vendredi 11 novembre 2011

Histoire: L'Esclavage aux Etats-Unis


 L'esclavage aux États-Unis (1619-1863) commence peu après l'installation des premiers colons britanniques en Virginie et se termine avec l'adoption du XIIIe amendement de la Constitution américaine.


Succédant à une forme de servitude temporaire- l’indenture-, un esclavage à fondement racial s'institutionnalise progressivement, à un rythme variable selon les colonies, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, sous l’effet de décisions de justice et d'évolutions législatives. Progressivement aboli dans les États du Nord du pays dans les années qui suivent la Révolution américaine, l'esclavage occupe une position centrale dans l'organisation sociale et économique du Sud des États-Unis

Les esclaves sont utilisés comme domestiques et dans le secteur agricole, en particulier dans les plantations de tabac puis de coton, qui s'impose au XIXe siècle comme la principale culture d'exportation du pays. Au total, les Treize colonies puis les États-Unis importent environ 600 000 Africains, soit 5 % du total des esclaves déportés vers les Amériques, jusqu'à l'interdiction de la traite atlantique en 1808. Avant la guerre de Sécession, le recensement américain de 1860 dénombre quatre millions d’esclaves dans le pays[1]. La marge d'autonomie que ces derniers sont parvenus à se ménager à l'intérieur du système d'exploitation dont ils ont été victimes a donné naissance à une culture originale qui emprunte à la fois à leur culture africaine d'origine et à celle de leurs maîtres.

Dans les années 1820, un mouvement antiesclavagiste, minoritaire mais extrêmement actif, s'organise dans le Nord et, avec lui, un réseau d'aide pour les esclaves fugitifs, le chemin de fer clandestin

L'esclavage devient l'un des enjeux principaux du débat politique du pays. Le compromis de 1850, le Fugitive Slave Act, l'arrêt Scott v. Sandford de la Cour suprême ou les événements du Bleeding Kansas sont autant d'étapes de la polarisation croissante autour de cette question, à l'origine du déclenchement de la guerre de Sécession en 1860. 

À l'issue de ce conflit, le XIIIe amendement de la Constitution fédérale met fin à l'esclavage en étendant à l'ensemble du territoire américain les effets de la proclamation d'Émancipation du 1er janvier 1863, sans toutefois régler la question de l'intégration des Afro-Américains à la communauté nationale. La Reconstruction qui succède à la guerre voit ainsi se constituer un système légal de ségrégation raciale dans le Sud du pays.

Par diasporaenligne.net

Sélections de foot disparues : le FLN et l'indépendance algérienne


C'est l'histoire de la guerre d'Algérie sur la planète foot. Dès le premier tiers du XXe siècle, le football est devenu un sport étonnamment populaire sur les rivages de l'Algérie : certains départements français d'Algérie contiennent à l'époque plus de licenciés qu'en métropole.

 A partir des années 30, les clubs français, et notamment l'Olympique de Marseille, vont largement puiser dans ce contingent maghrébin pour se tailler des équipes hors pair.

Le football professionnel n'en est encore qu'à ses balbutiements, mais déjà les transferts intra-méditerranéens deviennent un ascenseur social prisé pour les Algériens, qui voient là, dans le sillage des Ben Bouali ou des Mario Zatelli, l'espoir de s'arracher à un horizon professionnel plus qu'assombri. D'autant plus que, l'Algérie étant alors un département français (à l'inverse des autres colonies), les clubs peuvent aisément détourner la limite fixée à deux joueurs issus de l'empire colonial français.

7 octobre 1954, Afrique du Nord-France : 3-2

En octobre 1954, un grave tremblement de terre secoue la région d'Orléansville, en Algérie.
D'un commun accord, Français et Maghrébins organisent un match de charité pour venir en aide aux familles des victimes. Menée par le vieillissant mais toujours virevoltant Larbi Benbarek, buteur ce soir-là, la sélection de joueurs marocains, tunisiens et algériens braque le Parc des Princes dans la stupéfaction générale.
Sans visée politique, ce match de gala montre cependant l'unité et la vivacité de colonies qui ont fait mordre la poussière à la mère patrie. Et tout ça un mois avant les attentats de la Toussaint rouge perpétrés en novembre 1954 par le Front de libération nationale (FLN), qui met le feu aux poudres en Algérie française.

