mardi 29 novembre 2011

Guéant : la France accueille " trop" d'étrangers en situation régulière

La France accueille chaque année 200.000 étrangers en situation régulière, et c'est "trop", a estimé dimanche le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, en rappelant son objectif de diminuer en un an de 10% cette immigration.


"Nous acceptons sur notre sol chaque année 200.000 étrangers en situation régulière. C'est l'équivalent d'une ville comme Rennes, c'est deux fois Perpignan", a dit le ministre lors de l'émission Le Grand rendez-vous Europe 1/I-télé/Le Parisien.
"Moi aussi je trouve que c'est trop", a dit M. Guéant alors qu'on lui rappelait le point de vue de la présidente du Front national, Marine Le Pen, à cet égard.
"Pourquoi est-ce trop ? Parce que je souhaite comme le gouvernement, comme le président de la République, que les étrangers qui viennent chez nous soient intégrés, adoptent nos lois, adoptent notre mode de vie", a dit le ministre.
Il a rappelé son "objectif de diminuer en un an de 10% -- de 20.000 -- (cette immigration légale) et nous allons tenir cet objectif", a-t-il ajouté.
"La France n'est pas fermée, la France n'est pas un pays xénophobe", a affirmé M. Guéant.
Par ailleurs, il a dit être opposé à des élections de maires étrangers, en citant notamment la Seine-Saint-Denis. Le ministre a critiqué "l'accord du Parti socialiste et des Verts" qui "devient le programme du Parti socialiste (et) va plus loin que la proposition de loi qui va être discutée au Sénat puisque cet accord prévoit l'éligibilité".
"Cela veut dire que nous pourrions avoir des maires étrangers. Très franchement, je n'ai pas envie de voir dans le département de la Seine-Saint-Denis qui a une forte population étrangère, la majorité des maires devenir étrangers", a-t-il dit.
Sur le droit de vote des étrangers, M. Guéant a rappelé que ce droit était "depuis 1789 indissociable de la nationalité".
"J'ai une autre raison pour être contre ce droit de vote (des étrangers) qui est de circonstance: il y a des sujets plus importants aujourd'hui que celui-là qui se posent à notre pays", a-t-il dit. "C'est un sujet qui peut diviser et le Parti socialiste joue avec le feu", a ajouté le ministre.
Selon un sondage réalisé par BVA à paraître lundi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, 61% des Français sont favorables au vote des étrangers. Cette enquête, réalisée par téléphone les 25 et 26 novembre sur un échantillon de 980 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus, révèle que 75% des 25-34 ans sont pour le vote des étrangers, tout comme 51% des seniors.
 

Par diasporaenligne.net

Les opérations de vote se poursuivent, participation massive

Les premières opérations de vote se poursuivent mardi en Egypte, où les habitants ont participé lundi en grand nombre pour le début des premières élections depuis la chute d'Hosni Moubarak en février, dans un contexte de crise politique.

Le vote, qui se déroule sans problème de sécurité, concerne un tiers des gouvernorats en Egypte, soit 17,5 millions sur quelque 40 millions d'électeurs

La Haute commission électorale a affirmé que les législatives avaient connu une participation plus importante que prévu et décidé de prolonger de deux heures les opérations de vote. Les bureaux de vote , qui ont ouvert à 08H00 (06H00 GMT), ont fermé à 21H00 (19H00 GMT), selon les médias officiels.

"Nous avons été surpris par le nombre d'électeurs qui ont participé, qui est plus important que prévu", a déclaré le chef de la Haute commission électorale, le juge Abdel Moez Ibrahim lors d'une conférence de presse au Caire. "Il n'y a pas eu de problème de sécurité jusqu'à présent Dieu merci. C'était pourtant notre principale préoccupation", a-t-il ajouté, alors que les bureaux de vote seront encore ouverts mardi.

De longues files se sont formées dès les premières heures du matin pour voter en particulier au Caire et à Alexandrie, deuxième ville du pays, pour le premier tour de ce scrutin législatif étalé sur près de quatre mois. De nombreux électeurs se félicitaient de pouvoir déposer un bulletin qui compte, après des décennies d'élections acquises d'avance au parti de M. Moubarak, régulièrement accusé de fraudes massives.

A l'attention des illettrés -près de 40% de la population-, chaque parti ou candidat indépendant est identifié par un emblème -la balance de la justice pour le parti des Frères musulmans, un ballon de football, une pyramide...- ou des symboles plus surprenants comme une brosse à dents ou un mixeur.

Le vote de lundi concerne un tiers des gouvernorats (17,5 millions d'électeurs sur environ 40 millions), en particulier Le Caire, Alexandrie et Louxor, pour élire 168 des 498 députés de la nation. Le système électoral complexe prévoit un découpage en trois régions du pays, le plus peuplé du monde arabe avec plus de 80 millions d'habitants.

Le vote pour l'Assemblée du peuple se déroulera jusqu'au 11 janvier et les résultats complets seront connus deux jours plus tard. Viendra ensuite l'élection de la Choura, la chambre haute consultative, du 29 janvier au 11 mars.

La campagne électorale a été éclipsée par une poussée de contestation du pouvoir militaire qui gouverne le pays depuis la chute de Moubarak, émaillée ces derniers jours de violences qui ont fait 42 morts et plus de 3.000 blessés.

Sur la place Tahrir au Caire, épicentre de la mobilisation, une partie des manifestants affirmaient lundi ne pas croire au pouvoir des urnes pour obtenir le départ des militaires au pouvoir.

"Ce qu'on demande ici à Tahrir, c'est la chute du maréchal Tantaoui (le chef du pouvoir militaire), donc évidemment je ne participerai pas aux élections qu'il organise", a affirmé Omar Hatem, étudiant de 22 ans.

"Je vote pour l'avenir de l'Egypte. Ce sont les premières élections libres de mon pays", soulignait en revanche Youssouf, un informaticien de 25 ans devant un bureau de vote à Alexandrie.

"Pendant trente ans nous sommes restés silencieux, maintenant c'est fini", renchérit de son côté Samira, 65 ans, à Zamalek, le quartier huppé du Caire.

Après les élections en Tunisie et au Maroc, l'Egypte est le troisième pays à connaître un scrutin majeur dans une région bouleversée par le "Printemps arabe".

Le mouvement des Frères musulmans, la force politique la mieux structurée du pays et son parti, "Liberté et Justice", s'estiment en position de force face à des dizaines de partis salafistes (fondamentalistes musulmans), libéraux ou de gauche, le plus souvent récents et encore mal implantés.

De nombreux élus de l'ancien parti de M. Moubarak, aujourd'hui interdit, tentent également leur chance comme indépendants ou sous des bannières politiques nouvelles.

Selon l'agence officielle Mena, 161 plaintes ont été déposées en raison du retard dans l'ouverture des bureaux ou l'arrivée des bulletins de vote. Des électeurs se sont plaints de bulletins ne portant pas de tampon valable, et des observateurs n'ont pas été autorisés dans certains bureaux.

Sept ONG étrangères, dont le Centre Carter de l'ex-président américain Jimmy Carter, surveillent ces législatives.

Le futur Parlement devra nommer une commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution, une étape décisive dans la transition du pays vers la démocratie promise.

Ces élections doivent être suivies avant la fin juin 2012 par une présidentielle, après laquelle le pouvoir militaire a promis de rendre le pouvoir aux civils.

Par Rana MOUSSAOUI