mardi 15 novembre 2011

Un « musée Senghor » ouvrira dans la maison de l'ancien président du Sénégal

Les autorités sénégalaises ont finalement décidé de transformer l’ancienne maison du président Léopold Sédar Senghor à Dakar en musée. Il est prévu, pour l'instant, qu'un collectionneur sénégalais ajoute à la décoration d’origine de la maison des œuvres d’art africain n’ayant pas appartenu au poète-président. Un choix qui gêne certains proches de Senghor.

Le temps semble s’être arrêté dans la maison Senghor. L’annuaire Sonatel de 1966 est toujours posé sur une table basse du salon vert. Les livres, alignés sur des étagères transparentes, attendent un lecteur absent. Ici un buste égyptien, là une sculpture « art-nègre ». Là encore un aigle couleur ivoire aux ailes déployées. Dans la chambre de Philippe, le fils du poète, une œuvre de Marc Chagall accrochée au mur est dédicacée : « Pour Léopold Senghor, en bon souvenir ».
Tous ces objets racontent l’ancien président sénégalais et la transformation de cette maison en musée Senghor réjouit le poète Amadou Lamine Sall, l’un de ses héritiers spirituels. Il souhaiterait cependant qu’on laisse telle quelle cette demeure : « J'ai vu qu'il y avait en projet d'embellir la maison en y ajoutant des œuvres d'art de Mourtala Diop qui est un grand collectionneur sénégalais et je voudrais demander respectueusement au président de la République de surseoir à cette installation d'œuvres nouvelles dans la maison de Senghor. Si nous y ajoutons d'autres objets que Senghor n'a pas choisis, quelque part nous faussons l'esprit de ce musée Senghor pour ceux qui savent combien il était exigeant dans le choix des oeuvres qui devaient cohabiter dans sa maison ».
En juin 2011, Abdoulaye Wade avait annoncé à RFI qu'il avait l'intention de faire de la maison Senghor un « musée présidentiel » destiné à exposer les cadeaux reçus par les chefs d'Etat sénégalais dans l'exercice de leur fonction. Lorsqu’il a visité la maison Senghor, le mardi 8 novembre, Abdoulaye Wade a cette fois-ci clairement distingué le projet de musée Senghor de celui de musée présidentiel. Il a annoncé qu’il chercherait un autre lieu pour ce musée présidentiel.

Une féministe égyptienne s'affiche nue sur le Web pour la liberté

Aliaa Elmahdy, une jeune Egyptienne, a publié sur un blog une photo d'elle-même nue, suscitant un vaste débat dans la société. Elle a voulu ainsi briser un tabou et affirmer sa liberté de femme. Réactions.

Tard dans la nuit, voici quelques jours, Ahmed Awadalla, un activiste qui travaille dans une ONG pour les droits humains, la santé, et l'éducation sexuelle, a écrit le tweet suivant :
Une féministe, révolutionnaire du 25 Janvier, a publié une photo d'elle-même nue sur Internet pour exprimer sa liberté. Je suis totalement impressionné par son courage ! »
Il n'était pas certain s'il devait ou non révéler son identité mais il voulait connaître la réaction des internautes à la nouvelle. Il a donc demandé :
« OK, tout le monde vent savoir qui est cette fille, mais que pensez-vous de ce qu'elle a fait ? #NudePhotoRevolutionary »
Et comme il s'y attendait, différente réactions ont commencé à s'exprimer :

« Elle est vraiment courageuse »

 

La France noire mise en lumière

Un travail encyclopédique sur les Noirs de France sera présenté sous forme d'un beau livre, d'une exposition itinérante et d'un documentaire en trois parties programmé sur France 5.
La France noire, un beau livre paru le 3 novembre (La Découverte), propose un «retour sur trois siècles de présences», un mot écrit au pluriel, et ce n’est pas un hasard. C’est que l’adjectif «noir» recouvre des histoires bien différentes, africaines, caribéennes et océaniques, qui vont de l’esclavage au rappeur MC Solaar, en passant par les tirailleurs sénégalais et le footballeur Lilian Thuram. Au fil des pages, illustrées de nombreuses photographies, de documents d’archives et de citations mises en exergue, se dessine une France paradoxale. Un pays où «négrophobie et négrophilie» se sont entremêlées au cours des époques, comme le souligne l’auteur de cette somme, l’historien français Pascal Blanchard.