« Demain, on s'en va »

Pendant quatre ans, France et Algérie vivent au rythme du régime des généraux, de la bataille d'Alger et des attentats du FLN.
Sur le pré, le doux mois d'avril 1958 a déjà un parfum de Coupe du monde. La France a validé son ticket pour le Mondial suédois. Raymond Kopa, Just Fontaine et Roger Piantoni sont dans une forme olympique et en passe d'être sacrés champions, respectivement avec le Real Madrid et le Stade de Reims pour les deux derniers.
Albert Batteux, mythique entraîneur des Rémois, cumule les mandats en enfilant la casquette de sélectionneur. Pour consolider son groupe, le technicien gaulois compte bien faire appel aux Franco-Algériens qui ravissent les pelouses de D1, et notamment l'attaquant stéphanois Rachid Mekhloufi, grand espoir des Bleus depuis qu'il a remporté le championnat du monde militaire en 1957. Oui mais…

Rachid Mekhloufi (France Football)

La FFF, l'équipe que voulait le FLN

Le 12 avril 1958, à la veille de la 30e journée, Mokhtar Arribi (Lens) et Abdelhamid Kermali (Olympique Lyonnais) se rendent à Saint-Étienne et rencontrent Mekhloufi, en pleine préparation d'un match capital pour les Verts, qui se battent pour une qualification en Ligue des Champions et ont l'occasion de dérouiller le mal classé Béziers.
« Demain, on s'en va », lui proposent-ils. Où ça ? Vers l'Algérie, poursuivre le combat et soutenir les frères restés au pays. Mekhloufi vendange son match, que Sainté perd 1-2 à domicile, et prend la poudre d'escampette.
D'abord la Suisse, puis la Tunisie par l'Italie, où il doit constituer, sous l'égide de Mohamed Boumezrag, sous-directeur de la région Algérie à la FFF, l'équipe du FLN de football, voulue dès l'automne 1957 par le FLN pour promouvoir l'indépendance.
Entre le 12 et le 14 octobre, ce seront sept autres joueurs qui viendront se greffer au triumvirat infernal : Abdelaziz Ben Tifour, Abderrahmane Boubekeur, Kaddour Bekhloufi et Mustapha Zitouni (Monaco), Amar Rouaï (Angers) et Saïd Brahimi et Abdelhamid Bouchouk (Toulouse).

En tournée pour l'indépendance

Conformément au souhait de Boumezreg et du FLN, tous sont professionnels et volontaires. Boumezrag n'a pas hésité à faire pression sur tous les Algériens du championnat de France, qui sont cependant restés libres d'accepter de quitter la France.
Les refus se comptent sur les doigts d'une main : une peccadille pour le FLN, qui a de toute façon, pour soutenir les frères au combat, assujetti de manière obligatoire les footballeurs algériens à la taxe révolutionnaire, qui peut s'élever à 15% du salaire.
Les évadés de D1 sont tous d'ardents patriotes, heureux d'être en France, mais la brutalité des événements d'Algérie fait résonner chez eux la corde de la mère patrie.
Plus tard, Mustapha Zitouni s'expliquera avec philosophie :
« J'ai beaucoup d'amis en France, mais le problème est plus grand que nous. Que faites-vous si votre pays est en guerre et que vous êtes appelé ? »

« Je ne pouvais pas faire autrement »

Même son de cloche chez Mekhloufi, qui a vécu comme un déchirement les massacres de Sétif et Guelma :
« Je ne pouvais pas faire autrement au vu de la situation vécue par mes compatriotes dans leur propre pays où on vivait la ségrégation raciale, le racisme.
Moi, je suis de Sétif et ces événements sanglants ont forgé notre nationalisme et notre volonté d'épouser les idées allant dans le sens de défendre la cause de notre peuple et de son indépendance. »
Accueillis par Bourguiba, le président tunisien, les Algériens s'entraînent à Tunis, où ils disputent leur premier match contre le Maroc le 9 mai 1958.
Bien que le résultat du match reste encore flou, la légende retient que le FLN démarre son existence par une victoire. Un succès, mais de gros points d'interrogations. Bâtie en dépit du bon sens, et avant tout avec les moyens du bord, l'équipe du FLN est totalement déséquilibrée et manque cruellement de défenseurs dans son schéma de jeu en WM, le 4-2-3-1 de l'époque.
A force d'ajustements tactiques et au gré des enrôlements épars, le FLN trouvera la bonne formule au bout d'une quarantaine de matchs seulement, à l'automne 1959.

