mercredi 30 mai 2012

Selon un rapport de la BAD: Les fuites de capitaux privent l’Afrique de plus de 700 milliards de dollars


Le montant élevé de plus de 700 milliards de dollars qui auraient quitté l’Afrique entre 2000 et 2008 est une immense perte. Cet argent aurait pu améliorer sensiblement la qualité de vie des Africains en réduisant la pauvreté.


Entre 2000 et 2008, les fuites de capitaux auraient dépossédé le continent africain de plus de 700 milliards de dollars, selon le rapport 2012 sur les « Perspectives économiques en Afrique » produit par la Banque africaine de développement (Bad), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde), lancé lundi dernier à Arusha (Tanzanie).

Si l’Afrique venait à bout de la fuite des capitaux, elle pourrait considérablement améliorer la qualité de vie de ses populations, notamment en vue de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), indique le rapport portant sur le thème « Promouvoir l’emploi des jeunes ». Parmi les huit pays africains où les fuites de capitaux ont représenté plus d’un milliard de dollar par an, entre 2000 et 2008, ajoute le rapport, cinq se situent en queue du classement du développement humain établi en 2001 par le Pnud.

Ces pays peinent encore à mobiliser des fonds pour améliorer le niveau de vie de leurs populations. Un réinvestissement de cet argent sur le continent avec le même niveau de productivité que les investissements réalisés aurait permis de faire progresser le taux de réduction de la pauvreté de 4 à 6 points de pourcentage par an, en moyenne, sur la période de 2000 à 2008, indique le rapport.

Le document juge important que la coopération internationale organise le rapatriement de cet argent en Afrique. Mais la réalité est que les pays africains peinent à rapatrier ces fonds à cause surtout de la réticence de certains Etats à éradiquer des transferts financiers illicites qui leur profitent.
Le continent, ajoute le rapport, doit poursuivre ses efforts pour l’amélioration de la gouvernance intérieure et l’éradication des pratiques qui favorisent l’évasion des capitaux.

Le rapport conseille à l’Afrique de profiter du « consensus international » en vogue actuellement sur l’urgence d’éradiquer l’extrême pauvreté afin d’accroître les pressions en vue d’un rapatriement des capitaux enfuis. Les auteurs du document ont espoir que « l’amélioration du climat politique et de l’investissement en Afrique est un signe que ces ressources seront judicieusement plus utilisées que par le passé ». Arusha abrite, depuis lundi, la 47ème assemblée annuelle du groupe de la Bad dont le thème est « l’Afrique et le nouveau paysage mondial : défis et opportunités ».

Malick CISS

lundi 28 mai 2012

Maroc : Les Sénégalais se plaignent de brutalités policières à Casablanca


Les tensions entre les ressortissants étrangers résident à Casablanca et la police marocaine ont été très vives ces dernières semaines dans la capitale économique. En cause, la volonté pour les autorités de réguler le flux des personnes en situation irrégulière dans le territoire. Lors d’une rencontre tenue hier samedi, plusieurs personnalités sénégalaises parmi lesquelles le consul du Sénégal à Casablanca ont exhorté nombre de leurs compatriotes résident à Casablanca à régulariser leur séjour et à se conformer à la réglementation en vigueur dans le Royaume.
Le personnel du Consulat en compagnie de résidents sénégalais au Maroc lors de la rencontre. Yabiladi/DR
De vives tensions ont éclaté ces dernières semaines à Casablanca entre forces de l’ordre et étrangers subsahariens suite aux fréquents contrôles des titres de séjour de ces derniers. Au cours d’exécutions d’un arrêté du wali de la ville autorisant depuis quelques semaines l’expulsion d’étrangers en situation irrégulière, de nombreux ressortissants sénégalais notamment ont été arrêtés et brutalisés par les policiers marocains. En plus de « leurs biens saccagés surtout dans les quartiers de Casablanca, notamment au marché de la Médina où ils officient », selon des témoignages cités par un quotidien sénégalais. 
« Sénégalais périmés », « africains périmés »
Selon Babacar Diop, l’une des personnes interrogées, « les rafles concernaient au début les vendeurs à la sauvette, mais depuis quelques jours, c’est devenu un délit de faciès. Les policiers ne procèdent plus à la vérification des papiers, mais ils embarquent les gens jusqu’au commissariat pour ensuite le faire. On ne distingue même plus les étudiants des autres. On rafle tout le monde ». « Nous exigeons le respect de nos droits humains même si la police marocaine nous détient en prison », a indiqué à Yabiladi, un jeune homme qui a requis l’anonymat.
Ces arrestations massives et les menaces de reconduction à la frontière ont conduit le personnel du Consulat du Sénégal à Casablanca mais aussi plusieurs autres résidents à rencontrer leurs compatriotes en situation irrégulière établis dans la capitale économique. « Nous avons décidé d’organiser une réunion afin de discuter entre nous de la situation qui prévaut à Casablanca depuis quelques semaines. Le Maroc et le Sénégal entretiennent de belles relations de coopération et de fraternité et puisque nous en sommes arrivés à des violences et à des querelles, nous avons jugé nécessaire d’en débattre », a confié à Yabiladi Doudou Sène, membre du Conseil des Sénégalais de l’extérieur.
Sur la même lancée, Cheikh Tidiane Sal, consul général du Sénégal au Maroc, présent lors des échanges et débats d’hier samedi, a salué les efforts de ses administrés en vue de parvenir à une meilleure cohabitation entre Sénégalais et Marocains. Plusieurs appels à la solidarité, au calme et à la cordialité ont été lancés.
Obtenir des papiers en règle relève du parcours du combattant
Plusieurs personnes ont notamment émis des complaintes inhérentes aux procédures d’obtention des titres de séjour de plus en plus contraignantes. « Les termes de la Convention qui lie le Sénégal au Maroc datée du 27 mai 1964 doivent être éclaircis » s’est insurgé un participant à la rencontre. « Il nous est difficile d’obtenir la carte de séjour au vu des papiers requis et constamment renouvelés par les Marocains sans que nous ne soyons au courant. Nous effectuons ainsi des va-et-vient incessants à la préfecture de police pour finir par corrompre à coups de quelques dirhams les fonctionnaires. Si l’opération échoue, possibilité est également donnée de se procurer de faux documents que la police accepte sans broncher », a indiqué à Yabiladi une jeune femme exerçant dans un centre d’appel de la place.
La loi marocaine impose aux étrangers de régulariser leur situation dans le royaume dès les quinze premiers jours à l’arrivée. Une dérogation de trois mois est en vigueur pour les ressortissants sénégalais. Des doléances ont ainsi été posées concernant l’augmentation de la durée de validité de la carte de séjour (un an).
Auteur:  Halima Djigo - yabiladi.com

dimanche 27 mai 2012

La BOAD tente de rapprocher l’UEMOA de l’Asie



La BOAD a clôturé cette semaine à Lomé son forum 2012, consacré à la promotion des partenariats économiques avec le continent asiatique.


L’Asie est en passe de prendre le leadership économique mondial : elle compte aujourd'hui les 2eme, 3eme et 4eme puissances économiques de la planète (Chine, Japon et Inde) et voit émerger de véritables dragons tels que la Corée du Sud, le Vietnam, la Malaisie ou encore l’Indonésie.


L'objectif du forum de la BOAD était d’insuffler une nouvelle dynamique de partenariats et d'échanges économiques entre les entreprises d' Afrique de l’Ouest et les entreprises asiatiques, d’améliorer les modèles de développement de la sous-region en s'inspirant des « best practices» asiatiques et de mobiliser davantage de financements pour la réalisation des infrastructures dont ont besoin les pays de I'UEMOA.


Objectifs atteints pour Christian Adovelandé, président de la BOAD, qui a estimé que les conclusions issues de ces rencontres avaient été d'une «grande portée pratique et stimulante».


« Au cours des tables rondes, des facteurs clés ont été relevés dans le cadre de notre marche vers le développement durable », a-t-il déclaré.


Pour M. Adovèlandé, l’Afrique, tout en respectant ses spécificités, «peut s’inspirer du modèle asiatique de développement» ce qui implique de « mettre l'accent sur le développement de ses ressources humaines et d’utiliser toutes les compétences dont elle a besoin, où qu'elles se trouvent, notamment par le recours à la diaspora ». Le Président a également rappelé la nécessité pour l’Afrique « d’améliorer le climat des affaires et la gouvernance.»


