mercredi 2 novembre 2011

OPERATION EXODUS - L'AFRIQUE FAIT REVER LES EUROPEENS, ET LA DIASPORA ?

Comme il semble loin, le temps où pour consoler les Européens de leur
misère, les journaux télévisés européens aimaient mettre à la une les
photos des enfants Noirs dénutris. Aujourd'hui, des pays comme
l'Ethiopie ont atteint en 2010 un taux de croissance à 2 chiffres.
Tout le monde l'a compris, seuls peut-être les Africains de la
diaspora qui sont pour la plupart dans une posture de catastrophisme,
qui fait qu'on a souvent envie de leur demander sur quelle planète ils
vivent.
Il est temps que nous abandonnions nos petits privilèges en Occident
et la position facile de la critique et de la dénonciation pour
rentrer former nos jeunes. C'est notre opération EXODUS. L'Afrique a
besoin de tous ses fils et toutes ses filles pour consolider la forte
croissance en cours.

C'est dans cette logique que je viens d'accepter de rentrer mettre mon
savoir au service de la formation et de la conscientisation de nos
jeunes.

Pays de destination : Cameroun
Matière à enseigner : Géostratégie

C'est la première fois que je vais enseigner en Afrique. Le but est de
contribuer à la dés-infantilisation de nos jeunes pour les amener à
comprendre le monde et les différentes stratégies qui le gouvernent,
pour qu'ils soient capables de prendre en main leur propre destin
d'abord et celui de notre continent ensuite. Ils doivent être des
protagonistes, des acteurs et non des sujets en attente de
l'hypothétique providence. Lorsqu'un jeune quitte les bancs de
l'enseignement supérieur, il doit pouvoir créer du travail, son propre
travail, créer de la richesse et non plus multiplier des demandes
d'emplois ou les concours dans l'administration publique.

La tache est rude, et c'est justement le défi et la mission de chacun
de nous : partager nos connaissances avec les nôtres, partager nos
expériences avec nos jeunes pour accélérer le processus pour la
conquête de la dignité humaine dans notre chère Afrique.

N.B. Il ne s'agit pas d'imaginer toute la diaspora de retour comme des
enseignants de profession, non ! Le transfert à la jeunesse africaine
de connaissances muries sur d'autres continents, à hauteur de quelques
heures de notre temps par semaine aurait des conséquences positives
incalculables sur le devenir du continent si chacun de nous s'y met.

Le taux de croissance toujours très soutenu ne va pas toujours de
paire avec une disponibilité locale de ressources humaines adéquates.
Ce serait dommage que ce vide ne soit pas comblé par nous. Nous avons
le choix entre laisser nos places en Afrique occupées par les
"Coopérants" non qualifiés, avec les rafistolages et leur médiocrité
évidente que nous connaissons, pendant que nous cumulons nos
prestigieux diplômes mis au placard, pour laver les chiotes ou tout
simplement passer notre vie à subir l'apartheid dans une Europe
mourante.

Nous assistons déjà à l'exode des pauvres Européens vers l'Afrique.
L'avenir de l'Europe est très sombre. Nul ne sait comment ils
viendront à bout de la très grande désertification industrielle en
cours. en Espagne par exemple 20% de la population est sans emploi
dont 50% des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage. Dans les pays
dits "riches" de l'OCDE, on compte aujourd'hui 44 millions de
chômeurs. La réaction naturelle est cet assaut de l'Afrique qui vit le
début de sa gloire économique. En 2010, l'ambassade d'Angola à
Lisbonne a reçu 30.000 demandes de visas des Portugais voulant fuir
leur pays pour aller vivre en Afrique, c'est-à-dire 115 demandes par
jour ouvrable. Luanda a ainsi été la première capitale africaine à
fixer un numerus clausus (quota, nombre maximum) par an d'Européens
qui peuvent se rendre en Afrique. Et quelques mois ont suffit pour
remplir ce quota. Les contrevenants payent par des peines de prison.
C'est ainsi que dans plusieurs pays africains, la première cause
d'emprisonnement des Européens est l'immigration clandestine.
L'Afrique fait déjà rêver les jeunes Européens. Aux Africains de la
diaspora de le comprendre et de prendre leur place dans cette nouvelle
Afrique qui voit le jour malgré l'assassinat de nos chefs d'Etat qui
osent travailler pour que cette prospérité soit possible et  profite
d'abord aux populations africaines.