Des bâtons dans les roues

En France, les Bleus n'ont pas vraiment eu le temps de rentrer dans la polémique, tout entiers tournés vers la préparation de la Coupe du Monde.
Toutefois, individuellement, certains joueurs tiennent à saluer le coup de chapeau des joueurs algériens partis pour l'indépendance. Michel Naït-Challal, dans « Les Dribbleurs de l'indépendance », qui relate l'aventure de l'équipe du FLN, mentionne que Piantoni, Fontaine et Kopa ont adressé à Zitouni une carte postale d'encouragements depuis la Suède.
La Fifa et la FFF n'ont pas autant d'égards pour l'équipe sécessionniste. La Fédé française exerce une pression de tous les diables pour faire capoter la demande d'intégration à la Fifa, que le FLN a déposée dès mai 1958.
La Fifa obtempère sans difficulté. Et même plus : elle fait pression à son tour sur la Caf pour qu'elle écarte le FLN de la Fédé africaine, et menace de sanctions sportives les fédérations nationales qui accepteraient d'organiser des rencontres contre les fellaghas footballeurs.
Prise à la gorge, la Fédé marocaine se voit ainsi contrainte de prendre ses distances avec l'équipe du FLN à la fin de l'année 1958, après la tournée au Maroc. Les quelques nations qui continuent d'apporter leur soutien au FLN, comme la Libye et la Tunisie, se voient ainsi immédiatement suspendues par la Fifa. Pas de pitié.
Bon gré, mal gré, l'équipe du FLN va parvenir à jouer environ 80 matches en 4 ans, essentiellement contre des sélections de villes, des équipes A » et militaires.
A chacune de ses tournées, en Europe de l'Est ou en Asie du Sud-Est, l'équipe du FLN en profite pour prêcher la bonne parole et tenter de retourner la communauté internationale.
Quatre ans où, pas une fois, les footballeurs algériens n'auront joué sur leur sol, acquérant quelques belles victoires (notamment un retentissant 6-1 contre les terribles Yougoslaves) loin des yeux et de l'image des postes de télévision d'Alger.

Le retour des héros de 1962


L'équipe du FLN (DR)
Par les accords d'Évian, De Gaulle met enfin un point final à la guerre d'Algérie. Dans les rangs du FLN, tant dans le sable du bled que sur les pelouses d'Europe, c'est la libération et la démobilisation.
Sur le plan politique, le onze de l'indépendance n'aura jamais vraiment pesé sur le théâtre des opérations. Mais en tenant tête médiatiquement à l'équipe de France, en soustrayant les Bleus parmi les meilleurs à la patrie d'adoption, il aura prouvé que l'Algérie était prête et déterminée à l'autodétermination.
C'est la raison pour laquelle les présidents de l'Algérie indépendante n'ont depuis jamais manqué de souligner le rôle positif du onze du FLN dans le processus d'indépendance. Tous ont montré à quel point le souvenir de ce pied de nez aux Pieds-Noirs était encore vivace.
A l'image de Mohamed Maouche, le onze de l'indépendance est heureux d'avoir participé à une aventure tout aussi politique que sportive :
« Avec le recul du temps, je peux dire qu'aucun d'entre nous ne regrette. Nous étions révolutionnaires. J'ai lutté pour l'indépendance. »

« Aucun d'entre nous ne regrette »

