vendredi 25 novembre 2011

Les 20 Africains les plus riches Pour la première fois, le magazine américain Forbes a établi le classement des plus grandes fortunes du continent africain.

Aliko Dangote, l'homme le plus riche d'Afrique selon Forbes. REUTERS/Mike Hutchings
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Si les richesses de l'Afrique ne profitent pas à tous les habitants du continent, plusieurs individus sont parvenus à devenir millionnaire, voire milliardaire (en dollars ou en euros) dans des secteurs divers (télécommunications, immobilier, pétrole, mines). Voici le premier classement des Africains les plus riches selon le magazine américain Forbes.

20. Stephen Saad, Afrique du Sud

Co-fondateur du groupe pharmaceutique Aspen Pharmacare, Stephen Saad, 47 ans (marié, quatre enfants), est crédité d'une fortune estimée à 640 millions de dollars (472 millions d’euros). En 1997, la création de son entreprise lui coûte 6,3 millions de dollars (4,6 millions d’euros). Aujourd’hui Aspen est l’une des plus importantes sociétés cotées à la bourse de Johannesburg.
A 29 ans, le natif de Durban devient millionnaire après avoir vendu ses parts de l’entreprise de médicaments Covan Zurich pour 3 millions de dollars (2,23 millions d'euros). L’année dernière, Aspen a acquis les droits leur permettant de fabriquer des produits de la marque du laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline.

19. Shafik Gabr, Egypte

Shafik Gabr, 59 ans (marié, un enfant), a fait fortune grâce à son conglomérat Artoc présent dans l’industrie de l’acier, les usines préfabriquées et les services logistiques pour les compagnies de gaz et de pétrole. Bien implanté en Egypte, Gabr souhaiterait s’imposer dans le secteur de l’automobile de la Tunisie, un marché laissé vacant depuis la chute du clan Ben Ali et Trabelsi. Amateur d’art, Gabr possède également l’une des plus grandes collections de peintures orientalistes. Sa fortune est évaluée à 730 millions de dollars (540 millions d'euros).

18. Lauritz «Laurie» Dippenaar, Afrique du Sud

Président du Conseil d’Administration de la banque FirstRand, Laurie Dippenaar, 63 ans (marié, trois enfants), a une fortune estimée à 750 millions de dollars (555 millions d'euros). En 1977, il fonde avec deux associés la Rand Consolidated Investing qui sera plus tard rejointe par la Rand Merchant Bank de Johann Rupert. En 1992, Rand Merchant Bank rachète l’assureur Momentum Life et va finalement fusionner avec la First National Bank pour devenir la First Rand Group.

17. Jim Ovia, Nigeria

Le premier noir du classement des 20 plus riches Africains est le parrain du secteur bancaire au Nigeria. En 1990, Jim Ovia, 57 ans (marié), fonde le Zenith Bank Group. En 2007, il lance Visafone, un opérateur de téléphonie mobile qui compte aujourd’hui plus d’un million d’abonnés. Ovia a également investi dans le secteur de l’immobilier et dirige Quantum, une société de capital-investissement. Jim Ovia est la tête d’une fortune de 775 millions de dollars (574 millions d'euros).

16. Mohamed Al Fayed, Egypte

Mohamed Al Fayed (2010) REUTERS/Luke MacGregor
Avec une fortune estimée à 1,3 milliard de dollars (970 millions d'euros), Mohamed Al Fayed, 78 ans (marié, cinq enfants), est le premier milliardaire en dollars du classement. En 2010, il vend son célèbre magasin londonien Harrod’s à une holding qatari pour 2,4 milliards de dollars. En juillet, il rachète le site de mode Cocosa. Il est propriéatire de l'Hotel Ritz à Paris et du club de football anglais Fulham.