Si l’Enfer existe, il est peut-être en Afrique

Le continent africain est l’un des continents les plus religieux, sinon le plus religieux de notre planète. Et pourtant, il est également celui qui ressemble le plus à notre représentation psychique de l’Enfer. Tout est éternellement chaotique et différent de ce qui ce fait ailleurs dans le monde. 
Epidémie du Sida due à nos irresponsabilités, corruption et guerre civile banalisées, espérance de vie critique. La seule chose que nous respectons encore et que nous nous appliquons à bien faire reste la religion. Jomo Kenyatta disait à peu près ceci : « Les Blancs sont venus en Afrique. 
Ils avaient la religion, et nous, on avait la terre. Nous nous sommes mis à prier leur Dieu, les yeux fermés. Lorsque nous les avons ouverts, ils s’étaient emparés de nos terres, et nous avons continué à prier leur Dieu ».
Lorsqu’on arrive en Afrique, ce qui frappe le plus, c’est le sentiment de chaos, de désordre et de désorganisation, ou « d’organisation à l’africaine ». 
C’est-à-dire, l’impression d’une absence de règles et d’ordre généralisée. L’Etat est tellement discrédité qu’il semble totalement inexistant. Partout dans le monde, les piétons se sentent en sécurité sur les trottoirs. En Afrique et en particulier en Côte d’Ivoire, c’est le contraire. Les véhicules circulent à tout moment sur les trottoirs et de surcroît, devant les forces de l’ordre qui ne pensent qu’à leur soutirer de l’argent, qu’ils soient en infraction ou pas. La plupart des voitures en circulation, notamment les taxis, sont dans un état de délabrement très grave. Certains n’ont pas de feux de signalisation ni de frein. Plus hallucinant encore, d’autres circulent avec le réservoir d’essence fermé à l’aide d’un morceau de tissu qui finit par être imbibé d’essence et dégouline sur la carrosserie. Quelques fois, c’est la ceinture de sécurité qui est défectueuse depuis plusieurs années, ou les pneus qui sont complètement usés, ou encore des fuites d’eau permanentes du radiateur qui engendrent une surchauffe du moteur. Pire encore, en pleine circulation, ces épaves roulantes vous lâchent. Mais le comble dans cet enfer, c’est que ce sont les clients qui sont obligés de les pousser pour tenter de les faire redémarrer. Tant pis pour ces derniers qui n’ont pas d’autres choix que de subir cet enfer. Nos routes sont truffées de « cratères » géants qui sont à l’origine de nombreux accidents mortels. Pour accentuer ce chaos, ces taxis klaxonnent à longueur de journée à la recherche de clients, sans se soucier des nuisances sonores. Et pour donner l’exemple, certains ministres en retard circulent à contre-sens de la circulation avec leurs escortes qui ouvrent le chemin. Le désordre dans nos pays est tel que les piétons utilisent à leur tour les routes et même les autoroutes avec les véhicules.
En y réfléchissant, cela semble « normal » dans cette logique africaine. Puisque les véhicules circulent sur les trottoirs de manière normale, cela devient alors normal de voir des piétons marcher sur les autoroutes et les routes, sans se soucier pour leur vie. On trouve parfois des commerçants avec des brouettes ou des pousse-pousse chargés de marchandises sur les voies à grande circulation. En Afrique, il paraît que « tout ce que Dieu fait est forcément bon ». Alors, si l’on se fait tuer par une voiture alors que l’on marchait sur l’autoroute, ou qu’un taxi renverse un piéton sur le trottoir en voulant éviter un feu rouge ou un embouteillage, c’est donc la volonté de Dieu. Et puisque « tout ce que Dieu fait est forcément bon », alors tout est normal. Ces dix dernières années, les pouvoirs publics ivoiriens pensaient également la même chose de la « volonté » de Dieu. « Tout ce qu’il faisait était bon », et l’Etat n’y pouvait rien, bien sûr.
Lorsque vous êtes malade ou que vous accompagnez un parent malade, il vaut mieux éviter les hôpitaux publics, si vous n’avez pas prévu l’argent destiné à corrompre le personnel soignant pour que l’on s’occupe de vous. 
Si ce n’est pas le cas et que vous êtes croyant, alors « tout ce que Dieu fera sera forcément bon » et l’Etat n’y sera pour rien, puisque « c’est la volonté divine ». Voilà comment on peut voir une femme de 48 ans mourir dans les bras de ses enfants au sein d’un hôpital public, en présence du corps médical qui ne se sent pas concerné par ce décès, dans l’ignorance la plus totale. Mieux encore, personne ne sera responsable, ni ne rendra des comptes à personne. Mais pourquoi rendre des comptes ? A qui ? Où ? Comment ? Et dans quel but ?
Macaire Dagry
Chroniqueur Politique à Fraternité Matin
 