Le travail minutieux de Pascal Blanchard

Fondateur en 1993 du collectif de chercheurs Achac (Colonisation, immigration, post-colonialisme), Pascal Blanchard livre un travail minutieux sur «une présence diasporique en métropole», réalisé au long cours, sur plusieurs années, en collaboration avec une équipe de haute volée. Parmi ses contributeurs figurent le philosophe camerounais Achille Mbembe, l’historien d’origine congolaise Elikia M’Bokolo, le spécialiste camerounais de littérature antillaise Romuald Fonkoa, la politologue française Françoise Vergès ou encore les historiens Eric Deroo et Catherine Coquery-Vidrovitch.
Le livre sera appuyé par une exposition itinérante, mais aussi par un documentaire en trois volets,Noirs de France, co-écrit par Pascal Blanchard et Juan Gélas et diffusé en janvier sur France 5. L’ensemble de ce travail se présente comme un long rappel des faits, qui casse les stéréotypes. Qui se souvient, aujourd’hui, qu’un Noir (l’Antillais Henri Lémery) fut ministre des Colonies dans le gouvernement de Vichy? Ou que la France fut le premier pays occidental à avoir un député noir, Blaise Diagne, en 1914? Et le premier, encore, à décerner un prix Goncourt à un écrivain noir, le Guyanais René Maran, en 1921?
«La négritude n’est pas née à Dakar ou à Pointe-à-Pitre, elle est née à Paris», rappelle Pascal Blanchard, qui a pris soin d’intégrer dans son travail la relation spéciale des artistes Africains-Américains avec la France, perçue comme un havre de liberté dans les années 1940 et 1950, loin de la ségrégation aux Etats-Unis.

Une histoire française à part entière

La France noire a été conçue pour se feuilletter comme un «album de famille d’une histoire française à part entière», pas seulement destiné aux différentes communautés noires de France (entre 3 et 5 millions de personnes, soit 5% à 8% de la population selon les estimations). L’ouvrage vient combler une immense lacune, même si une littérature abondante existe déjà sur le sujet: un millier de titres sont cités dans la bibliographie dressée par La France noire. Mais très peu ont touché un grand public, comme les essais pourtant majeurs de deux historiens métis,François Durpaire (France blanche, colère noire, Odile Jacob, 2006) et Pap Ndiaye (La condition noire, Calmann-Lévy, 2008), tous deux contributeurs de La France noire.
Fait symptomatique, dans les librairies de Paris, l’évènement fait plutôt ressurgir des classiques qui datent et ne traitent pas toujours directement de l’Hexagone: J’irai cracher sur vos tombes (1946) de Boris Vian, Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon (1952), ou Dans la peau d’un Noir (1961), de John Howard Griffin.
«Cette histoire des Noirs de France dérange, car on a pensé qu’il fallait vivre cachés pour vivre égaux au sein de la République, et trouver en fin de compte cette égalité parfaite», explique Pascal Blanchard.
Un homme divertit les autres en dansant sur des patins à roulettes, Bordeaux. Photographie de l’armée américaine, 1918 © NARA
Un homme divertit les autres en dansant sur des patins à roulettes. Photographie de l’armée américaine, Bordeaux, 1918. © NARA
Ici, pas de discours de victimisation, de manichéisme ou d’empathie, mais plutôt une analyse de toutes ces postures. Car aux yeux de l’auteur, les Noirs de France sont aussi responsables des tabous et des préjugés qui prévalent dans ce pays, faute de s’être assez penchés sur leur propre histoire.
«Ils se sont fabriqués une soi-disant histoire qui n’est en fait que de la mémoire et qui ne repose pas sur des faits, a déclaré Pascal Blanchard sur les ondes de RFI. Dans les mythologies même, on trouve des histoires totalement tronquées».
Le trimestriel Respect Mag, qui traite de l’actualité des minorités en France, a saisi l’occasion de la sortie du livre pour consacrer son dernier numéro aux «100% Noirs de France». Paru début octobre à 40.000 exemplaires, ce numéro a déjà été retiré à 4.000 exemplaires et été mis en vente sur Internet, pour faire face à la demande. La rédaction de Respect, diverse, s’est attirée des flots de courriels positifs, mais aussi une critique de l’hebdomadaire Marianne qui a trouvé l’approche «communautariste», s’attirant un feu nourri de ripostes. Le rédacteur en chef de Respect Mag, Marc Cheb Sun, s’en est défendu. Il revient pour Slate Afrique sur la polémique.
«C’est une réaction poussiéreuse. Je trouve dommage, quand on s’appelle Marianne, de ne pas voir pourquoi la République et sa devise (liberté égalité fraternité) ne parlent plus à la jeunesse d’aujourd’hui

Un temps de retard?