Les entrepreneurs avaient également répondu présent au rendez-vous, exprimant leur souhait de voir l’Afrique emprunter à son tour les chemins de la réussite : « En si peu de temps, la transformation de l’Asie a été tellement rapide qu'aujourd'hui c'est à priori le meilleur exemple dont l'Afrique peut s'inspirer » a témoigné Didier Acouetey, directeur général du cabinet de recrutement Afric Search.


En ce qui concerne les rencontres d’affaires, l’accent a été mis sur les opportunités et besoins de l’Afrique de l’Ouest dans plusieurs secteurs clés tels que l’énergie, l’agro-industrie, les infrastructures, les TIC, le tourisme et bien-sûr la finance.


La BOAD était accompagnée dans cette initiative par la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), par la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC) et par le groupe Ecobank.

jeudi 24 mai 2012

La CPI "ne cible pas les Africains"

Fatou Bensouda, le prochain procureur, a nié que la Cour pénale internationale cible uniquement les criminels africains dans un entretien à la BBC. "Cela démontre que les criminels ne restent plus impunis", a-t-elle précisé.

Madame Fatouma Bensouda prendra en juin ses fonctions de procureur de la Cour pénale internationale à la Haye.

Mots-clésCPI
Elle succède à Louis Moreno-Ocampo qui a été accusé d'être sélectif dans les poursuites engagées contre des auteurs de crimes de guerre en Afrique.

Depuis l'instauration de la CPI en 2002, pour juger les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, tous les dossiers ouverts concernent des Africains.

"Je pense que ça démontre que l'Afrique est forte", a affirmé à la BBC Mme Bensounda, une juriste gambienne.

Elle a tenu à souligner qu'elle serait le procureur de la CPI pour 121 Etats et pas seulement pour les Etats africains.

Par ailleurs Fatou Bensouda a dénoncé le chantage exercé par des chefs de guerre, comme le Congolais Bosco Ntaganda, qui, en substance disent : "si vous n'annulez pas le mandat d'arrêt, je vais continuer de tuer, de violer et de piller".

Récemment la CPI a ajouté de nouveaux chefs d'inculpation à l'encontre de Bosco Ntaganda, qui serait l'instigateur d'une mutinerie d'anciens rebelles incorporés au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo.

Des combats en mai ont fait plusieurs dizaines de morts dont des enfants d'après l'Unicef et des milliers de civils ont fui leurs villages.

Le fait que le mandat d'arrêt à l'encontre du président soudanais Omar el-Béchir ait été ignoré, donne l'impression que l'Union africaine ne coopére pas.

Mais le futur procureur a promis de changer cette perception, rappelant que le Kenya, la République démocratique du Congo et la Côte d'Ivoire avaient transféré à la Cour pénale internationale des des auteurs présumés coupables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

mardi 22 mai 2012

L’Afrique et ses dirigeants : une « game-boy » ?




Et si l’Afrique n’était qu’un jeu (game) et ses dirigeants, des simples domestiques (boys) qui exécutent les ordres de leurs homologues occidentaux ?

Toute décision prise dans les chancelleries occidentales est immédiatement appliquée en Afrique. Lorsque Jacques Chirac a voulu se débarrasser de Pascal Lissouba (jugé trop gourmand en matière de pétrolière) au Congo pour remettre « l’ami » Denis Sassou-Nguesso au pouvoir, il a eu gain de cause en moins de six mois. L’armée angolaise a été réquisitionnée pour faire de la sous-traitance afin de donner une coloration ethnique au conflit (c’est une affaire de Nègres).

La main blanche revêt toujours un gant noir avant d’enfoncer le poignard dans le corps africain. Idem au Tchad où le soldat Idriss Deby a chargé quelques pick-up Toyota de miliciens nomades lourdement armés pour marcher sur N’Djamena (sept ans auparavant). Hissein Habré a dû prendre la poudre d’escampette pour éviter d’avoir le feu aux fesses.

Habré avait été invité en tant que Chef d’Etat à la célébration du bicentenaire de la Révolution française, le 14 juillet 1989 par François Mitterrand, soit une année avant sa chute. En fait, ce dernier s’était servi de lui pour régler ses comptes avec Kadhafi. La bande d’Aozou n’était qu’un prétexte. Aidée par des troupes françaises, l’armée tchadienne avait pris le dessus sur l’armée libyenne, ce qui avait donné l’illusion à Hissein Habré d’être le chouchou de la France. Habré a été trahi par sa mémoire. Rebelle, il avait commis le pêché impardonnable d’avoir tenu en otage pendant 3 ans une citoyenne française, Françoise Claustre et exécuté un officier français, Pierre Galopin. Contrairement aux Africains, grâce aux archives, les Occidentaux n’ont pas la mémoire courte.

Mobutu a été chassé du pouvoir, lorsque Bill Clinton a décidé de se servir de la télécommande pour tuer l’ennui. Monica Lewinsky n’était pas dans le vaste bureau ovale pour lui tenir compagnie, autrement, il se serait servi du cigare et Mobutu aurait gardé son fauteuil. C’est depuis la Maison blanche que l’ex-leader des Simba, Laurent Désiré Kabila a été « ressuscité » pour participer à la marche à pied de Kigali à Kinshasa. Accompagné de quelques milliers de Kadogos mal chaussés, le Nzee (comme l’appelait affectueusement ses partisans) s’est emparé de Kinshasa sans rencontrer la moindre résistance. Mobutu, maréchal d’opérette, a été contraint d’exhumer à toute vitesse les corps de ses proches à Gbadolité avant de s’exiler au Maroc. Lui aussi croyait être le chouchou des Américains pour leur avoir rendu des services, notamment l’assassinat de Patrice Lumumba. C’est la Maison blanche qui avait installé Mobutu et son tombeur (Laurent Désiré Kabila) au pouvoir. C’est elle qui avait également décidé de leur éviction. George W. Bush, lui s’était contenté de hausser le ton pour que le boucher de Monrovia, Charles Taylor cède sa place à Amos Swyer.

« Oncle Sam, que ta volonté soit faite en Afrique comme en enfer. Amen ! ».

N’obéissant qu’à son pasteur, Laurent Koudou Gbagbo a refusé d’exécuter l’ordre que lui a intimé le Président français, moins âgé et moins grand (de taille). Il s’est fait éjecter de son fauteuil pour se retrouver à Korhogo, le fief de son ennemi intime. Nicolas Sarkozy ne s’est donné aucun mal pour effectuer la manœuvre, la télécommande se trouvait à l’Elysée. Comme d’habitude, la négraille s’en est félicitée au nom des principes « démocratiques », comme si la souveraineté en Afrique n’avait aucune importance. Si Sarkozy et Obama se souciaient vraiment de la démocratie, une coalition de la légion étrangère et de marines aurait débarqué en Biélorussie pour déloger Viktor Loukachenko. Ça n’a pas été le cas, car le désordre c’est bon pour l’Afrique, puisque ses ressortissants semblent bien s’en accommoder. Quand deux fils d’Afrique s’affrontent, un arbitre fait le déplacement de Leucodermie pour fixer les règles de la rixe. Wallons et Flamands n’accepteront jamais qu’un dirigeant des Tropiques vienne foutre son nez dans leur merdier. Il serait temps que les Africains apprennent à solder leurs contentieux sans recourir aux médiateurs « internationaux », afin de préserver une petite parcelle de souveraineté. Est-il envisageable de désigner un médiateur africain pour désamorcer la crise qui oppose le Sinn Fein au gouvernement anglais. On peut tout de même tirer le chapeau à Sékou Touré qui a osé dire « Non » en 1958 au général De Gaulle sans ciller et au camarade Bob (Robert Mugabe) qui a traité publiquement l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, de garçon mal élevé. Ces deux Chefs d’Etat africains ont pleinement assumé les conséquences de leurs actes, en résistant à la foudre (l’embargo).

Certes, ils ne sont pas irréprochables, mais il est bon qu’il y ait de temps en temps, des dirigeants africains pour refuser d’exécuter les diktats.

Tony Blair a quitté le pouvoir avec une arête dans la gorge. Ce dernier n’a qu’un seul regret, celui de n’avoir pas pu déloger Robert Mugabe, affirmation faite dans ses mémoires publiés en septembre 2010. On serait tenté de croire que Mugabe est bien plus solide que ne l’était Saddam Hussein. Les peuples africains qui ont soif d’un vrai changement, ont du mal à se défaire des régimes totalitaires. Alors que la mauvaise humeur d’un dirigeant occidental suffit pour qu’un changement s’amorce vite en Afrique. L’Afrique appartient-elle encore aux Africains ? La question mérite d’être posée, car en matière de souveraineté, on est loin du compte.