Ballon d’Or : Eto’o, seul Africain nominé

Il ne peut en rester qu’un. Samuel Eto’o est le seul et unique représentant du continent africain dans la liste des nominés au Ballon d’Or. Et le Camerounais ne semble même pas en course pour la lutte finale, promise à un duel Lionel Messi-Cristiano Ronaldo.



On connait désormais le nom des 23 joueurs amenés à se disputer le Ballon d’Or 2011. Dans la liste révélée par la FIFA et France Football, figurent, évidemment Lionel Messi, le tenant du titre, ses coéquipiers du Barça (Xavi, Andres Iniesta, Cesc Fabregas, Dani Alves, David Villa, Gerard Piqué et Eric Abidal), ses adversaires du Real (Cristiano Ronaldo, Gonzalo Higuain, Mesut Özil, Karim Benzema, Iker Casillas), du Bayern Munich (Thomas Müller, Bastian Schweinsteiger), l’Inter Milan (Diego Forlan, Wesley Sneijder) ou de Manchester United (Wayne Rooney, Nani). Et un seul Africain : le Camerounais Samuel Eto’o.
Unique représentant du continent, l’attaquant de l’Anzhi Makhachkala est abandonné par l’Ivoirien Didier Drogba et le Ghanéen Asamoah Gyan, sortis de la liste. En termes de nationalités, l’Espagne se taille évidemment la part du lion (7) devant l’Allemagne (3). Suivent la France (2), l’Argentine (2), le Brésil (2), l’Uruguay (2) et le Portugal (2) puis le Cameroun (1), l’Angleterre (1) et les Pays-Bas (1). A noter que par rapport à la liste 2010, 15 joueurs sur les 23 restent dans la liste soit un petit turn-over. La deuxième étape de cette course au Ballon d’Or sera l’annonce des trois finalistes le 5 décembre avant l’attribution du prestigieux trophée le 9 janvier à Zürich.
Faillite africaine
A priori, il y a peu de chances de voir l’ancien Blaugrana figurer dans le dernier carré. Son talent n’est pas remis en cause mais le Ballon d’Or récompense autant les performances individuelles que collectives. Derrière un Messi couvert d’or (Ligue des Champions, Liga, Super Coupe d’Europe, meilleur joueur de la Liga, meilleur joueur d’Europe, meilleur buteur de la Ligue des Champions, meilleur passeur de la Liga...) et de son principal concurrent Cristiano Ronaldo (Coupe d’Espagne, vice-champion d’Espagne, équipe type de la Liga, Soulier d’Or...), Eto’o est le seul africain à suivre le rythme.
Car, depuis quelques années, le continent à du mal à produire des joueurs capables de rivaliser avec les meilleurs mondiaux. Pour viser le Ballon d’Or, il s’agit de glaner des titres dans les grands clubs. Ce qui n’est pas le cas des joueurs africains ces dernières années. Didier Drogba (Côte d’Ivoire) et Marouane Chamakh (Maroc), par exemple, sont à la peine en club. Michael Essien (Ghana) est trop souvent blessé alors qu’Adel Taarabt (Maroc) joue les divas, que Madjid Bougherra (Algérie) est allé se perdre dans le Golfe et que Sofiane Feghouli (Algérie) tarde à confirmer.
- La liste des 23 nominés :
Eric Abidal (France, FC Barcelone), Sergio Agüero (Argentine, Manchester City), Karim Benzema (France, Real Madrid), Iker Casillas (Espagne, Real Madrid), Cristiano Ronaldo (Portugal, Real Madrid), Daniel Alves (Brésil, FC Barcelone), Samuel Eto’o (Cameroun, Anzi Makachkala), Cesc Fabregas (Espagne, FC Barcelone), Diego Forlan (Uruguay, Inter Milan), Andres Iniesta (Espagne, FC Barcelone), Lionel Messi (Argentine, FC Barcelone), Thomas Müller (Allemagne, Bayern Munich), Nani (Portugal, Manchester United), Neymar (Brésil, Santos), Mesut Özil (Allemagne, Real Madrid), Gerard Piqué (Espagne, FC Barcelone), Wayne Rooney (Angleterre, Manchester United), Bastian Schweinsteiger (Allemagne, Bayern Munich), Wesley Sneijder (Pays-Bas, Inter Milan), Luis Suarez (Uruguay, Liverpool), David Villa (Espagne, FC Barcelone), Xabi Alonso (Espagne, Real Madrid), Xavi Hernandez (Espagne, FC Barcelone).