15. Youssef Mansour, Egypte

Youssef Mansour, 66 ans (marié, cinq enfants) dirige Metro, la plus grande chaîne de supermarchés égyptiens. Aujourd'hui, il consacre une partie de son temps à sa fondation qui lutte contre l'analphabétisme et pour un meilleur accès à l'éducation. Il doit l'esssentiel de sa fortune aux affaires de la famille.
Les Mansour sont les plus grands vendeurs au monde de voitures General Motors. La famille est également impliquée dans la vente d'engins de construction. Ses biens immobiliers, notamment ceux du groupe Palm Hills Developments ont perdu de leur valeur depuis la révolution égyptienne. Sa fortune est estimée à 1,55 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros).

14. Yasseen Mansour, Egypte

Après des études à l'université de Washington, Yasseen Mansour, 50 ans (marié, quatre enfants), prend la tête de la compagnie immobilière Palm Hills Developments. Le plus jeune des trois frères Mansour avait été placé par Interpol dans une liste pour fraudes avant d’être finalement blanchi. En juin, Yasseen a démissionné de son poste de PDG mais reste président de la société. A l'image de son frère, il doit l'essentiel de sa fortune à l'entreprise familiale. Ses biens sont également estimés à 1,55 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros).

13. Mohamed Mansour, Egypte

Mohamed, 63 ans (marié, deux enfants), est le plus riche de la fratrie Mansour, sa fortune est estimée à 1,7 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros). Mise à part l'entreprise familiale, Mohamed Mansour a des intérêts dans la plus grande chaîne de supermarchés d'Egypte et la marque de cigarettes Philip Morris.

12. Anas Sefrioui, Maroc

Anas Sefrioui, 54 ans (marié, trois enfants), s’est enrichi dans le secteur de l’immobilier. En 1988, il forme le groupe Addoha et dix ans plus tard il remporte un appel d’offres pour la construction d’HLM parrainés par le roi de l’époque, Hassan II. En 2005, il décroche un contrat d’un milliard de dollars pour construire de nouveaux HLM. On évalue sa fortune à 1,75 milliard de dollars (1,3 milliards d'euros).

11. Othman Benjelloun, Maroc

Othman Benjelloun, 79 ans (marié, deux enfants), a démarré dans les assurances. En 1988, il reprend en main une petite compagnie d’assurance dans laquelle son père était un actionnaire majoritaire, RMA Watanya. Par la suite, Benjelloun décide d’étendre son activité en se lançant dans le secteur bancaire. Sa banque BMCE est présente dans plus d’une douzaine de pays africains et a une capitalisation boursière de 4 milliards de dollars.
Sa holding est également implantée dans les secteurs des télécommunications, des compagnies aériennes, et les technologies de l’information. Sa fortune culmine à 2,4 milliards d'euros (1,7 milliards d'euros).

10. Patrick Motsepe, Afrique du Sud

Nelson Mandela et Patrice Motsepe (2008) REUTERS/Siphiwe Sibeko
Patrice Motsepe, 49 ans (marié, trois enfants) est le seul milliardaire noir d’Afrique du Sud. Sa fortune de 2,5 milliards de dollars (1,8 milliards d’euros), il la doit au secteur minier. Son conglomérat African Rainbow Minerals (ARM) a des intérêts dans plusieurs industries minières. Depuis février 2011, l’action du groupe a chuté de plus de 20%.
Né dans le township de Soweto, Motsepe débute sa carrière en tant qu’avocat. Spécialiste du droit minier, il devient le premier associé noir du cabinet Bowman Gilfillan à Johannesburg. En 1994, il achète des puits de mines d’or peu productifs pour en faire des sites de production rentable. Motsepe a également des intérêts dans Sanlam, entreprise sud-africaine implantée dans le secteur des assurances et des services financiers.

9. Onsi Sawiris, Egypte

Onsi Sawiris, 81 ans (marié, trois enfants) est le patriarche de l’une des familles les plus riches d’Egypte. Après la nationalisation, en 1971, de sa première entreprise de bâtiment par le gouvernement égyptien, il ne se décourage pas et crée l’Orascom Construction Industries. En 1995, son fils Nassef lui succède à la tête de la compagnie. Ses autres enfants ont pris des voies différentes. Naguib a créé une société de télécommunications, et Samih dirige des hôtels et un groupe immobilier. Toutes ces sociétés forment le conglomérat Orascom. Depuis avril 2011, Onsi Sawiris détient des parts de VimplelCom, opérateur mobile russe. Sa fortune est estimée à 2,6 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros).