Il y a guerre en Afrique, lorsque l’Occident décide d’écouler ses stocks d’armes rouillées. Au Rwanda, l’Occident a laissé les interahamwés jouer les prolongations pour des raisons de géostratégie. La R.T.I a été bombardée par les Forces françaises et onusiennes pendant la crise ivoirienne, ce qu’ils n’ont pas pu faire au Rwanda avec la Radio mille collines, principal instrument de propagande des génocidaires hutus. Après le génocide, la Belgique et les Etats-Unis ont demandé pardon aux rescapés, reconnaissant avoir appuyé sur le mauvais bouton. « Nous n’avons vu que des machettes virtuelles sur l’écran », se confessaient les amateurs de jeu vidéo. Sauf que des têtes (de Nègres) sont tombées ; des maternités ont été vidées de nourrissons (tutsis) ; du sang et des larmes ont coulé. A force de vouloir jouer avec des vies humaines, on finit par confondre monopole et Monopoly.

L’Afrique est soumise à cause de trois espèces haïssables :

Le Nègre de salon, toujours complaisant et prêt à trahir,

Le Nègre banania, toujours joyeux et risible,

Le Nègre universel, toujours rêveur et naïf.

Ils constituent les 3/4 de la population africaine et c'est sur eux que l'ennemi s'appuie pour nous maintenir la tête sous l'eau. Il faut les traquer et les décapiter, autrement, l’Afrique deviendra un musée d’anthropologie lorsque ses habitants auront tous disparu. N’est-ce pas l’objectif des puissances qui ne cessent de convoiter ses richesses ? L’humiliation est pire que la mort, cela explique le principe des Samouraïs. Pour sortir l’Afrique de sa léthargie, les Africains devraient apprendre à faire don de leur vie dès la naissance, en s’inspirant des exemples du révérend Nat Turner (en Virginie), Gabriel Proser (en Californie), Jean-Jacques Dessalines (à Saint-Domingue), Kimpa Vita (au Kongo), Soni Ali Ber (au Mali), Prempeh I (au Ghana), Ken Saro-Wiwa (au Nigéria)… L’Afrique doit cesser d’être la risée du monde. La dignité a un prix : « le sacrifice suprême ».

Ngombulu Ya Sangui Ya Mina Bantu LASCONY
Ecrivain, documentariste, historiographe
Institut Cercle-Congo

lundi 21 mai 2012

Tunisie: Le ministre de la Culture défend le cinéma africain à Cannes

le ministre de la Culture Mehdi Mabrouk était en visite au village international de Cannes. Un passage par lestand tunisien avant d'aller au pavillon Cinéma du monde pour la rencontre organisée par l'OIF (Organisation internationale de la francophonie) en vue de la mise en place effective du Fonds panafricain pour le cinéma et l'audiovisuel.

Le ministère de la culture avait d'abord refusé d'appuyer la présence d'un pavillon tunisien à Cannes avant de revenir sur sa décision, suites aux consultations avec le nouveau bureau de la chambre syndicale des producteurs élu le 4 mai courant. Et c'est ainsi que samedi 19 mai, trois jours après l'ouverture du festival, le ministre de la Culture Mehdi Mabrouk, s'est déplacé au village international de Cannes.

Souriant, et visiblement heureux d'être au stand tunisien, il déclare à Tekiano:«La Tunisie a une tradition très ancienne de participation au Festival de Cannes, et je pense que pour plusieurs raisons, on doit appuyer et soutenir notre stand, surtout qu'il y a une jeune génération très prometteuse». Contrairement à ce qu'on peut laisser entendre, le ministre semblait enthousiaste d'être à Cannes.

Sa présence au village vise également à «chercher un soutien moral ou matériel» en vue de l'organisation des Journées Cinématographique de Carthage (JCC)en novembre prochain, et dont le nouveau directeur nommé, Mohamed Mediouni l'accompagne dans la délégation interrogé sur les nouvelles actions visant à promouvoir le cinéma tunisien, le ministre assure sa volonté de «multiplier les initiatives d'ouverture» pour promouvoir le cinéma tunisien en Europe. En ce sens, la manifestation «Le mois du film tunisien»aura lieu prochainement en France.


Avant de regagner le pavillon «Cinémas du monde», où une rencontre organisée par l'OIF (Organisation internationale de la francophonie) a lieu, M. Mabrouk déclare : «Aujourd'hui, je voudrais envoyer un message et dire, essentiellement à nos amis africains et à l'OIF, que la Tunisie sera très honorée si le Fonds Panafricain pour le cinéma et l'audiovisuel (FPCA) accepte que la siège soit chez elle».

Au pavillon Cinémas du monde, Mehdi Mabrouk rejoint son homologue ivoirien pour une rencontre organisée par l'OIF (Organisation internationale de la francophonie). A l'honneur, Moussa Touré, parrain du FPCA, etdont le film «La Pirogue» figure dans la sélection de«Un certain regard». Autour de lui, Marie Christine Saragosse (Directrice Générale de TV5 Monde), Clément Duhaime (Administrateur de l'OIF)ainsi que le réalisateur tunisien Férid Boughdir, content de voir que «Africais back à Cannes !».


La rencontre a été l'occasion pour discuter de la mise en œuvre effective du Fonds Panafricain pour le Cinéma et l'Audiovisuel. Prenant la parole, le ministre de Culture tunisien a rappelé que «La Tunisie a très tôt défendu le cinéma en lançant les Journées Cinématographiques de Carthage, fondées par feu Tahar Cheriaa en 1966, et dont le premier lauréat Ousmane Sembène, a créé le FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou, ndlr)», avant de s'attaquer à l'objet de sa visite : porter la candidature de la Tunisie pour accueillir le siège du FPCA. «La Tunisie sera toujours prête à ouvrir les dialogues» insiste-t-il. Une candidature qui semble bien être appuyée par l'ensemble des présents.

Depuis Cannes, Sarah Ben Hamadi

samedi 19 mai 2012

Obama dévoile un plan de sécurité alimentaire pour l'Afrique

Le président américain Barack Obama a annoncé que le secteur privé avait promis trois milliards de dollars pour soutenir un plan visant à renforcer la sécurité alimentaire et la production agricole en Afrique, avant l'ouverture du sommet du G8.

Selon le président Obama, les pays du G8 ont des responsabilités morale, économique et sécuritaire pour mener la lutte contre la faim et la malnutrition en Afrique, bien que leurs économies font face à des difficultés.

Ce nouveau plan mondial, intitulé "Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition", vise à mobiliser plus d'investissements privés pour renforcer la productivité agricole.

M. Obama a indiqué que 45 compagnies, dont les grandes sociétés internationales et les entreprises africaines, avaient promis d'investir 3 milliards de dollars pour aider à soutenir l'agriculture en Afrique.

Le président Obama a invité certains dirigeants africains à assister au sommet du G8 qui doit s'ouvrir vendredi à Camp David pour discuter de la sécurité alimentaire en Afrique.

Selon la Maison Blanche, les promesses du secteur privé, ainsi que les engagements des pays donateurs à soutenir les programmes de sécurité alimentaire des pays africains, pourraient permettre à 50 millions de personnes de sortir de la pauvreté dans les dix prochaines années.

jeudi 17 mai 2012

INDE : Ils bénéficient d’un environnement gagnant-gagnant dû à l’inversion de la fuite des cerveaux. « Le retour des migrants en Inde »

Cédant aux sirènes d’une économie indienne en plein boom, de plus en plus d’Indiens rentrent chez eux afin de poursuivre une carrière prometteuse et d’échapper à la récession mondiale.




