption. Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Bénin : le pape Benoît XVI à la rencontre d'une Église africaine fragmentée

Attendu vendredi après-midi au Bénin, pour sa deuxième visite sur le continent, le pape Benoît XVI trouvera une Église africaine à l’influence croissante, bien qu’à la réputation entachée par plusieurs scandales de mœurs et de corruption.

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus vendredi à Cotonou, capitale économique du Bénin, pour la visite de Benoît XVI en terre africaine. Entre deux tours de papamobile et quelques poignées de mains serrées, le pape viendra remettre à une délégation d’évêques une exhortation apostolique issue du synode africain de 2009 autour des thèmes de la réconciliation, de la justice et de la paix en Afrique.
Si sa première visite avait été marquée par un vent de polémique, suite à ses propos sur le préservatif,  dont il avait jugé que l’utilisation pouvait aggraver le problème du sida, nul doute que cette fois-ci Benoit XVI se montrera plus prudent. Il était déjà revenu sur ses propos en 2010, admettant l’usage du préservatif comme nécessaire « dans certains cas ».
Progression
Le voyage en terre africaine sera surtout l’occasion pour le pape de se confronter à une Église en pleine croissance : la progression du catholicisme est telle (plus de 8 millions, + 0,29% entre 2007 et 2008) que l’exil de prêtres envoyés peupler les églises vides d’Occident est en passe de devenir monnaie courante sur le continent.
Mais l’expansion de la foi catholique en Afrique ne se fait pas sans une certaine concurrence entre religions. Nombre de déçus du catholicisme, à la recherche d’un certain réconfort moral, en pleine précarité sociale, se tournent vers des sectes pentecôtistes qui « proposent la prise en charge totale, alors que l'Eglise n'offre que des +je vous salue Marie+ », selon un observateur béninois.
L’exode rural, l’expansion des villes et conséquemment l’émancipation des individus vis-à-vis des clans traditionnels favoriseraient donc la progression du catholicisme. L’Église devient une « nouvelle famille » selon Mario Giro de la Communauté de Sant’Egidio. Sa vocation à protéger des plus démunis prendrait alors tout son sens.
Si l’Eglise « ne désire pas se substituer à l’État, mais peut à travers ses nombreuses institutions dans les domaines éducatifs et sanitaires apporter réconfort et soin » a récemment observé Benoît XVI, elle occupe tout de même une fonction de premier plan en ce qui concerne l’éducation et la scolarisation des enfants et les soins prodigués aux malades du sida.
Mauvaise réputation
Mais le clergé africain a mauvaise réputation. Et pour cause : l’Église est confrontée à de nombreux problèmes allant du laxisme le plus poussé aux scandales de mœurs les plus sordides. Sans compter la violence et la corruption qui compromettent grandement sa crédibilité sur le plan international.
Nombreuses sont les relations extraconjugales ainsi que les abus pédophiles sur jeunes filles mineures : au Bénin, ce sont deux évêques, dont l’archevêque de Cotonou, Marcel Honorat, qui ont été démis de leurs fonctions.
Et quand ce ne sont pas les affaires de mœurs qui entachent la réputation de l’Église, c’est un certain  laxisme qui est pointé du doigt. Exorcismes ou sacrifices vaudous sont tolérés au sein d’un grand nombre d’églises.
Plus graves sont les violences perpétrées au nom de la religion, comme les querelles entre chrétiens et musulmans au Nigeria dont le pape Benoît XVI a exigé l’arrêt immédiat. Les évêques africains doivent aider les catholiques à acquérir et développer « une conscience juste », même lors de crises nationales. Le pape a d’ailleurs invité à « faire la vérité » sur les crimes commis ces derniers mois, en Côte d’Ivoire notamment.
La visite du Saint-Père au Bénin devrait être le moment opportun pour l’Église de renouer avec l’Afrique, « poumon spirituel pour une humanité en crise d'espérance » selon Benoît XVI lui-même. A charge au clergé africain, gangréné par la corruption et les affaires de mœurs, de ne pas se laisser polluer par les « déchets toxiques spirituels » occidentaux, autrement dit, de ne pas se laisser imposer ses choix en matière de famille et de contrôle des naissances

Julius Malema, à terre, mais pas mort

Pour un homme dont la chute vient d'être annoncée par ses ennemis, Julius Malema a l'air de se porter comme un charme, ce mercredi 16 novembre. Cinq jours plus tôt, le comité disciplinaire de l'ANC, le Congrès national africain au pouvoir en Afrique du Sud, a tranché après des mois de tergiversations : Malema, chef de la Ligue de la jeunesse de l'ANC, l'Ancyl, est suspendu pendant cinq ans du parti. Puni, en théorie, pour son insubordination. En réalité, neutralisé. Quatre de ses proches sont également sanctionnés. Cela signifie qu'il ne peut rester à la tête de l'Ancyl, et qu'il ne pourra jouer le rôle central dans la bataille pour le contrôle du parti et du pouvoir en Afrique du Sud, qui aura lieu en décembre 2012 à Mangaung (Bloemfontein), lors du Congrès marquant le centenaire de l'ANC.
Il lui reste quelques jours pour faire appel. Ensuite, ce sera l'inconnu. Julius Malema, personnalité politique la plus dérangeante d'Afrique du Sud, est peut-être à terre, mais il n'est pas encore mort (politiquement). Quatre ans plus tôt, en 2008, il avait dit "être prêt à tuer et à mourir" pour Jacob Zuma, qui tentait alors de prendre le contrôle de l'ANC et était l'objet de poursuites dans le cadre - notamment - d'affaires de corruptions. Désormais, c'est contre Zuma qu'il se bat. Avec une ambition à la mesure de la peur qu'il inspire à une grande partie de la classe dirigeante sud-africaine.