8. Christoffel Wiese, Afrique du Sud

A 70 ans (marié, trois enfants), Christoffel Wiese est le président et l’actionnaire unique le plus important de la plus grande chaîne de supermarché à bas prix du continent africain: Shoprite. Il siège également au conseil d’administration de la chaîne de magasins de vêtement discount Pepkor dont il détient 44% des parts. En mars, Wiese a acheté 100 millions de dollars d’actions de la société de capital-investissement Brait.
Le Sud-Africain a également restauré une ferme pour en faire un hôtel cinq étoiles, le Lanzerac. Ce dernier a planté autour de l’établissement des vignobles et fabrique son propre vin. Son activité dans le vin ne s’arrête pas là puisqu’il est propriétaire de la marque Lourensford Estate. Wiese a aussi fait l’acquisition d’une réserve dans la région du Kalahari. Toutes ces activités font culminer sa fortune à 2,7 milliards de dollars (2 milliards d’euros).

7. Naguib Sawiris, Egypte

Naguib Sawiris (2010) REUTERS/Cynthia Karam
Fils aîné d’Onsi, Naguib, 57 ans (marié, quatre enfants) est le fondateur d’Orascom Telecom. En avril 2011, il vend les intérêts de la famille à VimpelCom pour un montant de 6,5 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) et fusionne avec le géant russe, faisant de lui l’un des actionnaires majoritaires de ce groupe de télécommunications. Si Sawiris ne compte pas se détourner de ce secteur d’activité, il a également décidé de se lancer en politique en créant en avril le parti Free Egyptians qui prône notamment le marché libre.
En juin, il publie un tweet illustrant un Mickey barbu et une Minnie voilée. A la suite de cela, il reçoit des menaces de mort de musulmans extrémistes. La fortune de Sawiris est estimée à 2,9 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros).

6. Miloud Chaabi, Maroc

Avec une fortune estimée à 3 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros), Miloud Chaabi, 82 ans (marié, six enfants) est l’homme le plus riche du Maroc. Comme Anas Sifroui, il a construit sa fortune dans l’immobilier. Il commence par construire des HLM puis diversifie son activité grâce sa holding Ynna. Chaabi construit des hôtels, des supermarchés. Une partie de sa société est également consacrée aux énergies renouvelables.
A l’instar de Sawiris, le Marocain de 82 ans est également impliqué en politique. Son alliance avec le parti socialiste lui vaut le surnom de «capitaliste rouge». Après la révolte tunisienne, Chaabi n’a pas hésité à déclaré que le Maroc avait ses propres Trabelsi. En février 2011, il faisait partie des manifestants qui réclamaient la fin de la corruption en politique et dans le milieu des affaires.

5. Mike Adenuga, Nigeria

Mike Adenuga, 58 ans (marié), est le président de Conoil Producing. Au début des années 1990, c’est la première entreprise à jouer un rôle conséquent dans l'industrie pétrolière nigériane. Aujourd'hui Conoil Producing est la première compagnie d'exploration pétrolière, avec une production évaluée à 100.000 barils par jour. Surnommé «The Guru», Adenuga est également propriétaire de Globalcom, deuxième plus grand opérateur de téléphonie mobile du pays, qui regroupe 13 millions d'abonnés.
A l'âge de 26 ans, il remporte son premier million de dollars notamment en vendant des sodas. Aujourd'hui, Adenuga est milliardaire et ses biens sont estimés à 4,3 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros).

4. Johann Rupert & family, Afrique du Sud

Johann Rupert, 61 ans (marié, trois enfants) a fait fortune dans l’industrie du luxe. Les biens du Sud-africain s’élèvent à 4,7 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros). Rupert est le président de Richemont, société holding qui contrôle de prestigieuses marques telles Vacheron Constantin, Cartier, Alfred Dunhill, Montblanc ou encore Chloé. En 2010, Rupert a fait l’acquisition du portail en ligne Net-a-Porter pour 343 millions de dollars. Depuis le début de l’année, les ventes de Richemont ont augmenté de 30% grâce à une forte demande venue d’Asie.

