dimanche 29 avril 2012

Le spectre de l’instabilité remet en cause l’autonomie de l’Afrique

Le cycle infernal de la violence qui a élu domicile en Afrique constitue, de nos jours, une entrave au développement et à la stabilité du continent. Cependant, les Africains devront repenser leurs stratégies pour interpeller les Etats considérés comme pôles intégrateurs et s’inscrire dans la dynamique de la nouvelle géopolitique.

Au lendemain des indépendances de la plupart des Etats africains, et pendant que une lueur d’espoir s’ouvrait en perspective d’une nouvelle Afrique, forte et développée, un cycle infernal des rivalités et conflits armés est venu s’ériger contre ce bel élan. Dès lors cette instabilité politique a pris des racines et continue à détruire le tissu économique, aggravant ainsi la pauvreté en Afrique en dépit de nombreuses potentialités économique que recèle son sol et sous-sol.

A noter qu’en la décennie 60, ces Etats africains qui ont récemment accédé à leur souveraineté internationale ont adhéré à l’Onu et au Groupe des pays dits de non alignés.

Ils ont, à cet effet, réclamé à cor et à cri l’avènement d’un nouvel ordre international mondial, en cela dans un contexte de la Guerre froide caractérisée par les rivalités Est-Ouest.

Ainsi, après le démembrement de l’empire soviétique et la démocratisation des pays socialistes de l’Europe, le monde est aujourd’hui entré dans une phase de mutation avec l’émergence de nouvelles puissances asiatiques.

POLES INTEGRATEURS

Cette nouvelle donne devra amener le continent africain à s’accommoder à une autre dynamique qui nécessiterait sans une nouvelle géopolitique dominée par la production et l’exploitation de l’or noir.

En dépit de la mutation de la société internationale, les Africains ont, dans leurs stratégies et politiques d’intégration, identifié certains pays qui devaient servir des pôles intégrateurs, c’est-à-dire qui devaient régenter les autres Etats du continent. Il s’agit, notamment de l’Afrique du Sud, la RD Congo et le Nigeria.

Cependant, force est de constater que les pays cités comme déclencheurs du développement de l’Afrique, à l’exception de la RSA, sont tous en proie d’instabilité et de convoitises des puissances étrangères.

Ce qui accrédite la thèse selon laquelle l’Afrique en tant que région autonome reste encore une illusion. Une situation qui devra influencer l’Union africaine à mettre en place une géopolitique africaine dynamique, active, et capable de rivaliser avec les puissances occidentales.

CYPRIEN KAPUKU