Par Afrik.com

Charlie Hebdo incendié par la polémique

Le siège de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo à Paris a été incendié ce mercredi suite à l’annonce de la publication de son nouveau numéro consacré aux élections en Tunisie, baptisé « charia hebdo ». Son site internet a également été piraté.

Le siège du journal Charlie Hebdo à Paris n’est plus que ruine. Les locaux de l’hebdomadaire ont été détruits par un incendie volontaire dans la nuit ce mercredi. L’incendie, qui s’est déclenché suite à un jet de cocktail molotov « aux alentours de 1h du matin » au 62 boulevard Davout (XXe arrondissement), est « maîtrisé et n’a fait aucun blessé », selon une source policière. Pour le moment « il n’y a pas d’interpellation, a-t-elle souligné. « Tout a été détruit », selon le dessinateur, rédacteur en chef et directeur de la publication, Charb. Une enquête confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de la préfecture de police (PJPP) a été ouverte au Parquet de Paris pour mettre la mains sur les auteurs de l’incendie, inconnus à ce jour.
Pour le journal, l’incendie est directement lié à la publication de son nouveau numéro ce mercredi, consacré aux élections en Tunisie, intitulé « charia hebdo ». L’hebdomadaire a décidé de faire du prophète Mahomet son rédacteur en chef pour « fêter la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie ». Sur la couverture on peut en effet y voir une caricature du prophète Mahomet hilare qui dit : « 100 coups de fouet pour celui qui n’est pas mort de rire ! » Il signe l’éditorial et commente l’actualité de façon humoristique à toutes les pages. Une double page est consacrée à « la charia molle », et une autre aux femmes, intitulée « Charia Madame ». « Ce n’est pas la première fois que nous dessinons Mahomet, nous le faisons presque toutes les semaines, souligne Charb. Nous voulions réagir à l’annonce de l’instauration de la charia en Libye et à la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie. »
Vives protestations sur Facebook et Twitter
Les menaces à l’encontre du journal ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook depuis dimanche soir. Sur certains comptes Twitter, l’on pouvait lire « cette couverture est une insulte ». Des journalistes qui ont reçu quelques dessins sous la forme d’un communiqué de presse ont commencé à les diffuser dimanche sur les réseaux sociaux. « Sur Twitter, sur Facebook, on a reçu pas mal de lettres de protestation, de menaces, d’insultes », que la direction du journal s’apprêtait à transmettre à la police, a indiqué le rédacteur en chef. Le site L’Islam en France a également publié lundi un article intitulé « Et si on brûlait mon Charlie Hebdo, juste pour rigoler évidemment », dans lequel il s’est indigné de la nouvelle couverture du journal. L’auteur a proposé différentes idées pour répondre « aux dessins provocateurs ». Parmi lesquelles, « acheter en masse ces torchons et les brûler en public » ou « prendre d’assaut pacifiquement Charlie Hebdo ». La rédaction a également reçu des menaces de mort par courriels : « on va tous vous tuer » ou encore « l’islam vaincra ». Le site de l’hebdomadaire a également été piraté et renvoyé, mercredi matin vers 7 heures 30, à une page montrant la Mecque avec ce slogan : « Not god but Allah » (pas d’autre Dieu qu’Allah).
Pour le rédacteur en chef Charb, l’Islam est loin d’être la cible principale du journal. « Nous avons critiqué beaucoup plus les intégristes catholiques. En 19 ans, nous avons eu 13 procès avec certains d’entre eux et un seul avec des musulmans, a-t-il dit. On ne se lève pas chaque matin en se disant : "qu’est-ce qu’on va pouvoir raconter sur l’islam aujourd’hui ? ». Ce n’est pas la première fois qu’une publication de Charlie hebdo est vivement contestée. En 2008, la Cour d’appel de Paris a relaxé l’hebdomadaire, poursuivi par la grande mosquée de Paris et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) pour avoir publié, deux ans auparavant, des caricatures du prophète Mahomet, dans un journal danois.
 