3. Nassef Sawiris, Egypte

Avec une fortune estimée à 4,75 milliards de dollars (3,55 milliards d’euros), Nassef, 50 ans (marié, quatre enfants) est l’homme le plus riche de la famille Sawiris. En 1995, il succède à son père, Onsi, à la tête d’Orascom Construction. Durant la révolution égyptienne, les parts de la société ont chuté de près d’un tiers, puis ont remonté à leur niveau initial avant de rechuter de nouveau.

2. Nicky Oppenheimer & family, Afrique du Sud

Nicky Oppenheimer (2011) REUTERS/Stefan Wermuth
Nicky Oppenheimer, 66 ans (marié, un enfant) est le premier Sud-Africain du classement. Sa fortune est évaluée à 6,5 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros). Au début du mois de novembre, ce magnat du diamant a vendu 40% des actions qu'il avait chez le bijoutier De Beers, le premier producteur mondial de diamant, au géant de l'industrie minière Anglo American pour 5,1 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros). Cette transaction marque la fin du contrôle de la famille Oppenheimer sur la société De Beers. La famille avait repris la compagnie en 1927.

1. Aliko Dangote, Nigeria

10,1 milliards de dollars (7,7 milliards d’euros). Cette somme permet à Aliko Dangote, 54 ans (marié, trois enfants), de siéger à la première place des Africains les plus riches. Il y a 30 ans, le Nigérian se lance dans les affaires grâce à un prêt de son oncle. Il commence par vendre des produits alimentaires. L’entreprise de Dangote se développe et ce dernier finit par créer le Dangote Group, un conglomérat présent dans l’industrie des denrées alimentaires et du ciment. A la fin de l’année 2010, son entreprise Dangote Cement est cotée à la bourse nigériane (la Nigeria Stock Exchange). Avec une capitalisation boursière de 10 milliards d’euros, Dangote Cement est devenu l’une des principales sociétés de la Nigeria Stock Exchange. Il est aujourd'hui le roi du ciment en Afrique et possède des usines de nombreux pays dont la Zambie, le Sénégal, la Tanzanie et l'Afrique du Sud.
Au Cameroun, il est en charge de la construction d’une usine de ciment estimée à 115 millions de dollars (84 millions d’euros). En août dernier, il investit 4 milliards de dollars (2,9 milliards d’euros) dans la construction d’un complexe de fabrication de ciment en Côte d’Ivoire. Philantrope, Aliko Dangote a donné des millions de dollars pour la santé et l’éducation.
Jacques-Alexandre Essosso

LA DIASPORA SENEGALAISE : Halte a la contribution sans retribution

Parmi les différentes couches de la population sénégalaise, les sénégalais de l’extérieur jouent un rôle de plus en plus prépondérant. Estimée aujourd’hui à près de 3 millions soit 20% de la population nationale, la diaspora est maintenant de loin le principal bailleur de fonds du Sénégal. Par les sacrifices consentis pour assister leurs familles restées au pays, les sénégalais de l’extérieur transfèrent chaque année une manne financière qui stimule directement l’économie de leur pays et en même temps constitue un atout majeur pour la société sénégalaise dans la lutte contre la pauvreté.

Le Sénégal est aujourd’hui l’un des pays africains qui re?oivent le plus de fonds de sa diaspora. Selon une étude de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), depuis 2006 les transferts officiels de fonds des sénégalais de l’étranger ont atteint 500 milliard de fcfa. Et cela sans compter les envois de fonds effectués par des canaux non-officiels, c’est-à-dire de fa?on informelle par l’intermédiaire des relations familiales, amicales ou autres. La voie informelle demeure très prisée de nos jours car elle permet à ses usagers de réduire sensiblement le coût souvent exorbitant des frais d’envoi et de change. D’ailleurs la BCEAO considère que le total des transferts par canaux informels représentent au moins 40% des envois formels. Cela porte le total des fonds transférés par la diaspora sénégalaise à plus de 700 milliards chaque année.

Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), depuis 2005 le Sénégal est l’un des pays africains dont le principal bailleur de fonds est sa diaspora. Les transferts de fonds des sénégalais de l’extérieur dépassent aujourd’hui de loin le montant combiné de l’Aide Publique au Développement (APD) et des Investissements Directs Etrangers (IDE), ce qui est essentiel. Car les aides et investissements ensemble sont souvent prévus et budgétisés à l’avance. De ce fait les populations qui en ont vraiment besoin, souvent ne sentent pas les effets de cette assitance dans leur vie de tous les jours.

Par contre les fonds transférés par la diaspora ont un effet immédiat sur les ménages qui les re?oivent et sur l’économie sénégalaise qui est alors stimulé. Les fonds vont directement à des milliers et des milliers de familles qui automatiquement dépensent cette manne financière dans les différents secteurs économiques tels que les denrées alimentaires, les vêtements, les « petits métiers », etc… sans oublier l’électrification et les forages dans les zones rurales.

Une autre étude de la Banque Mondiale en 2006 a révélé que chaque année le Sénégal re?oit de sa diaspora des envois officiels qui, à eux seuls sans compter les transferts informels, sont équivalents à 19% de son Produit Intérieur Brut(PIB). La Banque Mondiale a conclu que ces fonds envoyés constituent un atout majeur pour le Sénégal dans la lutte contre la pauvreté. Les ménages bénéficiaires de ces envois parviennent souvent à maintenir un niveau de vie supérieur à la moyenne nationale.

D’autre part la diaspora sénégalaise recèle de ressources de qualité, de compétences intellectuelles, techniques, artistiques, etc… La double culture du pays d’origine et du pays d’accueil favorise une ouverture d’esprit et développe une culture de tolérance au sein de la diaspora. L’expérience des marchés internationaux et les relations avec les différents systèmes de bureaucratie peuvent en cas de retour aider à compenser la « fuite des cerveaux »dont le Sénégal est victime comme beaucoup d’autres pays africains.

Mais à une communauté de près de 3 millions de membres qui injectent environ 700 milliards de fcfa dans l’économie sénégalaise chaque année, est attribuée un « petit » ministère avec un budget d’à peine 1 milliard de fcfa qui ne peut pratiquement rien accomplir pour la diaspora. Par comparaison le Ministère des Marocains de l’Extérieur dispose d’un budget annuel de fonctionnement de 26 milliards de fcfa. Le Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur(CSSE) était une bonne initiative de la part de l’Etat sénégalais après mûre réflexion. Une étude sérieuse de sa nature, de sa composition, de ses objectifs et de son règlement intérieur avait été réalisée à l’avance. Mais le choix des membres du CSSE fut irresponsable et complètement partisan. D’ailleurs ce choix fut vigoureusement contesté par la majorité des associations de la diaspora. Dès lors sa mission était déjà compromise. Aujourd’hui on n’entend même plus parler du CSSE. N’empêche l’Etat prend souvent des mesures qui affectent directement la diaspora sans aucune interaction avec ses membres. Comme exemples, on peut citer les mesures relatives à l’interdiction d’importations de véhicules de plus de 5ans et à la surtaxe sur les appels téléphoniques internationaux entrants. Ces décisions affectent directement la diaspora sénégalaise. Pourtant ses membres ne furent jamais associés, consultés ou même informés.

La raison pour laquelle une telle situation perdure est tout simplement la non-inclusion des sénégalais de l’extérieur dans les structures de gestion de notre Cité. Par non-inclusion, il faut entendre absence de représentation. Et tant que la diaspora ne disposera pas d’une représentation proportionnelle à son nombre, la même situation risque de se répéter dans le futur.

Les membres de la diaspora sont pourtant politiquement engagés. On en voit de toutes les couleurs de parti. Les uns soutiennent les partis au pouvoir et les autres adhèrent aux partis de l’opposition et à la Société Civile. Certains s’activent au sein de mouvements de soutien tandis que d’autres expriment leurs désapprobations par des manifestations publiques (marches et sit-ins) et des lettres de dénonciation. Mais la distance qui sépare le Sénégal de sa diaspora semble toujours être un handicap qui semble isoler les sénégalais de l’Etranger. Et cet isolement constitue un obstacle à leur implication dans la gestion de la Cité.

