vendredi 22 juillet 2011

Yahya Jammeh

Gambie, un pays frère

Gambie : « le syndrome de la peur »

« Il n’existe aucun mécanisme, aucune mesure spécifique de protection pour les défenseurs des droits de l’Homme à l’échelon national en Gambie», a déclaré le rapport de mission internationale d’enquête, intitulé « la Gambie: climat de Peur chez les défenseurs des Droits de l’Homme ».En conférence de presse conjointe, ce matin, à Dakar, la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’organisation mondiale contre la torture (OMCT) et l’Observatoire pour la projection des défenseurs des droits de l’Homme, principales initiatrices de la mission d’enquête sont montées au créneau pour dénoncer les exactions en Gambie.

« A la suite d’allégations de violations des droits de l’Homme à l’encontre des défenseurs gambiens et du discours que le président Jammeh a prononcé publiquement en 2009, dans le lequel il menacé de tuer quiconque tenterait de saboter et de déstabiliser le gouvernement et particulièrement les militants luttant en faveur des droits de l’Homme », informe Madame Aminata Dieye de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme,  une mission composée de M. José Domingo Dougan-Beaca, Vice Président de l’OMCT, de M. Mohamed Suma, Directeur exécutif du centre pour la responsabilité et le centre for Accountability and the Rule of Law- Carl –SL, a été déroulée du 02 au 11 MAI 2010 pour évaluer la situation des défenseurs des droits de l’Homme en Gambie.

 Selon le rapport de cette mission, « en Gambie, le Président Jammeh est au centre de toute activité du pays : le parti au pouvoir, les institutions gouvernementales et tous les  services publics sans distinction ou presque, gravitent uniquement autour de sa personne». Ainsi, rares sont les groupes organisés et opérations de la société civile qui travaillent sur la question des droits de l’Homme. Le contrôle des ONG a été placé sous l’autorité du cabinet du président, révélant ainsi une tentative de contrôle des organisations de la société civile au plus haut niveau de l’état ».

C’est pourquoi, « les ONG ne constituent pas selon le Gouvernement, les entités indépendantes, mais des organes mettant en œuvre le programme de développement du pays. La NGOAA est compétente pour annuler le protocole d’entente conclu avec une organisation non gouvernementale », a –t- il servi.

D’après le rapport, plusieurs lois répressives sont consacrées pour censurer la liberté d’expression, arrêter et poursuivre les défenseurs des droits de l’homme, notamment les journalistes et les avocats. Ainsi une véritable peur bleue anime  les médias. De même que les défenseurs des droits de l’Homme qui exercent leurs activités dans un climat de peur généralisée.

En l’en croire, nombreux sont les journalistes et les acteurs de droits de l’homme qui sont soit arrêtés et interpellés soit tués par balle. « Le 16 décembre 2005, Deyda Hydara, rédacteur en chef du journal the Point  et président du Syndicat de la presse de Gambie, a été tué par balle dans sa voiture alors qu’il rentrait du travail ». Ainsi, « Huit homme, dont le général Lang Tombong, Tamba, ont été reconnus coupables de trahison et condamnés à mort en juillet 2010 à l’issue d’un procès manifestement inéquitable pour acquisition d’armes, de munitions, et de mercenaires en Guinée ».

Dans ses dernières lignes, le rapport recommande au gouvernement et aux autorités compétentes de la Gambie, de respecter leurs obligations internationales et les dispositions de la déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme.


MOUSSA FALL