lundi 31 octobre 2011

L’Afrique résiste bien à la crise économique mondiale


La plupart des pays d’Afrique subsaharienne se sont rapidement remis de la crise financière mondiale et la croissance économique de la région devrait atteindre 5,5% en 2011. 
 Les pays à faible revenu devraient atteindre quant à eux une croissance de 6,5 %.
En effet, les pays africains ont d'ores et déjà retrouvé leur taux de croissance d’avant la crise. Le resserrement des liens commerciaux avec l’Asie a joué un rôle non négligeable dans la reprise de la région, essentiellement par le biais des marchés des produits de base, allié à une gestion saine des finances publiques.
Avant la crise financière mondiale, l’Afrique subsaharienne a connu une période de forte croissance
Ainsi, les pays à faible revenu de la région ont affiché un taux de croissance de plus de 6 % entre 2004 et 2008, une performance que seuls les pays asiatiques en voie de développement ont put atteindre
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Ces résultats s’expliquent par le climat politique, une conjoncture extérieure favorable à la croissance et une bonne gestion macroéconomique. 
Forts de ces atouts, la plupart des pays de la région ont pu résister aux pires effets de la flambée du prix des denrées alimentaires, de la hausse du pétrole, et de la crise financière mondiale. 

Un grand nombre de pays ont soutenu leur production en prenant des mesures de relance budgétaire et en abaissant les taux d’intérêt. De ce fait, les pays à faible revenu de la région ont encore affiché un taux de croissance de près de 5 % en 2009, bien que la production ait chuté dans les pays à revenu intermédiaire de la region.
L’afrique poursuit ses objectifs de développement malgré la crise
En général l’Afrique a mieux résisté à la crise économique que prévu, grâce notamment à des finances publiques saines. Les systèmes bancaires et financiers africains étaient mieux tenus que dans d’autres parties du monde. Par ailleurs, le coût du risque africain commence à être évalué à sa juste valeur par les investisseurs.
Toutefois, le rythme de la reprise est variable d’un pays à l’autre. Dans la plupart des pays exportateurs de pétrole et pays à faible revenu, la croissance a aujourd’hui presque retrouvé son niveau d’avant la crise. 
En revanche, la reprise est plus lente pour l’Afrique du Sud et ses pays voisins qui ont davantage souffert de l’effondrement du commerce international.

Les marchés financiers africains se comportent bien
Les marchés se comportment bien face à la crise, grâce à une bonne régulation, une bonne supervision et des mécanismes de résolution des difficultés qui ont bien fonctionné. Pour la Banque africaine de développement (BAD), le continent n’as pas connu de faillites à grande échelle comme ce fut le cas ailleurs. Malgré la crise, le taux d’impayés des prêts de la BAD n’a pas augmenté.
Concernant le financement du développement africain, l’aide publique au développement est de 40 milliards de dollars par an. Les moyens propres mobilisés par l’Afrique sont de 400 milliards de dollars. Ainsi, contrairement aux idées recues, le continent finance petit à petit son propre développement.

Par Afrique avenir

Progression démographique: l'Afrique placée à la tete

La Terre compte désormais 7 milliards d’habitants. 

 

 

 

 

Ça y est !D'après de nombreuses études,nous sommes dorénavant sept milliards d'êtres humains. Un seuil encore jamais atteint dans l'histoire de l'humanité, marquée ces dernières décennies par une forte accélération de la démographie mondiale. Mais cette tendance aujourd’hui est en train de s’inverser et nous observons maintenant un ralentissement de cette croissance qui s’exprime dans des proportions très différentes d’un continent à l’autre. Un phénomène qui place l’Afrique aujourd’hui en tête de la progression démographique avec le plus fort taux de fécondité mondial.