Cédant aux sirènes d’une économie indienne en plein boom, de plus en plus d’Indiens rentrent chez eux afin de poursuivre une carrière prometteuse et d’échapper à la récession mondiale. Ils bénéficient d’un environnement gagnant-gagnant dû à l’inversion de la fuite des cerveaux. Reportage d’Inde de Qurratul-Ain Haider, journaliste en poste à Genève.
Alors que le monde entier a les yeux braqués sur la récession et les ratios de chômage, de plus en plus d’Indiens font leurs valises, emportant leur expérience internationale et leurs diplômes, et prennent le chemin du retour vers leur patrie, là où l’herbe est plus verte. Dans un revirement complet par rapport au phénomène pénalisant de la fuite des cerveaux dans les années 1970 et 1980, l’Inde a tout à gagner de la décision qu’ont prise ces diplômés ambitieux de revenir chez eux à la recherche de lendemains meilleurs.
Selon Kelly Services India, une agence mondiale de solutions en ressources humaines, près de 300 000 professionnels indiens devraient être de retour au cours des quatre prochaines années. Il est intéressant de noter que ce n’est pas seulement le secteur privé qui les attire. L’Organisation de recherche et de développement de la défense (Defense Research and Development Organization – DRDO) compte des centaines de scientifiques indiens non résidents (NRI) prêts à prendre part aux projets de défense de l’Inde; le gouvernement est tout aussi désireux d’attirer les scientifiques qui se trouvent actuellement à l’étranger comme l’ont évoqué de récents reportages dans la presse.
Titulaire d’un diplôme de troisième cycle en gestion des affaires internationales, Arif Durrani, 42 ans, a quitté l’Inde il y a 17 ans environ afin de suivre une brillante carrière dans les Emirats arabes unis (EAU). Une carrière gratifiante, une qualité de vie enviable et une ambiance internationale formidable pour les enfants: il semblait peu probable que M. Durrani veuille abandonner tout cela pour retrouver ses racines.
Pourtant, il l’a fait. M. Durrani a répondu à nos questions depuis son bureau situé à Bombay, la capitale commerciale de l’Inde, où il est l’assistant du vice-président d’une entreprise de logistique – qui détient le plus vaste réseau de chaîne du froid en Inde et pour de grandes multinationales sur toute la planète; les raisons qui ont motivé son retour illustrent sa confiance dans l’économie indienne.

Un taux de croissance à 9 pour cent

«Le taux annuel de croissance, 9 pour cent en moyenne, est excellent comparé à celui des économies développées après la récente récession. La plupart des EMN s’intéressent au marché indien afin de soutenir leur croissance/durabilité. Mon domaine – la chaîne logistique – qui en est à un stade embryonnaire, offre de bonnes perspectives de carrière. En Inde, les salaires sont aussi bien meilleurs que par le passé», renchérit M. Durrani.
Contrairement à un point de vue extérieur, la nostalgie ou la récession mondiale ne sont pas les seules raisons de rentrer au pays. Comme le disait l’an dernier un cadre dirigeant d’une cinquantaine d’années qui rentrait du Canada à Pune au bout de dix ans, «l’économie se porte mieux en Inde qu’en Amérique du Nord et devrait concentrer davantage de croissance pour les 10 à 20 années à venir».
Bien sûr, nul besoin d’avoir des années d’expérience pour déceler ce potentiel économique. Le jeune Hemant Shetty, 27 ans, a mis un terme à trois années d’expérience dans le secteur de l’hôtellerie au Royaume-Uni. Mettant à profit son expertise internationale, il travaille maintenant au service commercial d’un hôtel cinq étoiles de Bombay. Son enthousiasme quant à l’avenir du secteur hôtelier en Inde a tout de l’argumentaire commercial convaincant: «Les arrivées de touristes augmentent à un taux stable de 11 à 15 pour cent par an et elles devraient encore se multiplier avec la hausse des investissements dans le secteur du tourisme.»
Quelque 30 000 chambres de catégorie haut de gamme – entraînant un investissement d’environ 428 milliards de roupies indiennes – devraient sortir de terre dans les 10 plus grandes villes d’Inde. «L’hôtellerie très économique et de moyenne catégorie offre aussi des possibilités de croissance, et les investisseurs et les chaînes d’hôtellerie étrangères font preuve d’un intérêt croissant», ajoute M. Shetty.
Comme le précise Dharmakirti Joshi, chef économiste chez CRISIL Ltd: «Ces dernières années, le taux de croissance de l’Inde a considérablement augmenté. Entre 2004 et 2011, la croissance annuelle du PNB a été en moyenne de 8,5 pour cent. De plus, le potentiel de croissance de l’Inde n’a pas été ébranlé par la crise financière mondiale de 2008 et le pays a très rapidement renoué avec le rythme de 8 pour cent de croissance par an.»
Selon M. Joshi, c’est à l’opposé de la situation économique à l’Ouest. La croissance du PIB s’y est non seulement effondrée après la crise, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, où les perspectives de reprise et de croissance ont été faibles, mais l’emploi a aussi été durement touché.

Une situation gagnant-gagnant

Puisque l’Inde souffre d’une pénurie de compétences, surtout sur le segment le plus qualifié du marché du travail, ceux qui rentrent pourront facilement s’intégrer. «Le facteur d’expulsion a été la raréfaction des possibilités d’emploi dans les pays occidentaux, et le facteur d’attraction a été l’offre de débouchés pour ces professions dans l’économie indienne en pleine expansion. L’Inde a vu revenir des professionnels de la finance, des technologies de l’information et de la médecine. C’est une situation «gagnant-gagnant» pour les deux parties. L’Inde a tout à gagner du retour de ces professionnels en raison des pénuries de compétences qui émergent rapidement en Inde», explique M. Joshi.
Qu’est-ce qui attire les professionnels sur le marché du travail indien?
Selon l’analyse d’Anis Uttanwala, Directeur général de Character Sketches, une agence de recrutement basée à Bombay spécialisée dans les contrats de moyen et haut niveau dans tous les secteurs, «beaucoup de gens du monde du marketing sont intéressés par l’ampleur de la démographie, des styles de vie, etc., que l’Inde a à offrir. Pour les professionnels de l’informatique, ce qui les attire, c’est de pouvoir démarrer leur propre entreprise. Pour un PDG, le plus grand défi pourrait être d’augmenter ses parts de marché pour divers produits…»
D’un autre côté, comme les embauches ont lieu dans les branches de l’automobile, des services financiers, du commerce, de l’informatique et des services informatisés, des infrastructures et de la banque, M. Uttanwala précise que ce sont les professionnels les plus qualifiés et expérimentés qui ont une vraie chance…. L’économie est à un stade où «le seul fait d’être un Indien non résident ne vous qualifie pas d’office pour obtenir un emploi dans une entreprise réputée».
Afin de tirer profit d’un séjour à l’étranger et de réussir son retour au pays, des choix informés et des investissements sensés sont indispensables, davantage encore pour ceux qui occupent les emplois les moins qualifiés.
Return Migrant Entrepreneurs in India: Case studies and policy recommendations est un rapport du BIT de 2010 (Projet OIT-UE sur les migrations en Asie et Bureau sous-régional de l’OIT à New Delhi) consacré aux travailleurs en col bleu de retour du Moyen-Orient. Selon le rapport, «si une proportion significative de travailleurs qualifiés a tendance à émigrer vers des pays comme l’Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, c’est parmi les travailleurs les moins qualifiés qu’on trouve la plus forte proportion de migrants en provenance d’Inde».
Le cas de Paul Nevin, rapatrié d’Abu Dhabi, qui connaît le succès, figure dans le rapport et résume tout à fait les perspectives du scénario d’inversion de la fuite des cerveaux: M. Nevin pense que son jeune fils n’aura pas besoin de s’expatrier en grandissant parce que les débouchés sont aujourd’hui plus nombreux en Inde.