En août, ses partisans ont déclenché une émeute dans le centre de Johannesburg lorsque le comité disciplinaire a commencé à se réunir, brûlant des drapeaux de l'ANC, frappant les policiers, criant des slogans hostiles à Jacob Zuma, montrant que rien ne leur faisait peur.

Aujourd'hui, des véhicules anti-émeute sont garés devant Luthuli House, le siège de l'ANC, où Julius Malema réunit, mercredi, une conférence de presse et déclare avec un sourire de satisfaction : "Nous verrons en temps voulu s'il convient que le président Zuma reste au pouvoir ou pas..."

Il y a tellement de monde que les derniers arrivés ne peuvent pénétrer dans le hall. On les repousse dans l'escalier, d'où ils tendent l'oreille pour être certains de ne rien rater lorsque parle l'homme en T-shirt jaune et béret. Julius Malema a pris du poids. Il a une drôle d'allure, désormais, dans son costume d'"economic freedom fighter" (combattant de la liberté économique). Il dit des choses simples : il est persécuté, mais il finira par avoir raison du "capital monopolistique blanc".

La simplicité est l'une des armes favorites de Malema. Cela peut l'entraîner à raconter des choses inexactes, mais aussi à pointer des réalités sud-africaines que beaucoup de dirigeants ont choisi d'ignorer. Julius Malema est un populiste qui met le doigt dans les plaies. Comme, par exemple, en rappelant que dix-sept ans après l'avènement du "miracle" sud-africain, les inégalités entre Noirs et Blancs se sont accrues, en dépit de l'apparition d'une petite classe moyenne noire.

Julius Malema n'est pas un amateur de la "nation arc-en-ciel", bimbeloterie symbolique inventée en 1994 pour sortir de l'apartheid sans que le pays s'entre-tue. Il puise son vocabulaire dans la phraséologie radicale des années 1970, et pense racial.

Le pouvoir économique est resté essentiellement contrôlé par les Blancs ? Julius le veut pour les Noirs. Quels Noirs ? La grande majorité des jeunes qui ne seront jamais employés et croupissent dans les baraques en tôle des bidonvilles ? Ou les nouveaux riches qui profitent de la corruption ambiante ?

Ces "tenderpreneurs" (entrepreneurs en marchés publics) obtiennent des marchés profitables grâce à leurs connexions politiques. Des enquêtes sont en cours pour déterminer si Malema, qui propose de saisir les terres des Blancs "sans compensation" et de nationaliser les mines sud-africaines, a bénéficié de cette manne. Cela n'enlève rien au problème sud-africain. Au contraire, cela le révèle. Julius Malema fait rêver la jeunesse pauvre avec son enrichissement mystérieux et ses grosses montres parce que les voies classiques d'accès à la prospérité sont bouchées.

Quand il n'est pas dans sa tenue d'economic freedom fighter, Julius Malema s'habille comme on s'habille à Johannesburg quand l'argent vous sourit. Costumes un peu voyants, couleurs un peu vives, chaussures un peu trop pointues, montres un peu trop chères. Il n'est pas le seul. Dans la capitale économique de l'Afrique du Sud, née il y a un peu plus d'un siècle dans une ruée vers l'or, le succès doit se voir. On ne sait jamais s'il durera... L'enfant pauvre de Seshego, dans la province du Limpopo, a grandi dans une maison sans père, sans argent, sans bonheur. Il était inscrit dans le mouvement des pionniers de l'ANC dès l'âge de 9 ans. Il portait alors le béret des "camarades", ceux de la lutte, comme les membres de la branche armée de l'ANC, Umkhonto wo Sizwe (MK).

Malema n'est pas membre de MK, dont les troupes vont être utilisées après la légalisation de l'ANC, en 1990, dans les combats qui mènent le pays aux frontières de la guerre civile. En 1993, l'assassinat du chef de MK, Chris Hani, manque d'être l'étincelle qui aurait embrasé le pays. Par miracle, les responsables politiques évitent la catastrophe. Le jeune Malema a 12 ans et s'enfuit de son Limpopo natal pour aller assister à l'enterrement du leader assassiné. Quand il affirme : "Je suis né ANC, je mourrai ANC, je n'ai pas besoin de carte pour être ANC", il est évident qu'il ne joue pas avec les mots.