Il y a 2000 ans, nous étions environ 300 millions d'êtres humains, et il faudra attendre 1600 ans pour que ce chiffre double. En 1804, nous atteignons le premier milliard d’habitants sur Terre, et à partir de 1950, nous allons connaitre une progression démographique extrêmement rapide. En 1987, nous sommes cinq milliards, en 1999 nous passons à six et aujourd’hui, en 2011, nous sommes dorénavant sept milliards. Donc en moins de 25 ans, la population mondiale s’est accrue de deux milliards de personnes, une croissance sans précédant que les experts des Nations unies expliquent par la diminution de la mortalité dans les régions les moins développées.
Une nouvelle tendance
Le seuil de sept milliards d’hommes marque aussi la fin de cette accélération : il nous faudra attendre dorénavant des périodes de plus en plus longues pour arriver aux milliards suivants. Nous atteindrons le seuil des dix milliards seulement à la fin de ce siècle. Ce ralentissement de la croissance démographique est dû, d’après le dernier rapport de l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la population, à une baisse globale du taux de fécondité qui serait passé de six enfants par femmes à 2,5 aujourd’hui en moyenne dans le monde. Ce taux de fécondité, qui est pour l’UNFPA le facteur le plus déterminant pour l’augmentation de la population -et qui est calculé sur la base du nombre d’enfants vivants par femme durant sa vie féconde entre 15 et 49 ans- connaît évidemment des variations régionales importantes même s'il est sur toute la planète en nette diminution, révélant ainsi de nombreuses inégalités et de grandes disparités d’un continent à l’autre.
La carte de la fécondité
Dans 83 pays du monde, la fécondité est au niveau du remplacement de deux enfants par femme ou bien en de ça de ce niveau, alors que dans beaucoup de pays les taux de fécondité sont encore très élevés. Taïwan connaît par exemple le taux de fécondité le plus bas avec moins d’un enfant par femme alors que le Niger a le taux le plus élevé au monde. Pour Gilles Pison chercheur à l'INED, l'Institut National d'Etudes Démographiques, « parmi les régions ou ce taux est encore très élevé, supérieur à quatre enfants, on trouve pratiquement toute l’Afrique subsaharienne, et quelques pays de la péninsule arabique et quelques pays d’Asie : en gros, une bande allant de l’Afghanistan au nord de l’Inde en passant par le Pakistan. Et donc, c’est là que le gros de la croissance mondiale aura lieu dans l’avenir. Et l’un des grands changements à venir c’est le formidable accroissement en Afrique, qui Afrique du Nord comprise, pourrait quadrupler d’ici un siècle, passant de 800 millions en 2000 à 3,6 milliards en 2100 et ceci malgré le sida. L’Afrique, avec l’Afrique du Nord comprise, représente aujourd’hui un homme sur sept sur la planète et ce chiffre sera probablement de 1 sur 3 dans un siècle ».
Une forte fécondité africaine
La forte fécondité sud-africaine, qui est de cinq enfants en moyenne par femme, mais qui est en baisse par apport à il y a trentaine d’années ou ce taux était encore de sept enfants par femme, diminue plus doucement que ce que l’on a pû observer en Asie ou en Amérique latine. Un phénomène qu’explique Gilles Pison car la mortalité des enfants est encore élevé en Afrique « et c’est sur que d’avoir beaucoup d’enfants est une façon de s’assurer qu’il y en aura au moins quelques uns qui vont survivre si encore une partie des enfants meurent malheureusement en bas âge. et puis il y a aussi des progrès sociaux économiques qui sont en cours mais qui ne sont peut être pas encore assez avancés, car il y a un lien entre la fécondité et le développement, mais ils ne faut pas penser qu’il y aurait en Afrique un refus ou une résistance à la limitation volontaire des naissances, beaucoup souhaiteraient pouvoir espacer ces naissances voir les limiter mais souvent ne bénéficient pas de services pour y arriver ».
Les recommandations des Nations Unies
Le chiffre record atteint par la population mondiale peut être perçu à bien des égards comme une réussite pour l’humanité car les gens vivent plus longtemps et leurs enfants sont plus nombreux à survivre. Mais tout le monde n'a pas bénéficié de ces améliorations, il y a encore de grandes disparités. 215 millions de femmes en âge de procréer n’ont pas accès aux services de planification familiale volontaire et de nombreux jeunes ne disposent pas d’informations pour éviter les grossesses ou se protéger de maladies comme le sida constate l’UNFPA qui en substance préconise, dans son dernier rapport, la baisse du taux de fécondité en encourageant un développement économique et social plus équitable.

Par Arnaud Jouve