Le retour n’est pas exempt de difficultés

Pourtant, le retour vers la patrie ne se déroule pas sans problèmes, plus encore pour une femme célibataire. C’est ce qu’explique la psychologue Gopa Khan, titulaire d’un doctorat de l’Université Temple, à Philadelphie. Aujourd’hui installée à Bombay, elle a travaillé dans le New Jersey: «En tant que femme célibataire, se réadapter à la société indienne n’est pas chose aisée parce qu’on subit de fortes pressions pour se marier et fonder une famille.»
«Les femmes indépendantes sont souvent privées de la liberté et de l’ouverture qui caractérisaient l’environnement professionnel multiculturel et d’égalité de chances qu’elles ont laissé derrière elles à l’étranger.» Mme Khan prévient que la recherche d’emploi dans certains secteurs, comme le conseil, peut être difficile et que l’on doit «se préparer à repartir de zéro».
Il faut bien l’admettre, la transition demande de la détermination et peut déboucher sur de la déception et du désarroi face aux allégations de corruption et d’inefficacité du système. «Pour nous, le retour était avant tout un appel de nos racines, de la famille et de l’entreprise; nous voulions que notre fils découvre l’Inde, mais je crois que j’ai un peu magnifié cette image dans mon esprit. Je suis tellement déçu par l’évolution que nous avons connue, comme peuple et comme nation», déclare un entrepreneur de Floride, qui est retourné en Inde l’an dernier pour créer son entreprise.
Cependant, pour ceux qui envisagent de rentrer, M. Durrani recommande un retour vers l’âge de 40 ans ou après le départ en retraite. Il propose aussi une liste de recommandations: «Assurez-vous que votre situation familiale est stable; que vous disposez de quoi vivre pendant au moins un an; que vous avez identifié un emploi ou un revenu régulier (loyer) avant de déménager; que vous vous associez avec quelqu’un qui est déjà dans les affaires et qui comprend le fonctionnement de l’Inde.»
M. Durrani parle probablement au nom de beaucoup quand il suggère que le gouvernement indien devrait «encourager le retour des cerveaux en créant un organisme pour faciliter le rapatriement avec un guichet unique et qu’il devrait accorder une exemption fiscale pour une période d’au moins 3 à 5 ans.»

dimanche 13 mai 2012

Google envisage d'investir davantage en Afrique pour promouvoir l'innovation

 Le géant d'internet Google a l'intention d'investir dans l'innovation et d'obtenir davantage d'internautes, en développant un écosystème d'internet accessible, pertinent et durable, a déclaré vendredi une responsable de l'entreprise californienne.

Selon la directrice chargée de la politique et des relations avec le gouvernement de Google Afrique, Ory Okolloh, cette décision permet une fusion entre les innovations technologiques et les technologies productives.

S'exprimant lors des sessions interactives au Forum économique mondial sur l'Afrique à Addis-Abeba, Mme Ory a déclaré que cela desservirait la nouvelle génération d'entrepreneurs innovants et de décideurs politiques en matière de transformation des processus commerciaux et de sociétés.

Elle a par ailleurs déclaré que Google Afrique serait à l'avant-garde en matière de libération du potentiel de l'Afrique dans l'innovation. 

jeudi 10 mai 2012

l'Afrique expulse l'Afrique. L’Afrique du Sud expulse 30 Congolais vers Lubumbashi

Il est également fait état de l’expulsion de 13.000 Congolais de l’Angola vers Kasaï-Occidental, une situation pour laquelle Ivan Simonovic, assistant du secrétaire général de l’ONU en charge de droits de l’homme, a promis de saisir l’Organisation des Nations Unies.

Trente Congolais expulsés de l’Afrique du Sud pour séjour irrégulier sont arrivés à Lubumbashi, le dimanche 6 mai. Ils sont tous incarcérés à la prison centrale de la Kasapa où ils déplorent leurs conditions de vie. L’administration pénitentiaire affirme cependant que ces personnes ne sont pas des détenus. Les expulsés, dont deux femmes, sont tous des majeurs. La plupart d’entre eux sont des ressortissants des provinces du Katanga, Sud-Kivu, Nord-Kivu et Kinshasa. Ils ont été acheminés à la prison de la Kasapa le jour même de leur arrivée dans la capitale du cuivre. Ces expulsés ont indiqué qu’ils provenaient de différents centres de transit de l’Afrique du Sud.

Certains d’entre eux ont affirmé avoir été embarqués de force par la police sud africaine. D’autres disent avoir volontairement souscrit au rapatriement. Les inspecteurs judiciaires procédaient, mardi matin, à leur identification sur réquisition du parquet général près la cour d’appel de Lubumbashi. L’administration pénitentiaire a confirmé pour sa part qu’il n’y a aucune poursuite judiciaire engagée contre eux. Il s’agit d’une procé¬dure d’ordre administratif et à titre d’information, indique-t-on.

Les expulsés se sont plaints de mauvaises conditions de vie dans la prison et se disent inquiets pour leur sécurité. Ceux qui doivent aller dans d’autres provinces disent n’avoir pas de moyen pour atteindre leurs milieux d’origine. Au mois de février dernier, cinquante deux Congolais expulsés tou¬jours de l’Afrique du Sud ont passé plusieurs jours à la même prison, avant de regagner leurs milieux d’origine.

Kasaï-Occidental : 13 000 Congolais expulsés de l’Angola

L’assistant du secrétaire général de l’ONU en charge de droits de l’homme, Ivan Simonovic, a déploré lundi 7 mai 4 Kamako (Kasai-Occidental), les conditions dans lesquelles treize mille ressortissants congolais ont été expulsés de l’Angola. En visite au Kasai-Occidental, il a promis de faire un rapport au Conseil de sécurité des Nations-Unies pour trouver des solutions nécessaires à ce problème.

« Les immigrants économiques peuvent être illégaux, mais ils ne doivent pas être traités comme ça. Avant que je ne parte, je vais essayer de rencontrer ceux qui font ça. A New york, j’en parlerai avec les pays membres du Conseil de sécurité », a promis le diplomate onusien.

Le président du Co¬mité d’accueil des expulsés d’Angola, l’abbé Charles Mukubayi, a plaidé auprès de ce haut fonctionnaire de l’ONU pour la réouverture officielle des frontières entre la RDC et l’Angola. « Ces expulsés ren¬trent mains vides. Presque 90% sont déjà torturés. Les femmes sont en grand nombre violées et d’autres n’arrivent même pas en RDC et elles restent dans les cachots en Angola ou elles disparaissent en cours des routes », a déploré l’abbé Charles Mukubayi. On rappelle que ces Congolais sont expulsés de l’Angola par six pos¬tes officiels du territoire de Tshikapa depuis janvier 2012.

Le Phare

Bob Marley, un musicien reggae et rasta en Afrique



Quels sont les liens de Bob Marley avec l'Afrique? Entre musique reggae, mouvement rasta et indépendances...
Ecouter les albums de Bob Marley reste une passion pour les amateurs de reggae, nombreux en Afrique. Affiches, photos et tee-shirt à l’effigie de ce chanteur continuent de se répandre. Outre sa musique et son adhésion au mouvement rastafari, les affinités de Bob Marley avec le continent noir expliquent la ferveur des Africains pour la star venue de Jamaïque.

L’Afrique dans les chansons de Bob Marley, la légende du reggae



 
Bob Marley n’a pas inventé le reggae mais il en est probablement le représentant le plus populaire. Dans ses chansons, l’Afrique tient une place importante.
  • War (album Rastaman Vibration, 1976) reprend un extrait du discours de Hailé Sélassié, prononcé en 1963 devant les Nations Unies, où il dénonçait l’oppression dont l’Afrique était victime. Alpha Blondy en fait une version en français sous le titre Guerre.
  • Exodus (album du même nom, 1977) invite au retour à la Terre-mère, l’Afrique, au "mouvement du peuple de Jah".
  • Africa Unite (album Survival, 1979) prône l’unité des peuples noirs de la diaspora et du continent: "Afrique tu es la pierre angulaire de mes ancêtres / Unis-toi pour les Africains étrangers / Unis-toi pour les Africains du pays".
  • Zimbabwe est le titre phare de Survival (sorti en 1979), un album majeur de Bob Marley qui rend hommage à l’Afrique et soutient les mouvements de libération. La représentation des drapeaux africains composent la pochette de l’album.
La sensibilité à l’Afrique de Bob Marley qui se manifeste dans sa musique est liée notamment à son adhésion au mouvement rasta. La pensée de ce courant spirituel accorde une place essentielle au continent noir.
 
Comment Bob Marley est devenu rasta

Robert Nesta (dit Bob) Marley est né le 6 février 1945 d’une jeune mère noire jamaïcaine et d’un père âgé britannique qu’il connaîtra très peu. Il passe sa jeunesse dans un milieu pauvre et reste attaché à la Jamaïque toute sa vie. En 1966, il s’intéresse au mouvement rastafari, suite à la visite de Hailé Sélassié Ier (de son vrai nom Ras Tafari Makonnen) sur l’île, bien qu’il soit aux Etats-Unis à ce moment-là. Rapidement, Bob Marley se déclare rasta.
Le rastafarisme, initié dans les années 1930 en Jamaïque, prône un retour vers l’Afrique, la "Terre-Mère" des anciens esclaves. Pour les rastafaris, l’empereur d’Ethiopie Sélassié est l’envoyé de Jah (Dieu). Son couronnement en 1930 est considéré comme l’accomplissement d’une prophétie prononcée dans les années 1920: "Regardez vers l'Afrique, où un roi noir doit être couronné. Il sera le Rédempteur".
En Jamaïque chrétienne, le mouvement rasta est sévèrement réprimé. Il est jugé blasphématoire par l’occupant colonial britannique. Dans ce contexte, la venue de Sélassié suscite une ferveur immense chez la population. D’autant plus qu’en 1948, l’empereur a offert Shashamane, une terre d’Ethiopie, à tous les Noirs d’Amérique du Nord et des Caraïbes désirant "rentrer sur la Terre-Mère". Le lien est donc fort entre la Jamaïque, terre natale de Bob Marley, et l’Afrique, d’un point de vue politique, mais aussi sur le plan spirituel et intellectuel à travers les idées rasta.


