vendredi 11 novembre 2011

Des chercheurs de CER ont découvert une civilisation perdue dans le Sahara

Une équipe d'archéologues a découvert des restes d'une civilisation disparue dans le Sahara, l'une des régions les plus inhospitalières du désert africain. Les résultats sont le fruit du projet TRANS-SAHARA («State formation, migration and trade in the central Sahara (1000 BC-AD 1500)»), qui a reçu une subvention avancée du CER (Conseil européen de la recherche) d'une valeur de 2,42 millions d'euros au titre du septième programme-cadre (7e PC) de l'UE.

Les chercheurs de l'université de Leicester au Royaume-Uni ont utilisé l'imagerie satellite pour découvrir de nouvelles preuves d'une civilisation perdue dans la partie libyenne du désert. Ils ont découvert plus de 100 fermes et villages fortifiés présentant plusieurs structures similaires à des châteaux ainsi que de plus grandes villes. La majorité d'entre eux datent d'entre 1 et 500 après J-C.

Les Garamantes, un peuple berbère du Sahara, qui ont formé un État dans l'actuelle Libye, auraient développé ces «cités perdues». Les experts indiquent qu'il s'agirait d'un peuple culturellement et historiquement plus avancé et important que ce que montraient les sources antiques.

L'équipe britannique a découvert des restes de briques de terre formant des structures à la forme de château, qui contenaient des murailles de plus de 4 mètres de hauteur. Plus encore, elle a également découvert des traces de résidence, de cimetières de cairns, associés à des systèmes de champs, de puits et d'irrigation avancés. Une enquête au sol menée il y a plusieurs mois confirme les dates pré-islamiques et la préservation de ces éléments.

Commentant sur le financement du projet, le professeur Henrietta L. Moore, William Wyse Chair of Social Anthropology de l'université de Cambridge et un membre du conseil scientifique du CER, explique: «Au CER, nous sommes très fiers de financer d'excellents chercheurs tels que l'archéologue David Mattingly et son équipe. Lorsque le CER lui a accordé une subvention avancée, nous étions sûrs que son projet avait le potentiel d'aller au-delà des frontières de la connaissance et serait essentiel pour le patrimoine culturel de la Libye. Ensuite, le projet a connu un détour dramatique avec la révolte anti-Kadhafi qui a forcé l'équipe à quitter le pays.»

La révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi a quelque peu interrompu les travaux du professeur Mattingly et de son équipe, mais le professeur Moore fait remarquer qu'ils retourneront en Libye pour continuer les examens au sol, avec le même enthousiasme dès que possible. «Nous sommes confiants qu'il poursuivra son exploration importante des exceptionnels trésors de la région.»

Le responsable du projet, le professeur Mattingly explique: «C'est un peu comme si un voyageur arrive en Angleterre et découvre les châteaux médiévaux. Ces installations ont été ignorées et n'ont jamais été enregistrées pendant le régime Kadhafi.»

Et le Dr Martin Sterry, également de l'institution britannique, de poursuivre: «Les images satellites nous ont permis de couvrir une vaste région. Les preuves montrent que le climat n'a pas trop changé au cours des années et nous pouvons voir que le paysage inhospitalier ne connaissant aucune précipitation était autrefois densément peuplé et cultivé. Il s'agit d'anciens paysages exceptionnels, en termes de caractéristiques et de qualité de préservation.»

Les résultats remettent en question les hypothèses sur le caractère nomade des Garamantes et sur leur implication à l'époque de l'Empire romain. «En fait, ils étaient très civilisés, vivaient dans des installations fortifiées, et étaient probablement des agriculteurs d'oasis», explique le professeur Mattingly. «Il s'agissait d'un État organisé en villes et villages, doté d'un langage écrit et de technologies performantes. Les Garamantes étaient les pionniers dans l'établissement d'oasis et ont ouvert la porte au commerce trans-saharien.»

Ce projet et les résultats émergeants ont ouvert la voie à un nouveau commencement pour la Libye et son peuple et leur engagement à leur histoire. «C'est un nouveau départ pour le service des antiquités de la Libye et une chance pour le peuple libyen de s'engager dans son histoire longtemps ignorée», commente le professeur Mattingly. «Ce sont les premières villes construites en Libye qui ne proviennent pas des colonisations grecques et romaines. Tous les écoliers libyens devraient apprendre que les Garamantes font partie de leur histoire et de leur héritage.» Pour de plus amples informations, consulter:

Université de Leicester:
http://www2.le.ac.uk/

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