Le Sénégal ferme son ciel à la Guinée


 Après la Belgique et la Mauritanie, au tour de la Guinée: le Sénégal a interdit depuis hier dans son espace aérien tous les vols depuis ou vers la Guinée, un de ses avions ayant été bloqué sur l’aéroport de Conakry pour non-paiement d’arriérés.







Application du principe de réciprocité: c’est ainsi que le gouvernement sénégalais a justifié la fermeture le 1er novembre 2011 de son espace aérien à tous les avions en provenance ou à destination de Guinée, après l’immobilisation lundi dans la capitale Conakry d’un de ses Airbus A320 qui faisait la liaison Dakar – Conakry – Abidjan avec 95 passagers à bord. Le ministre des transports Karim Wade a déclaré que l’immobilisation avait été décidée sous le « prétexte fallacieux d’arriérés de paiement de redevances qui seraient dues par le défunte compagnie Air Sénégal International« . Et il précise que Senegal Airlines, compagnie aérienne privée lancée en janvier 2011, n’a « aucun lien juridique » avec ASI, en cours de liquidation et dont Royal Air Maroc était gestionnaire.

Le porte-parole du gouvernement sénégalais a cependant souligné qu’il s’attendait à un « règlement définitif et heureux » du différent entre les deux pays, tout en condamnant « la violation du droit et du règlement international en matière de coopération et de navigation aérienne ».

Ce n’est pas le premier « incident » international depuis le lancement de Senegal Airlines: le Sénégal et la Belgique viennent finalement de signer un nouvel accord permettant à Brussels Airlines de reprendre ses vols vers l’Afrique via Dakar, après neuf mois d’interruption. Et en juillet dernier Senegal Airlines se voyait interdire l’accès à la Mauritanie, après l’interdiction faite par Dakar à Mauritanie Airlines de se poser dans la capitale sénégalaise.

Missiles, TNT, obus… un arsenal ouvert à tous les vents / "Il y a en Libye de quoi armer toute l’Afrique"

Khochoum Al-Akhir (Libye) Envoyé spécial - Presque à mi-chemin entre Syrte et Waddan, une piste part sur la gauche. Elle s'enfonce dans un canyon assez large avant de déboucher sur une série de bunkers roses au toit plat de 150 à 200 m2. On en compte au moins 86, plus ou moins remplis d'armes de toutes catégories: obus de mortier, de tanks ou d'artillerie; bombes aériennes de 250, 500 voire 900 kg ; lance-roquettes; missiles antitanks à tête explosive remplie de Semtex et de TNT ; missiles à guidage thermique ou laser ; roquettes Grad – l'arme la plus prisée et la plus terrifiante de la guerre libyenne –, empilées comme des mikados… L'inventaire donne le tournis. Il suffit de se baisser pour ramasser des armes, essentiellement soviétiques mais aussi françaises. Au fond, quelques hangars recèlent des missiles sol-air récents, dont une trentaine de S-300 russes d'une portée de 120 km, ou des sol-sol.

Les hangars, intacts, ont été visités et vidés en partie ou en totalité. Malgré le pillage, il reste des dizaines de milliers de tonnes de munitions. Le site semble n'avoir jamais été bombardé. Par précaution, les troupes kadhafistes avaient sorti des milliers de caisses, jetées à la hâte dans la plaine afin d'éviter d'offrir une cible trop facile, semble-t-il. Beaucoup sont encore fermées et intactes.