Mais avec l’aide des progrès technologiques et l’émergence des différents réseaux sociaux, ce frein, que constitue la distance, est appelé à disparaître pour faire place à une connexion constante entre le Sénégal et sa diaspora et entre les différentes membres de la diaspora. Ainsi il nous reviendra, à nous membres de la diaspora, de mettre un terme à cet isolement en manifestant notre désir profond et notre disposition à accompagner les autres composantes de notre population sur le chemin vers la démocratie et le développement. Il est vrai que dans le cadre de la vie quotidienne chacun d’entre nous fait de son mieux de son côté. Mais cela ne devrait jamais nous empêcher de faire l’effort de nous organiser en Associations, Amicales, Clubs, etc… pour jouer collectivement le rôle qui est le nôtre, étant une  communauté de près de 3 millions de citoyens actifs. Si nous ne parvenons pas à le faire, d’autres segments de la population dont l’Etat, vont continuer seuls d’animer les débats et de prendre seuls des décisions qui souvent vont à l’encontre des intêrets des sénégalais de l’extérieur.
Il nous revient donc de nous prendre en charge collectivement pour atteindre pleinement nos potentiels. La diaspora sénégalaise peut constituer un véritable poids politique. D’abord étant pour la plupart des soutiens de familles dans leur pays d’origine, les sénégalais de l’extérieur sont en même temps des leaders d’opinion au sein de ces mêmes familles. Ensuite en maintenant les contacts entre les différentes associations de sénégalais en Afrique, En Europe, en Amérique et en Asie, la diaspora peut créer un rassemblement massif de citoyens actifs dans le but de protéger leurs intérêts dans leurs pays d’origine et d’accueil. Les sénégalais de l’Etranger peuvent beaucoup gagner aussi en unifiant leurs différentes associations et divers groups dans une large organisation pour avoir une influence sur la vie politique, économique et sociale de leur pays d’origine. La diaspora doit refuser d’être per?ue comme un simple bailleur de fonds, mais plutôt de fa?on abstraite comme une région supplémentaire avec une population au nombre seulement comparable à celui de la région du Cap-Vert.
D’ailleurs le nombre d’adultes actifs dans la diaspora est de loin supérieur. Il est donc temps d’adopter une politique juste de représentation qui se traduit par une inclusion proportionnelle de la diaspora dans les différents organes institutionnels de décisions et de consultations tels que l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Economique et Social, etc… Et nous dites pas que c’est impossible car on ne l’a jamais vu. Gouverner n’est pas seulement copier ce qui se fait ailleurs et rejeter ce qu’on n’a jamais vu. L’Etat doit d’abord avoir la lucidité de tenir compte des diversités démographiques et géographiques de l’ensemble de la population. Ensuite à partir des données relevées, l’Etat doit prendre l’initiative d’une politique d’inclusion des diversités. Ce caractère inclusif pourra de fa?on démocratique impliquer directement ou indirectement toutes les composantes de la population, les sénégalais de l’extérieur compris, dans la gestion de la Cité.

C’est de cette fa?on que la diaspora aura les moyens d’identifier des objectifs à courts et à moyens termes, établir et développer des collaborations étroites et des partenariats durables avec le Gouvernement du Sénégal. Un dialogue constant avec des termes définis de réciprocité pourra être maintenu entre les éventuels représentants (députés, sénateurs et conseillers) de la diaspora et les autorités publiques, civiles, religieuses, confrériques, etc… pour la construction d’un Sénégal qui avance.

Il est bien possible de travailler ensemble, d’identifier des projets et des démarches qui faciliteront la promotion de notre pays. Mais il faudra d’abord donner à la diaspora sénégalaise les moyens de jouer son rôle. Et cela passe forcément par la satisfaction de ses revendications légitimes telles que :.