Mais, fervents patriotes, les joueurs algériens n'en restent pas moins des professionnels encore dans la fleur de l'âge pour la majorité d'entre eux. Après quatre ans à jouer contre des équipes de seconde, voire de troisième zone, beaucoup s'inquiètent d'avoir régressé. Mekhloufi :
« Pendant quatre ans, j'ai été un footballeur […] disputant des matchs trop faciles, suivant des entraînements sans rigueur. J'avais perdu le goût de l'effort, la nécessité de lutter. Cependant, j'ai beaucoup appris en regardant les autres, en voyant les Hongrois, à l'invention créatrice toujours neuve. […] En Chine, au Viêt nam, j'ai appris […] la joie de jouer et la simplicité dans le jeu, des qualités que nous avons un peu tendance à négliger. »
Des 30 joueurs qui constituaient l'équipe en 1962, un peu moins de la moitié souhaite reprendre et terminer sa carrière en France.
Les clubs professionnels, qui ont été pris de cours et parfois directement affecté par la fuite de leurs éléments, réintègrent en héros leurs joueurs : le SCO Angers offre à Amar Rouaï ses quatre ans d'arriérés de salaire, et le maire de Bordeaux en personne, Jacques Chaban-Delmas, donne l'absolution au joueur des Girondins, Abdellah Settati.
Sur le pré, c'est l'effervescence. Dans le Chaudron, Mekhloufi taquine de nouveau la sphère sous les vivats des tribunes et participera pendant encore six ans aux prémisses de la domination stéphanoise sur le football seventies.
En 1968, en finale de la Coupe de France, c'est lui qui d'un doublé offrira le trophée aux Verts. En tribune présidentielle, De Gaulle, secoué par les événements de mai, remettra la Coupe à Mekhloufi en personne, prononçant le très solennel et désormais célèbre :
« La France, c'est vous ! »



Par rue89.com











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Des chercheurs de CER ont découvert une civilisation perdue dans le Sahara

Une équipe d'archéologues a découvert des restes d'une civilisation disparue dans le Sahara, l'une des régions les plus inhospitalières du désert africain. Les résultats sont le fruit du projet TRANS-SAHARA («State formation, migration and trade in the central Sahara (1000 BC-AD 1500)»), qui a reçu une subvention avancée du CER (Conseil européen de la recherche) d'une valeur de 2,42 millions d'euros au titre du septième programme-cadre (7e PC) de l'UE.

Les chercheurs de l'université de Leicester au Royaume-Uni ont utilisé l'imagerie satellite pour découvrir de nouvelles preuves d'une civilisation perdue dans la partie libyenne du désert. Ils ont découvert plus de 100 fermes et villages fortifiés présentant plusieurs structures similaires à des châteaux ainsi que de plus grandes villes. La majorité d'entre eux datent d'entre 1 et 500 après J-C.

Les Garamantes, un peuple berbère du Sahara, qui ont formé un État dans l'actuelle Libye, auraient développé ces «cités perdues». Les experts indiquent qu'il s'agirait d'un peuple culturellement et historiquement plus avancé et important que ce que montraient les sources antiques.

L'équipe britannique a découvert des restes de briques de terre formant des structures à la forme de château, qui contenaient des murailles de plus de 4 mètres de hauteur. Plus encore, elle a également découvert des traces de résidence, de cimetières de cairns, associés à des systèmes de champs, de puits et d'irrigation avancés. Une enquête au sol menée il y a plusieurs mois confirme les dates pré-islamiques et la préservation de ces éléments.

Commentant sur le financement du projet, le professeur Henrietta L. Moore, William Wyse Chair of Social Anthropology de l'université de Cambridge et un membre du conseil scientifique du CER, explique: «Au CER, nous sommes très fiers de financer d'excellents chercheurs tels que l'archéologue David Mattingly et son équipe. Lorsque le CER lui a accordé une subvention avancée, nous étions sûrs que son projet avait le potentiel d'aller au-delà des frontières de la connaissance et serait essentiel pour le patrimoine culturel de la Libye. Ensuite, le projet a connu un détour dramatique avec la révolte anti-Kadhafi qui a forcé l'équipe à quitter le pays.»

La révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi a quelque peu interrompu les travaux du professeur Mattingly et de son équipe, mais le professeur Moore fait remarquer qu'ils retourneront en Libye pour continuer les examens au sol, avec le même enthousiasme dès que possible. «Nous sommes confiants qu'il poursuivra son exploration importante des exceptionnels trésors de la région.»

Le responsable du projet, le professeur Mattingly explique: «C'est un peu comme si un voyageur arrive en Angleterre et découvre les châteaux médiévaux. Ces installations ont été ignorées et n'ont jamais été enregistrées pendant le régime Kadhafi.»

Et le Dr Martin Sterry, également de l'institution britannique, de poursuivre: «Les images satellites nous ont permis de couvrir une vaste région. Les preuves montrent que le climat n'a pas trop changé au cours des années et nous pouvons voir que le paysage inhospitalier ne connaissant aucune précipitation était autrefois densément peuplé et cultivé. Il s'agit d'anciens paysages exceptionnels, en termes de caractéristiques et de qualité de préservation.»