Le lieu aurait été occupé par les troupes rebelles de la mi-septembre, début du siège de Syrte, à la mort de Kadhafi, le 20 octobre. Que sont devenues ces armes ? Une partie a dû servir à bombarder Syrte, mais une autre doit se trouver dans des entrepôts à Misrata, Zentan, Zliten ou Zaouïa. Près de Syrte, des chercheurs de Human Rights Watch ont découvert "au moins 14 caisses vides ayant contenu un total de 28 missiles SA-24", un missile sol-air portatif russe très sophistiqué, ainsi que des missiles sol-air SA-7 intacts.

Aujourd'hui encore, le site de Khochoum Al-Akhir ("le dernier promontoire", en arabe) est ouvert à tous les vents. Quand on demande aux nouvelles autorités de Joufra pourquoi il n'est pas gardé, elles répondent qu'il dépend de Syrte. Et à Syrte, il n'y a plus personne, ou presque.
Christophe Ayad
"Il y a en Libye de quoi armer toute l’Afrique"

Oasis de Joufra (Libye) Envoyé spécial - C'est un hangar blanc, de 35 m sur 7, sans fenêtre. La porte en métal, fermée par une chaîne, est recouverte de deux mots: "Danger, partez !" Les habitants de Sokna, la plus petite des trois localités qui forment l'oasis de Joufra, au centre de la Libye, en sont persuadés: ce hangar, situé dans un complexe relevant du ministère de la défense, contient du gaz moutarde.
"Il y a deux énormes frigos là-dedans remplis de barils", raconte Mohammed Ali, chef du comité militaire des révolutionnaires locaux. Il assure qu'une équipe de trois experts américains est venue, début octobre, inspecter les locaux. "Ils ont enfilé des tenues en plastique. Quand ils sont ressortis, ils nous ont dit de ne plus entrer là-dedans, que c'était très dangereux. Puis ils ont soudé la porte." Visiblement, la menace n'a pas empêché des curieux de faire sauter le scellé et de s'attaquer aux gonds. Sans succès.

Selon les habitants, quatre soldats français des forces spéciales, arrivés avec des combattants de Benghazi le 21 septembre, ont visité le local. "Ils ont emmené à Benghazi un camion rempli d'appareils spéciaux." Les habitants désignent aussi une usine locale, où travaillaient des Serbes, comme un centre de production d'armes chimiques: selon un ex-officier, il s'agirait d'une fabrique de dynamite.

Le hangar de Sokna, voire l'usine suspecte, sont-ils les deux nouveaux sites de stockage d'armes chimiques, dont l'existence a été révélée dimanche 30 octobre par l'ex-chef de l'exécutif du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mahmoud Jibril ? Youssef Safi Eddine, le plus haut gradé chargé des armes chimiques dans l'armée libyenne, a confirmé à l'Agence France-Presse la découverte récente de gaz moutarde "non neutralisé" sur deux sites, dont l'un avec du gaz "prêt à un usage militaire". Les lieux, tenus secrets, seraient sous bonne garde et intacts.

Selon l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dépendant des Nations unies, la Libye possédait officiellement 11 tonnes de gaz moutarde. Le régime en avait révélé l'existence, tout comme celle de matériau radioactif, lorsqu'il avait renoncé à son programme d'armes de destruction massive en 2003. Le gaz avait été neutralisé mais sa destruction n'était pas achevée. Durant la guerre civile, l'OTAN a surveillé la menace chimique, à laquelle Mouammar Kadhafi n'a pas eu – ou pas pu avoir – recours.