1. Une représentation proportionnelle des sénégalais de l’extérieur dans les institutions nationales telles que l’Assemblée Nationale, le Sénat et le Conseil Economique et Social. Ceci assurerait une implication directe et juste de la diaspora dans la gestion de leur pays et dans les processus de prise de décisions qui souvent les affectent.

2. La révision de la loi sur la nationalité au Sénégal qui aujourd’hui porte préjudice inutilement aux sénégalaises mariées à des non-sénégalais. La loi sur la nationalité doit simplement être la même pour tous sans distinction de sexe.

3. Une proximité des consulats aux membres de la diaspora. Par exemple un service consulaire dans une ville majeure comme Los Angeles-Californie aurait l’avantage de servir une large partie de la diaspora dans les Etats de l’Ouest des Etats-Unis d’Amérique tels que Californie 6e Economie du monde et l’Etat le plus riche des USA, Nevada, Arizona, Utah, Oregon, Washington, etc…

4. La révision de la loi sur les importations de véhicules au Sénégal. Il est vrai qu’une totale libéralisation des importations même commerciales de véhicules serait contraire aux intérêts surtout écologiques et environnementaux du Sénégal. Mais une limite systématique de 5 ans, qui s’applique aussi à la diaspora, porte préjudice inutilement aux membres de la diaspora quand ils retournent au pays. Une politique plus équilibrée et une professionnalisation de la « visite technique » des véhicules au Sénégal seraient plus appropriée.

5. L’annulation de la surtaxe sur les appels téléphoniques internationaux entrants. L’intention de l’Etat de vouloir taxer les revenus astronomiques des compagnies téléphoniques au profit du Sénégal est juste et justifiée. Mais taxer par minute les appels entrants n’est pas une bonne solution. Car ces compagnies vont tout simplement faire payer les taxes aux sénégalais de l’Extérieur et de ce fait rendre plus difficiles leurs contacts avec leur pays d’origine. La solution se trouve dans une meilleure maîtrise des négociations, des contrats et des lois qui régissent les marchés de télécommunications pour un partage raisonnable des revenus entre l’Administration et les compagnies privées.

 Il y a d’autres revendications de nature différente qui varient d’un groupe de sénégalais de l’extérieur à un autre. Mais elles sont tout aussi légitimes. La satisfaction des revendications énumérées ici serait un bon départ pour une implication effective de l’ensemble des membres de la diaspora dans la gestion de notre pays. Ce serait une bonne fa?on de réaliser un Sénégal et sa diaspora unis et intégrés, avec une vision partagée, pour une démocratie épanouie et un développement durable qui visent à relever les défis communs à tous les sénégalais.
Par Yaré Mbaye(Los Angeles, CA et Dial Diagne(San Diego, CA)
Avec les contributions de Babacar Fall(Los Angeles, CA) et Khadim Dioum(Oakland, CA)

COUP DE GUEULE DE DUGGY TEE, RAPPEUR-COMPOSITEUR : « Les leaders africains ne sont là que pour eux-mêmes, leurs familles et leurs amis et se f… royalement du sort du peuple »

Le rappeur sénégalais Duggy Tee qui a sorti l’album «Fit», il y a quelque temps, revient sur un de ses titres phares «On n’en veut plus» où il pointe un doigt accusateur sur les Européens qui ont contribué à la descente aux enfers de l’Afrique, mais aussi à certains dirigeants africains qui sont de connivence avec eux. Pour ce qui est de la candidature de Wade, il affirme que tout ce bruit autour est inutile et qu’«il ne faut pas qu’ils brouillent les Sénégalais avec leurs débats». 