 

"Quand l'Afrique s'éveille"

«L'Afrique connaît une profonde mutation»
AVEC «BOOKS». Le continent a désormais les moyens de décoller. Mais le comportement prédateur des dirigeants et la faiblesse de l’Etat de droit pourraient faire de ce moment historique une occasion manquée. Sauf si… Entretien avec Stephen Ellis, historien britannique spécialiste de l’Afrique, à lire dans le «BoOks» du mois de mai.

"Quand l'Afrique s'éveille": c'est le sujet du dossier central du magazine "BoOks" (n°32, mai 2012).

BoOks Partagez-vous l’optimisme qui semble régner depuis quelque temps à l’égard de l’avenir du continent, notamment dans les milieux anglo-saxons?

Stephen Ellis Depuis sept ou huit ans en effet, les hommes d’affaires occidentaux que je rencontre se disent convaincus que l’Afrique change et la considèrent comme une région très prometteuse pour les investissements. De fait, le continent connaît une profonde mutation. Notamment en raison de l’explosion démographique spectaculaire qu’elle connaît: l’Afrique compte aujourd’hui un milliard d’habitants, contre environ 150 millions au début du XXe siècle.

C’est la plus forte hausse de l’histoire de l’humanité. Sa place dans le monde en est bouleversée. Cette population jeune dynamise la demande et donc les échanges avec le reste de la planète. C’est l’un des ressorts du rapprochement spectaculaire que l’on observe entre le continent et le premier exportateur mondial, la Chine.







STEPHEN ELLIS est un historien britannique spécialiste de l’Afrique contemporaine. Chercheur au Centre d’études africaines de Leiden et professeur à l’université libre d’Amsterdam, il vit aux Pays-Bas. Auteur de nombreux livres, notamment sur l’Afrique du Sud, Madagascar ou le Liberia, il a coécrit en français «Entreprises et Entrepreneurs africains» (Karthala, 1995) et «La criminalisation de l’État en Afrique» (Complexe, 1997). Il a publié «Season of Rains» en 2011 (Hurst & Company, 224 p.). (Hurst & Company)


La Chine joue-t-elle vraiment un rôle clé dans la dynamique économique africaine?

Ses besoins en matières premières sont considérables et Pékin n’a qu’une confiance relative dans les marchés mondiaux. La Chine s’approvisionne donc de plus en plus en Afrique. Elle y achète notamment 30% de son pétrole. Et elle s’assure de la stabilité de sa relation avec les pays de la région en leur accordant des crédits privilégiés et en construisant des infrastructures. On estime que 250.000 à un million de Chinois sont aujourd’hui présents sur le continent.

D’une manière générale, la flambée du prix des matières premières provoquée par le développement de l’Asie dope la croissance africaine, qui dépasse dans certains pays les 6% l’an.

Faut-il y voir également l’effet d’un changement de politique économique?

De nombreux pays du continent se sont désendettés et les réformes entreprises depuis le début des années 1990 ont favorisé l’émergence d’institutions financières plus efficaces et de places boursières dignes de ce nom. En outre, des pays comme le Ghana ou le Nigéria ont aujourd’hui des cadres de très haut niveau, diplômés de Yale ou Harvard, qui ont travaillé longtemps à la City ou à Wall Street, et sont revenus au pays dotés d’une parfaite connaissance des méthodes des principaux centres financiers de la planète.

Pour toutes ces raisons, l’Afrique a aujourd’hui une occasion unique de connaître non seulement une véritable croissance, mais aussi un développement social et politique réel. Je crains cependant que des individus habitués à manipuler la dépendance continuent à le faire, et jouent les Chinois contre les Occidentaux non pour le bien-être de leur population mais pour dégager les rentes qui échoient traditionnellement en Afrique à ceux qui occupent des positions de pouvoir.









Ce mois-ci dans «BoOks»




Comme à son habitude, «BoOks» rassemble des articles de la presse internationale, du «Financial Times» au «Foreign Affairs», ce mois-ci pour décrire la vague d’optimisme qui touche les économistes et les investisseurs tournés vers les pays d’Afrique. Personne n’incarne mieux ce possible renouveau que le milliardaire soudanais Mo Ibrahim, ingénieur Télécom de haut niveau formé en Angleterre, importateur de la téléphonie mobile en Afrique. Le mal, selon lui, provient d’un «déficit catastrophique de leadership.» Publié chaque année, son palmarès de la bonne et mauvaise gouvernance est désormais le baromètre le plus influent sur ce continent que Mo Ibrahim qualifie de «véritable foutoir». Cinq millions de ses propres dollars vont chaque année à un dirigeant qui a promu la démocratie, n’a pas volé son peuple et rendu le pouvoir pacifiquement. A peu près inconnu en France où il réside cependant, cet homme fait l’objet d’un article étonnant, extrait du «New Yorker».

Plus loin, dans la rubrique «Lu d’ailleurs» Benjamin Korn, du «Zeit» prend la défense de Molière, perçu outre-Rhin comme un auteur de farces mineures, en montrant la saisissante parenté entre le misanthrope Alceste et le Hamlet de Shakespeare. Deux personnages en désaccord avec le monde, qui doutent qu’il faille se soumettre à la loi sociale plus qu’à celle de son âme. «Dans le monde réel, écrit le journaliste, le public ne supporterait ni Hamlet ni Alceste. Car nous tous, qui embrassons au théâtre leur parti, sommes au quotidien ces conformistes endurcis.»

Anne Crignon

«BoOks», en kiosque et en librairie. 6,90 euros.



Qu’entendez-vous par «habitués à manipuler la dépendance»?

De nombreux hommes politiques et acteurs économiques africains ont appris leur métier et sont devenus ce qu’ils sont en vivant de la relation de dépendance qu’ils entretiennent avec le reste du monde. Leur objectif est de générer des bénéfices pour eux-mêmes et leurs soutiens plutôt que pour la société dans son ensemble.

Dans les années 1960, des marchés sordides ont été conclus entre les hommes politiques africains et la puissance coloniale sur le départ. L’accès au pouvoir était en effet essentiel pour cette génération de responsables, qui avait senti venir l’indépendance mais ne disposait pas d’une base politique suffisamment nantie pour financer ses ambitions: le contrôle de l’appareil d’État était pour eux un moyen de générer des fonds pour leurs mouvements politiques, en rançonnant les entreprises à l’affût des contrats publics. Cette forme de prédation leur permettait notamment de distribuer des prébendes en échappant à toute relation de dépendance fiscale – et donc politique – avec leurs propres citoyens.

Quel rôle a joué l’aide au développement dans ce contexte?

C’est l’un des principaux ressorts de cette relation de dépendance pernicieuse: l’Afrique a reçu environ 1 trillion de dollars d’aide depuis 1945, avec l’efficacité que l’on sait en termes de développement, et l’efficacité que l’on sait en termes de durée de vie de certains régimes.

Il faut revoir de fond en comble le système. Combattre la désertification, soutenir les systèmes sanitaires, convaincre les jeunes Africains que l’émigration clandestine n’est pas un rite de passage, tout cela nécessite un personnel qualifié pour travailler avec des réseaux et des acteurs qui agissent hors de la sphère étatique sans pour autant prendre la forme d’ONG au sens classique.

Mais cette réforme est extraordinairement difficile, en raison du rôle des ONG. Si celles-ci étaient un pays, ce serait la cinquième puissance économique mondiale.







"BoOks", n°32, mai 2012.