Le stock "officiel" se trouve à Ghawagha, à l'autre extrémité de l'oasis de Joufra. C'est probablement le plus grand dépôt d'armes de toute la Libye : une centaine de bunkers creusés à même la montagne, au nord de Waddan, de sorte que les camions peuvent y manœuvrer. Le site, connu de tous, n'est gardé par personne. Il suffit de pousser la grille d'entrée. Les bunkers se répartissent à droite et à gauche de la piste. Plus de deux sur trois ont été détruits par des bombardements des avions de l'Alliance, d'une précision diabolique. "Chaque fois que l'OTAN touchait un bunker, on voyait depuis le village des explosions qui duraient parfois toute la nuit, se souvient Senoussi Al-Tayeb, chef militaire des rebelles de Waddan. C'était comme un feu d'artifice effrayant." Le site est jonché de restes de munitions calcinées, retombées un peu partout. "Heureusement, l'OTAN n'a jamais visé les bunkers contenant les armes chimiques. Joufra est une cuvette, nous y serions tous passés." Cet officier à la retraite assure que les bunkers contenant le gaz moutarde, un peu à l'écart et au nombre de deux à quatre selon les sources, sont bien gardés. Impossible de vérifier. Mais tout Waddan rapporte la mésaventure de deux rebellesqui avaient garé leur pick-up près des entrepôts dont ils s'approchaient à pied, quand deux bombes les ont visés avant qu'un missile détruise leur véhicule.

"C'est l'OTAN qui assure une surveillance des entrepôts avec ses drones", explique M. Al-Tayeb. Washington a débloqué 40 millions de dollars (29 millions d'euros) pour sécuriser les entrepôts d'armes libyens. Les premiers experts sont arrivés en fin de semaine dernière.

Les visites se succèdent mais les sites restent sans protection sérieuse. Or toute l'oasis de Joufra n'est qu'un immense arsenal. Mouammar Kadhafi et son fidèle ministre de la défense, Abou Bakr Younès Jaber, tué à ses côtés le 20 octobre à Syrte, en avaient fait le centre nerveux de l'appareil militaire libyen. L'oasis, constituée de trois localités modestes – Houn, le chef-lieu, au centre, Waddan, à l'est, et Sokna, à l'ouest – est idéalement située au centre de l'immensité libyenne.

Ahmed Al-Arabi, professeur d'ingénierie à l'université de Joufra, est un révolutionnaire de la première heure. Il a agi pendant des mois dans la clandestinité. "Tout passait par ici. C'était une immense caserne. Si on avait commencé par prendre Joufra, Kadhafi n'aurait jamais tenu sept mois." Mais la disproportion des forces était telle qu'il n'a rien pu faire avant septembre.

Avec son beau-frère, le colonel Nasser Abdelhafiz, qui occupait un poste de responsabilité au ministère de la défense, ils ont tenté de faire passer secrètement des informations à l'OTAN, via les rebelles de Misrata. "On voyait tout. Comment les convois de munitions partaient la nuit, recouverts de légumes et de fourrage ; comment des fermes ont été utilisées pour entreposer des armes ; comment le ministre de la défense s'est caché dans la compagnie d'électricité… A la fin, il s'était installé à l'hôpital."

Parfois, ces informations ont été utiles, souvent, elles sont arrivées trop tard. "L'OTAN a bombardé beaucoup de choses inutiles, comme nos installations radars, souligne le colonel Abdelhafiz, spécialiste de la défense antiaérienne. Et ils ont négligé des cibles plus importantes." Ce n'est que le 19 septembre, deux jours après la fuite de Younès, que Joufra s'est entièrement libérée, avec l'aide de l'OTAN. Ensuite, cela a été la ruée. Les rebelles ont débarqué de partout, alléchés par les fabuleuses quantités d'armes encore présentes. "Il y a en Libye de quoi armer toute l'Afrique, confirme M. Abdelhafiz. Dans les années 1970 et 1980, Kadhafi a acheté en quantités astronomiques. L'oasis compte pas moins de 200 entrepôts. Mais c'est du matériel obsolète." Obsolète mais suffisant pour fabriquer pendant des décennies des engins artisanaux (IED), qui ont démontré leur redoutable pouvoir de tuer en Irak et en Afghanistan. "J'ai peur que tout cela tombe entre de mauvaises mains", confirme-t-il. Il pense aux missiles sol-air portatifs de type Strella, et surtout aux Igla, plus récents, d'une portée de 5 à 6 km et thermoguidés. Largement de quoi abattre des avions civils en tout cas.

