vendredi 20 janvier 2012

Tunisie : Croissance économique baissière un an après la révolution

"Une année après la révolution, la situation globale en Tunisie connaît une certaine décélération au niveau de la croissance économique manifestée à travers un taux de croissance négatif de 0,2% contre environ 4,5% avant la révolution", a déclaré jeudi à l’Agence de presse Xinhua M. Slim Besbes, secrétaire d’Etat tunisien des Finances lors d’un séminaire sur la relance économique et responsabilité sociale des entreprises.
Malgré le succès qu’a connu le processus politique après la révolution avec des élections transparentes de la Constituante, la Tunisie a "payé le coût de cette révolution puisque le taux de chômage a passé de 14% à 18% en une année", a précisé M. Besbes.

Une année après la révolution tunisienne, l’Etat a dépensé au titre de promotion de l’emploi une enveloppe des 1500 millions de dinars (environ 979 millions de dollars) outre la création de 25 mille emplois, "sachant que les prévisions de 2012 tablent sur la création de 25 mille emplois supplémentaires", selon le secrétaire d’Etat tunisien des Finances.

Les différents acteurs économiques, représentants de la société civile ainsi que la Confédération générale tunisienne du Travail ( CGTT) qui organise ce séminaire ont souligné la nécessité de coordonner les efforts et de s’impliquer davantage dans le processus de développement de la Tunisie et sa relance économique "laissant de côté les intérêts individuels pour mettre en priorité l’intérêt de la Tunisie qui connaît actuellement une pure catastrophe économique".

Bien que certains acteurs économiques tunisiens parlent d’une " urgente intervention" au niveau du financement de projets de développement, de l’accélération de l’investissement "local et étranger", d’autres professionnels exigent "une intervention musclée qui semble être l’unique remède à la délicatesse de la situation", a souligné M. Mahdi Sfar représentant la CGTT.

"Admettant que l’Etat tunisien détient à lui seul le pouvoir répressif légitime, l’impasse qui marque la situation actuelle en Tunisie peut trouver son explication dans l’accumulation négative des 25 dernières années mais également dans la toute récente campagne électorale précédant les élections d’octobre dernier", a expliqué M. Chedly Ayari, politicien tunisien et ancien ministre de l’Economie nationale (année 1970).
Dans une déclaration à Xinhua, M. Ayari a précisé que "les Tunisiens commence à perdre confiance dans les promesses annoncées par les partis politiques lors de leurs campagnes électorales essentiellement sur la création de richesses, d’emploi et de projets de développement dans les régions intérieures".

Une année après la révolution, l’économie tunisienne a besoin " plus que jamais d’une refonte dans son modèle économique qui rompt avec les anciennes pratiques pour construire un nouveau dispositif fondée sur un contrat social basé sur la décentralisation, le pluralisme, la compétitivité de l’entreprise, la révision du processus de développement ainsi que l’ouverture et la conquête d’autres marchés lointains", a affirmé à Xinhua M. Habib Guiza Secrétaire général de la Confédération Générale Tunisienne du Travail.

Par afriscoop.com

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