Les résultats remettent en question les hypothèses sur le caractère nomade des Garamantes et sur leur implication à l'époque de l'Empire romain. «En fait, ils étaient très civilisés, vivaient dans des installations fortifiées, et étaient probablement des agriculteurs d'oasis», explique le professeur Mattingly. «Il s'agissait d'un État organisé en villes et villages, doté d'un langage écrit et de technologies performantes. Les Garamantes étaient les pionniers dans l'établissement d'oasis et ont ouvert la porte au commerce trans-saharien.»

Ce projet et les résultats émergeants ont ouvert la voie à un nouveau commencement pour la Libye et son peuple et leur engagement à leur histoire. «C'est un nouveau départ pour le service des antiquités de la Libye et une chance pour le peuple libyen de s'engager dans son histoire longtemps ignorée», commente le professeur Mattingly. «Ce sont les premières villes construites en Libye qui ne proviennent pas des colonisations grecques et romaines. Tous les écoliers libyens devraient apprendre que les Garamantes font partie de leur histoire et de leur héritage.» Pour de plus amples informations, consulter:

Université de Leicester:
http://www2.le.ac.uk/

[ Reportage exclusif ] Sénégalais à Barcelone : destination ferraille

Nous sommes en Espagne depuis cinq ou six ans. Certains ici viennent faire la fête et boire jusqu’à tard, mais nous, nous récoltons la ferraille. Et nous vivons dans des conditions misérables. Si les gens tiennent le coup, c’est pour pouvoir envoyer quelque chose à leur enfant resté en Afrique. »




Parmi la centaine d’Africains subsahariens (en majorité Sénégalais) qui récoltent la ferraille pour survivre et dorment dans des squats insalubres et surpeuplés à Barcelone, Katim, jeune wolof de 37 ans, est un privilégié.
La ferraille, dernière issue pour survivre

Arrivé par avion avec un visa en 1999, il a échappé au voyage en « patera » (barque de fortune), lot commun de ces immigrés clandestins qui arrivent en masse depuis 2006. Les premières années, il se dédie corps et âme au festival Baobab, près de Malaga (Andalousie), même s’il doit en même temps plonger les mains dans la terre des serres d’Almeria pour gagner son pain. Mais à partir de 2007, la main d’œuvre immigrée à bas prix y est remplacée par une nouvelle manne de travail, régulière cette fois. Les citadins espagnols, chassés de la ville par le chômage de masse, retournent travailler dans les champs. « Pendant deux ans, je suis allé de ville en ville pour trouver un travail », dit-il à l’avant d’un camion qui transporte la ferraille. En vain. A Barcelone où il a désormais des papiers mais les poches vides, il ne lui reste plus que deux options : le « top manta » (la vente ambulante), pratique découverte par le grand public au travers du film Biutiful d’Alejandro Gonzales Iñarritu ou la « chatarra » (ferraille). Descendu tout en bas de l’échelle, ce jeune fluet reste privilégié au regard des autres ferrailleurs sénégalais : il a un permis de conduire espagnol, graal permettant de ne pas traîner de charriot de poubelle en poubelle pour dégoter des bouts de ferraille en tout genre, mais de conduire un camion pour les transporter. Pour lui, ce sera la « chatarra ».
Malgré ses papiers, Katim dort dans le squat de la rue Badajoz. De cette ancienne fabrique de mannequins située à Poblenou, quartier est de Barcelone, un habitué des squats de la ville raconte qu’elle a longtemps été le havre des raveurs, dont les fêtes se déroulaient sous le regard magnanime de la propriétaire endettée. A partir de 2006, les Espagnols découvrent au journal télévisé des bateaux de fortune remplis de Sénégalais débarquant sur les côtes des Canaries, et à partir du mardi noir du 24 avril 2007, quand le marché immobilier espagnol subit son premier revers, les raveurs de la rue Badajoz les voient bientôt s’installer dans l’entrepôt abandonné.
Honte, colère et post-colonialisme
La cour intérieure du squat de la rue Badajoz.
La cour intérieure du squat de la rue Badajoz. | Définitivement délogés en septembre, ils se sont dispersés dans d’autres squats, avec l’intermède des associations locales et la tolérance des autorités.