Eternel défenseur de l’Afrique, Duggy Tee aborde dans son nouvel album qui s’intitule «Fit», plusieurs sujets qui font mal à l’Afrique et son clip- vidéo du titre «On n’en veut plus», tourné sur l’île de Gorée en est une parfaite illustration. «Dans ce clip, il y a des images de ce qui s’est passé au Sénégal le 23 juin, en Libye et en Tunisie. Des choses dont on ne veut pas, pour dire que nous sommes des pays qui veulent avancer. On a besoin d’aucun souvenir qui nous fait revenir dans le passé», dit le rappeur, amer. 
Selon lui, tout le monde remarque que les Africains sont des victimes, mais qu’ils jouent un grand rôle dans le retard de l’Afrique. «Parce que les peuples sont fatalistes et très laxistes. Nous voulons beaucoup nous plaindre, mais on ne cherche pas de solution et pour un peuple qui veut avancer, il faut lâcher du lest pour affronter le futur», clame Duggy Tee qui affirme que même si les coupables de cette situation sont les Européens, les Africains les y ont aidés quelque peu. «Les principaux fautifs, c’est d’abord tous ceux qui se sont servis de l’Afrique pour s’enrichir en soulevant les révolutions, en amenant la guerre. Parce que tout le monde sait que la guerre, c’est un gros business. Les Occidentaux sèment la discorde pour s’emparer des richesses du continent afin de se développer et nous laisser au bord du trou. Leurs complices, c’est tous des leaders africains qui ne sont là que pour eux-mêmes, leurs familles et leurs amis et qui se f… royalement du sort du peuple», tempête l’interprète de «Wadiour», non sans ajouter qu’ils ne sont pas tous comme cela. L’ancien membre du Pbs de jeter qu’il est obligatoire que les dirigeants exigent des choses en retour aux occidentaux. 

«Les vrais colons et esclavagistes sont des Africains de connivence avec des sociétés européennes qui sucent l’Afrique» 
«Il faut qu’ils soient coopératifs certes, parce qu’on ne peut pas se développer tout seul. Mais il faut être ferme : tu veux quelque chose chez moi, qu’est ce que tu me donnes en retour. C’est du ‘win win’ (gagnant-gagnant), parce que l’esclavagisme et le colonialisme continuent toujours, mais sous une autre forme», explique-il. Mieux il affirme que «les vrais colons et esclavagistes sont des Africains qui sont de connivence avec des gouvernements, des entreprises, des sociétés européennes qui sucent l’Afrique comme des vampires juste pour renflouer leurs comptes en banque». 
Durcissant le ton, le rappeur de lancer que ces dirigeants se moquent complètement du jeune qui a son diplôme et qui veut travailler. Il affirme que nos gouvernants ne «supportent pas» du tout ceux qui se battent pour s’en sortir et qui nous représentent. «Il y a le laxisme et je trouve que ce n’est pas du tout patriote», lâche-t-il en résume le tout par un : «on ne veut plus de tout cela. On veut avancer. On ne veut plus continuer à vivre dans la morosité, la tristesse, se morfondre ou pleurer sur notre sort Non ! L’avenir du monde, c’est l’Afrique, tout le monde le sait. Il y a une compétition entre l’Orient et l’Occident pour s’installer ici parce qu’il n y a plus de ressources chez eux. Maintenant le peu que nous avons, c’est à nous». 

«Si Wade aussi a peur de quelqu’un ou qu’eux ont peur de lui, il y aura peut-être de la polémique, mais il n’y aura pas d’élections» 
Se prononçant en tant que citoyen sur l’actualité politique avec la candidature controversée de Me Wade aux présidentielles 2012, Duggy Tee estime que c’est son droit de se représenter comme tout citoyen. «Maintenant, ceux qui ne veulent pas qu’ils se présentent n’ont qu’à battre campagne et gagner c’est tout», dit-il avant d’indiquer que «toute cette polémique autour de la candidature de Wade, c’est du bruit pour rien du tout. Quand on est sûr de soi, on ne s’attarde pas à faire des commentaires. Ceux qui veulent l’affronter n’ont qu’à le faire et le peuple choisira. La Constitution et tout cela, eux ils savent, entre eux ils se connaissent et tout le monde sait qui est qui». 
Le rappeur de prévenir toutefois que «si Wade aussi a peur de quelqu’un ou qu’eux ont peur de lui, il y aura peut-être de la polémique, mais il n’y aura pas d’élections. Il ne faut pas qu’ils brouillent les Sénégalais avec leurs débats sur cela. Ces politiques n’ont qu’à aller battre campagne et le jour des élections, le peuple choisira le meilleur pour le Sénégal».