mercredi 23 novembre 2011

Une politique de l'immigration avantageuse pour tous

La nouvelle approche permettra de conclure des accords avec les voisins de l'Union et d'autres pays, dans l'intérêt des personnes et des pays concernés. 

Bien qu'active, la coopération entre l'UE et les autres pays en matière de migrations doit être renforcée.

Ce besoin s'est clairement fait sentir cette année lorsque les vagues de migrants ayant échoué sur les côtes de l'UE durant le Printemps arabe ont mis à mal la capacité des pays qui se trouvaient en première ligne à gérer cette immigration.

Face à cet afflux soudain, des propositions concernant une politique migratoire globale ont été formulées. La Commission s'en est inspirée pour présenter une approche plus stratégique de la mobilité et des migrations, qui bénéficie à la fois à l'UE, aux pays d'origine et aux migrants.

Cette approche prévoit une coopération plus étroite avec les pays non membres de l'UE afin d'optimiser ces avantages. Les pays pauvres tirent parti des migrations de deux façons: par les fonds envoyés par les migrants chez eux et par le transfert de savoir-faire et d'innovation.

L'UE travaillera également main dans la main avec les pays non membres pour garantir que les réfugiés et les personnes déplacées sont pleinement protégés par le droit international.
L'approche porte également sur la nécessité pour l'UE de mettre en place des contrôles efficaces aux frontières afin de réduire l'immigration clandestine, d'encourager l'immigration légale et de mieux protéger les victimes de la traite des êtres humains.

Les mesures relatives aux migrations et à la mobilité seront mieux alignées sur d'autres politiques et objectifs de l'Union comme les relations extérieures, la coopération au développement, l'éducation, la croissance et la création d'emplois.
Faciliter l'immigration légale

L'UE entend accorder une plus grande importance à l'immigration légale et à la politique des visas pour les voyageurs effectuant de courts séjours, les touristes, les étudiants, les chercheurs, les hommes d'affaires et les familles. Elle propose d'assouplir ou de lever les restrictions en matière de visas lorsque les pays partenaires atteignent les objectifs fixés dans des domaines tels que l'immigration, l'asile et la gestion des frontières.

L'Europe a besoin de travailleurs étrangers pour prospérer. D'ici à 2020, on estime ainsi qu'il y aura une pénurie d'environ un million de travailleurs dans le seul secteur de la santé. Les immigrés peuvent contribuer à occuper ces emplois.

Dans le cadre de l'approche, l'UE continuera à établir des partenariats avec les pays voisins d'Afrique et de l'est.

Dans un premier temps, ces partenariats seront proposés au voisinage immédiat de l'UE, y compris à la Tunisie, au Maroc et à l'Égypte.

Ils visent à mieux organiser l'immigration légale, à définir des mesures efficaces et humaines pour lutter contre l'immigration clandestine et à renforcer les avantages pour tous.
Pour les autres pays, la Commission propose de renforcer la coopération, sur la base d'objectifs communs.

Renaissance africaine/Yacouba Konaté : «L’OCCASION EST DONNÉE AUX INTELLECTUELS DE SE RESSAISIR»

 Le conférencier Yacouba Konaté au milieu en face des micros (Photo Bosson Honoré)En prélude au colloque international intitulé : «Renaissance africaine et les leçons de la crise ivoirienne» qui se tiendra du 28 novembre au 1er décembre, à Abidjan, le professeur Yacouba Konaté, commissaire de la manifestation, a animé ce mardi 22 novembre, une conférence de presse à la Bibliothèque nationale d'Abidjan-Plateau. Le conférencier a indiqué qu’il s’agira pour l’ensemble des intellectuels africains, qui seront présents, de réfléchir sur la renaissance africaine et les leçons qu’ils peuvent tirer de la grave crise post-électorale que vient de traverser la Côte d’Ivoire. À cet effet, il a relevé que beaucoup d’intellectuels sont intervenus sur le sujet avec des opinions différentes.



«Beaucoup d’hommes pensent que les intellectuels africains ont failli dans la crise ivoirienne. Les intellectuels doivent tirer les leçons de ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. L’occasion leur est donc donnée à travers ce colloque de se ressaisir». Avant de rassurer tous les participants que le débat sera très ouvert et chaque opinion pourra s’exprimer sans aucune censure.

Pour le professeur, la rencontre intellectuelle de la capitale économique constituera un signal fort de la normalité qui a cours en ce moment en Côte d’Ivoire. «Ceux qui viendront à ce colloque, pourront témoigner de la situation réelle du pays, une fois retournés chez eux. Le plus important est que le débat puisse être amorcé. Dans une démocratie qui se construit, il faut un consensus sur le différend. Nous ne voulons pas l’unanimisme».

Le professeur Yacouba Konaté a, en outre, ajouté que le colloque d’Abidjan permettra aux chercheurs africains de mettre à jour leurs connaissances. Avant d’annoncer que 35 intellectuels étrangers ont déjà confirmé leur participation.

Le directeur de cabinet adjoint, Alain Tailly, représentant le ministère de la Culture et de la Francophonie, a mentionné que l’organisation de ce colloque entre dans la droite ligne des manifestations de son département. Il dira, à cet effet, que «dans l’histoire de la pensée, ce sont les philosophes au plus large du terme, les artistes et les chercheurs qui ont fait avancer les sociétés».


