samedi 17 décembre 2011

Mort de la chanteuse capverdienne Cesaria Evora dans son île de Sao Vicente


Très affaiblie depuis plusieurs mois, ce qui l'avait contrainte à abandonner la scène en septembre, la chanteuse capverdienne Cesaria Evora, surnommée  la "diva aux pieds nus"  est morte samedi à 70 ans dans son île natale de Sao Vicente dans l'archipel du Cap-Vert.
Sa mort a été officiellement annoncée à Praia, la capitale capverdienne, par le ministre de la Culture, Mario Lucio Sousa, lui-même ancien chanteur.
Agée de 70 ans, la chanteuse célèbre dans le monde entier, est décédée dans la matinée dans un hôpital de son île, Sao Vicente (nord de l'archipel), près de trois mois après avoir abandonné la scène, car elle était très affaiblie.
Elle souffrait depuis longtemps de problèmes de santé et avait subi ces dernières années plusieurs interventions chirurgicales, dont une opération à coeur ouvert, en mai 2010, qui avait duré six heures.
 En avril, elle était apparue très en forme sur la scène parisienne du Grand Rex à Paris. Mais quelques jours après avoir fêté en toute simplicité son 70e anniversaire, le 27 août, dans sa ville de Mindello, elle était revenue à Paris dans un "état de grande faiblesse", selon sa maison de disques.
"Je n'ai pas de force, pas d'énergie. Je veux que vous disiez à mes fans: excusez-moi, mais maintenant, je dois me reposer. Je regrette infiniment de devoir m'absenter pour cause de maladie, j'aurais voulu donner encore du plaisir à ceux qui m'ont suivie depuis si longtemps", avait-elle déclaré au journal français Le Monde lors de l'annonce de son retrait de la scène, le 23 septembre.
"J'ai fait de mon mieux"
"La vie continue, je suis venue vers vous, j'ai fait de mon mieux, j'ai eu une carrière que beaucoup aimeraient avoir", ajoutait-elle, en assurant pourtant que son coeur allait "bien".
La chanteuse rappelait qu'elle avait "failli mourir en Australie", puis que son coeur avait "flanché à Lisbonne", au gré de la vie itinérante qui l'a menée aux quatre coins du monde en 22 ans de carrière internationale.
Le grand public avait découvert en 1992 cette ancienne chanteuse des bars de Mindello, ville principale de l'île de Sao Vicente et capitale culturelle de l'archipel, grâce à la parution cette année-là de son troisième album, "Miss Perfumado", et de deux concerts triomphaux au Théâtre de la Ville à Paris.

Le succès, tardif pour une chanteuse alors déjà âgée de 50 ans, ne s'était depuis jamais démenti, se propageant à travers la planète.Comme une petite fille, elle confiait que ses nouveaux soucis de santé étaient dus à l'abus de "batathinas", des chips portugaises dont la consommation lui était interdite en raison de son cholestérol élevé et de son coeur fragile.
"J'ai arrêté, mais je devrais en manger à nouveau pour voir si c'est vraiment ça qui m'a affaiblie", ironisait la diva, qui avait cessé de boire il y a plusieurs années, mais continuait d'allumer cigarette sur cigarette.
Depuis son retour au Cap-Vert après l'annonce de son retrait de ce qu'elle aimait le plus, la scène, elle n'avait plus abandonné sa ville de Mindello.
Avant de quitter Paris après de nouveaux examens médicaux, elle avait répondu au journaliste du Monde qui lui demandait si elle allait retourner au Cap Vert: "Evidemment, où voudriez-vous que j'aille ? Je dois maintenant réunir la famille..."