Mais le plus important n’est sans doute pas là. Pourquoi La France noire n’émerge-t-elle qu’en 2011, six ans après les émeutes de 2005, douze ans après la France «Black blanc beur» de la coupe du monde de football de 1998, et plus de vingt ans après Black Mic Mac (1986), la première comédie sur les Africains de France? Réponse de Marc Cheb Sun:
«Ce travail aurait dû être fait avant, mais il ne pouvait pas l’être. En France, le tabou est plus profond qu’aux Etats-Unis, où la ségrégation s’est faite sur le sol national, avec un impact connu et visible au quotidien, et non dans de lointains territoires. Le tabou est plus profond aussi qu’en Grande-Bretagne, où la colonisation en Afrique a été très différente de celle de la France, de nature économique et non civilisationnelle».
Dans la longue introduction de La France noire, on trouve aussi ces éléments de réponse:
«Est-ce un hasard si, entre la candidature aux élections présidentielles de 2002 de Christiane Taubira et la campagne de 2012, l’enjeu des 'migrations noires' est devenu un paradigme de la vie politique française? Est-ce un hasard si le CRAN [Conseil représentatif des associations noires], les collectifs et mouvements divers ont pris une telle place dans la société française? Est-ce un hasard si la personnalité préférée des Français est un métis franco-camerounais? Est-ce un hasard si ce livre peut enfin être publié aujourd’hui, s’appuyant sur un imposant travail historiographique (…) constitutif d’un changement total de perception faisant enfin entrer ce passé dans l’Histoire
Est-ce un hasard, pourrait-on rajouter, si ce livre paraît au moment des succès de deux films, Polisse et Intouchables, qui ont pour point commun de voir des acteurs noirs et français, Joey Starr et Omar Sy, jouer des personnages libérés des habituels stéréotypes?
Dans la France des «Blacks» et des «Renois», on va peut-être, grâce au travail abattu par Pascal Blanchard, commencer à appeler les Noirs des… Noirs. Un premier jalon, peut-on espérer, vers un regard décomplexé de toute une société sur une part importante de sa réalité.
Sabine Cessou

Libye – Une campagne d'arrestations d'africains à Darna


ALGERIA ISP / Selon Zengtena, une campagne d'arrestations d'africains dans la ville de Darna , les rebelles les accusent de vendre des armes mais la vérité les rebelles se vengent des africains et même des Libyens noirs. Ils les ont emmené en prison.

Le destin de la Tunisie entre les mains de son Assemblée constituante

La lecture ce lundi des résultats définitifs des élections tunisiennes du 23 octobre 2011 dévoilent une dominance du Mouvement Ennahdha (Renaissance), détenteur de 41% des 217 sièges de l'Assemblée constituante, soit 89 sièges.

Ces chiffres reflètent le choix du peuple tunisien pariant sur ce Mouvement islamiste, qui a rassuré, quelques jours après le scrutin, toutes les catégories du peuple tunisien concernant leur avenir, tout en incitant les promoteurs étrangers à investir en Tunisie qui "sera un pays attractif pour davantage d'investissements dans les prochaines années".

Les Tunisiens ont manifesté, en choisissant le MouvementEnnahdha, le Congrès pour la République (CPR avec 29 sièges) et le Forum démocratique (Ettakatol pour 20 sièges), une volonté claire de rompre avec l'ancien système, d'autant plus qu'ils ont relevé un défi majeur: établir une démocratie adaptée à la Tunisie.

Cela dit que le choix dominant en faveur du Mouvement Ennahdha a été balancé, voire même tempéré par deux autres choix, ceux en faveur du CPR et de l'Ettakatol qui se veulent garants d'un certains équilibre au sein de la décision majoritaire de la Constituante.

Ainsi, et selon les résultats définitifs des élections, la nouvelle carte politique de la Tunisie fait apparaître à la surface, pour la première fois dans l'histoire tunisienne, une réelle maturité politique de la part des votants, dans l'attente de voir cette maturité traduite dans une Constitution, prochainement rédigée par l'Assemblée constituante.

En tant que secteurs vitaux pour la prospérité de la Tunisie, le développement de vie du citoyen, la promotion des capacités humaines, l'économie nationale et l'employabilité seront les principaux champs de bataille pour l'Assemblée constituante dans la mesure où plusieurs "chantiers" sont déjà en attente de travaux à savoir: tourisme, industrie manufacturière, investissement, exportations et développement régional...

