lundi 5 décembre 2011

RDC : inquiétudes à la veille de la proclamation des résultats de la présidentielle


En RDC, selon des résultats partiels de la présidentielle du 28 novembre annoncés par la Céni, Joseph Kabila est en tête avec 49% des voix contre 34% pour Etienne Tshisekedi. Ces résultats portent sur 52,91% des bureaux de vote, et les résultats définitifs devront être annoncés demain, mardi 6 décembre. Mais le climat ne cesse de se dégrader : couvre-feu à Mbuji-Mayi, la capitale du Kasaï oriental et fief d'Etienne Tshisekedi, déploiement de la garde républicaine à Lubumbashi, la capitale provinciale du Katanga. Enfin ceux qui en ont les moyens ont commencé à quitter Kinshasa pour Brazzaville. Ils seraient environ 3 000 à avoir passé le fleuve.

Dans les résultats partiels qui portent maintenant sur 52,9% des bureaux de vote, le président sortant Joseph Kabila fait encore la course en tête avec près de 5 millions de voix, soit 49%. Etienne Tshisekedi de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) est crédité de 3,5 millions de voix, soit 34%.
Alors répétons-le, ce sont des résultats partiels et qui, en plus, ne sont pas uniformes sur l’ensemble du pays c’est-à-dire que le dépouillement ne va pas à la même vitesse partout. Par exemple, il y a beaucoup plus de bureaux dépouillés dans la province du Katanga, considérée comme le fief du camp Joseph Kabila que dans la province capitale de Kinshasa, plutôt réputée comme une ville d’opposition et qui aurait donc plus voté pour Etienne Tshisekedi.
Pour le moment, le président Kabila fait la course en tête dans six provinces : le Bandundu, le Katanga, le Maniema, la Province orientale et le Nord et le Sud-Kivu. Tshisekedi dans quatre autres : Bas-Congo, Kasaï occidental et oriental et Kinshasa.
Ce lundi soir, la Céni (la Commission électorale indépendante) livrera encore une série de résultats avant la finale attendue pour demain dans la soirée.
Ces résultats partiels sont toujours critiqués par le camp Tshisekedi. Dans la majorité, on affiche une attente plus sereine à l’image de la porte-parole du camp présidentiel, Bernadette Mpundu, qui disait ce lundi matin que « la Céni travaille en toute transparence » et qui rappelait que les observateurs internationaux n’ont pas remis en cause le déroulement de ce scrutin.
Pendant ce temps à Kinshasa, un climat d’inquiétude
C’est une ambiance d’inquiétude à mesure qu’approche le moment fatidique des résultats et la contestation attendue de la part de l’opposition en cas de victoire du président Kabila.
Côté diplomatique, ça s’active. Une troïka d’ambassadeurs a commencé à rencontrer les deux camps. Il s’agit des ambassadeurs du Gabon, de Russie et du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies. Ils ont vu le président Kabila ce lundi matin. Ils verront Etienne Tshisekedi dans l'après-midi. On parle également de la venue qui serait imminente de Bill Richardson (ancien ambassadeur américain en RDC) envoyé par Barack Obama.
Dans les rues, on voit défiler beaucoup de véhicules et de camions transportant des policiers. Le commissaire général de la police nationale va d’ailleurs s’adresser à la presse courant l'après-midi.
On a vu traverser plus de passagers que d’habitude vers Brazzaville, la capitale d’en face. On ne peut pas parler non plus de départs massifs, cela concerne des gens qui ont les moyens de partir et de se loger. L’avion d’Air France est parti presque plein dimanche soir, celui de Brussels Airlines affiche complet ce soir. Cela confirme qu’il y a effectivement une inquiétude : ceux qui peuvent prendre le large le font et les autres font le dos rond.

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