Katim a un autre atout sur ses compagnons de galère. Le 25 juillet 2011, il est dans le cortège de Sénégalais qui défilent dans les rues de Poblenou contre la fermeture du squat de la rue Badajoz. Le site, racheté par une marque de « cava » (vin pétillant espagnol), est non seulement un dortoir pour les ferrailleurs Sénégalais, mais surtout le lieu où ils peuvent déposer, trier et peser la ferraille avant d’aller la vendre aux industries voisines contre de quoi manger. Et surtout fumer. Contrairement aux autres, Katim s’exprime devant les médias et n’a pas honte de montrer son visage. Les autres ? « Ils ne veulent pas que leur famille sache qu’ils recyclent la ferraille qu’ils trouvent dans les poubelles. » Un réflexe humain, dans des conditions qui ne le sont pas.
« Les médias ne parlent que de choses superficielles, ils ne cherchent jamais à dire la vérité (…). Si nous sommes ici, c’est parce que (…) je ne peux plus faire le métier de mon grand-père et de mon père : être agriculteur ! »
Lendemain de la manifestation dans la cour intérieure du squat de la rue Badajoz. Entourés de ferraille rouillée, de déchets jetés çà et là, quatre habitants palabrent, sur une chaise à trois pieds, sur un sofa éventré. Des rats sortent leur tête de temps à autre entre les monceaux de fer. Un journal de résultats sportifs qui tourne de mains en mains, un câble à dénuder pour en récupérer le cuivre, tels sont les occupations majeures dans cet espace sans eau ni électricité. La crasse presque insoutenable des lieux rend toute intrusion presque indécente pour ses habitants, devenus pourtant la cible récurrente de reportages. Alors à l’arrivée d’un journaliste français, ex-pays colonisateur, Kerabah, homme fort au visage anguleux et leader du groupe, appuie là où ça fait mal : « C’est sur les abus de l’agriculture mondialisée que l’on devrait enquêter, pas sur notre situation ici. Les médias ne parlent que de choses superficielles, ils ne cherchent jamais à dire la vérité. Par exemple que le phosphate sénégalais va à 80% aux mains des Français. Si nous sommes ici, c’est parce que la spéculation a fait exploser les prix de l’agriculture, que je ne peux plus faire le métier de mon grand-père et de mon père : être agriculteur ! »
2005-2009 : de l’espoir à la crise