Certaines de ces organisations sont très compétentes, d’autres le sont beaucoup moins, et certaines sont de pures entreprises de racket. Il faudrait pouvoir remettre tout cela à plat. Mais des dizaines de milliers d’Occidentaux commenceraient à craindre pour leur poste si on supprimait certaines missions ou certaines organisations ou – pire que tout – si l’Afrique cessait d’avoir besoin d’aide.

Propos recueillis par Sandrine Tolotti

=> Lire l'intégralité de cet entretien sur www.books.fr


Par Un invité de BibliObs

mardi 8 mai 2012

Quels sens donner aux coups d’État en Afrique ?


Curieusement, l’Afrique a fait connaissance avec les coups d’État en même temps qu’elle savourait le délicieux plaisir de la « Liberté » qu’octroyaient les indépendances de ses différents États, acquises pour la plupart sur un plateau doré, mais seulement de couleur d’or. Depuis ces indépendances jusqu’à ce jour, ce continent dénombre près soixante-dix coups d’Etats, qui dit-on, sont commandités par des puissances étrangères pour la plupart.

Cette série de coups d’État avait conduit pour la première fois l’Organisation de l’Union africaine (OUA), en 1963 à Addis-Abeba à déclarer « indésirable », le nouveau pouvoir togolais qui venait de faire assassiner le président Sylvanus Olympio. Cette prise de position politique de l’organisation suprême africaine pour « empêcher » de nouveaux coups d’État sur le continent a été nulle et sans effet.

A nouveau, en 1980 à Lagos, le sergent-chef Samuel Doe et sa délégation étaient à leur tour interdits à ce sommet pour avoir assassiné à la suite d’un coup d’État d’une barbarie sans nom, le président William Tolbert au Libéria. Ces sanctions politiques qui, avec le recul ressemblaient à des mascarades, amusaient copieusement ces militaires, assoiffés de pouvoir et de gloire. Elles n’ont aucunement dissuadé ces bidasses de perpétrer leurs sales besognes avec l’aide et l’influence des puissances étrangères.

En juillet 1999, l’OUA a décidé de proscrire par « décret » les coups d’État sur le continent. La même année, comme par défiance à l’organisation africaine, des soldats pour la plupart incultes, analphabètes et sans projet de société et de gouvernement ont réalisé des coups d’État au Niger, en Serra-Leone, aux Comores et bien sûr pour la première fois en Côte d’Ivoire. Ce nouveau pouvoir ivoirien était également exclu des sommets africains.

Aujourd’hui, ce sont les « barbouses » du Mali et de la Guinée-Bissau qui sont indésirables, comme l’ont été également, ces aventuriers d’un autre âge, conduit par « l’illuminé » Dadis Camara, en Guinée. Mais comment ces soldats pouvaient-ils respecter des décisions politiques décrétées par des chefs d’État, eux-mêmes arrivés au pouvoir par un coup d’État pour la plupart d’entre eux ? Quelles légitimité avaient donc t-ils pour empêcher ce que eux-mêmes avaient commis sans vergogne, au mépris de toute moralité et de la vie humaine ?

Les indépendances des états africains ont suscité beaucoup d’espoir et de liberté, tant individuelle que collective sur le continent. Cependant, la démocratisation de ces états, imposée par François Mitterrand en 1990 à la Baule, a libéré davantage toutes formes d’avidités de pouvoir et de richesse par le biais de la politique. A la suite de ce fameux sommet de la Baule, un vent de démocratisation et de liberté a pourtant suscité de grands espoirs sur le continent. Plusieurs conférences nationales se sont tenues dans ces années 90. Des élections ouvertes à des candidats de l’opposition se sont également tenues, même si personne n’était dupe pour espérer voir du jour au lendemain des dictateurs organiser des élections et accepter de les perdre. Comme disait Sassou N’Guesso, « on n’organise pas des élections pour les perdre ». Cet état d’esprit a conduit à la confiscation du pouvoir par tous les moyens, y compris la manipulation des populations, l’instrumentalisation de l’ethnicité et du nationalisme, les violations des droits humains et la militarisation de la jeunesse fortement désespérée par le chômage et l’absence de perspective d’avenir.

De fait, cette logique de gestion du pouvoir dont l’issue à terme reste incertaine, a favorisé l’émergence de coups d’État pour rétablir une « normalité » constitutionnelle. Ce fut par exemple le cas au Mali, en 1991 avec Amadou Toumani Touré. Au Ghana avec Jerry Rawlings en 1981. En Côte d’Ivoire en 1999 avec Robert Guéï alors que le pays s’embourbait dans une dérive ethnique et nationaliste autour du concept douteux de l’ivoirité qui était devenu le centre de toute l’activité politique depuis 1994.

Malheureusement, très souvent, la joie des populations qui saluent ces coups d’Etat dans l’espoir de voir se rétablir la normalité démocratique et constitutionnelle est de courte durée. Elles finissent par découvrir que derrière ces belles intentions se cachent souvent des désirs de pouvoir, de richesse et d’honneurs comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire, jusqu’au drame que nous venons de vivre, dans lequel chacun sait sa part de responsabilité.



Macaire Dagry est Chroniqueur politique à Fraternité-Matin

dimanche 6 mai 2012

Comment l'État du Sénégal peut-il susciter la création d'emplois par la diaspora ?


Me. Serigne Babacar Guèye Juriste spécialiste en Migrations Internationales Directeur Général de diasporaenligne.net. Coordonnateur duGroupe d’Etudes et de Recherches pour leDéveloppement Régional et Rural(G.E.R.D.R.R.)


Introduction
On connaît désormais la distinction entre l'origine des migrations sénégalaises à l'étranger (politique, puis économique), ce qui nous permet de distinguer les différentes diasporas, des migrants temporaires. On connaît les bienfaits que la diaspora en général, celle du Sénégal en particulier a apporté pour son pays. Des exemples vous ont été montrés plusieurs fois sur le réseau de www.diasporaenligne.net sur ce que la diaspora peut apporter. Même si on n'a pas évoqué la diaspora malaisienne, chinoise ou indienne, de nombreuses études ont montré que ce sont elles, qui ont dynamisé le décollage de ces pays, devenues aujourd'hui des pays émergeants en attendant mieux, et le développement continu.
Après avoir rappelé rapidement les problèmes entre la diaspora et l'État Sénégalais de manière générale depuis longtemps, j'essaierai de voir ce que ce nouveau régime fait concrètement pour sa diaspora, puis je m'intéresserai particulièrement à des mesures concrètes attendues de ce gouvernement pour développer la création de PME, tout en évoquant ce que la diaspora peut faire elle-même de son côté pour favoriser ces créations

CONSTAT :

L'administration sénégalaise n'est pas un auxiliaire de développement au service de l'État, au regard des pays modernes. Héritière de pratiques coloniales basées sur les notions de répression, d'intimidation et d'infantilisation des administrés, l'État sénégalais reste encore fondamentalement bureaucratique et improductif. Donc, en retard par rapport au reste de l’Afrique.
Les facteurs bloquants auxquels les Sénégalais de l'extérieur sont confrontés en Sénégalais sont Invariablement :
  • La corruption généralisée compromettant la moindre démarche administrative,
  • L'indifférence voire le mépris opposés, même pour les cas urgents,
  • Les tracasseries des forces de défense et de sécurité et de la douane,
  • L'absentéisme chronique et les lenteurs administratives,
  • Le manque d'interlocuteurs crédibles pour les projets d'investissement des Sénégalais de l’extérieur
SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR VERITABLES MOTEURS DE DEVELOPPEMENT

Faire de la diaspora un vrai levier pour le développement du pays d'origine suppose une vraie politique. Au lieu de critiquer (même s'il faut le faire pour d'autres raisons) et de diaboliser les mesures prises par certains pays européens vis-à-vis de l'immigration, il faut d'abord balayer devant sa porte. La diaspora peut aider l'État Sénégalais à se réorganiser (à condition qu'il l'entende). Cela fait partie des ambitions affichées par la diaspora, étant entendu que personne n'ignore les nombreux dysfonctionnements de l'administration, dénoncés de manière récurrente par les opérateurs économiques et les investisseurs étrangers, dysfonctionnements qui affectent dangereusement le climat des affaires et influent négativement sur le            « risque». La diaspora Sénégalaise dans sa diversité devrait pouvoir apporter, en lieu et place des institutions financières internationales, son expertise pour accompagner l'État Sénégalais dans sa quête de modernité et de crédibilité.