ISSA T. YEO

LE FCFA SERA DÉVALUÉ DÈS LE 1ER JANVIER 2012

C'est une information exclusive. Les pays membres de la zone CFA n’ont pas fini de souffrir. Cette fois, c’est le noir qu’ils vont commencer à broyer. Si rien ne vient entre temps changer la donne, dès le 1er janvier 2012, c’est-à-dire dans 40 jours, le FCFA sera dévalué à nouveau. La parité fixe qui jusque-là était de 1 euro=655,59 FCFA, passera à 1 euro=1000FCFA. Selon un diplomate européen, c’est pour apporter cette information aux chefs d’Etat de l’Uemoa qu’Alassane Dramne Ouattara a fait le tour de la sous-région la semaine dernière. Il a été mandaté, selon le diplomate, par le président français Nicolas Sarkozy.

«En Afrique centrale, c’est à Denis Sassou Nguesso que la mission a été confiée d’informer ses homologues de la CEMAC mais aussi des Comores», ajoute notre source. Le diplomate assure que Sarkozy, compte tenu des problèmes que le Président sénégalais rencontre actuellement et surtout à cause de sa grande susceptibilité, a tenu à parler personnellement à Abdoulaye Wade lequel devrait informer son petit voisin Bissau-guinéen.

Comme on peut s’en douter, cette mesure de dévaluation du FCFA est venue de la grave crise que traverse en ce moment l’Europe de l’euro et que seule, l’Allemagne supporte à travers ses caisses. C’est donc la Chancelière allemande, Angela Merkel, qui, selon nos sources, a demandé à son homologue français, Nicolas Sarkozy, de mettre de l’ordre dans les ex-colonies françaises avant qu’il ne soit tard. Mais si l’on regarde bien le schéma, il ne s’agit pas, à travers cette mise en garde de Mme Merkel, de sauver les économies des pays de la zone FCFA. Il s’agit bien d’aider la France à éviter de sombrer, ce qui pourrait plomber la zone euro, l’Allemagne ne pouvant plus à elle seule financer les déficits de cette zone.

Mais qu’est-ce que la dévaluation du FCFA peut bien apporter à la France au plan financier et budgétaire ? Beaucoup, beaucoup trop même. Au travers de la guerre militaire qu’elle a menée ouvertement en Côte d’Ivoire pour renverser Laurent Gbagbo, la France a réussi à mettre sous l’éteignoir, tous les nationalistes et autres souverainistes dont le fondement de la politique est de redonner à l’Afrique, toute sa dignité. Laquelle devrait lui permettre de diversifier ses relations commerciales et politiques avec le reste du monde et non plus seulement avec l’ancienne puissance coloniale.

Le cas de la Côte d’Ivoire est édifiant à cet égard. Aujourd’hui, tout semble dire que les accords de 1961, lendemain des indépendances, ont été réveillés. Les sociétés françaises ont récupéré tous les marchés. Bouygues est présent partout et il ne serait pas surprenant que, pour acheter désormais sur le marché mondial, l’Etat de Côte d’Ivoire passe forcément par l’Etat français. En d’autres termes, c’est en France que nous allons désormais acheter tout. Et comme tout cela se fait en devise (euro), nous allons dépenser beaucoup de CFA pour obtenir peu de produits.


Ce qui arrangerait vraiment la France si l’on tient compte de l’ensemble des pays de la zone CFA qui vont acheter sur le marché français ou qui vont être obligés de faire transiter leurs marchandises par les ports et aéroports français. Si l’on ajoute à cela l’exploitation honteuse de nos ressources à laquelle se livre en toute impunité la France, on peut dire que le pari est gagné pour Paris de trouver les milliards d’euro qu’elle cherche partout pour combler son déficit. De l’avis d’un expert, les pays africains vont contribuer, avec cette mesure, pour 40% de leurs avoirs, au colmatage du déficit français.

Comme en janvier 1994, lors de la première dévaluation, les pays africains qui font la manche recevront encore beaucoup d’argent des pays européens. Puisqu’il leur suffit de dégager 1 million d’euro pour que cela se transforme en 1milliard de FCFA. Parions ! Les hagiographes des différents palais présidentiels chanteront à l’unisson la fameuse chanson qui ne leur réussit pourtant pas : «Pluie de milliards !!!». Oubliant que cet argent est à rembourser non seulement avec des intérêts mais en devise. Conséquence, la dette des pays africains toujours sous la coupole de Paris va accroître de façon vertigineuse. Sacrifiant ainsi les futures générations africaines qui, une fois aux affaires, passeront le clair de leur temps à rembourser des dettes.

Depuis que Ouattara est parvenu au pouvoir, les prix des produits alimentaires de première nécessité ne font qu’augmenter à la vitesse grand V. A partir du 1er janvier prochain, ça va être plus grave. La dévaluation ne peut nous servir que si nous exportons beaucoup. Tout le monde le sait. Tous les pays de l’espace francophone importent presque tout : produits manufacturés, riz, bois, poisson etc. A partir du mois de janvier 2012, c’est maintenant 1000 fcfa pour un euro. Au moment de servir le marché intérieur, les commerçants revendeurs devront tenir compte de cette nouvelle parité fixe. Les prix vont donc gonfler et ça va chauffer dans les marmites ! Le prix du carburant va suivre la flèche dans le sens verticale. Et on n’y pourra rien. Malheur aux pauvres populations africaines !

Abdoulaye Villard Sanogo