mercredi 8 février 2012

Abdoulaye Wade : une autre honte africaine !

« Abdou Diouf a fait 20 ans, Senghor a fait 40 ans. Pourquoi pas moi ?!! », déclare le Président sénégalais (85 ans, qui a déjà fait deux mandats) aux journalistes étrangers cette fin de semaine !

C’est décevant et honteux pour l’Afrique ! On a entendu ses partisans avancer les mêmes raisons qu’on avait entendues en Guinée lorsque le Général Lansana Conté voulut modifier la constitution pour rester à vie: « Il doit rester pour terminer ses bonnes œuvres ».

La Guinée ne s’en est pas remise encore. Comment Abdoulaye Wade, un des hommes les plus instruits du continent et juriste peut-il chercher à ramener son pays à la situation guinéenne de 2003 ?

Revenons à Senghor. Ce dernier a été le premier président du Sénégal, de 1960 à 1980, ce qui fait 20 ans et non 40 comme dit A. Wade. D’ailleurs selon Wade, Senghor et Diouf aurait fait 60 ans ensemble à la tête du Sénégal alors que l’Etat sénégalais fête ses 52 ans en 2012.

Au Sénégal, on compte déjà plus de 4 morts et le vieux président signe et persiste qu’il est candidat dans 3 semaines où il remportera dès le premier tour et qu’il est candidat en 2017 également !

En Afrique comme ailleurs, la démocratie ne s'est irreversiblement établie en général qu'après des révolutions de rue pour faire tomber les dictatures de force et appliquer la justice populaire aux anciens dignitaires et leurs proches.

On ne négocie pas la fin d'une dictature sans qu'on ne lui oppose d'abord les moyens qu'elle déploie elle-même pour s'imposer au peuple.



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Cheikh Tidiane Gadio : « Nous n’appelons pas à une guérilla au Sénégal ! »

L’ancien ministre des Affaires étrangères sénégalais, Cheikh Tidiane Gadio, a proposé lundi lors d’un rassemblement de l’opposition la mise en place d’un Conseil national de transition au Sénégal si le président Abdoulaye Wade maintenait sa candidature.
Cheikh Tidiane Gadio, qui est lui-même candidat à la présidentielle pour le parti "Luy Jot Jotna", qu’il a créé après avoir quitté en 2010 le gouvernement s’explique pour Afrik.com.

Afrik.com : Pouvez-vous revenir sur votre proposition de création d’un Conseil national de transition au Sénégal ?

Cheikh Tidiane Gadio : Cette proposition vient à la suite de mes différents discours contre la validation de la candidature de Wade par le Conseil Constitutionnel. Vous savez, j’ai été le premier à parler de coup d’Etat constitutionnel si Wade est autorisé à briguer un troisième mandat. Nous avons utilisé tous les moyens nécessaires pour qu’il retire sa candidature. Nous nous sommes mobilisés de façon pacifique et nous n’avons rien obtenu. Si le président Wade continue dans cette logique, nous ne le reconnaîtrons pas, ni son gouvernement d’ailleurs. S’il persiste, nous allons prendre toutes nos dispositions pour mettre en place un Conseil national de transition car nous estimons qu’il a violé la Constitution.

Afrik.com : Le Conseil national de transition a été créé en Libye pour faire face à la grave crise politique que le pays connaissait avant la chute de Mouammar Kadhafi. Le Sénégal qui est une démocratie est loin d’être dans le même cas de figure. N’allez-vous pas au contraire envenimez la situation actuelle avec un tel projet ?

Cheikh Tidiane Gadio : Nous ne voulons en aucun cas imiter le modèle libyen. Le Sénégal n’est pas la Libye ! C’est une démocratie en processus de maturation ! L’idée n’est pas de créer un Benghazi bis au Sénégal. Pour Abdoulaye Wade, le Conseil national de transition ne peut pas poser de problème puisque c’est le premier chef d’Etat qui s’est rendu à Benghazi pour soutenir le CNT libyen. Donc il ne peut pas dire que le CNT ne peut pas s’appliquer au Sénégal. Nous voulons mettre en place cet organe politique pour restaurer les institutions au Sénégal qui ont été bafouées par Wade. Le problème est que Wade est entrain de remettre en question nos acquis démocratiques. Il veut mettre en place un forcing pour briguer un troisième mandat. La proposition d’un Conseil national de transition entre dans la cadre de ce que nous avons toujours dit, à savoir manifester notre désaccord de façon toujours pacifique. Et c’est ce que nous allons continuer à faire. Nous n’appelons pas à une guérilla au Sénégal ! Et encore une fois je le redis nous ne voulons pas créer un CNT de type Benghazi.

Afrik.com : Jusqu’à présent la majorité des candidats à la présidentielle ne se sont concentrés que sur la candidature du président Wade. Peu d’entre eux ont présenté un programme clair pour redresser le pays. Quel est le votre ?

Cheikh Tidiane Gadio : Je ne veux pas m’étendre là-dessus car ce serait trop long à vous expliquer. Juste en quelques mots, concernant notre programme nous avons prévu de ne pas faire comme les autres candidats. Pour résumer, notre programme c’est : nourrir, éduquer, soigner et libérer les énergies.
Nourrir. Nous voulons développer l’agriculture sénégalaise. Car un pays ne peut pas être considéré comme émergent s’il ne règle pas le problème de son autosuffisance alimentaire. Nous voulons créer des agropoles dans les villes, fermes, et des infrastructures modernes. Nous voulons trouver des engrais bon marchés pour que les agriculteurs puissent travailler avec. Nous voulons également trouver des techniques qui permettent de transformer et transporter les produits agricoles. Près de 60% des Sénégalais sont issus du monde rural mais ils contribuent seulement à 20% des richesses nationales. Nous souhaitons que 70% d’entre eux contribuent au PIB.
Éduquer. Nous voulons réformer le système éducatif sénégalais pour former des cadres qui créeront des emplois à leur tour et non former des diplômés chômeurs. Concernant la santé nous sommes horrifiés que des femmes enceintes meurent à Kolda faute d’infrastructures alors que l’hôpital central n’est qu’à 30 minutes de chez elles. Nous voulons créer des conditions d’accès aux hôpitaux.
Libérez les énergies. Depuis cinq décennies aucun de nos dirigeants n’ont réussi à combattre la pauvreté. En 1960, la Corée et le Sénégal avaient le même PIB. Aujourd’hui, la Corée a réussi a multiplié par 400 son PIB. Le Sénégal est toujours à la traine. Il faut que cela change. Nous n’avons aucun intérêt à nous enrichir. Nous sommes des cadres compétents et nous voulons servir notre pays.

Afrik.com : Pourquoi êtes-vous aussi virulent à l’encontre du président Wade alors que vous avez participé à son gouvernement en tant que ministre des Affaires étrangères avant de démissionner en 2010 ?

Cheikh Tidiane Gadio : Pourquoi me parlez-vous systématiquement de Wade ! Je ne vais pas m’attarder sur cette question ! Wade c’est mon passé ! C’est fini ! Désormais je suis tourné vers l’avenir de mon pays ! C’est tout ce qui compte.

Afrik.com : Pourquoi l’opposition sénégalaise n’a toujours pas réussi à trouver un candidat unique ?

Cheikh Tidiane Gadio : Aujourd’hui nous travaillons tous ensemble main dans la main. Et nous prouverons que nous sommes tous unis au moment de l’élection.


mercredi 8 février 2012 / par Assanatou Baldé