On comprend ainsi que la stratégie économique future en Tunisie serait libérale à contenu social, mais au carrefour du politique et de l'économie, un article dans la Constitution sur la question de la répartition des richesses semblerait être fondamental.

Pour ce qui est du tourisme, le discours du Mouvement Ennahdha semble être rassurant plus pour les Tunisiens qu'aux yeux des Occidentaux. Le programme du Mouvement accorde une attention particulière au secteur touristique tunisien, "compte tenu de son importance dans le drainage de devises pour le pays et de son importante employabilité".

Rassurer les investisseurs et les marchés est une chose, mais à l'heure où la crise mondiale et européenne montre les faiblesses du système actuel, il serait nécessaire d'aborder l'économie par une réflexion préliminaire de fond sur la mondialisation et ses effets.

Après la proclamation des résultats définitifs des élections, le destin de la prochaine administration tunisienne est entre les mains de l'Assemblée constituante qui devra à la fois rédiger une Constitution et former un gouvernement: une Constitution pour refléter la volonté du peuple et un gouvernement pour construire une nouvelle Tunisie démocrate, souveraine, prospère et ouverte sur son double environnement régional et international.

Résultats définitifs des élections de la Constituante

L'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) en Tunisie a annoncé lundi les résultats définitifs des élections de l'Assemblée constituante du 23 octobre 2011.

Selon l'ISIE, 4.308.888 tunisiens et tunisiennes ont voté lors des élections du 23 octobre dernier sur un total estimé à 8.289.924 électeurs, ce qui représente un taux de participation de 52%.

Les résultats définitifs révèlent que le Mouvement Ennahdha a remporté la majorité des sièges, soit 89 sièges, suivi du Congrès pour la République avec 29 sièges, la Pétition populaire avec 26 sièges, le Forum démocratique pour le Travail et les Libertés avec 20 sièges et le Parti démocratique progressiste avec 16 sièges.

Les 37 sièges restants ont été répartis sur 22 listes entre partis, indépendants et coalition.

Les 217 sièges de la Constituante ont été répartis, selon les chiffres définitifs de l'ISIE, sur 17 listes de partis, 9 listes indépendantes et une seule liste de coalition, celle du Pôle démocratique moderniste qui a remporté 5 sièges à l'Assemblée.

Les 27 listes gagnantes aux élections avaient rassemblé un total de 2.762.855 votes, soit 68.2% des votes valides. Quant aux listes candidates n'ayant pas obtenu des sièges à l'Assemblée, elles ont bénéficié en total de 1.290.293 votes, soit 31,8% des votes valides.

Le gouvernement s'appuiera sur la majorité des quatre premiers gagnants

Avec respectivement 89, 29 et 20 sièges à l'Assemblée constituante tunisienne, le Mouvement Ennahdha (Renaissance), le Congrès pour la République (CPR) et le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (Ettakatol) formeront une majorité sur laquelle s'appuiera le gouvernement au sein de la Constituante, a annoncé lundi M. Mohamed Bennour, porte- parole officiel d'Ettakatol.

Les concertations entres ces trois partis se poursuivent dans l'attente de trouver un terrain d'entente permettant de faire rejoindre la liste indépendante de la Pétition populaire, majoritaire elle-aussi à l'Assemblée avec 26 sièges.

Le président du parti Ettakatol M. Mustapha Ben Jaafar s'est entretenu lundi en fin de matinée avec M. Moncef Marzouki, président du CPR afin de rapprocher les vues concernant la répartition des postes-clés au sein de l'Etat notamment celui du président de la République, selon M. Mohamed Bennour cité par l'Agence de presse officielle tunisienne.

Le porte-parole d'Ettakatol a déclaré à la presse tunisienne que son parti ne pense pas qu'il y ait des difficultés insurmontables dans les négociations avec le CPR.

Selon M. Bennour, Ettakatol et le CPR sont en lice pour le poste de la présidence de la République, tandis que le Mouvement Ennahdha présente son secrétaire général M. Hamadi Jebali, candidat au poste de Premier ministre, étant donné que le Mouvement a remporté le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée constituante.

Il s'est également déclaré "favorable" quant à l'habilitée du président d'Ettakatol à accéder au poste de la présidence. Cette proposition a été formulée par le Mouvement Ennahdha, toujours selon M. Bennour.

De son côté, M. Samir Ben Amor, membre du Bureau politique du CPR a annoncé qu'il est prévu que la proclamation du nom du futur président de la République soit divulgué mardi, précisant que les négociations CPR-Ettakatol relatives à la répartition des responsabilités au sein du gouvernement "avancent à un rythme soutenu".