CE QUI EST ATTENDU DE l'ÉTAT EN MATIÈRE DE CRÉATION DE PME

La diaspora africaine a été désignée par l'UA comme la 6ème région de l'Afrique. Je vais évoquer la diaspora et la création de PME. Personne ne comprend que malgré les nombreuses compétences dont il regorge, y compris à l'extérieur, notre pays par la faute de quelques-uns, ne sache pas créer les synergies nécessaires, aller au rythme des meilleurs, et continuer à tirer le Sénégal vers le bas. Ce qui veut surtout dire que la pauvreté augmente au Sénégal, en dépit d'un taux de croissance prévisionnel raisonnable. La croissance ne profite donc pas à la population mais à quelques-uns. Elle n'a aucune incidence sur le PIB par habitant.

Pourtant la croissance économique est le seul critère permettant au Sénégal de réussir un décollage économique, et cela passe non pas par la gestion de la rente minière, ou la simple gestion financière consistant à surveiller les taux d'inflation, de change et le déficit, mais par une vision économique passant par la création de richesses, et la meilleure façon d'y parvenir c'est l'entreprise privée. Ce qu'attendent les entreprises, c'est de pouvoir mobiliser des collaborateurs compétents, bien formés, de se développer dans un climat de vérité et de confiance, sur la base de règles administratives claires, stables, prévisibles. Ce qui compte, c'est que les investisseurs, quelle que soit leur nationalité (y compris les Sénégalais), trouvent de bons motifs pour choisir de placer leurs capitaux dans des entreprises implantées dans le pays.

Pourquoi la création d'entreprises ?

La création d'entreprise est sans nul doute le chemin de retour le plus difficile. La plupart des entreprises privées du secteur formel sont des représentations de multinationales étrangères. Cela présente des avantages pour les Sénégalais en termes de sécurité, mais de nombreux inconvénients, car la valeur ajoutée repart à l'étranger. En effet, contrairement aux investissements directs étrangers (IDE), les profits réalisés par les entrepreneurs de la diaspora ne sortent pas du pays, mais restent dans le pays, où ils peuvent être réinvestis dans des banques ou dépensés au profit de l'économie locale. Le secteur privé local formel est peu développé, il n'y a pas de transfert de technologie (y compris dans le secteur minier), pas de production technologique (on n'invente rien, pourtant les Sénégalais de l’Extérieur ont de l'imagination) et pas d'énergie.
Il faut développer le capitalisme familial qui s'implante localement et inscrit son action dans la durée. Le problème essentiel est que les gens n'ont pas d'emplois, qui sont devenus une denrée rare, à tel point que certains ont même du mal à vouloir partager avec la diaspora, parce qu'ils raisonnent en termes d'emplois publics, et pensent que ceux-ci vont leur prendre tous ces emplois. Le népotisme (voire même le communautarisme) constitue le mode d'accès privilégié à la fonction publique, indépendamment des compétences. Personnellement, je pense même que les problèmes vis-à-vis de la diaspora sont davantage liés à cet état de fait, qu'à l'origine ethnique supposée des diasporas.
En aidant à la création d'entreprises, et en exploitant judicieusement les moyens financiers et humains de sa diaspora, le Sénégal résoudrait de manière considérable ses problèmes de développement. Ces moyens peuvent à n'en point douter contribuer à réduire l'assistance et les aides diverses qui proviennent des pays riches et qui sont sources d'endettement. Fort de cela, le Sénégal gagnerait à attirer au maximum l'épargne de la diaspora, ou bien capitaliser sur les avoirs des émigrés. Cette épargne peut être orientée vers des investissements productifs créateurs de valeurs ajoutées. En cela, le gouvernement doit prendre des mesures incitatives qui favorisent l'apport des contributions diverses de la diaspora, car il faut copier ce qui marche et non le combattre.

Création d’une vitrine de développement Sénégalais

Une véritable politique migratoire en faveur de la diaspora sénégalaise doit être mise sur pied. La face visible de cette politique peut être l'insertion dans l'organigramme du Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieurs, d'une direction si possible composée des expatriés de retour - qui se consacrera entièrement aux problèmes de la diaspora au moins (30% de la population). On pourrait même envisager la création d'un Agence d’Appui aux Sénégalais de l’Extérieur en charge de la diaspora, en fonction de l'évolution des contributions et de l'importance de celle-ci, qui aura pour mission de superviser les demandes, propositions, et recommandations des Sénégalais de l’Extérieur dans le cadre du développement durable. L'avantage d'une telle mesure est qu'elle permettra de faciliter la réintégration des membres de la diaspora. Ça c'est pour la partie visible pour les expatriés de retour entrepreneurs proprement dit.

La création d'un interlocuteur unique

Pour ces entreprises au sein dudit ministère, serait une initiative intéressante à louer. Cela permettrait de simplifier l'enregistrement et la réglementation relative aux entreprises au Sénégal. Maisl'entrepreneuriat ne devrait pas être institutionnalisé, les entrepreneurs étant individualistes, et ne sont pas intéressés par les discours et les plateformes où les gens ne font que parler.

Le financement des projets

On a vu précédemment que les transferts financiers sont souvent des dépenses de consommation (environ la moitié va vers l'immobilier), et peu vers l'investissement. Quand cela arrive, c'est surtout vers les secteurs de l'économie sociale, la santé et l'éducation. Pour démarrer une entreprise, il faut souvent trouver le financement de départ. Au Sénégal, les possibilités d'accès aux capitaux à risque sont rares, sinon inexistantes. Les microcrédits servent au démarrage de micros entreprises familiales et ne sont pas supposés financer des PME qui exigent des investissements plus importants. Quant aux banques, avant de prêter de l'argent, elles exigent des garanties que la plupart des immigrés n'ont pas. Bien sûr, il est toujours possible pour l'État de créer un Fonds spécial (avec défiscalisation des placements d'argent de la diaspora par exemple) ou des caisses de crédit auxquels les entrepreneurs de la diaspora auraient accès dans leur pays d'accueil pour monter des PME au Sénégal. Mais laissons les entrepreneurs être des entrepreneurs, de préférence sans interférence de l'État. Mais si l'État participe et intervient avec des fonds d'investissement, voulant montrer l'exemple en sachant prendre des risques, il devrait rester en dehors des aspects opérationnels de l'entreprise.

Faciliter l’accès aux expatriés sénégalais au développement utile, constitue la première étape vers la création d’un Etat émergeant.

Comment les entrepreneurs de la diaspora peuvent-ils contribuer à créer des emplois et à favoriser la croissance économique dans leurs pays d'origine ? Même lorsque la conjoncture en matière d’affaires et d’investissements est défavorable, les migrants affichent souvent une propension comparativement plus marquée à investir dans leur pays d’origine. Une analyse presque systématique de programmes et d'expériences acquises montre l'encouragement à l’investissement privé de la diaspora, soit sous forme de création d’entreprise, d’investissement privé direct.

Autres contributions de la diaspora au développement du secteur privé

Le volontariat : la diaspora pourrait mettre en place des « volontaires du progrès » au Sénégal pour permettre à des jeunes Sénégalais qui ne connaissent pas le pays, d'aller apporter leurs compétences pendant un maximum de 24 mois.
Par exemple, http/www.diasporaenligne.net pourra faciliter la participation des intellectuels Sénégalais à l'éducation dans les établissements d'enseignement au Sénégal. A l'occasion de séjours au pays.

CONCLUSION

Des motifs d'espoir

Deux idées pour conclure : ma conviction est qu'il faut construire une société du bas vers le haut et non du haut vers le bas. Depuis l’Indépendance du Sénégal, les dirigeants se sont davantage préoccupés de leur situation personnelle, que de celle des Sénégalais. Ils n'ont pas hésité à éliminer y compris physiquement des adversaires, considérant que beaucoup de choses étaient permises, sauf « lorgner » les avantages dont ils disposent ou le fauteuil présidentiel. Pour permettre d'élargir les champs du possible, la création et le développement d'une élite économique ferait d'une pierre deux coups. Tout en permettant le décollage économique du Sénégal, elle canaliserait les ambitions de nombreux Sénégalais, qui ne voient pas forcément la politique comme un moyen de s'enrichir (contrairement à certains), mais comme un moyen de pouvoir imposer la liberté réelle d'entreprendre au sens large. Si beaucoup s'intéressent aux affaires parce qu'ils y ont une liberté réelle, ils se désintéresseront volontairement de la politique.