Il a raison Kerabah. L’indigence de ces Sénégalais en Espagne est un symptôme, l’effet indirect de facteurs socio-économiques qui ne trouvent pas leur source entre les tôles tordues de Badajoz. De l’autre côté de la Méditerranée, l’indice de développement humain du pays d’origine de Katim et de Kerabah est au 144ème rang mondial sur 169 pays. Plus de la moitié des 13 millions d’habitants du Sénégal vit sous le seuil de pauvreté. Alors quand le 7 février 2005, l’Espagne décide d’offrir un visa d’un an assorti d’un contrat de travail à 800 000 immigrés clandestins, on retrouve 19 343 Sénégalais dans le lot. Quatre ans plus tard, 38 716 Sénégalais vivent en Espagne avec une carte de résidence, beaucoup plus dans la clandestinité. « L’Espagne se convertit en la destination prioritaire des jeunes Sénégalais qui tournent leurs yeux vers l’Europe », écrivait déjà Mercedes Jabardo Velasco dans son rapport Sénégalais en Espagne. Connexion entre origine et destination publié en 2006 au ministère du Travail et des Affaires Sociales espagnol. La chercheuse y souligne que « l’émigration a été une pratique habituelle chez les jeunes sénégalais, tant comme un défi individuel que comme une stratégie à caractère familial. »
Pendant la manifestation du 25 juillet contre l'expulsion du squat de la rue Badajoz.
Une stratégie qui fonctionnait jusqu’à l’explosion de la bulle immobilière espagnole en 2007. Des petits boulots dans l’agriculture et dans le bâtiment aux subventions des associations d’aide aux immigrés, la crise a tout emporté sur son passage. Depuis novembre 2011, l’Espagne compte 5 millions de chômeurs. Alors pour les migrants Sénégalais, reste la récolte de la ferraille. Mais pour combien de temps ? « La crise ayant en premier lieu paralysé le marché immobilier, vendre de la ferraille aux entreprises pour qu’elles le recyclent en matière première pour leur activité n’a que peu de succès », rappelle Raul Martínez Ibars, Directeur d’ACISI et Coordinateur Territorial en Catalogne de la Fondation CEPAIM, deux organismes qui s’occupent de l’accueil et l’insertion des migrants. « En 2009, les programmes d’accompagnement et d’insertion à destination des migrants ont disparu. Le soutien de l’État a été remplacé par le réseau de soutien [Xarxa de Suport als Asentaments de Poblenou, un réseau de solidarité créé par les voisins du squat de Badajoz, suite à la visualisation d’un reportage diffusé sur TV3] pour garder au minimum un contact avec les habitants des squats. Nous ne voulions surtout pas qu’ils deviennent une communauté “invisible” », a-t-il déclaré lors d’un séminaire organisé le 3 novembre sur la situation des populations vivant dans des squats de Poblenou.
Syndrome d’Ulysse et attente de jours meilleurs
Katim, devant le squat de la rue Badajoz.
« Si pour survivre, il faut rester invisible, il n’y aura ni identité ni intégration sociale et il ne pourra pas y avoir de santé mentale non plus. » En 2002, Joseba Atxotegui, psychiatre et directeur du SAPPIR (Service d’Attention Psychopathologique et Psychologique aux Immigrés et Réfugiés), parlait pour la première fois de « Syndrome d’Ulysse », en référence au héros de la mythologie grecque, pour qualifier le stress chronique et multiple dont souffrent les migrants dans les pays d’accueil. « La solitude », « la souffrance suite à l’échec du projet migratoire », « la lutte pour la survie » et « la peur » sont les principales sources de stress auxquels sont confrontés les centaines de Sénégalais qui vivent de la ferraille à Barcelone, du voyage en « pateras » à la routine de de la récolte de la ferraille dans les poubelles, en passant par la répression policière et la promiscuité des squats. Jusqu’à quand peuvent-ils rester indemnes dans de telles conditions ? « La majorité des migrants vivant dans ces squats ne sont pas malades, mais ils doivent supporter un environnement de stress trop important. Ils le vivent très mal, mais il suffit d’u changement de contexte pour qu’ils s’en sortent. Leur souffrance psychologique n’est pas une maladie mentale, mais si elle n’est pas traitée, à la longue, elle peut le devenir », analyse Joseba Atxotegui, après avoir visité plusieurs squats du même acabit que celui de la rue Badajoz.
« Chaque année, on espère que la crise va arrêter(…). Et puis, c’est impossible de rentrer, les gens ne comprendraient pas. »
Pour les aider à changer de contexte, les associations locales se concentrent de plus en plus sur la formation professionnelle. Apropem-nos (rapprochons-nous en catalan), un réseau de solidarité à Poblenou, propose aux plus motivés des formations dans l’agriculture biologique, la plomberie ou la boucherie, par le biais d’organisme comme Caritas ou la Croix Rouge. Depuis mai 2011, Souleymane se rend chaque matin à Badalona pour apprendre l’agriculture biologique. Ce Sénégalais de 31 ans connaissait déjà bien les préceptes du métier : son père est agriculteur à côté de Dakar. Qu’en fera-t-il si l’activité ne reprend pas ? « Chaque année, on espère que la crise va arrêter. Même si c’est dur ici, au Sénégal, il n’est pas rare de voir 20 personnes vivre avec un salaire de 150 euros. Et puis c’est impossible de rentrer, les gens ne comprendraient pas. »
Réussir ou devenir fou. Une logique transgressée par de plus en plus de migrants, qui rentrent au pays malgré la peur de l’opprobre évoquée par Souleymane. La municipalité de Barcelone vient de lancer un projet pilote destiné aux Sénégalais du squat de Badajoz : au bout de cinq mois de formation professionnelle, ils accepteraient de rentrer au Sénégal. Certains s’achèteront un beau costume et diront qu’ils ont réussi pour éviter la honte de l’échec, raconte Katim. Selon lui, il faut au contraire briser le cercle vicieux qui fait rimer Europe et succès. Au volant de son camion rempli de ferrailles, il se projette : « Je voudrais tourner un reportage sur la réalité d’ici, Badajoz et la “chatarra”. Puis avec l’aide d’une ONG au Sénégal, j’irai dans chaque école primaire de ma région au Sénégal, je prendrais une demi-heure de cours, j’installerai un écran, et je montrerai le film aux enfants. Tout le monde là-bas met de l’argent de côté pour venir faire fortune ici. S’ils savaient que l’on finit par ramasser les poubelles… »




Par Diasporaenligne.net

l'Egypte ferme la pyramide de Khéops

 Nous sommes le 11 novembre 2011. Et pour les adeptes de l'ésotérisme, un alignement numérique rare interviendra à 11 h 11. L'occasion pour des milliers de personnes de se retrouver à travers le monde pour des cérémonies ou des danses. Plusieurs pages consacrées à cette date ont fait leur apparition sur Facebook.
 