Les combattants de Misrata ont été les plus prompts pour piller les principaux stocks d'armes, suivis par ceux de Zentan, Gherian, Zaouïa. "Que pouvais-je faire ? Ils disaient qu'ils avaient besoin d'armes pour le siège de Syrte", plaide M. Al-Tayeb, censé contrôler les entrepôts de Ghawagha. Après la mort de l'ex-Guide libyen, tous les rebelles sont partis.

Le colonel Abdelhafiz a été chargé par le ministre de la défense du Conseil national de transition (CNT) de sécuriser les stocks de Joufra. Mais il vient d'apprendre qu'un autre gradé avait été mandaté par le chef d'état-major pour la même tâche. Sans coordination ni troupes, il ne peut que compter sur les 200 combattants de la katiba (brigade) Al-Jazira, dépêchés depuis Benghazi pour l'aider.

Mais leur commandant, Hani Zeidan, ne veut pas se déployer sur des dépôts pillés par les rebelles de Misrata, qu'il ne semble pas apprécier: "Dieu sait ce qu'ils ont fait de ces armes. Je ne veux pas être tenu pour responsable de leur disparition." En attendant, il a fait envoyer à Benghazi plusieurs dizaines de véhicules de transport blindés, officiellement "pour protéger les champs pétroliers".

"Les rebelles ne sont pas venus protéger les dépôts, mais les piller, déplore le colonel Abdelhafiz, impuissant. Ils préparent l'avenir, au cas où ça tourne mal. L'important, se rassure-t-il, c'est qu'on sache qui a pris quoi et l'a emmené où." C'est bien le problème.

Christophe Ayad

Enquête en Allemagne pour ventes illégales d'armes
Le parquet de Stuttgart a ouvert une enquête, mi-octobre, en raison de soupçons de ventes illégales d'armes à un régime terroriste. Les médias allemands avaient révélé début septembre que de nombreux fusils d'assaut de type G36, fabriqués par l'entreprise Heckler &Koch dans le Bade-Wurtemberg, avaient été découverts lors de la prise de Tripoli dans une caserne où avait vécu Mouammar Kadhafi. Or toute exportation de matériel militaire allemand, neuf ou d'occasion, doit recevoir le feu vert du gouvernement, ce qui était d'autant moins le cas que la Libye faisait l'objet d'un embargo. Après avoir dépêché des experts pour définir l'origine de ces armes – numérotées –, l'entreprise a déclaré qu'elles provenaient d'une livraison de 608 fusils et de 500 000 munitions vendus en toute légalité à l'Egypte en 2003. Comment se sont-elles retrouvées en Libye ? Mystère. – (Corresp.)

Cameroun: un enfant sur trois souffre de malnutrition Des besoins nutritionnels non satisfaits et un manque de soins expliquent le phénomène de malnutrition qui touche les enfants camerounais.

D’après une étude de l'Institut national de la statistique du Cameroun publiée lundi 31 octobre 2011, 33% des enfants de moins de 5 ans sont touchés par la malnutrition chronique et 14% d'entre eux par la malnutrition sévère. Des chiffres en recul depuis 2004, selon le ministre de la Santé André Mama Fouda, mais qui restent surprenants dans un pays où le phénomène reste largement méconnu.

D’après les spécialistes, les causes de la malnutrition infantile au Cameroun sont identiques à celles des pays sahéliens. Le manque de nourriture en période de soudure, mais aussi la faible variété des aliments consommés par les populations, notamment le mil et le sorgho, des céréales assez pauvres. Les régions septentrionales du pays, l’extrême Nord, le Nord et la Damawa, soumises aux aléas climatiques, sont en effet les plus touchées.
A la direction générale de la Santé de l’extrême Nord, on explique encore la malnutrition infantile par les mauvaises pratiques dans l’alimentation des tous petits. Alors que le corps médical préconise l’allaitement exclusif des moins de six mois, les mamans les gavent souvent d’eau, ce qui ne couvre pas leurs besoins nutritionnels.
Enfin, dans ces zones rurales, l’accès aux soins est limité, rendant difficile la prise en charge précoce des jeunes malnutris. Ce phénomène cyclique comporte évidemment de graves conséquences.
D’après l’étude de l’Institut national de la statistique, plus de 40 % des enfants de 18 à 35 mois, accusent un retard de croissance. Quant à la mortalité infantile, elle culmine à 62 pour mille.