lundi 21 novembre 2011

Migration et développement: Comment les Etats africains deviennent les gendarmes de l’Europe

Inauguré par le Pacte européen sur l’asile et l’immigration de 2008, le concept de ‘partenariat global avec les pays d’origine et de transit’ habille d’atours vertueux l’externalisation par l’Ue de sa politique migratoire.

C’est désormais au nom de ‘la synergie entre les migrations et le développement’ que les pays d’où viennent et par où passent les migrants en route vers l’Union européenne sont placés en position de ‘douaniers’, tenus de protéger à distance les frontières européennes en échange de contreparties financières, dans le cadre de l’aide publique au développement dont bénéficient les Etats d’Afrique subsaharienne, ou d’arrangements politico-diplomatiques, comme c’est le cas avec les pays du Maghreb.

A travers les deux formes principales de l’externalisation que sont la délocalisation des contrôles et la sous-traitance de la ‘lutte contre l’immigration irrégulière’, l’Ue impose ainsi sa loi.

Sans jeu de mots, certains pays ouest-africains ont adopté une législation anti-immigrés calquée sur les normes européennes. Elle impose aussi ses fonctionnaires que sont les officiers de liaison immigration présents dans les principaux aéroports africains et ses équipements militaires à travers l’agence Frontex à ses partenaires obligés. Depuis, plusieurs années déjà, cette politique et son arsenal de dispositif sont dénoncés par la société civile en Europe et en Afrique. Des associations africaines s’attachent à en décrire les mécanismes d’application locale, leur fonctionnement et leurs conséquences. Et ce, avec la dimension supplémentaire qu’apporte un travail en réseau regroupant les acteurs d’une région particulièrement touchée par la ‘guerre aux migrant’ menée par l’Europe.

Abdoulaye SIDY ( Walfadjri)


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