Certains attribuent au nombre onze des pouvoirs paranormaux qui offrent un canal de communication avec le subconscient, d'autres voient un caractère mystique dans ce nombre selon eux régulièrement lié à des catastrophes, comme les attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

 
L'Egypte a pris les devants en fermant la pyramide de Khéops à la suite de rumeurs sur des célébrations ésotériques à l'occasion du 11/11/11.

Cette décision intervient "après de nombreuses pressions" d'internautes égyptiens faisant état de célébrations à caractère ésotérique "prévues le 11 novembre 2011 dans l'enceinte de la pyramide", a déclaré à l'AFP Atef Abou Zahab, directeur du département d'archéologie pharaonique.

 
Le Conseil suprême des antiquités a officiellement confirmé la fermeture vendredi du célèbre site touristique, invoquant toutefois dans un communiqué la nécessité d'y opérer des travaux d'entretien après une forte affluence lors de la fête musulmane de l'Aïd el-Adha, qui vient de s'achever.

 
Situé à Guizeh, à proximité de la capitale égyptienne, le tombeau du pharaon Khéops, vieux de plus de 4 500 ans, est l'une des sept Merveilles du monde antique, et la seule encore conservée.



LE MONDE

Présidentielle au Libéria: Ellen Johnson Sirleaf réélue

La présidente sortante, prix Nobel de la paix 2011, a été réélue à la tête du Libéria avec 90,8% des voix.
Cette réélection à l’issue du second tour n’est pas une surprise, car son rival Winston Tubman avait boycotté le second tour de l’élection. Toutefois, la faible participation (37,4%), risque de compliquer la tâche à Mme Sirleaf.

C’est une victoire teintée de crainte pour la suite : l’appel au boycott du second tour lancé par Winston Tubman semble avoir été entendu par la population du Libéria. Conséquence : même si Ellen Johnson Sirleaf a obtenu plus de 90% des suffrages, son action à la tête du pays risque d’être compromise au cours de quinquennat.

"Je vais contacter tous les candidats à la présidentielle. Ce que je leur offrirai n'est pas encore décidé, parce que je ne me suis pas encore concentrée sur la formation du gouvernement", a déclaré jeudi la nouvelle présidente. Elle a estimé que son score du premier tour face à 15 candidats lui donnait la "légitimité" pour gouverner, d'autant que, selon elle, la "participation des électeurs" au second tour a été "suffisante".

En dépit de son retrait, Winston Tubman a quant à lui obtenu 9,2 % des voix selon les décomptes de la Commission électorale. Ces résultats quasi-définitifs s’appuient sur le dépouillement dans 86,6 % des bureaux de vote du pays. Le 4 novembre, Winston Tubman avait annoncé qu’il se retirait du processus électoral, dénonçant des fraudes et des irrégularités. La victoire de Mme Sirleaf, première présidente élue d'Afrique en 2005 et prix Nobel de la paix 2011, était donc acquise.

Outre l'appel au boycott de M. Tubman, la crainte de violences a sans doute également dissuadé de nombreux électeurs, dans un pays traumatisé par des guerres civiles meurtrières qui ont sévi entre 1989 et 2003. La veille du scrutin, la police anti-émeutes avait tiré à balles réelles sur des partisans de M. Tubman, rassemblés devant le siège du CDC pour soutenir sa décision de se retirer de la course. Au moins deux personnes ont été tuées, huit selon l'opposition

Mme Sirleaf était arrivée en tête avec 43,9% des voix contre 32,7% à M. Tubman au premier tour du 11 octobre où la participation avait été de 71,1%. Pour le second tour, elle avait obtenu le soutien de l'ex-chef de guerre Prince Johnson, arrivé troisième avec 11,6%, et du juriste Charles Brumskine, quatrième avec 5,5%.


Par   FTV